«Le moment venu, je révèlerai. ce qui s'est passé en Angola.» Depuis qu'il a quitté la Coupe d'Afrique des nations suite à un différend avec le sélectionneur Rabah Saâdane, Khaled Lemmouchia a rasé les murs tout en continuant à se montrer précieux avec son club, l'ES Sétif, notamment en remportant avec lui la Coupe d'Algérie. A la veille de la publication de la liste officielle des convoqués pour le stage précompétitif de Suisse, il réitère son souhait de se voir retenu pour le Mondial. Votre arrivée à l'Entente a coïncidé avec le retour du club sur le devant de la scène comme à sa plus belle époque. N'est-ce pas valorisant pour vous ? Oui, évidemment, mais je tiens à préciser que ce n'est pas Lemmouchia à lui seul qui est derrière ces succès. Nous avons un formidable groupe de joueurs, d'entraîneurs et de membres dirigeants qui veillent sur la bonne marche du club. C'est la conjugaison de tous leurs efforts qui font que l'Entente a retrouvé sa place dans le gotha du football algérien. Je serais heureux de quitter l'ESS sur cette consécration car j'ai pris la décision de changer d'air. Pour aller où ? Un pays du Golfe. On a entendu parler de contacts en Arabie Saoudite. Le confirmez-vous ? Oui, je le confirme. J'ai une proposition du Ahly de Djeddah par l'intermédiaire du Tunisien Khaled Badra. Les choses vont dans le bon sens. Ainsi, il est fort possible que je devienne le coéquipier de Ziaya. Les dirigeants du Ahly m'avaient déjà sollicité lors du mercato d'hiver, mais je ne pouvais pas accepter. Je pense que cette fois-ci, le temps est venu de partir, surtout que j'ai reçu des offres très alléchantes qui ne peuvent être refusées. Il avait été question, à un certain moment, de contacts avec des clubs français. Ces derniers sont-ils toujours intéressés ou bien les contacts ont-ils été rompus ? Non, ils n'ont pas été rompus. Il y a un intérêt de Montpellier qui me voulait un certain moment et qui continue de me suivre. De plus, j'ai reçu une offre d'un club espagnol évoluant dans la Liga avant la CAN et il insiste toujours pour m'avoir. Donc, personne ne peut savoir où je vais partir, même si ma destination pourrait probablement être Al Ahly de Djeddah. Vous parlez de changer d'air comme si vous aviez déjà tout réglé avec un club… Non, je n'ai absolument rien réglé du tout avec aucun club. Il ne s'agit, pour l'instant, que de contacts et de négociations. Parlons de la sélection nationale. Vous êtes revenu par la porte de la sélection A' et vous aviez déclaré que vous ne refuserez ni la deuxième équipe ni la troisième ni même la quatrième. Quel message avez-vous voulu faire passer à travers cette déclaration ? Ceux qui me connaissent bien savent que je ne suis pas tombé du ciel pour jouer directement à l'ESS. Avant d'atterrir à l'Entente, j'ai eu un parcours avec des clubs français, et lorsque j'étais avec les juniors de l'Olympique de Marseille, il y a 11 ans, j'avais été très heureux d'être convoqué en sélection. Je suis prêt à revenir dans la sélection A après ce qui s'est passé. La balle est dans le camp du sélectionneur, seul habilité à choisir. S'il me rappelle, je viendrai tout de suite et sans réfléchir car il s'agit d'un emblème national et d'un maillot pour lesquels des martyrs sont morts. Les supporters de l'ESS ont accroché au stade du 5-Juillet une banderole dans laquelle il est écrit : «Celui dont le sang a coulé en Egypte doit aller au Mondial». Une réaction ? Sans parler de la cette banderole, je dirais que le public sétifien, depuis mon retour de la Coupe d'Afrique des nations, m'a accueilli comme un fils. Cela, je ne l'oublierai jamais. Au risque de me répéter, je suis au summum du bonheur après la victoire en Coupe d'Algérie, une performance qui a procuré de la joie dans tout Sétif