De retour en championnat d'Algérie où il a gardé des bons souvenirs, l'arrière gauche franco-algérien, Toufik Zeghdane, a paraphé un contrat de deux saisons avec la JSK. S'il a pris la décision de revenir en Algérie, c'est pour goûter aux titres et retrouver les sensations déjà connues sous le maillot du MCA. Après un peu plus d'une semaine de travail à Zekri puis à Evian où se déroule le deuxième microcycle de la préparation d'intersaison, Zeghdane nous livre ses impressions et nous parle des objectifs qu'il veut atteindre. Entretien. Pour commencer, comment se déroule votre stage à Evian ? C'est un deuxième stage qui se déroule dans d'excellentes conditions. Les dirigeants ont fait le bon choix en nous programmant ce stage à Evian où toutes les conditions sont disponibles pour faire un bon travail. Les installations sont de haut niveau, stade, hôtel entre autres ainsi que la disponibilité des moyens de récupération. On fait un travail très dur et dans l'ensemble nous sommes très satisfaits Le staff technique met le cap sur le volet physique en ce début de préparation, comment vous trouvez la charge de travail ? C'est tout à fait normal que le staff accorde la plus grande priorité du travail au volet physique. Il faut dire qu'on est au début du programme, on a intérêt à travailler dur pour être prêts à la reprise de la compétition. La charge de travail imposée est intense et les joueurs répondent bien. C'est la continuité de tout ce que vous avez effectué à Zekri… Exactement, lors de notre premier regroupement à Zekri, on a travaillé beaucoup le volet physique. Certes, les conditions de travail n'étaient pas exceptionnelles, mais je pense qu'on a bien travaillé. A Evian, nous allons profiter des moyens disponibles pour peaufiner notre travail et nous préparer pour la reprise de la compétition. Après un peu plus d'une semaine de travail, pensez-vous que vous êtes prêts pour le premier match amical ce samedi ? C'est notre premier match amical durant cette préparation estivale, nous allons faire de notre mieux pour appliquer sur le terrain ce qu'on a travaillé jusque-là. Le résultat n'est pas notre objectif, il importe peu. L'essentiel c'est de bien répondre sur le terrain sur le plan physique. Ça ne sera pas le dernier match, on jouera encore d'autres joutes d'ici au retour de l'équipe en Algérie, l'essentiel c'est plutôt d'être prêts pour l'entame de la compétition continentale. Quel est l'objectif principal que vous vous êtes assignés pour ce regroupement ? Notre objectif c'est de réaliser la meilleure préparation physique possible. Tactiquement aussi, on doit créer les automatismes avant le début de la Ligue des champions ainsi que le renforcement des liens entre les joueurs. La direction a opéré des changements à la barre technique en faisant appel à Velud et à un préparateur physique de renom, Hourcade… Ecoutez, la réussite d'un club ne réside pas seulement dans son staff technique, plutôt c'est un tout : le staff technique, le staff médical et les joueurs. Notre force, la saison prochaine, résidera dans notre volonté de travailler dans l'union et la solidarité. Nous formerons une famille unie avec des objectifs communs. Ce qui nous intéresse c'est uniquement la JSK. Vous entamerez la compétition africaine sous peu, quel est votre objectif ? Honnêtement, nous n'avons pas encore évoqué les objectifs, l'essentiel actuellement c'est de réaliser la meilleure préparation d'intersaison. C'est la clé pour la saison prochaine. Concernant la Ligue des champions, c'est un challenge intéressant qui nous attend. On attend d'abord de connaître le tirage au sort pour pouvoir livrer notre premier point de vue. Revenons à votre arrivée cet été à la JSK, comment se sont déroulés les contacts ? Ben, je me trouvais toujours en France, en période de vacances, mon agent avec qui je travaille depuis maintenant plus de deux ans, en l'occurrence Hamid Latrèche, m'a informé que la JSK serait intéressée de recruter un arrière gauche. Franchement, cela m'a enthousiasmé. J'ai reçu un premier contact puis un deuxième pour confirmer, du coup, je n'ai pas hésité une seconde à rentrer. Revenir en championnat algérien a été votre souhait, n'est-ce pas ? Exactement, depuis que je suis parti de l'USMA, pour des raisons personnelles, je n'ai jamais écarté l'éventualité de