Qui de mieux pour nous parler du nouveau sélectionneur national A', que son ancien camarade en sélection et son ex-adjoint à Al Fujaïrah, Djamel Mesbah. Dans cette entretien exclusif accordé au Buteur, l'ancien joueur du Milan AC de la Sampdoria et la Fiorentina répond sèchement aux personnes sceptiques à la nomination de Madjid Bougherra à la tête de la barre technique de l'EN des locaux. Mesbah nous livre des choses inédites quant à la forte connaissance de Bougherra du football national. Entretien ! Votre ancien camarade et adjoint à Al Fujaïrah, Madjid Bougherra, a été nommé sélectionneur de l'Equipe nationale A'... Tout d'abord je le félicite, je dirais que c'est une très bonne chose et une bonne décision prise par la Fédération algérienne de football pour promouvoir les joueurs locaux. Car il s'agit de joueurs sélectionnables en équipe première. Je pense que c'est l'homme de la situation actuellement. Certains disent le contraire et avancent que s'il connaît le joueur algérien, il connaît mal le football local, que pouvez-vous dire là-dessus ? Ecoutez, j'ai côtoyé Madjid pendant une année comme entraineur, et durant longtemps comme joueur, donc à ce propos, je ne me fais aucun souci par rapport cette histoire de joueurs locaux. Je vais juste vous donner un exemple, lorsque nous avons pris, avec Madjid, Al Fujaïrah la saison passée, on avait let droit d'engager 4 joueurs étrangers. Alors, notre priorité était de prendre des joueurs locaux algériens et je peux vous dire qu'on avait suivi entre 40 et 50 joueurs algériens issus du championnat national. Je ne vais pas citer de noms mais on avait regardé pendant la période préparation des matchs de joueurs algériens, des heures et des heures malheureusement on n'a pas eu la possibilité de concrétiser certains contacts. Je voudrais dire une chose aussi... Allez-y... Dire que Madjid ne connaît pas le championnat algérien est complétement faux, je l'ai vu regarder des matchs. Le football est universel, donc le football algérien n'est pas différent des autres footballs, je parle du point de vue technique bien entendu donc il n'y a pas lieu de monter des histoires, voilà. Ça reste un match à préparer entre deux équipes sur un terrain de foot et un ballon au milieu. La suite, ce sont les compétences et les connaissances de son métier. Je pense que Madjid possède toutes les qualités et les connaissances pour réaliser de bonnes choses. En plus, il sera le sélectionneur, donc c'est un métier qui a ses spécificités. Justement, vous le connaissez depuis la CM 2010, franchement, avez-vous ressenti en lui cette ambition de devenir un jour entraineur ou sélectionneur de l'Algérie ? Franchement en tant que joueur, j'ai joué beaucoup de matchs avec lui, déjà c'était notre capitaine. Après, on connaît Madjid qui a beaucoup beaucoup de charisme et d'expérience. Sur le terrain, il dirigeait un peu l'équipe et surtout sa défense donc on ressentait cet instinct du coach. Vous l'avez connu aussi en tant qu'entraineur adjoint à Al Fujaïrah, quelles sont ses principales qualités de coach, bien entendu en plus de ses valeurs d'homme ? Madjid, en plus d'être un homme de valeur, il possède beaucoup de qualités sportives. Il a de grosses qualités de gestion du groupe. Il anticipe bien les choses et comprend très vite ses joueurs. Il prend l'infirmation de manière rapide et assez nette que ce soit sur le terrain ou en dehors. Sur le plan tactique, il est très pointilleux avec une philosophie de jeu qui consiste à monopoliser le ballon et le faire sortir de derrière, il aime voir son bloc jouer haut. Il pense au beau jeu pour avoir de bons résultats. Après, il sait s'adapter car par exemple avec Al Fujaïrah, on a eu des expériences face à des équipes difficiles et on connaît aussi ses qualités de leader et de maîtrise du groupe. Au niveau de l'organisation, il est très compétent. Est-ce que c'est un coach qui consulte ses assistants ? Tout à fait, c'est quelqu'un qui consulte, il a un très bon pouvoir de décision. Il écoute, il réfléchit ensuite, il