Deux apparitions ont suffi à l'ancien joueur du Paradou AC pour faire parler de lui en Belgique. Le latéral droit titulaire de l'Equipe nationale a convaincu entraîneur, coéquipiers et supporteurs à Courtrai. Pour sa deuxième titularisation d'affilée, Youcef Attal a sorti une prestation de tout premier ordre qui lui a valu les éloges de la presse belge et de son entraîneur. La révélation de l'EN raconte au Buteur ses débuts réussis en Jupiler League et ses objectifs avec la sélection qu'il retrouvera le mois de novembre contre le Nigeria. Tout d'abord, Youcef, après quelques semaines de soins et de préparation spéciale, parlez-nous de votre intégration au sein de votre nouvelle équipe à Courtrai ? Hamdoulillah, tout se passe bien, j'ai joué mon premier match officiel contre le Standard de Liège comme remplaçant, le coach m'a titularisé juste après face à la Gantoise. Et ce mercredi j'ai aligné mon second match comme titulaire en prenant part encore une fois à l'intégralité de la rencontre qu'on a jouée face à Zulte Waregem. Grâce à mes camarades et mon entraîneur qui m'encourage beaucoup, j'ai pu élever mon niveau de jeu et je me suis aussi bien adapté à la façon de jouer de mes coéquipiers sur le terrain. Justement, avant cela vous avez surtout joué un match amical contre Amiens. Parlez-nous de votre première sortie comme joueur professionnel ? Je ne vous cache pas que j'avais quelques appréhensions. J'avais un peu peur de me louper surtout que je revenais juste d'une longue absence due à une blessure, mais je suis vite rentré dans le match. Par la suite, je me suis dis que je devais saisir ma chance et prouver à l'entraîneur qu'il ne s'est pas trompé en me faisant confiance en matchs officiels. Lors de votre première titularisation en Jupiler League belge, avez-vous tremblé ? J'avoue que j'ai un peu stressé, mais j'avais plutôt une énorme envie de réussir mes débuts, c'était comme une pression positive. Après avoir bien réussi ma première titularisation, j'ai beaucoup gagné en confiance, d'où ma belle prestation de ce mercredi contre Waregem. J'ai fait un bon match et j'espère continuer comme ça pour progresser Il paraît que vous avez joué au milieu du terrain, c'est bien cela ? Non, j'ai pris mon poste habituel d'arrière latéral droit. Peut-être que les gens ont eu cette impression parce que je n'hésitais jamais à monter pour aider mes camarades en contre-attaques. J'ai joué tous mes matchs comme latéral droit et j'ai réussi à me procurer quelques belles occasions notamment lors de la dernière rencontre. On vous a vu mercredi très offensif avec des accélérations et des coups de reins qui ont surpris les observateurs en Belgique, physiquement vous avez passé un cap ? Oui, c'est vrai, on travaille beaucoup le volet physique en Europe surtout en Belgique. On évolue sur une surface gazonnée aussi, ça n'a rien à voir avec le synthétique ou les pelouses artificielles. Le gazon est plus lourd et l'effort physique est beaucoup plus exigeant. Moi, personnellement, j'ai eu une préparation spéciale avec le préparateur physique du club et je peux vous dire que j'ai vraiment souffert mais maintenant, Hamdoulillah, cela m'a servi puisque je suis vraiment au top. Votre coach Anastasio a déclaré que vous êtes un joueur très offensif, rapide et athlétique. Sentez-vous qu'il compte sur vous ? Oui, il me parle beaucoup, sa confiance me stimule et je suis très motivé à m'imposer. Le coach me conseille beaucoup aussi à l'entraînement et ça m'aide à vite progresser. Vous êtes un défenseur contre-attaquant, vous n'hésitez jamais à garder le ballon comme le font de grands joueurs dans votre surface. C'est le coach qui vous le demande ou c'est votre tempérament ? C'est mon tempérament et mon style de jeu. Depuis que j'étais jeune, j'ai appris à jouer avec les deux pieds. Cela m'offre l'occasion de bien manier le ballon. J'aime prendre des risques mais je n'oublie jamais mes tâches défensives. Je suis certes un arrière droit mais j'aime bien participer à la construction des actions offensives de mon équipe et j'aime aussi prendre l'initiative pour tenter de créer le surnombre et faire la différence devant. Pour l'instant ça marche bien, Hamdoulillah. Quelle est votre relation avec les joueurs à Courtrai, avec l'Algérien Idir Ouali surtout ? Vous savez c'est bien mieux qu'avant. Je commence à parler presque avec tout le monde. L'entraîneur m'a beaucoup aidé à m'intégrer. Il n'y a pas que mon ami Ouali, tout le monde m'a adopté et franchement, on me considère comme un petit frère et cela m'a aidé à m'adapter facilement à ma nouvelle vie en Europe. Le fait d'avoir fait une formation académique vous a aidé à vite apprendre l'entraînement professionnel en Belgique ? Bien sûr, hormis la manière et l'exigence de la performance, tout ce que j'avais appris au Paradou m'a aidé à m'adapter ici à Courtrai. Je veux parler de l'intensité des entraînements et la préparation de la semaine pour le match. Par exemple, le biquotidien n'est pas une chose difficile pour moi parce que j'avais pris l'habitude de cette méthode de travail au PAC. Sincèrement, n'avez-vous pas eu des difficultés à vous adapter au plan de jeu de votre équipe, tactiquement parlant ? Non, pas du tout. Comme je viens de le dire, la formation que j'ai eue au Paradou m'a aidé à vite assimiler les consignes tactiques et digérer les efforts sur le terrain. Je suis quelqu'un qui apprend vite et ma volonté à tout surpasser me pousse à faire plus d'efforts sur ce plan pour ne pas décevoir. C'est Alcaraz qui vous a lancé mais maintenant, il y a un nouveau sélectionneur. Rabah Madjer a été désigné coach des Verts, un petit mot ? Tout d'abord avant de parler de Madjer l'entraîneur je dois dire que c'est un honneur de travailler sous la coupe d'une idole internationale. C'est l'exemple et la référence de tous les joueurs algériens qui veulent réussir en Europe. Je ne l'ai pas vu jouer mais une icône comme lui, on en parlera à travers les générations. Je sais aussi qu'il est passé par l'Equipe nationale comme entraîneur, j'étais aussi très jeune et je ne me rappelle pas de cela mais je sais que nous aurons en face de nous un grand homme du football. Le fait qu'il s'agisse d'un entraîneur local qui connaît très bien le football algérien donne aussi l'occasion à tout le monde de rêver à nouveau d'une place en Equipe nationale. Avec une meilleure concurrence, la sélection va encore progresser, j'en suis convaincu. Je lui souhaite la réussite inch'Allah. Vous avez raté le match du Cameroun, après n'avoir pas pu finir la rencontre de la Zambie. Comment se présente pour vous celui du Nigeria ? C'est un match certes sans enjeux mais que nous devons absolument gagner pour amorcer un nouveau départ. Je suis très fier d'être dans la liste et j'espère avoir la chance de confirmer mes récentes sorties avec les Verts parce que comme vous le dites bien, je n'ai pas eu l'occasion de finir mes deux matchs en sélection à cause des blessures. Mais à présent je me sens bien et mieux physiquement pour répondre présent face au Nigeria, avec inch'Allah un nouveau staff et une nouvelle dynamique de succès. Une dernière question, Youcef. Le PAC réussit bien son apprentissage en Ligue 1 Mobilis. Vous vous attendiez à une place de votre ancien club sur le podium (entretien réalisé jeudi) ? Je ne rate jamais les matchs du Paradou. C'est mon ancien club, je crois que j'ai raté une seule rencontre parce que j'étais sur le terrain avec mon club actuel, à la même heure. Je dirais que je ne suis pas surpris de ce parcours de mes anciens camarades, je crois que s'ils arrivent à mettre les pieds dans l'eau comme on dit, ils vont encore faire mieux parce que le football en Ligue 1 et plus facile qu'en Ligue 2. On doit juste éviter le scénario de la saison passée où on avait connu une période difficile parce qu'on avait baissé de concentration après avoir aligné une bonne série de résultats.