revenir. J'avais la possibilité de revenir la saison dernière malheureusement ça ne s'est pas concrétisé. Cet été, c'est plus facile pour moi d'autant plus que je suis libre. Vous avez quitté l'Algérie forcément après votre blessure à l'USMA… C'est vrai, suite à la blessure que j'ai contractée à l'USMA, j'étais éloigné des terrains pendant plusieurs mois. A mon retour, l'entraîneur en place, Paul Put, avait déjà arrêté son équipe. J'ai accepté d'être la doublure dans l'effectif mais le président de l'époque, Haddad, voulait me prêter au NAHD, ce que j'ai catégoriquement refusé. Le président a fini par faciliter ma libération à une seule condition, ne pas jouer dans un club algérien. Quel est votre plus beau souvenir lors de votre passage en Algérie ? Il y en a beaucoup, mais incontestablement la première coupe d'Algérie remportée avec le MCA. Je me souviens qu'après la consécration en finale, nous avons fait la fête dans tous les quartiers de la capitale, ça m'est resté gravé dans la mémoire. Et le plus mauvais souvenir ? Ma blessure, celle-ci reste un mauvais souvenir dans la mesure où j'ai été freiné dans mon élan. Je me rappelle qu'à Constantine, je me suis foulé la cheville et je ne pouvais pas revenir à la mi-temps. Comme c'était un match pour le maintien, le président de l'époque, Omar Ghrib, m'avait demandé de continuer même avec une seule jambe. J'ai donc pris le risque de continuer malgré les conséquences. Avez-vous hésité à rejoindre la JSK après l'annonce du retour de Bencherifa qui joue dans le même poste que vous ? Pas du tout, je n'ai pas hésité à signer malgré la présence de Bencherifa. Je connais bien le joueur avec qui j'ai joué en sélection nationale des locaux. Nous sommes de très bons amis et nous partageons beaucoup de choses. La concurrence sera saine entre nous deux. Peu importe celui qui sera aligné, l'essentiel c'est l'intérêt de l'équipe. Le club jouera sur plusieurs fronts, donc le staff technique fera le turn-over et comptera sur tout le monde. En tout cas, Je respecterai les décisions du coach et même si je serai sur le banc, je serai le premier à soutenir l'équipe sur le terrain. Quels sont vos objectifs pour la nouvelle saison avec la JSK ? Pour l'instant, nous devons réussir notre stage estival. C'est la priorité de l'heure. Il va falloir travailler très dur pour atteindre notre forme optimale. J'ai toujours souhaité revenir en Algérie dans un grand club, ce qui s'est concrétisé avec ma venue à la JSK, je tâcherais de m'imposer rapidement et jouer le maximum de matchs. Comment vous trouvez l'ambiance qui règne au sein du groupe ? Je n'ai trouvé aucune difficulté pour m'adapter à ma nouvelle équipe. Le staff et les dirigeants m'ont mis dans de bonnes conditions. On travaille dans un climat serein et personne ne se plaint de la charge de travail. On ne rechigne pas à l'effort pour atteindre notre but. Et la Kabylie que vous découvrez pour la première fois ? Là aussi, c'est un moment particulier dans ma carrière, la région est magnifique et les gens sont merveilleux. Lors de notre premier stage à Zekri, nous avons été chaleureusement accueillis par la population. Les supporters venaient en nombre pour assister aux entraînements et tout s'est bien passé. Quand j'aurai un peu de temps libre, je vais aller à la découverte de cette magnifique région avec ma famille et les amis et goûter aux différents plats traditionnels. Que pensez-vous de la participation de notre sélection nationale à la CAN en Egypte ? C'est une participation plus qu'honorable. La sélection a réalisé un excellent parcours en décrochant son billet pour le dernier carré. L'EN fait rêver tout le peuple et je souhaite qu'il continue jusqu'en finale et remporter la coupe. Comment vous voyez justement les chances de gagner la coupe d'Afrique des nations ? Le Nigeria qui est notre prochain adversaire, est un gros morceau, mais avec ce qu'ont montré les joueurs depuis le début de la compétition en battant le Sénégal qui a été donné favori pour la coupe, je suis optimiste. Je pense qu'on a les moyens de gagner par un ou deux à zéro. Le sélectionneur Djamel Belmadi a apporté un plus sans négliger bien sûr le travail qu'a fait son prédécesseur Madjer malgré l'absence des résultats. A mon humble avis, il faut rendre hommage à tous les anciens sélectionneurs.