Le meilleur buteur de l'année 2018 avec 59 réalisations, Baghdad Bounedjah, a battu un nouveau record. Le joueur d'Al Sadd est devenu, en effet, le premier joueur à avoir dépassé le cap des 28 buts au sein du championnat professionnel du Qatar. Décisif avant-hier lors du match important contre l'ex-leader de la QSL Al Duhail, battu après deux ans d'invincibilité, le meilleur buteur de l'AFC Champions League 2018 avec 13 buts, a porté son compteur buts avant la trêve, à 29 buts en 15 matchs joués. Il revient sur son année fantastique avec Al Sadd et nous parle aussi de ses objectifs personnels avec la sélection national et notamment de la CAN-2019. Courtisé en France, Bounedjah rappelle qu'il est en ce moment à l'écoûte de tout ce qui provient d'Europe mais bien évidemment, étant lié à son club jusqu'en 2021, son sort ne dépendra pas de son propre chef. Entretien ! Félicitations, encore un but de Baghdad et un titre de meilleur buteur de l'année 2018, une réaction ? Avant toute chose, je dois féliciter mes camarades, le staff technique et remercier le public d'Al Sadd pour tous les efforts déployés jusqu'ici. Après, on est très heureux de cette victoire obtenue avec l'art et la manière contre cette difficile équipe d'Al Duhail. Vous avez encore une fois marqué un but, et vous détruisez un autre record cette année, cela vous fait quoi ? Je suis très content de ma performance mais je suis encore plus ravi de ce succès face à notre rival Al Duhail, car il nous permet de finir la phase aller comme souhaité à la tête du classement. Hamdoulillah, on a atteint notre but en finissant championant de l'aller, maintenant il reste encore du travail, on doit se reposer et ensuite revenir pour préparer la phase retour, Inch'Allah bien terminer le boulot. Avec 29 réalisations, vous avez été désigné meilleur joueur de la phase aller, et un titre de champion d‘hiver avec Al Sadd, un commentaire ? J'ai beaucoup travaillé pour arriver là où je suis maintenant. Franchement, le mérite ne me revient pas à moi, seul le travail de tout un groupe et d'un staff technique de niveau. Sans eux, je ne serai peut-être pas là. La saison est encore longue et j'espère continuer à être efficace et aider mon équipe à préserver ce niveau, Inch'Allah. Terminer champion d'hiver n'est pas une mince affaire, maintenant il va falloir confirmer notre suprématie et éviter les erreurs des saisons passées pour être consacrés en fin d'exercice, c'est notre objectif, je ne vous le cache pas. Vous êtes un joueur confirmé en sélection, qu'avez-vous à dire là-dessus ? C'est un honneur pour moi, ma famille et je pense surtout aux personnes qui m'aiment et me font confiance. Je ne peux pas nommer tout le monde car ça ne sera pas juste d'oublier quelqu'un. Je suis vraiment touché par les marques de sympathie que je reçois tous les jours ici au Qatar. Ça me rend fier d'avoir rendu mes compatriotes ici au Qatar fiers de moi. Maintenant, le chemin est encore long et je ne dois rien lâcher pour confirmer ce que j'ai pu réaliser jusque-là. Ce n'est pas fini, car j'ai encore beaucoup à montrer, je veux battre aussi des records en sélection nationale. Justement le peuple algérien est enchanté par vos performances, les attentes sont devenues plus grandes… C'est vrai, je le ressens sincèrement à travers mes déplacements entre Doha et Alger et même lors des matchs de l'Equipe nationale, c'est une motivation pour moi, ces encouragements m'aident à tout donner pour rester à la hauteur des attentes du public de l'Equipe nationale. Avec l'aide de mes amis en sélection, je ne les décevrai pas, Inch'Allah. 