La Coupe du monde, Franz Beckenbauer l'a remportée comme joueur puis comme sélectionneur. A 65 ans, il en rêve encore, comme spectateur. La Coupe du monde, Franz Beckenbauer l'a remportée comme joueur puis comme sélectionneur. A 65 ans, il en rêve encore, comme spectateur L'arbitrage sera capital. Comment éviter les erreurs ? L'idée de mettre cinq arbitres est une bonne chose. Et pas uniquement pour savoir si le ballon a passé la ligne de but ou non. Souvenez-vous de la main de Thierry Henry face à l'Irlande, par exemple. Personne ne pouvait le voir sur le terrain et sûrement pas l'arbitre. Mais un arbitre posté derrière le but aurait pu voir la faute et annuler l'action. Ça aurait évité bien des problèmes... Je trouve en plus que les joueurs se comportent mieux avec cet arbitrage. Ils sont moins sournois car ils savent qu'ils ont très peu de chance de voir leurs fautes non sanctionnées. Vous n'êtes donc pas pour la vidéo... Je préfère davantage d'arbitres, même si ce n'est pas une garantie totale. J'ai envie de voir un foot plein d'émotions, de discussions et de combat dans le bon sens du terme. La technologie pourrait effacer un peu tout ça... Quels sont vos favoris pour cette Coupe du monde ? On a de superbes équipes en Europe : Espagne, Italie, Angleterre, Allemagne, France... Toutes ont leurs chances. Mais c'est loin d'être gagné : il y a de très beaux adversaires comme le Brésil ou l'Argentine imprévisible et qui vient de nous battre chez nous. Cette équipe a des joueurs d'un tel niveau qu'elle peut former un redoutable collectif. Je me méfie aussi des Africains. J'en vois bien une arriver pour la première fois en quart ou en demi-finale. Je ne dis pas qu'ils peuvent gagner mais on aura une belle surprise avec l'une d'elles. C'est très ouvert. Quel est le plus beau souvenir de toute votre carrière ? Gagner la Coupe du monde en 1974 comme capitaine a été un moment extraordinaire. Mais je crois que je suis encore plus fier d'avoir été président du Comité d'organisation dans mon pays en 2006. C'est encore plus fort, cela n'arrive qu'une fois dans sa vie. Peut-on comparer le foot de votre époque au foot actuel ? Difficile de comparer. La préparation physique a changé, le jeu, les médias aussi. En 1966, il n'y avait qu'une seule caméra pour filmer les matchs. Aujourd'hui, vous en avez une vingtaine, à tous les coins du terrain et ça rend le jeu bien plus intéressant. Avant, comme libero je jouais dix mètres derrière : j'avais le temps de contrôler, lever les yeux et faire le meilleur choix possible. Le pressing n'existait pas vraiment. Aujourd'hui, les lignes sont resserrées et le jeu s'est drôlement accéléré ! Et le meilleur footballeur de l'histoire ? Pelé sans hésitation. Je suis particulièrement fier d'avoir joué avec lui au Cosmos de New York, en 1977, et d'avoir remporté le championnat.