L'ancien coéquipier de Baghdad Bounedjah à l'USM El Harrach, Azzedine Doukha, qui est aussi son ami en sélection d'Algérie, revient sur la consécration du buteur d'Al Sadd. Doukha nous raconte les premiers pas de Bounedjah vers la gloire. C'était lorsqu'il était venu à l'USMH effectuer des tests, il y a quelques années déjà. Azzedine, votre ancien ami à El Harrach et coéquipier en équipe d'Algérie, Baghdad Bounedjah, a été élu sacré meilleur joueur de l'année 2018, une réaction ? D'abord, je le félicite pour cette consécration méritée amplement, il faut le dire. Après, avant de parler de Baghdad le joueur, on doit parler de son éducation, sa modestie et la vie très difficile qu'il avait connue, avant qu'il n'explose sur le plan professionnel. Je suis bien placé pour vous dire que Bounedjah avait des difficultés financières. S'il assurait bien son déjeuner, il n'était pas sûr d'assurer le dîner pour lui et sa famille. Maintenant, Hamdoulillah, Dieu lui a ouvert les portes du confort et de la gloire avec Al Sadd et la sélection nationale. Désormais, il vit aisément avec sa famille, je suis très content pour lui. Devant de grands joueurs algériens, notamment Brahimi et Mahrez, Baghdad a aussi volé la vedette à Atal et Belaili, un commentaire ? Je crois que chaque joueur possède ses qualités. Les noms vous venez de citer ont aussi marqué l'année 2018 mais je pense que Baghdad a fait la différence grâce à sa progression. Il a battu tous les records l'année passée, c'est ce qui lui a permis de briller au Qatar avec Al Sadd et de prendre une place importante en équipe d'Algérie. Hamdoulillah, son travail a fini par payer, je lui souhaite beaucoup de succès inch'allah à l'avenir. Pour les autres, Mahrez, Belaili, Atal ou Brahimi, ils ne sont plus à présenter, ce sont des joueurs confirmés avec un talent sûr. Juste que c'était un vote qui est venu récompenser Bounedjah pour sa grosse année sortie avec Al Sadd. Non, il n'y a rien à dire, il mérite ce Ballon d'Or. C'est une motivation pour lui afin de nous sortir une grande CAN, Inch'Allah. Vous l'avez connu très jeune, surtout lorsqu'il est arrivé à El Harrach alors que vous étiez un cadre de cette équipe dirigée par Boualem Charef, avez-vous pensé un jour qu'il allait soulever ce trophée ? Baghdad est une histoire à raconter aux jeunes et un exemple de réussite à suivre. Je me rappelle encore de son premier entrainement à l'USM El Harrach, c'était lors d'un stage d'intersaison à Aïn Témouchent. Après 3 jours d'entrainement, Baghdad devait passer des tests avant de signer. Croyez-moi, dès son premier match d'application, il a impressionné Boualem Charef. D'ailleurs, après le match, Charef, qui me concertait toujours en tant que capitaine et cadre de l'équipe à cette époque, est venu vers moi pour me dire : «Dans 6 mois ou un an, Baghdad va devenir un grand joueur et sera très demandé par les grands clubs.» Franchement, je rigolais et je lui ai répondu : « Coach, arrêtez, il n'arrive pas à finir ses actions, quant il arrive face à moi, il est pris de panique.» Il vous a répondu comment ? Il m'a dit : «Azzedine, tu verras, il va finir dans un grand club.» Jusqu'à présent et à chaque fois qu'on se rencontre, on évoque cette anecdote. Croyez-moi, après 6 mois seulement, le Club Africain, l'ES Tunis et d'autres équipes sont venues demander ses services à El Harrach. C'est pour vous dire que Bounedjah a eu la chance de passer par un grand entraineur qui a cru en lui et bien jugé ses capacités de buteur. Tout le mérite revient au coach Boualem Charef. Le titre de meilleur gardien de l'année 2018 est attribué à votre coéquipier en sélection Zeghba mais vous finissez quand même au pied du podium… Je dois dire que je suis très ravi d'être encore une fois nominé parmi les meilleurs gardiens de but de l'année. Cela confirme que mon retour en sélection n'est pas usurpé. Concernant Zeghba, c'est une juste récompense. Il a réalisé une belle saison avec l'ES Sétif. On l'a vu briller en Ligue des champions, je le vois comme étant l'avenir des gardiens de but de l'Equipe nationale. Un mot sur la situation de vos anciens clubs qui traversent des périodes diamétralement opposées, on veut parler de l'ASO et de l'USMH ? Je suis avec beaucoup d'attention le parcours de l'ASO et de l'USMH qui sont mes équipes de cœur. L'ASO a donné beaucoup de joueurs au football national, c'est une grande école et j'espère qu'ils vont réussir l'accession inch'Allah cette saison. Quant à l'USMH, je suis très touché par la situation que traverse cette pépinière qui a donné Hakim Meddane, Mohamed Rahem, Abdelkader Meziani et d'autres légendes du football algérien. Avec Belkaroui et Bounedjah, on évoque toujours l'USMH qui est pour nous l'équipe qui nous a permis de nous faire un nom. J'espère inch'Allah qu'ils vont s'en sortir et sauver ce qu'il y a à sauver cette année. L'USMH mérite une société privée ou étatique, c'est un grand club. Pour finir, la CAN se jouera en Egypte, quel est votre avis sur cette désignation ? Vous savez, je suis très content que cette CAN se jouer dans un pays frère comme l'Egypte qui est notre deuxième pays, loin bien entendu de toute polémique qui n'honore pas les deux nations. C'est en tout cas mieux que d'aller au Cameroun où les conditions de jeu ne sont pas si terribles. Donc, on va aller là-bas sans complexe, on jouera nos chances à fond et, pourquoi pas, aller au bout inch'Allah.