Hadj Aïssa, le pauvre, il n'a pas de chance avec moi. On te surnomme Flavio, quelle est l'origine de ce surnom ? En fait, c'est une comparaison avec l'attaquant de l'Angola. Les copains trouvent que je lui ressemble beaucoup, d'où ce surnom. Tu aimes qu'on t'appelle comme ça ? Disons que ça ne me dérange pas. C'est un excellent joueur qui a brillé durant la CAN. Pas de souci. Et tu trouves que tu joues aussi bien que lui ? Ce n'est pas moi qui l'ai dit. (Rires.) En fait, la comparaison s'arrête à l'aspect physique. Techniquement, on ne joue pas au même poste. Lui, il est attaquant, et moi, par contre, je joue derrière. C'est vrai que vous vous ressemblez beaucoup, personnellement, tu te définis plus comme un blanc ou un noir ? Plutôt noir ! Ça se voit non ? (Rires.) On t'a jamais offensé par rapport à la couleur de ta peau ? Non, jamais ! Jusqu'au jour d'aujourd'hui, je n'ai jamais eu de problèmes de ce côté-là. Les gens m'ont toujours traité avec respect. Pas trop complexé alors ? Pas du tout. Pourquoi devrai-je l'être. J'assume mon physique, tout comme ce que je suis. Tu ressembles plus à ton père ou à ta mère ? A mon père. Comme deux gouttes d'eau ! (Rires.) En fait, je suis comme mon père, noir de peau. Ma mère, elle, est mate. Qu'est-ce qui s'est passé avec Ghazi au Niger ? (Rires.) On te l'a raconté ? Lui, c'est un malade ! En fait, lorsque nous sommes partis avec l'USMA au Niger pour jouer un match, Karim (Ghazi, ndlr) n'avait pas arrêté de me chambrer, en me disant que j'ai des frères là-bas. Je leur ressemblais tellement qu'il ne s'est pas empêché de me taquiner un peu avec ça. Un type sympa, quand même ! Qui ça, Ghazi ? Oui ! Un type blagueur qui ne tient jamais en place. Avec Dziri et les autres, l'ambiance est garantie. Quel est ton principal trait de caractère ? Calme. Très même en dehors des terrains. Car sur le terrain, c'est une autre histoire… (Rires.) Sur le terrain, il faut être kbih, du moins un petit peu, si tu veux tirer ton épingle du jeu. Dans un groupe, t'es plutôt celui qui parle ou bien celui qui écoute ? Je suis plutôt celui qui écoute. Je ne parle pas beaucoup. Comme je l'ai dit, ça je le laisse pour Ghazi. Avec lui, t'as pas le temps de placer un mot ! (Rires). Si ton beau-père te demandait de signer un engagement écrit que tu ne lèveras jamais la main sur sa fille, tu le ferais ? Pas du tout. Je ne suis pas du genre à battre ma femme. Jamais ! Je suis, au contraire, très respectueux de la gent féminine. C'est juste que ça ne se fait pas. Ce serait s'engager dans quelque chose d'absurde, si tu vois ce que je veux dire. As-tu pensé à ce que tu feras à la fin de ta carrière ? J'y pense, j'y pense. Depuis quelque temps, je réfléchis très sérieusement à ce que je pourrai faire après le football. Et… Je me verrai bien dans le commerce. Voilà ! Je crois que ça me conviendrait. Et tu vendras quoi ? Je ne sais pas encore. On verra, on verra… Comment vois-tu la femme de ta vie ? Belle… Cela va de soi… (Rires.) C'est important, non ? Eduquée, de bonne famille. Voilà, je crois que c'est important. Après, tout est question de maktoub. Cœur pris ou à prendre ? Je l'étais, mais plus maintenant. Je suis libre comme l'air. Le mariage, c'est dans tes projets, ou tu n'y penses pas pour le moment ? Si, si ! Je compte bien me marier. Je ne sais pas quand, mais bientôt. As-tu un modèle en tête, une actrice, ou femme connue ? Assala Nasri ! Le personnage historique ? Sidi Okba ! Okba Ben Nafaâ ? Voilà ! Sans lui, Barcelone ne serait rien aujourd'hui. Messi lui doit une fière chandelle ! Il devrait venir se recueillir sur sa tombe à Biskra. Sans lui, il n'aurait jamais connu Nou Camp ! (Rires.) Où as-tu l'habitude de passer tes vacances ? A Tunis. Mais cette année, je compte changer de destination. Pour aller où ? En Turquie. C'est un pays que j'aimerais visiter. Avec qui n'iras-tu jamais en vacances ? Mon ami Brahim. (Rires.) Pourquoi ? Il m'empêche de dormir. Il ronfle trop ! Ce n'est pas possible de dormir dans la même chambre. (Rires.) Combien d'amis véritables ? Cinq. T'es proche de tes parents ? Oui, trop ! On s'appelle tout le temps au téléphone. Mon père, je le consulte dans tout ce que j'entreprends. Je suis très famille. N'avait été le foot, je crois que je n'aurais jamais quitté le domicile familial. (Rires.) Combien de frères et sœurs ? Six ! Trois garçons et trois sœurs. On est neuf à la maison en tout. Allahibarek… Ibarek fik. T'es le seul footeux de la famille ? Non ! Mon frère Mohamed Larbi est lui aussi footballeur. Il joue à l'USB. Il joue aussi bien que toi ? Il est meilleur que moi à son âge. C'est un attaquant inné. Je le vois aller loin, d'autant