«Saâdane connaît bien son métier, laissons-le travailler.» Djamel Abdoun est un joueur qui n'aime pas trop souvent s'exposer dans les médias. Ce dernier prône la discrétion et essaye le maximum de temps de passer inaperçu et s'éviter la pression. Contacté par nos soins avant-hier soir, le sociétaire du FC Nantes a bien voulu, cependant, s'exprimer pour Le Buteur et, surtout, à rassurer les Algériens quant aux chances de l'EN pour ce Mondial qui approche à grands pas. Affichant actuellement une forme éblouissante avec son club, Abdoun semble bien parti pour frapper un grand coup en Afrique du Sud et montrer toute l'étendue de son immense talent de meneur de jeu. Dans l'entretien qui suit, l'ancien Ardennais nous parle de plusieurs points relatifs à sa situation chez les Canaris et, aussi, de la sélection nationale, à 70 jours du début de la Coupe du monde. Ecoutons-le. Quelles sont les nouvelles, Djamel ? El Hamdoullah, tout va bien pour moi et mon équipe. Je me sens bien et tout marche à merveille. Depuis quelques matchs, on sent que vous avez retrouvé votre vrai niveau avec le FC Nantes… A vrai dire, je n'ai jamais perdu mon niveau. Ce sont les gens qui parlent à ma place, racontant n'importe quoi, c'est tout. Je suis parti à la CAN, j'ai joué avec la sélection sans aucun problème, puis j'ai retrouvé mon club, en gardant le même niveau. Dire que Abdoun n'a retrouvé que dernièrement son véritable niveau n'est pas du tout vrai. Vous avez réussi à revenir avec une belle victoire de l'extérieur lors de la journée précédente. Un succès très important dans la perspective du maintien et qui vous rassure aussi… Croyez-moi, je ne m'inquiète pas trop par rapport au maintien du club. Certes, on a traversé une période difficile à un moment donné, mais maintenant, tout va bien. Vous savez, en principe, et avec l'effectif qu'on a, on aurait dû jouer l'accession, pas le maintien. C'est bien dommage. Peut-être que la crise financière qui a secoué le club a eu un effet négatif sur les résultats de l'équipe ? Non, pas spécialement. Ecoutez, je vous le dis franchement, tout se passe bien au club et il ne faut pas trop se fier à la presse française qui, parfois, mélange un peu les pinceaux. Comment sont vos rapports avec le nouveau coach ? Ça se passe très bien. D'ailleurs, je le connaissais déjà avant sa venue à Nantes. Parlons de l'EN à présent. Il ne reste que 70 jours avant l'entame de la Coupe du monde. Comment Djamel se prépare-t-il pour ce big rendez-vous planétaire ? Comme tous les autres joueurs, j'essaye de me préparer au quotidien avec mon club, en attendant de retrouver l'ambiance de la sélection au prochain stage inch'Allah. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on a un groupe formé de très bons joueurs en mesure de réaliser un exploit en Afrique du Sud et honorer comme il se doit le pays dans cette compétition de haut niveau. Espérons juste que Dieu sera avec nous. Sentez-vous la pression monter ? On ne doit pas trop faire de calculs. Nous les joueurs devons avant tout suivre les consignes du coach et les appliquer à la lettre. Il nous reste encore plus de deux mois pour bien nous préparer. Il faut se dire aussi que disputer une Coupe du monde n'arrive pas chaque année. Il faudra donc jouer à fond et, surtout, donner le meilleur de nous-mêmes pour ne rien regretter à la fin. N'empêche que les Algériens sont un peu inquiets, surtout lorsqu'ils voient que pas mal de joueurs cadres de la sélection ne jouent pas régulièrement avec leurs clubs respectifs. On citera, entre-autres, Ziani, Yahia et même Mansouri… Mais non, il ne faut pas qu'ils s'inquiètent. Ces joueurs que vous venez de citer ne jouent pas, certes, mais il faut se demander pourquoi. C'est clair que ça n'a rien à voir avec l'aspect sportif. Vous me direz ce que vous voulez, mais Karim pour exemple (ndlr Ziani), il doit jouer en principe en tant que titulaire à Wolfsburg ! Ce n'est pas parce qu'il est mauvais que son entraineur ne fait pas appel à lui. Sa place dans cette équipe est évidente, il n'y a rien à dire là-dessus. Avez-vous discuté avec Ziani sur cette situation qu'il traverse actuellement ? Oui, je l'ai souvent au téléphone. Ce que je peux vous assurer, c'est qu'il se prépare bien aux entraînements et je suis plus que certain que lors du Mondial, on retrouvera un très grand Ziani. Les blessures aussi n'épargnent pas trop les joueurs en ce moment. Un problème assez embêtant qui n'est pas pour arranger nos affaires… Les blessures font partie des risques du métier d'un joueur de haut niveau. Lorsqu'un joueur est appelé à contracter des blessures, eh bien, ce sera le cas. En ce qui concerne Meghni, Belhadj et Bougherra, qui sont actuellement indisponibles, il n'y a pas de quoi s'alarmer. Ils vont revenir bientôt Inch'Allah et seront prêts avant le Mondial. Quand vous voyez toute cette cascade de blessures qui touchent pas seulement les joueurs algériens, mais aussi certaines stars internationales qui peuvent les priver de la Coupe du monde, ne vous dites-vous pas qu'il vaudrait mieux se préserver et éviter les contacts inutiles, notamment lors des séances d'entraînements quotidiennes avec votre club ? Sincèrement, je ne raisonne pas du tout de cette façon. Je sais que s'il est écrit que je joue la Coupe du monde, je la jouerai. Actuellement, je m'entraîne le plus sérieusement du monde et je me donne toujours à fond, car je dois honorer mes engagements avec le club qui me paye. Aussi, il ne faut pas oublier qu'on doit être performants tout le temps avec nos clubs et faire de belles prestations, pour attirer l'attention du sélectionneur et mériter ainsi notre place au Mondial. C'est un chalenge à risques, mais c'est comme ça. Il reste plus deux mois avant le début de la compétition et franchement d'ici là, tout peut arriver. La Fédération algérienne de football vient de statuer de manière officielle sur le lieu qui abritera le dernier stage d'avant-Mondial. Ce sera finalement en Suisse… Oui, j'ai pris connaissance de cette information. Je pense que la FAF a fait le bon choix en optant pour la Suisse. Ça va nous permettre de bien travailler et, surtout, de récupérer dans de meilleures conditions. Le sélectionneur national avait insisté à ce que ce stage se déroule en altitude. Qu'en pensez-vous ? Attendez, le Cheikh sait ce qu'il fait et connaît mieux que personne le football. S'il a choisi de nous emmener en altitude, c'est qu'il a ses raisons. On doit le laisser travailler. N'oubliez pas aussi qu'on a deux matchs durant ce Mondial à disputer dans des villes situées en altitude et que de ce fait, on doit s'y préparer en conséquence. Vous êtes en fin de contrat avec le FC Nantes, non ? Non, il me reste deux ans. Mon bail arrive à expiration en juin 2012, plus exactement. Vous comptez rester chez les Canaris ou bien changer d'air ? Pour l'instant, je ne me focalise pas trop sur mon avenir. J'ai une saison à finir et une Coupe du monde à disputer. Par la suite, on verra.