«J'ai félicité Medjani pour sa convocation.» «Je ne vais pas aller lui demander des explications.» «Il aurait pu aller superviser mon frère.» «Le public de Nîmes et Cavalli m'ont soutenu.» Le sélectionneur national a rendu publique la liste des 25 joueurs pour le stage de Suisse. Aviez-vous l'espoir d'y faire partie ? Oui, j'avais un espoir gros comme ça de faire partie de cette liste car, en toute modestie, je pense avoir les moyens de figurer dans cette liste pour le Mondial, car la sélection a besoin de mes services vu le nombre des joueurs blessés de milieu de terrain et ceux qui sont en manque de compétition. Mais c'était impossible d'y être, du moment que l'entraîneur ne me porte pas dans son cœur. Il a tout fait pour me rendre la vie difficile dès sa nomination à la tête de la sélection nationale. Comment ça ? C'est le sentiment que j'ai eu dès le premier match contre le Mali, à Rouen. Il m'avait dit que Belhadj et moi allions jouer chacun une mi-temps. Il m'a demandé de m'échauffer vingt minutes seulement après le début du match, pour ne pas m'aligner ensuite, alors qu'il a incorporé tout le monde à l'image de Seguer et Hemani. J'ai vite compris que mon avenir chez les Verts était en péril et que mes jours étaient comptés. Il (Saâdane) n'attendait qu'une réaction de ma part pour se débarrasser de moi. Cela est arrivé après le match face au Rwanda… Il ne s'est rien passé durant ce match contre le Rwanda, car je n'ai eu aucun comportement négatif envers le sélectionneur. En fait, c'est mes dirigeants à Nîmes qui m'ont demandé de retourner au plus vite car mon équipe qui était menacée par la relégation avait besoin de mes services dans un match capital face à Gueugnon. Du moment que je ne faisais pas partie des choix de Saâdane au cours de ce match, ils m'ont acheté le billet pour la France. Je ne pouvais le faire, car Saâdane avait gardé en catimini la liste des 18 jusqu'au matin du match, on l'a dévoilée d'une manière à vouloir m'abaisser en disant qu'il y aura une surprise aujourd'hui. Autement dit, je serai dans les tribunes. Il avait l'intention de me blesser et me faire passer pour un rigolo devant les joueurs. Malgré cela, j'ai évité de réagir. Je n'ai demandé aucune explication. Je me suis seulement approché de Raouraoua pour lui demander d'intervenir auprès du sélectionneur, et lui expliquer les raisons de mon départ en France, car je n'avais pas le numéro du mobile de Saâdane qui a trié sur le volet les joueurs auquel il a donné son numéro. Et qu'est-ce qui s'est passé par la suite ? Saâdane était en colère contre moi parce que j'ai sollicité Raouraoua pour intervenir auprès des dirigeants de Nîmes, sans lui demander son avis. C'est pourquoi il a décidé de m'écarter définitivement de la sélection nationale. Peut-être qu'il n'est pas convaincu de votre rendement… Je pense que le fait de porter près d'une décennie les couleurs de la sélection sous la coupe de plusieurs techniciens, que ce soit des Algériens ou des étrangers, ainsi que mon rendement satisfaisant durant les matchs chocs notamment contre l'Argentine et le Brésil prouvent que je mérite ma place en sélection. Tout ce que j'ai réalisé n'était un cadeau de personne. Que pensez-vous des joueurs retenus en EN. On fait allusion à Mesbah qui sera la doublure de Belhadj ainsi que Medjani et Bellaïd qui évoluent dans le même palier que vous, mais dans des équipes moins bien classées que la vôtre ? On ne peut pas s'en prendre aux joueurs car c'est Saâdane qui les a choisis. On ne peut que les féliciter. Je ne peux pas commenter ses choix. Il n'est pas de mes habitudes de juger les joueurs. Je vais vous surprendre en vous disant qu'un joueur d'Ajaccio m'a appelé après l'annonce de la liste et je lui ai demandé de transmettre mes félicitations à Medjani et lui souhaiter bonne chance. Je n'ai de problème avec aucun joueur. La famille Zarabi est connue pour son dévouement pour le pays. Il est de notre devoir de soutenir cœur et âme l'Algérie au Mondial, bien que je pense que mon frère Kheïreddine a été également lésé. Vous pensez donc que votre frère mérite d'être sélectionné, c'est ça ? Je me demande seulement pourquoi Saâdane ou un de ses collaborateurs n'ont pas jugé utile de le superviser, et lui donner cette chance comme certains joueurs. Il ne mérite pas une chance, alors qu'il évolue dans un grand club du Portugal ? Je pense que Saâdane a un complexe envers le joueur local, même s'il devient professionnel. Y a d'autres éléments qui méritent de porter le maillot national et n'ont pas été appelés par Saâdane... C'est sûr ! Lemouchia a été lésé. En plus des qualités indéniables de ce joueur, il a pris part à toutes les rencontres des éliminatoires. Il a grandement contribué à la qualification des Verts au Mondial. C'est de la hogra pure et simple que de se retrouver éliminé de la liste des joueurs devant prendre part au Mondial. Il y a aussi Amri Chadli, Bouzid et même Hadj Aïssa et Metref. Des éléments qui connaissent bien la sélection pour avoir répondu à la convocation de l'EN dans les moments difficiles. Ils n'auront pas besoin de temps d'adaptation. Mais je leur conseille de ne pas se décourager et de continuer à travailler. Avez-vous parlé avec Cavalli au sujet de cette non-convocation ? Oui, il m'a donné le même conseil que je viens de donner aux autres joueurs. Il m'a dit que la vie ne va pas s'arrêter là, non sans me confirmer que je méritais la sélection vu mes prestations avec mon équipe. Même le public de Nîmes m'a beaucoup soutenu avant notre match contre Brest. Les encouragements du public et même de la presse locale m'ont mis du baume au cœur. C'est vrai que Saâdane a brisé mon rêve, mais il ne pourra jamais effacer mes dix ans de professionnalisme en Europe. Que pouvez-vous dire à Saâdane si jamais vous le rencontriez ? Je ne lui demanderais pas des explications, car chacun doit assumer ses responsabilités pour faire plaisir au peuple algérien. Sinon, je lui dirais que la personnalité ne s'achète pas.