"Si l'on se dirigeait à mi-parcours vers une fin de saison catastrophique, l'équipe a plus ou moins su se redresser et tente ces temps-ci, tant bien que mal, à remonter la pente pour revenir." Si l'on se dirigeait à mi-parcours vers une fin de saison catastrophique, l'équipe a plus ou moins su se redresser et tente ces temps-ci, tant bien que mal, à remonter la pente pour revenir à hauteur du peloton de tête. Après avoir galéré en bas du classement, puis stagné en milieu du tableau, avec une élimination en coupe, les Rouge et Noir semblent mieux en jambes aujourd'hui, comme le démontre leur remontée spectaculaire jusqu'à la sixième place, à cinq points seulement du podium. La dernière victoire face à l'ASO, pour le moins éclatante, a fait beaucoup de bien au groupe qui paraît plus motivé pour aller chercher le dernier objectif qui lui reste. Mais tout n'est pas blanc à l'USMA. Un sérieux problème risque en effet de remettre tout en question et freiner cet élan. Le problème c'est que l'équipe et la direction du club sont en déphasage permanent. Les deux avancent à deux vitesses, et il faut bien l'avouer, la direction a du mal à suivre la cadence pour assister le groupe dans sa progression. D'abord par son absence sur le terrain, puis par son laisser-aller sur le plan financier jusqu'à accuser un cumul important en matière de dû envers les joueurs. Les joueurs interpellent Saâdi… Ces derniers, qui ont longtemps patienté et qui, n'étant pas en position de force à une période du championnat, au moment où les résultats ne suivaient pas, ont préféré ne rien réclamer, estimant qu'il est temps aujourd'hui pour les dirigeants de regarder en leur direction. Mardi passé, en l'absence du président, les joueurs sont allés une nouvelle fois exposer le problème à leur entraîneur à qui ils ont fait savoir que leur patience a des limites et que cela ne peut plus durer. De son côté, Saâdi en a marre également d'entendre toujours la même chose et n'arrive plus à supporter cette situation. Parfois, il se sent même très gêné lorsqu'il s'agit de rappeler à l'ordre certains joueurs en cas d'écart de conduite, pour les absences notamment, quand ces derniers justifient leur comportement par la défection même des dirigeants sur le terrain, mais aussi, et surtout, quand ils se plaignent de ne pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles parce qu'ils n'ont aucun sou. … Et demandent à rencontrer le président L'entraîneur de l'USMA a alors décidé d'en parler à ses responsables. Les joueurs lui ont en effet demandé de leur arranger une réunion avec Allik le plus tôt possible. Et selon nos informations, elle pourrait avoir lieu à la reprise des entraînements, c'est-à-dire samedi. «Ou bien il accepte de venir nous voir, ou bien on verra ce qu'il y aurait alors lieu de faire», auraient confié certains éléments à leur coach en parlant de leur président. Comme rapporté sur ces mêmes colonnes, ce dernier se trouvait à l'étranger depuis quelque temps. Et selon des indiscrétions, comme déjà indiqué d'ailleurs, il se serait rendu en France en vue de la signature d'un contrat de sponsoring avec la compagnie aérienne Aigle Azur. Il est rentré depuis, il y a quelques jours, et il devrait être là donc samedi prochain pour se réunir avec ses joueurs et trouver une solution à cet épineux problème. Cumuls de salaires et primes non versées En attendant, il faut savoir que depuis le début de la saison, les salaires des joueurs ne sont pas versés d'une façon régulière, et les retards de payement provoquent parfois des cumuls de deux, voire trois salaires non payés. En ce moment, par exemple, on se dirige vers un cumul de deux salaires non payés. «Si au moins on nous versait nos primes, on aurait tenu le coup», nous dira un joueur pour nous faire savoir qu'en plus des salaires mensuels, ils ne reçoivent pas non plus régulièrement leurs primes de match. On apprend, en effet, que la direction leur doit quatre primes de match. «Celle de la victoire contre l'ESS était initialement fixée à 10 millions de centimes avant d'être, réduite, on ne sait pour quelle raison, à 3 millions», a-t-il ajouté. Ceci, sans parler des primes de signature qui risquent de constituer un autre objet de discorde.