Les femmes des joueurs anglais bientôt en Afrique du Sud ? Les Anglais pensent déjà aux Allemands. «Il ne s'agissait pas pour moi d'arrêter ma carrière ou de revoir mes ambitions à la baisse ; je parle seulement de l'Angleterre. Jouer en équipe d'Angleterre n'a jamais été ma grande priorité», écrivait Jamie Carragher dans son autobiographie, au sujet de sa décision de prendre sa retraite internationale. Trois ans plus tard, Carragher a fait son retour parmi les Three Lions et semble plus déterminé que jamais à défendre les couleurs de son pays. Alors, qu'est-ce qui a provoqué ce changement d'attitude ? La force de persuasion de Fabio Capello ou l'attrait du trophée le plus convoité de la planète football ? «Quand on se rend compte qu'on a atteint l'âge où ce sera probablement sa dernière chance, cela donne un surcroît de motivation», a-t-il déclaré à FIFA.com après le match nul 1:1 avec les Etats-Unis. «Avoir une possibilité de gagner la Coupe du Monde, ça n'est pas rien, surtout quand on est en fin de carrière et si on souhaite se reconvertir au poste d'entraîneur. Ce sont autant de motivations supplémentaires. Il y a pas mal de joueurs autour de la trentaine dans l'équipe. Dans quatre ans, nous serons très proches de la retraite et nous n'avons aucune garantie d'être présents au Brésil. Je pense que les gars réalisent que pour beaucoup d'entre nous, c'est peut-être la dernière chance. Participer au premier match de votre équipe nationale dans une Coupe du Monde est quelque chose d'incroyable.» Aujourd'hui âgé de 32 ans, Carragher faisait partie de la liste provisoire de 30 noms donnée par Capello. Auteur d‘une excellente prestation en match préparatoire contre le Mexique, à Wembley, le défenseur de Liverpool a été inclus dans les 23 pour l'Afrique du Sud. «Face aux Américains, nous avons manqué de chance» Carragher a bénéficié des blessures conjuguées de Rio Ferdinand et de Ledley King, touché à la hanche contre les Etats-Unis, à Rustenburg. Entré en remplacement de King, il est devenu de fait le partenaire de John Terry au centre de la défense anglaise, faisant ainsi sa cinquième apparition en Coupe du monde de la FIFA. «Quand je suis arrivé dans le groupe pour cette Coupe du monde, j'ai réalisé que je ne serai pas titulaire. À partir de là, je n'avais aucune garantie de jouer en Afrique du Sud. C'est pourquoi je suis très heureux d'être entré contre les Etats-Unis. Cela m'a permis d'avoir 45 minutes de jeu en conditions réelles. J'espère jouer encore, mais participer au premier match d'une Coupe du monde est quelque chose d'incroyable. J'étais très heureux. Dans un match de Coupe du monde, il n'est vraiment pas évident d'entrer en jeu à la mi-temps. Je pense que nous avons manqué de réussite. Les trois points étaient à notre portée. Cela dit, un match nul n'est pas une catastrophe. Nous avons encore le temps de rectifier le tir.» Nombreux sont ses compatriotes qui ne partagent pas ce point de vue. Mais Carragher a ses arguments, qu'il tire de l'histoire des matchs inauguraux de l'Angleterre à la grand-messe du football mondial. En 1966, l'Angleterre avait débuté par un match nul 0:0 contre l'Uruguay. On connaît la suite. Plus récemment, des scores de parité (1:1) d'entrée contre la République d'Irlande et la Suisse, en Italie 1990 et à l'UEFA Euro 1996 respectivement, ont précédé un parcours jusqu'en demi-finale. «Le premier match est toujours très dur. En 1966, 1990 et 1996, nous n'avions pas réussi à gagner la première rencontre, mais le résultat final avait été positif. Il faut comprendre que la compétition ne s'arrête pas à la première partie. Le chemin est encore long. Il passe d'abord par l'Algérie, que l'Angleterre rencontrera vendredi, au Cap.» Défaite et match nul interdits pour les sujets de Sa Majesté ? «L'objectif est de sortir du groupe, si possible à la première place. L'idéal aurait été d'obtenir les trois points contre les Etats-Unis. En même temps, je pense qu'un match nul n'est pas une si mauvaise opération. Une défaite aurait été un désastre. Contre l'Algérie, il nous faut la victoire. C'est important», conclut Carragher. --------------------------------------------------------------- Les femmes des joueurs anglais bientôt en Afrique du Sud ? Alors que Fabio Capello avait, dans un premier temps, interdit aux femmes de joueurs de venir en Afrique du Sud, il est finalement revenu sur sa position en ayant autorisé leur venue pour «forger le groupe». Seulement, il ne pensait pas devoir les appeler aussi tôt. En effet, le match nul face aux Etats-Unis (1-1) a, semble-t-il, cassé le moral de l'équipe. C'est pour cette raison que selon le Daily Telegraph, Steven Gerrard, Wayne Rooney et John Terry ont demandé à leur sélectionneur d'autoriser la venue de leurs chères et tendres épouses, assurant que celles-ci pourraient les motiver à gagner le match contre l'Algérie jeudi. Cette demande pourrait également leur permettre de se «divertir», alors que les jeux d'arcade sont interdits au centre d'entraînement. Si Capello était jusque-là hésitant sur le fait de faire venir les femmes de joueurs, c'était pour éviter le problème de Baden Baden, lors du Mondial 2006. A l'époque, le centre d'entraînement avait été qualifié «de cirque», à cause notamment de la présence de ces Wags. --------------------------------------------------------------- Les Anglais pensent déjà aux Allemands Et si les Anglais mettaient la charrue avant les boeufs ? Avant le match contre l'Algérie vendredi, crucial en vue des 8es de finale du Mondial-2010, ils ont surtout évoqué l'Allemagne, piqués par les propos de Franz Beckenbauer. La «Nationalmannschaft» et les «Three Lions» pourraient se retrouver dès les huitièmes, si une équipe termine première de son groupe et l'autre deuxième. Un scénario dont rêve le quotidien populaire The Sun qui, dans un jeu de mots dans la plus pure tradition tabloïde, titrait jeudi «Herr We Go», et s'en prenait à des Allemands supposés «frimeurs» et «arrogants». L'attaquant Wayne Rooney n'était pas plus éloquent sur les Algériens, se contentant de se dire «certain» que les Anglais allaient les battre et qu'il avait «regardé des DVD» de matches des Fennecs... L'Allemagne était la seule cible de sa verve : «Ouais, bien sûr. Ce serait vraiment bien de les battre», a-t-il répondu, interrogé sur un éventuel duel contre la sélection de Joachim Löw. L'amère rivalité footballistique entre les deux nations a été relancée par des propos de Beckenbauer. Selon l'ancienne gloire allemande, depuis que l'Italien Capello est à la tête de l'équipe, l'Angleterre revient «vers les jours noirs du ‘kick and rush'» , ce football direct, prisé des Britanniques mais souvent méprisé sur le continent. «Je suis surpris de ses commentaires», a regretté Capello qui a demandé à l'Allemand de «respecter» son équipe. «C'est facile de parler quand on est en tribune. Il a le droit de donner son avis. Mais on n'écoute pas... », a renchéri un Rooney pincé. L'entrée en matière convaincante des Allemands face à l'Australie (4-0) n'impressionne pas plus que ça le camp anglais. «C'était trop facile pour eux de marquer», selon Capello. «Ce qui compte dans un tournoi, c'est comment on le finit, pas comment on le commence», a insisté Rooney qui se souvient qu'en 2006, les champions du monde italiens étaient «passés tout près de l'élimination».