décide. Un adjoint pour Madjid est quelque chose de précieux. Avec Benhamou, moi et Madjid avons une relation particulière mais sur le terrain, c'est lui qui décide. Il assume tout, c'est un entraineur de très clair et professionnel. Il prépare une échéance importante qui aura lieu à Alger en 2022, à savoir le championnat d'Afrique des locaux, vous le voyez monter une belle équipe avec toutes les contraintes qui existent en Algérie ? Je pense qu'il a une bonne marge de réussir. Déjà, contrairement à ce que pensent plusieurs, Madjid a une bonne connaissance du football algérien. Il a déjà une idée sur le niveau de la sélection en place qu'on a vue ensemble face au Maroc. Donc, il connaît certains joueurs, après, je crois qu'il a déjà commencé à revoir certains joueurs (rires). C'est mon avis (il rit de nouveau). Donc voilà, il va monter un groupe en collaboration avec Djamel Belmadi et je pense il est très intelligent et possède son plan. Il ne brûle pas les étapes, et je peux vous dire qu'il faut lui faire confiance. Il a quand même des gens qui disent pourquoi n'avoir pas nommé un entraineur local, à la place de Bougherra qui peut connaître le niveau du joueur mais pas la mentalité... Non, il faut arrêter ! Durant ses années avec la sélection, il a côtoyé plusieurs joueurs locaux. On n'a pas joué en Algérie mais on a joué avec plusieurs joueurs locaux pendant des années. Madjid est un Algérien, il n'aura pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre les mentalités des joueurs. Vous avez formé une famille avec les joueurs locaux en 2010 et en 2014 avec Vahid au Brésil, après, il y a eu cette union locaux-émigrés en Egypte 2019 avec une CAN gagnée, cela ne vous agace pas en tant que binational ? Si quand même, on a souvent parlé de cela, lors de précédentes interviews et on en parlera encore, par rapport à cette histoire d'émigrés ou je ne sais quoi. Il faut minimiser un peu. On est algérien, quel que soit notre lieu de résidence. Qu'on soit au Canada, en Australie, à El Harrouche (Ndlr : la ville natale de son papa) on reste algériens, vous voyez ce que je veux dire. Il faut arrêter avec tout cela. L'Algérie est aux Algériens. Parlons de vous, en êtes-vous depuis votre départ d'Al Fujaïrah ? Après avoir terminé ma formation d'UEFA « B », j'ai commencé l'UEFA « A », malheureusement cette histoire de Coronavirus a tout bloqué. Sinon on a fait quelques cours par internet mais ça a été reporté. En attendant, je regarde beaucoup de matchs, je reste dans l'analyse et tout ce qui en suit. Satisfait de votre expérience avec Bougherra et Benhamou, aux Emirats Arabes Unis ? Oui, très bien, on a fait un bon travail, il y a avait une bonne osmose entre les trois. Ça s'est très bien passé après personnellement, j'ai beaucoup appris dans la pratique. J'ai beaucoup à apprendre, je suis jeune dans ce métier et je suis là avec beaucoup d'humilité pour progresser. Une expérience en Algérie ça vous tente surtout que la JSM Skikda est sur le point d'accéder ? (Il rit franchement) Pour le moment, je poursuis ma formation dans ce métier d'entraineur qui est très difficile. Je ne me pose pas de question, je continue ma formation, après on verra inch'Allah. Un dernier mot pour le peuple algérien et peut-être un message particulier pour votre ville d'origine Skikda dont le club est bien parti pour accéder en Ligue 1 ? Ah ça, c'est une bonne nouvelle, c'est officiel ? Pratiquement, ce n'est pas encore annoncé mais on se dirige vers cette décision et si on arrête le championnat, la JSMS sera de retour en Ligue 1 ? Alors je suis content pour eux, félicitations à tous les supporteurs de la JSMS. J'espère qu'ils seront à la hauteur et rester en Ligue 1 le plus longtemps possible. Je souhaite bonne chance à Bougherra pour sa nouvelle expérience, je ne me fais aucun souci pour lui, il va réussir et apporter beaucoup au football local et aux joueurs locaux. Je suis persuadé qu'il sera un bon assistant pour Belmadi aussi dans sa mission. Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali