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Douicher : «Si Matoub était encore en vie, il aurait remué ciel et terre pour que ....»
Publié dans Le Buteur le 05 - 03 - 2017

Un autre ancien joueur, Lamara Douicher, qui a raccroché les crampons il n'y a pas très longtemps, est affecté par la situation de son club, la JSK, plus que jamais menacé par la relégation. L'ex-capitaine kabyle a affirmé que l'heure est à la grande mobilisation de tous les joueurs et les critiques de l'extérieur ne feront que compliquer davantage la crise. Entretien !
Comment expliquer la situation que vit la JSK cette saison ?
Sincèrement, la situation va de mal en pis. Je n'arrive pas à trouver les mots pour expliquer exactement ce qui se passe à la JSK aujourd'hui. Je pense que ce n'est pas la première fois, cela fait deux à trois saisons que la JSK joue pour assurer le maintien. Je trouve qu'aujourd'hui, toutes les forces du club doivent se réunir pour éviter la relégation.
Le club reste sur une défaite de trois buts à zéro face au MOB, quel a été votre sentiment en apprenant le résultat ?
Croyez-moi, j'ai été effondré en apprenant le résultat final du derby. La JSK avait besoin de gagner le match pour s'éloigner de la zone rouge. C'est vraiment triste ce qui arrive aujourd'hui à la JSK. Je le suis tout autant que tous les anciens qui ont porté ce maillot.
Quel est votre avis sur le rendement de la JSK cette saison ?
C'est vrai que je n'ai pas eu l'occasion de me déplacer au stade pour suivre les matchs dans la peau d'un supporter, en raison de mes obligations familiales, toutefois, je ne rate pas l'actualité du club que je suis à travers les médias. Le constat que je peux faire, c'est que la JSK d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a quelques saisons, un club qui dominait le championnat et jouait sur tous les fronts. La JSK n'est pas un club quelconque, malheureusement ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Quelle est la manière de motiver les joueurs, afin de les remobiliser ?
L'heure est de sauver la JSK de la relégation. Tout un chacun doit se sentir concerné et apporter son aide. Les joueurs doivent ressentir cette responsabilité qui pèse sur eux et c'est à eux de sauver la JSK. J'ai passé 14 ans à la JSK, je sais bien ce qu'est ce symbole et les joueurs ne doivent pas ternir cette image.
Pensez-vous que la JSK a encore des chances d'assurer le maintien ?
Dès lors qu'il reste encore des matchs à jouer, je pense que le club préserve ses chances de rester parmi l'élite. Toutefois, ce qu'il faut éviter, c'est de critiquer les joueurs. Au contraire, il faut les mobiliser et leur faire retrouver leur confiance. Ils traversent une période très difficile. Ils ont besoin d'être encouragés.
Un message à leur adresser ?
Ce que je peux dire aux joueurs, c'est qu'ils doivent être conscients de ce qui les attend et qu'ils doivent se rappeler qu'ils portent le maillot le plus prestigieux. C'est le symbole de toute la région. Je leur dis que nous serons derrière eux pour les soutenir jusqu'à la dernière journée.
Comment vous trouvez le sentiment des supporters ?
Je vous jure que je ne peux même pas parler avec les gens en ville car je n'ai absolument rien à leur dire à propos de cette situation. Nous sommes quotidiennement interpellés par les supporters, surtout après la défaite face au MOB. Personnellement, je ne trouve aucune explication. Les supporters sont aujourd'hui révoltés et en colère, un sentiment légitime de leur part. Ils ont mal de voir un club qui a imposé son nom à l'échelle nationale et internationale classé en bas du tableau et lutte pour son maintien. Les supporters ne doivent pas pour autant abandonner leur équipe, ils ont eux aussi un grand rôle à jouer dans cette mission de sauver le club, en se déplaçant en force au stade.
Vous qui habitez à Tizi-Ouzou, comment vivez-vous la situation que traverse la JSK actuellement ?
Mal, très mal même ! Croyez-moi, j'évite au maximum les gens pour ne pas répondre à leurs interrogations. On sent dans leur discours un véritable désarroi et personne ne peut être insensible à ça. Je vous assure que j'ai pleuré comme un gamin après la défaite (3-0, ndlr) face au MOB, vendredi. J'avais bon espoir qu'on s'en sorte avec un score qui nous permettra d'évacuer un peu la pression, mais cette défaite conjuguée aux autres résultats de la journée complique plus les choses. Les supporters s'inquiètent et c'est normal. Je pense que la JSK a besoin de gens forts qui la soutiennent. Si Matoub était encore en vie, je suis persuadé qu'il aurait remué ciel et terre pour y remédier, comme il l'avait fait par le passé. Les joueurs doivent prendre conscience de la gravité de la situation. La famille de la JSK doit s'unir pour sauver ce club qui est le patrimoine de toute la Kabylie.


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