et ses environs. Je n'oublierai jamais les quatre années passées à l'ESS car elles ont été les plus belles de ma carrière. Je dis donc : merci à tous ceux qui m'ont permis de vivre ces moments-là dans ce club ! Même après le départ du sélectionneur national du stade du 5-Juillet, les supporters sétifiens ont continué à scander «Lemmouchia ! Lemmouchia !» Un commentaire ? Je vous ai dit, c'est un public formidable et je n'oublierai jamais sa solidarité avec moi dans les moments difficiles, surtout à mon retour d'Angola, alors que certains avaient voulu envenimer les choses et mettre de l'huile sur le feu. On connaît à présent le message des supporters de l'ESS à l'adresse de Saâdane. Quel est le vôtre ? Je lui dirai : «Dieu merci, vous me connaissez très bien. Nous avons travaillé ensemble durant deux ans et nous avons effectué des qualifications formidables qui avaient commencé contre le Sénégal. Je vous remercie pour la confiance placée en moi dans plusieurs matches. Je ne vous suis pas étranger et vice-versa. Vous connaissez mes capacités. Si vous avez besoin de mes services, je suis à votre disposition et je donnerai tout pour la sélection comme je l'ai toujours fait.» Ce sont les propos que je lui tiendrai. Ceci dit, le dernier mot lui revient. Peut-on revenir sur ce qui s'est passé exactement en Angola ? Je ne veux pas revenir sur ce sujet. Cependant, je peux dire qu'il y a eu beaucoup de choses erronées qui ont été dites ou écrites sur la question. Pourquoi donc ne pas éclairer l'opinion publique avec la version réelle ? A 40 jours du Mondial, le temps est malvenu pour en parler. La sélection et son environnement ont besoin de sérénité et de concentration. Donc, c'est aussi dans mon intérêt de ne pas en parler. Cela sous-entend qu'il s'est passé des choses graves qui, si elles étaient révélées, déstabiliseraient la sélection… Non, ce n'est pas du tout ce que j'entendais par mon propos. C'est juste que ce n'est pas le moment de revenir sur cet incident. Le plus important pour moi est que je me sois réconcilié avec cheikh Saâdane et que les choses soient rentrées dans l'ordre. A quand remonte votre dernier contact avec Saâdane ? C'était après son retour de Dubaï. Ce n'était pas un contact direct, mais plutôt par l'intermédiaire d'un ami commun dont je préfère taire le nom. Il a demandé de mes nouvelles et m'a souhaité bonne chance pour la finale de la Coupe d'Algérie. Le 4 mai (entretien réalisé avant-hier, ndlr), il y aura deux éventualités : ou bien votre nom figurera dans la liste des convoqués pour le stage précompétitif de Suisse, ou bien il n'y figurera pas. Quel serait votre sentiment dans le premier cas ? Je ne suis pas un novice dans la sélection, comme je le disais plus haut. Je donnerai tout. Comme mon sang avait coulé au Caire, il coulera s'il le faut en Afrique du Sud. Et dans le deuxième cas ? En toute franchise, je n'imagine pas un instant que je ne sois pas dans les plans du sélectionneur. Cela ne m'effleure même pas l'esprit car ce serait trop dur à supporter quand j'y pense. C'est pour cela que je préfère attendre la publication de la liste. Admettons que vous ne soyez pas dans la liste. Comment réagiriez-vous ? Avant de réagir, les gens devraient se mettre à ma place. Quand tu te sacrifies et que tu te donnes à fond pour, enfin, être privé de réaliser ton rêve, c'est très difficile à digérer. Dans tous les cas de figure, je respecte les décisions du sélectionneur qui doit tenir compte de plusieurs critères qu'il se doit d'analyser avant de prendre une décision. En votre qualité de joueur ayant pris part aux qualifications, quel serait votre sentiment en découvrant que vous n'êtes pas retenu alors que des joueurs ayant tout juste rejoint la sélection seront de la partie ? Je ne