qu'il s'apprête à terminer ses études. Cela devrait l'aider à se concentrer plus sur sa carrière. Ton match référence ? USB-Rapid Relizane. On jouait l'accession. J'avais inscrit le premier but. On avait gagné 2 à 0 au bout. Le plus mauvais ? L'avertissement qui m'avait privé de la finale de la Coupe d'Algérie en 2007. J'avais sorti un gros match face à la JSK en demi-finale, mais j'avais pris un avertissement bête dans les arrêts de jeu qui m'avait privé de jouer la finale. J'ai pleuré comme un gamin ce jour-là. Si tu n'avais pas été footballeur, t'aurais fait quoi dans ta vie ? Je n'y ai jamais pensé. Alors là, je ne sais pas du tout… Peut-être technicien supérieur en informatique. Je n'étais vraiment pas brillant à l'école, mais ce job m'aurait sans doute plu. Niveau d'études ? Neuvième année ! J'ai quitté l'école très jeune pour me consacrer au foot. Dès que j'ai raté l'examen d'entrée au lycée, j'ai décroché. T'étais fort dans quelle matière ? Les maths ! J'étais super doué pour ça. Le reste, j'étais plutôt nul. Surtout dans les matières littéraires. Ne regrettes-tu pas aujourd'hui d'avoir quitté l'école jeune ? Si ! Quand j'y pense, je me dis que j'aurais dû m'accrocher. Les études, les diplômes, ça aide dans la vie. Ça donne plus de perspectives. T'étais comment à l'école ? Un peu fougueux ! J'aimais m'asseoir au dernier rang, au fond de la classe. Ça donnait sur l'aire de jeu. Je passais mon temps à suivre les rencontres de foot, pendant que les autres s'intéressaient à ce que disait le prof. Un jour, le prof de français m'avait menacé de fermer définitivement la fenêtre. Il m'avait même envoyé une fois à l'atelier pour lui chercher un marteau et des clous. (Rires.) Et il l'a fermée, cette fenêtre ? Non, il n'a pas osé ! (Rires.) La dernière gifle ? Ah, ma prof d'Anglais ! Je ne l'oublierai jamais. Elle m'avait mis une de ces claques ! Quand est-ce que t'as ressenti de l'injustice à ton égard dans ta vie ? A l'USMA lors de ma première saison. J'avais tout fait pour m'imposer, mais Lobello m'avait ignoré. Quelle est ta couleur préférée ? Le blanc. J'adore m'habiller en blanc… On dit que ça me va bien. Ton passe-temps favori ? J'aime sortir avec les amis. Avec Zemma, Mounir (Zeghdoud, ndlr) et Islam, on se retrouve tous les jours à Ben Aknoun. J'aime bien être en leur compagnie. Sinon, j'aime aussi jouer la Playstation le soir. A ce jeu, je suis imbattable ! C'est ce que dit Derrag aussi… Bah, je le défie. Qu'il vienne m'affronter s'il est si sûr de lui. Tu joues avec quelle équipe ? L'Inter ! Est-ce vrai que vous ne vous aimez pas ? Qui ça, Derrag ? Jamais ! C'est un garçon que j'apprécie beaucoup. Mais lorsqu'il s'agit du terrain, Tag aâla men tag ! T'es plutôt film ou série ? Série ! Une en particulier ? Prison Break ! Ta chanson préférée ? Je n'en ai pas une en particulier. J'aime tout ce qui est moderne, Raï. Les chansons rythmées, quoi. L'objet indispensable ? Mon téléphone portable. Ta plus grosse folie ? Hummm… une paire de baskets Lacoste. Elle m'a coûté 200 euros. Le cadeau rêvé ? Une belle montre. Quoiqu'on ne m'a rien offert pour mon anniversaire ! (Rires.) 4X4 ou Ferrari ? 4X4, sans hésiter. Le pays où tu iras vivre à la fin de ta carrière ? Sans doute ici. J'aime trop l'Algérie pour m'imaginer vivre à l'étranger. Tu rentreras à Biskra ? Absolument. J'irai m'installer là-bas auprès de ma famille à la fin de ma carrière. Y a-t-il un endroit où tu aimes te retrouver seul ? Oui. Il y a un bois qui s'appelle Elhadjeb. C'est super beau. J'y vais à chaque fois que j'ai un coup de blues ! Ça m'aide à me remettre les idées en place. Ton plat préféré ? Tchakthchoukha. Qui te la prépare ? Ma grand-mère, que Dieu lui prête vie. Et toi, tu cuisines ? Walou ! Je ne te conseille pas de manger mes plats… (Rires.) Ton footballeur préféré ? Avant, c'était Zidane. Aujourd'hui, Messi. C'est le numéro un sans conteste. Il est phénoménal ! Barça ou Real ? Barça ! Avec qui aimerais-tu jouer un jour ? Ici, aucun ! Je pense avoir joué avec les meilleurs ! C'est quand la première fois que t'as senti que t'étais vraiment célèbre ? Lors de mon premier match avec Biskra. On avait joué El Mohammadia. Avec qui t'es le plus proche à l'USMA ? Rial. On est inséparables lors des mises au vert. Qu'est-ce que tu aimes le plus en football ? Les victoires ! Quel est le joueur le plus difficile à marquer ? Ammour ! Ah oui, ce n'est pas Derrag ? Non ! Comparé à Ammour, Derrag, c'est de la tarte ! Le plus facile ? (Rires.) Hadj Aïssa. Le pauvre, il n'a pas de chance avec moi. Ville ou compagne ? Ville. Montagne ou mer ? Mer. Ta chambre prend feu, tu sauves quoi ? Ma peau. Le reste m'importe peu.