L'ancien capitaine de l'EN, Carl Medjani, s'est confié à RFI où il est revenu sur de nombreuses étapes de sa carrière sous le maillot vert de l'EN. Alors qu'il a pris récemment sa retraite internationale, Medjani s'est exprimé sur de nombreux sujets relatifs à sa carrière en sélection. Extraits : Le désormais ancien capitaine de l'EN, Carl Medjani, est revenu sur sa décision de mettre un terme sur sa carrière international : «Au lieu de penser à demain, j'ai pensé à ce qui pourrait se faire à long terme. J'aurais voulu arrêter sur une dernière qualification en Coupe du monde et éventuellement jouer mon troisième Mondial, après l'Afrique du Sud et le Brésil. Comme nous avons été éliminés, je préfère me retirer maintenant pour laisser à la nouvelle génération qui va arriver le temps de travailler et de se forger. J'aurais pu aller jusqu'à la CAN 2019, mais je sais que la nouvelle direction pense à rajeunir l'effectif et je ne voulais pas m'accrocher.» «Il y avait moins de talent individuel en 2010 que maintenant. Par contre, le groupe était mature et l'état d'esprit était plus porté sur le haut niveau» Carl Medjani a évoqué son arrivée en sélection lors d'un stage préparatif pour la Coupe du monde 2010 : «Je suis arrivé au moment du stage préparatif pour la Coupe du monde 2010. A l'époque, il y avait moins de talent individuel que maintenant. Par contre, le groupe était mature et l'état d'esprit était plus porté sur le haut niveau. Tout le monde se connaissait bien, c'était très fraternel. J'avais été bien accueilli, mais j'avais fait le premier pas pour m'intégrer à cette vie de groupe. Il n'y avait pas la même pression qu'aujourd'hui. L'Algérie redevenait à peine une sélection qui compte. Voilà 24 ans qu'elle ne s'était pas qualifiée pour un Mondial», a-t-il déclaré à RFI avant d'ajouter : «A l'heure actuelle, ne pas faire de résultat à la CAN ou ne pas être qualifié pour le prochain Mondial, c'est quelque chose de dramatique. Ces trois dernières années ont été particulièrement difficiles avec la pression des médias et des supporters. En 2013, lors de la CAN en Afrique du Sud, tous les spécialistes s'accordaient à dire que nous avions une réelle qualité de jeu. Nous sommes sortis par la petite porte (éliminés au premier tour, ndlr), mais le coach Vahid Halilhodžić est resté. Nous avons continué à travailler avec des jeunes (Faouzi Ghoulam, Yacine Brahimi, Saphir Taïder, Aïssa Mandi, ndlr) et nous sommes finalement arrivés en huitièmes de finale au Brésil.» «Je ne remercierais jamais assez Vahid Halilhodžić pour tout ce qu'il m'a apporté à l'Equipe nationale» L'ancien joueur de l'AS Monaco est revenu par la suite sur les différents entraîneurs qu'il a connus en sélection : «Je ne remercierais jamais assez Vahid Halilhodžić pour tout ce qu'il m'a apporté au sein de l'Equipe nationale. J'ai vécu des moments exceptionnels avec lui et son staff. C'est quelqu'un que je porte haut dans mon cœur et que j'estime. Je suis heureux pour lui, car il a qualifié le Japon et il va pouvoir vivre un nouveau Mondial. Ensuite, il y a eu Christian Gourcuff et je pense que c'était le meilleur choix à l'époque. L'aventure, s'il elle avait perduré, aurait certainement été productive. Il n'a pas voulu poursuivre après la CAN 2015 et c'est arrivé au plus mauvais moment. Les matchs avec lui ont été de qualité et il était très apprécié par le groupe. Nous avons été tristes de ne pas continuer. En ce qui concerne Georges Leekens, j'ai trouvé que ses explications n'avaient ni queue ni tête au moment où il m'annonce que je ne viens pas au Gabon pour la CAN 2017. Il a beaucoup parlé, promis une grande CAN et ensuite prétendu qu'il n'avait pas eu assez de temps pour travailler. Je crois qu'il n'a été franc avec personne.» «J'étais arrivé sur la pointe des pieds avec mes tatouages et mon prénom français. J'ai finalement été adopté par les supporters et c'est une grande réussite pour moi et ma famille» Pour ce qui est de ses plus beaux souvenirs en sélection, Carl Medjani dira : «Avoir eu plus de 50 sélections et avoir porté le brassard de capitaine restera une grande fierté. J'étais arrivé sur la pointe des pieds avec mes tatouages et mon prénom français (né d'une mère française et d'un père algérien, ndlr). J'ai finalement été adopté par les supporters et c'est une grande réussite pour moi et ma famille. Cela prouve que je n'ai jamais triché avec les Verts. Je n'oublierai pas la qualification à Blida pour le Mondial 2014 face au Burkina Faso. Et puis, il y a ce match face à la Russie au Brésil et ces trois coups de sifflet finaux qui nous font comprendre que l'on entre dans l'histoire du football algérien avec cette qualification pour les huitièmes de finale (grâce à son égalisation en seconde période contre la Russie avec un but de Slimani (1-1), l'Algérie termine à la deuxième place du groupe H, ndlr). C'était tellement fort. Je n'oublierais jamais tous les gens que j'ai croisés en sélection, avec qui j'ai partagé des bons et des mauvais moments. Je n'oublierai jamais non plus le public de Blida. Je crois que si l'on arrive à se soigner de nos blessures, l'Algérie revivra sans aucun doute de nouveaux grands moments de football. Il faut juste se dire les choses. J'en suis certain, dans deux ou trois années, elle repartira de l'avant et ce sera génial. C'est tout ce que je souhaite.»