parlerai pas des nouveaux joueurs, mais, en tant qu'être humain, j'ai des sentiments et il est naturel que ça me fasse mal car j'ai participé à presque tous les matches de qualification sans être retenu, alors que des joueurs, dont certains n'ont encore disputé aucun match, pourraient se retrouver au Mondial. Je le répète, je ne suis pas contre ces joueurs. Je demande seulement aux gens de se mettre à ma place avant de me juger. Pensez-vous que ces nouveaux joueurs sont seulement motivés par la volonté de défendre les couleurs nationales, vu que leur engouement subit est un peu suspect ? Seul l'avenir pourra répondre à cette question car je ne peux pas savoir ce qu'il y a dans leur cœur ou ce qu'ils attendent de l'Algérie. Je ne suis pas contre ceux qui peuvent apporter un plus. Etes-vous en contact avec des joueurs actuels de la sélection ? C'est évident. Je parle souvent avec plusieurs joueurs qui me soutiennent et souhaitent mon retour car ils connaissent bien mon poids dans l'équipe et ce que j'ai apporté à la sélection. Ils me remontent souvent le moral. Grâce à eux, je sens que je ne suis pas seul. De qui s'agit-il ? A leur demande, je ne peux pas divulguer leurs noms. Pour quelle raison ont-ils refusé de divulguer leur identité ? Je ne le sais pas. D'ailleurs, je ne leur ai pas posé la question. Sentez-vous qu'il y a des joueurs qui sont contre votre retour ? Peut-être qu'il y en a qui sont contre ma réintégration. Je ne sais pas trop car je ne peux pas lire dans leurs pensées. Un grand problème est né à cause des propos que vous auriez tenus et que vous avez démentis par la suite. Que s'est-il passé au juste ? On m'a attribué des propos que je n'ai pas tenus. Je ne dis pas que ce journaliste a déformé mes propos. Je dis qu'il a écrit sans qu'il m'appelle ou qu'il me rencontre. Cet entretien imaginaire m'a causé un grand problème. Heureusement, les choses s'en sont arrêtées là car les responsables de la FAF savent que je ne parle pas comme ça et que je n'attaque jamais personne. C'est pour cette raison que je refuse, ces derniers temps, de donner des interviews car je n'ai pas confiance. Si je le fais avec vous, c'est parce que je suis convaincu que vous allez retranscrire à la lettre ce que je vous dis. ----------------------------------------------- Ahly Al Qatari et Ahly Djeddah le suivent de près Le milieu de terrain de l'Entente de Sétif, Khaled Lemmouchia, nous a révélé qu'il est convoité par plusieurs clubs qui veulent s'attacher à tout prix ses services en prévision de l'année prochaine. Al Ahly Al Qatari est en pole position, vu que les dirigeants de cette formation suivent de très près l'international algérien qui, d'après eux, sera la bonne affaire s'ils réussissent à l'avoir. D'autre part, le directeur technique du club, Khaled Chebib, est déterminé à enrôler Lemmouchia après la Coupe du monde. Ahly Djeddah le courtise Apparemment, Al Ahly Al Qatari n'est pas la seule formation qui encense Khaled Lemmouchia ces derniers temps. En effet, le club saoudien Al Ahly Djeddah où évolue l'ex-Sétifien Abdelmalek Ziaya courtise l'Ententiste en prévision de la saison prochaine. Selon une source généralement bien informée, les responsables de ce club veulent renforcer leur milieu en recrutant Khaled Lemmouchia pour pallier ce manque dans ce poste de récupération. Il ne reste qu'au joueur de prendre une décision sachant que l'offre financière sera très alléchante. Ainsi que des clubs de Ligue 2 Beaucoup de clubs de Ligue 2 souhaitent s'attacher les services de Khaled Lemmouchia en prévision de l'année prochaine. Mais son agent ne veut étudier aucune proposition venant des formations françaises pour le moment, surtout que le joueur a exprimé son envie de vivre une expérience dans un pays du Golfe.
