A 27 ans, Madjid Bougherra a disputé sa première Coupe du monde sous les couleurs de l'Algérie. Un souvenir inoubliable, même s'il est un peu teinté de regrets. Le Dijonnais raconte. A 27 ans, Madjid Bougherra a disputé sa première Coupe du monde sous les couleurs de l'Algérie. Un souvenir inoubliable, même s'il est un peu teinté de regrets. Le Dijonnais raconte. A travers le téléphone, on entend le souffle du vent. Le vent chaud d'Algérie. C'est là, dans son pays, que Madjid Bougherra est allé après l'élimination de son pays au premier tour de la Coupe du monde. Revoir les siens après un mois en vase clos, une manière de se ressourcer, de respirer après l'intensité de la compétition. A 27 ans, il a vécu la grande excitation dont rêve tout footballeur : participer à un Mondial. La Slovénie, l'Angleterre et les Etats-Unis au menu, un petit tour et puis s'en va. «Aujourd'hui, il reste des souvenirs mais aussi des regrets. Beaucoup de regrets sur le premier match (contre la Slovénie)», insiste Madjid. Il poursuit : «Le premier match, c'est souvent le plus important. Peut-être qu'il y avait une petite crainte du ridicule. Nous avons été un peu trop timides. C'est ça le vrai regret car ensuite, je trouve qu'il y a eu un bon état d'esprit.» «Je n'étais pas à 100%» Un match très abouti défensivement contre l'Angleterre et puis le petit manque de réussite qui vous fuit sur le dernier match face aux Américains. Tout cela va si vite. Trop vite. Il n'empêche, on n'a pas retrouvé l'allant, l'enthousiasme qui caractérisaient cette sélection au moment des éliminatoires et pendant la CAN. A cela, Madjid a une explication assez logique : «Il y a eu quelques changements. De plus, nous avons eu des blessés. Belhadj, Yebda, moi... Ziani n'a pas joué non plus beaucoup ces derniers mois. Il y avait un grand manque de compétition.» Pour Madjid Bougherra, touché en début de préparation, il n'y aura qu'un seul match amical, face aux Emirats Arabes Unis, pour se mettre en jambes. Bien peu, même si celui qui a fait ses premières armes du côté de Longvic a été, sans conteste, un des meilleurs Algériens durant ce premier tour. Mais cela ne le console guère. «Je n'étais pas à 100 %. C'est vraiment très frustrant. OK, j'ai montré ce que je valais sur le plan défensif, mais je n'ai pas eu mon apport offensif habituel.» «Il reste le Ghana pour sauver l'Afrique» On sent poindre les regrets. Peut-être parce que ce Mondial se déroulait sur le sol africain. «Je pense que c'était le moment idéal pour aller le plus loin possible», souligne-t-il. Il reste le Ghana pour sauver tout un continent. D'ailleurs, la performance des Black Stars ne le surprend qu'à moitié. «Je savais que c'était une bonne équipe», assure-t-il. «La Coupe du monde, c'est un autre monde» Avec le temps, la déception va s'estomper, laissant la place aux souvenirs. D'ailleurs, il veut déjà se montrer positif : «Cela reste une belle aventure», glisse-t-il ainsi. Mais une aventure haut de gamme : «La Coupe du monde, c'est un autre monde. C'est un peu comme la Ligue des champions pour les clubs. C'est la même qualité.» Et peut-être aura-t-il sa revanche dans quatre ans… au Brésil.