Issa Hayatou est réputé pour avoir le sens de la formule et réponse à tout. Avec parfois beaucoup de mauvaise foi. Rencontre exclusive avec un personnage clé du football africain. Issa Hayatou est réputé pour avoir le sens de la formule et réponse à tout. Avec parfois beaucoup de mauvaise foi. Rencontre exclusive avec un personnage clé du football africain. Que pensez-vous de cette première Coupe du monde en Afrique ? La leçon que nous pouvons déjà en tirer, c'est que l'Afrique s'est affirmée. Beaucoup ne croyaient pas aux capacités africaines. Les gens ont toujours pensé que ce continent ne pouvait rien faire. Le temps a prouvé le contraire. Je crois que ce complexe de supériorité envers l'Afrique doit disparaître. Ce que nous avons fait est comparable, sinon mieux, à ce qui a été fait un peu partout ailleurs. Mais quelle est l'identité africaine de cette édition 2010 ? C'est effectivement un événement mondial : toutes les jeunesses du monde entier, toutes les cultures sont présentes ici. Mais nous gardons aussi notre identité africaine, ne serait-ce que par les vuvuzoulous (sic), c'est déjà ça ! C'est africain ! Il ne faut pas être contre, chacun doit sauvegarder son identité et sa culture. Les Français, par exemple, secouent le coq dans les stades. Nous, les Africains, quand on est contents, on chante, on danse, on joue du tambour. C'est notre culture, et nous en sommes fiers. Etes-vous satisfait de l'organisation sud-africaine ? Le mot parfait n'existe pas. Ce que nous faisons, c'est ce qui doit être fait… avec une dose d'erreurs et de surprises ! C'est tout à fait normal, c'est la nature humaine. Des surprises, il y en a dans toute organisation. Certaines rencontres n'ont pas fait le plein de spectateurs… Nous avons vendu 97,5 % des billets, soit plus de trois millions de tickets. N'oubliez pas que les stades sont très grands ici. Il y en a trois ou quatre qui dépassent 50 000 places. Plusieurs stades ont été touchés par des grèves lancées par les agents de sécurité. Ces mouvements sociaux vous inquiètent-ils ? Ce n'est plus un souci. La police sud-africaine s'est substituée aux grévistes. Si elle n'avait pas maîtrisé la situation, cela aurait pu conduire à des problèmes de sécurité dans les stades. Mais ils sont en train de faire le même travail, et même plus efficacement encore que les agents employés à l'origine ! Lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations, le Togo a été victime d'une fusillade dans l'enclave de Cabinda (deux membres de la délégation ont été tués). Pour s'être retiré de la compétition, le Togo a ensuite été exclu de la prochaine CAN puis réhabilité. Regrettez-vous la manière dont le dossier a été géré ? Je ne regrette rien du tout. On a agi conformément au règlement. Vous ne connaissez pas nos réalités africaines. La réalité en Afrique, c'est qu'un pays peut se déclarer forfait comme ça… Nous avons des contrats avec les sponsors, avec le public. Et au moment où on organise le match, quelqu'un dit : «Je ne joue plus !» Pourquoi est-ce arrivé ? Parce que le Togo a pris un bus pour rejoindre l'Angola alors que la CAF donnait 30 billets d'avion à tout le monde. Ils les avaient, ils les ont mis de côté, ils ont pris la route. Et maintenant, vous condamnez la CAF d'avoir puni le Togo ! Il a laissé entendre que l'Algérie peut organiser le Mondial 2026 2026 c'est loin pour de nombreuses personnes mais pas pour Issa Hayatou qui commence déjà à faire du lobbying pour organiser une nouvelle Coupe du monde en Afrique. Le président de la Confédération africaine a déclaré que de nombreux pays sont capables d'organiser une Coupe du monde notamment comme l'Egypte, le Maroc, l'Algérie ou le Nigeria. Satisfait du déroulement de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, Issa Hayatou aimerait bien remettre ça.