7 buts en 8 apparitions comme titulaire, des chiffres qui ont poussé le coach Belmadi à compter sur vous et faire l'éloge de votre rendement en sélection, une réaction par rapport à cela ? Belmadi me connaît très bien, et je tiens à dire qu'il m'a toujours soutenu notamment lorsque je suis arrivé au Qatar. N'oubliez pas qu'il a beaucoup travaillé ici au Qatar, donc c'est un driver qui s'est arrêté sur mes qualités sur le terrain bien avant qu'il soit nommé sélectionneur national. Il sait de quoi je suis capable et comment je joue. Il ne me découvre pas en sélection, il sait que je suis un gagneur qui se bat de la première à la dernière minute, c'est mon tempérament, je suis comme ça. Djamel aussi attend beaucoup de vous, c'est une pression ou cela vous rassure ? Bien sûr que ça me rassure plus qu'autre chose. Vous savez, sans me parler, je sais ce que Belmadi attend de moi et ce que je dois faire sur le terrain. Tellement je connais bien ses exigences professionnelles. Hamdoulillah, ça se passe bien jusqu'à maintenant et à présent, il va falloir continuer à marquer pour lui donner raison à chaque fois qu'il fera appel à moi. C'est un gagneur lorsqu'il vous parle, vous n'avez qu'une seule chose dans la tête, se battre pour vaincre et faire plaisir au peuple car c'est ce qu'il nous demande tout le temps. Vous avez été meilleur buteur de la Coupe de la CAF avec l'ES Sahel et là vous avez fini meilleur buteur de l'AFC Champions League avec 13 buts, qu'est-ce que cela signifie pour vous ? C'est un honneur de bien représenter son pays. Je crois qu'indépendamment du fait qu'on se donne en tant que joueur de football du plaisir à marquer, il y a aussi toujours cette fierté d'honorer comme il se doit l'image du footballeur algérien à l'étranger. La Champions League était un objectif, malheureusement, on a échoué de peu et ce titre de meilleur buteur vient un peu atténuer ma déception. Vos statistiques cette année ont fait de vous un nominé pour le Ballon d'Or algérien, El Heddaf/Le Buteur, c'est la troisième fois de suite que vous êtes retenu avec bien sûr Riyad Mahrez, Yacine Brahimi, Youcef Atal et Youcef Belaili… Sincèrement je suis très honoré d'être déjà retenu parmi les 5 meilleurs joueurs de l'année. Lorsqu'on regarde le potentiel qu'on a en Algérie et à l'étranger, on se dit que c'est déjà une bonne récompense, après postuler au Ballon d'Or algérien est aussi un honneur pour chaque joueur algérien donc je serai très ravi de pouvoir le gagner. Après la concurrence est très rude devant Mahrez, Brahimi, Atal et Belaïli. Quel que soit le vainqueur, je serai content. Prévue au Cameroun, finalement la CAN-2019 a été délocalisée, et aura lieu fort probablement au Maroc, on aimerait avoir votre avis là-dessus ? C'est vrai jouer au Maroc sera un avantage pour nous peut-être par rapport au climat et aux conditions de jeu, mais rien n'est gagné d'avance. Maintenant, il ne faut pas trop s'enflammer car tout se jouera sur le terrain et non sur le papier. Comme tout le monde le sait, il nous reste beaucoup de travail à faire avec Belmadi et son staff. On va bien se préparer, on n'ira pas pour faire de la figuration, soyez-en sûrs. On parle de vous en France et notamment à l'OM, qu'en est-il au juste ? Je suis au repos, et je préfère laisser mes dirigeants s'occuper de mes contacts, partir en hivers ne dépendra pas uniquement de ma décision, je suis toujours à Al Sadd et je veux aider mon équipe à atteindre ses objectifs. Maintenant, qui ne veut pas jouer en Europe ! Mais mon sort ne dépend pas uniquement de moi, voilà tout. C'est-à-dire viser le sacre carrément ? Ça serait prétentieux d'annoncer une chose pareille, alors je préfère dire qu'on ne ménagera aucun effort pour bien honorer le pays lors de cette prochaine Coupe d'Afrique. Les prétendants ne manquent, mais la réalité du terrain nous a souvent réservé des surprises. En tout cas, on est décidés à disputer cette CAN match par match, et Inch'Allah fiha kheir. Un dernier mot au peuple algérien peut-être ? Je remercie les supporteurs de l'Equipe nationale et toutes les personnes qui m'ont encouragé et continuent à le faire en m'adressant des messages de félicitations, quant à moi, je leur promets de tout donner sur le terrain afin de les rendre heureux, Inch'Allah que ce soit avec Al Sadd, ailleurs ou en sélection, Inch'Allah. Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali