Sa mère, son grand frère et son cousin nous ont rendu visite avant-hier Avant-hier après midi, la famille Bougherra s'est jointe à nous, en nous rendant visite au siège de notre journal pour évoquer avec nous l'enfance et la riche carrière du joueur, qui depuis maintenant quelques années, s'affirme comme l'un des défenseurs les plus talentueux qu'a connus l'Algérie depuis l'indépendance. On était heureux de discuter durant quelques heures avec la maman, Mme Wahiba Bougherra, qui était accompagnée d'un des ses fils Rabah et de son neveu, Walid, et aussi d'un de leurs voisins à Hadjout ainsi que d'une journaliste de radio Tipasa. La discussion était des plus croustillantes, dès lors que maman Bougherra évoquait avec nous la tendre enfance de son petit champion qui est devenu une vraie star aujourd'hui. Très à l'aise, la mère du «Ballon d'Or» 2009 nous a raconté comment elle suivait les rencontres auxquelles prenait part son petit chouchou, que ce soit avec la sélection nationale ou bien avec son club les Rangers. Pour elle, Madjid est arrivé à ce haut niveau grâce à sa grande détermination de réussir. Elle dira aussi toute sa fierté de voir son fils adulé par tout un peuple qui attend toujours beaucoup de lui et qui compte sur lui aussi pour mener l'Algérie vers d'autres succès. Petite visite de notre rédaction Profitant de leur présence au siège de notre rédaction, nos invités, accompagnés, du directeur d'El Heddaf et du Buteur, ont effectué un petit tour à l'intérieur de notre siège et ont longuement discuté avec les journalistes et techniciens présents. La mère de Bougherra a été invitée à visionner la vidéo et les photos de la dernière cérémonie du Ballon d'Or qui a vu son fils être sacré meilleur joueur de la saison passée. Avant de nous quitter, Mme Wahiba Bougherra a tenu à remercier Le Buteur d'avoir contribué au renouveau de notre football national, nous promettant de venir nous revoir prochainement. Saïd Fellak ---------------------- Khaled Bougherra (frère de Madjid) : «Mon rêve est de voir Madjid à Manchester» «C'est vraiment une grande fierté pour moi d'être le frère de Madjid. C'est quelqu'un de très respectueux et surtout de très calme. Il sait ce qu'il fait et quand il veut quelque chose, il l'obtient. Malgré la grande dimension qu'il a prise, que ce soit avec les Rangers ou bien avec la sélection nationale, il a su rester humble et le même. Il ne refuse rien et reste toujours disponible. J'étais vraiment très content lorsque j'ai réalisé que la Fédération algérienne l'a contacté pour qu'il intègre la sélection. C'était une juste récompense pour lui, d'autant qu'il a toujours manifesté son grand amour pour son pays et a tout le temps été à la disposition de la sélection. Je me rappelle que tout juste après le match de Khartoum, il m'a appelé et voulu savoir comment était l'ambiance en Algérie, à Hadjout précisément où je me trouvais. Il voue un grand respect aux supporters algériens, qui ont toujours su le transcender et l'encourager. Selon toute vraisemblance, il quittera les Glasgows Rangers à la fin de la saison et mon plus grand rêve sera de le voir jouer soit pour Manchester City ou bien Manchester United. Il en a les moyens.» «J'ai prénommé mon fils Madjid, en espérant qu'il fasse comme lui» «Je suis père de trois enfants. Le plus grand s'appelle Ayoub 5 ans et demi, et les deux jumeaux de 7 mois, l'un se prénomme Mohamed et l'autre Madjid junior. J'ai donné le prénom de Madjid à un de mes fils, en espérant qu'il réalise une grande carrière footballistique comme mon frère et qu'il défende son pays, l'Algérie. Mon fils aîné, Ayoub, devrait très bientôt entrer dans une école de football à Lens, celle où a été formé Nadir Belhadj.» dans tout, mais pas dans la façon de conduire Profitant de la présence du grand frère de Madjid, on lui a demandé de nous raconter une anecdote sur Madjid lorsqu'il était jeune. Après une petite minute de réflexion, Khaled nous apprendra que même si Madjid excellait presque dans tous les domaines qu'il touchait, il n'en demeure pas moins pour la conduite, ce n'est pas vraiment son dada. «A chaque fois que je lui donnais ma voiture, il se passait quelque chose par la suite. Soit elle tombe en panne, soit il me la cabosse», nous disait-il en rigolant. ---------------------- Bougherra parrain d'une association caritative Il n'y a pas que le foot dans la vie de Madjid Bougherra. Connu pour sa sympathie et sa générosité, le défenseur des Verts fait partie depuis quelques mois d'une association caritative qu'il parraine également. Dénommée Association Zakariya, elle vient en aide aux enfants souffrant de retard psychomoteur. Son but est d'apporter son aide aux familles démunies. «Super Magic» véhicule son image pour cette association et espère que sa notoriété incitera les bonnes volontés à apporter aide et assistance. Les personnes désirant faire des dons au profit de cette association n'auront qu'à se connecter sur le site www.zakariya.wifeo.com et suivre les instructions mises en ligne. S. F. ---------------------- Walid Achab (son cousin) : «Il était doué dans les études aussi» « Ce qu'il faut savoir, c'est que Madjid n'était pas doué que dans le foot uniquement. Il était aussi studieux et ne badinait pas avec les études. Cependant, après qu'il ait obtenu son bac, il a dû mettre ses études (BTS en informatique) entre parenthèses en bloquant son année pour se consacrer pleinement au football et à l'équipe nationale.» S. F. ---------------------- Wahiba Bougherra : «Voir mon fils brandir le Ballon d'Or a été pour moi une grande fierté» * Pour débuter, on voudrait que vous nous racontiez un peu l'enfance de Madjid… Madjid, tout comme mes quatre autres enfants, est né en France, précisément à Dijon. Il a grandi là-bas. Cela ne l'empêchait pas de venir en Algérie plusieurs fois par an pour voir sa grande famille et se ressourcer auprès des siens. Madjid était depuis son jeune âge quelqu'un de simple, calme et surtout très serviable. Quand il voulait une chose, il l'obtenait. Je dirai que ça a été la clef de sa réussite actuelle. * Où se rendait-il précisément en Algérie ? Depuis tout petit, il venait régulièrement passer ses vacances à Hadjout, chez ses oncles maternels. Il se sentait comme chez lui et adorait partager des journées entières avec ses cousins à la plage et jouer des parties de foot entre autres. Il partait aussi à Annaba, mais pas trop souvent. * Racontez-nous comment votre fils a découvert le foot pour la première fois… Madjid était un passionné de football depuis son jeune âge. A 5 ans déjà, il commençait à jouer au ballon. D'ailleurs, il nous amusait avec sa technique à manier le cuir. C'est alors que son père et moi avons décidé de l'inscrire dans une école de foot, près de chez nous, pour qu'il puisse s'exprimer davantage. * A quel moment vous êtes-vous dit que Madjid pouvait devenir un grand joueur et briller dans le monde du football ? Je me souviens de cette histoire que je vais vous raconter. Un jour, alors que Madjid avait 8 ans, on s'est rendus lui et moi chez son oncle Mohamed à Marseille et aussitôt rentrés chez lui, je lui ai dit : «Voilà Mohamed, je suis venu chez toi et j'ai ramené avec moi le nouveau Zidane.» Il commençait à rigoler (Mohamed) et m'a dit. «Ah bon ? OK, on verra s'il fera une grande carrière dans le foot comme Zizou.» A cet instant précis, j'ai senti comme une vibration dans mon cœur et je me suis dit : «Faites Dieu que mon fils réalise une grande carrière et devienne célèbre.» C'est à partir de là que je me suis dit que Madjid pouvait le faire et devenir un très grand joueur. Quelques années plus tard, le même Mohamed m'a rappelé cette histoire, en me disant : «Eh bien, tu ne t'es pas trompé sur Madjid, voilà t'as à présent ton Zidane à toi !» * Disons alors que c'est un rêve qui s'est réalisé pour vous ? Ah oui, plus qu'un rêve même. Et tout cela revient à Dieu qui a veillé sur mon fils et l'a aidé dans la réussite de sa carrière. Madjid avait du talent et a su comment l'exploiter. * Combien d'enfants avez-vous ? J'ai 2 filles et 3 garçons. J'ai eu en premier une fille, puis Rabah, qui a 35 ans, par la suite Souhil, Madjid et la toute dernière Zohra qui a 22 ans. * Donc, il n'y a que Madjid qui a percé dans le sport ? Détrompez-vous, il n'y a pas que Madjid qui fait du sport. Mes enfants sont tous des sportifs. Mes deux autres fils jouent au basket-ball, alors que Zohra excelle dans le volley-ball. * C'est dire que vous leur avez incarné la culture du sport… On peut dire ça. Leur père aussi était à cheval et les emmenait tout le temps faire du sport, sans négliger leurs études bien entendu. * Comment expliquez-vous son grand amour pour l'Algérie, sachant qu'il a vécu en France durant toute sa vie ? Même s'il a vécu en France, cela ne l'a pas empêché d'aimer son pays d'origine et d'être toujours à sa disposition. Son amour pour l'Algérie, il le tire certainement de son défunt grand-père qui était Moudjahid. * C'était quand la première fois qu'il vous a dit qu'il allait endosser le maillot de l'EN d'Algérie ? Je ne m'en rappelle plus quand exactement, mais je sais qu'avant de jouer pour l'Algérie, il voulait savoir ce que je pensais de le voir défendre les couleurs nationales. Toute émue, je lui ai dit fonce mon fils et Dieu te protégera. Quelque temps après, il a fait son passeport algérien et débuté avec les Espoirs, avant d'intégrer l'équipe A. C'est une grande fierté pour moi que de voir mon fils jouer pour son pays d'origine. * Qu'avez-vous ressenti au moment où il a signé son 1er contrat professionnel ? Ça a été pour moi une immense joie et une grande satisfaction. Son père et moi avons veillé à ce qu'il réussisse. Le fait qu'il ait signé son premier contrat pro très jeune nous a vraiment fait plaisir. Son père était toujours derrière lui, et c'était lui qui l'emmenait chaque jour aux entraînements et le récupérait. Moi, je me contentais de bien l'alimenter (rires). * Suivez-vous de près le parcours de votre fils ? Evidemment. Je suis même parti le voir jouer en Ecosse quelques fois. Je vous informe au passage que je voulais aller au Soudan pour assister au match face à l'Egypte, mais Madjid n'a pas voulu. J'étais triste, car je voulais vraiment y aller. Heureusement qu'on a gagné. * Où l'avez-vous suivi ce match d'appui ? Lorsque l'Algérie joue, je descends toujours au bled, chez mes parents à Hadjout, pour suivre les matchs. L'ambiance y est vraiment magique. * Arrive-t-il à Madjid de vous appeler juste avant les matchs ? Oui, toujours. Lors du match de Khartoum, il m'a appelé deux heures avant la rencontre et m'a demandé de prier pour lui. C'est une habitude chez lui. * Comment avez-vous suivi les incidents qui ont émaillé la rencontre du Caire ? J'étais vraiment choqué en voyant les images qu'a montrées la télé. C'est vraiment indigne de la part des Egyptiens de s'attaquer comme ça aux joueurs. Je ne vous cache pas que j'avais très peur pour mon fils. Mais il n'a pas tardé à m'appeler pour me rassurer. * Madjid a été élu meilleur joueur algérien de la saison passée et s'est vu remettre dernièrement le trophée du Ballon d'Or par notre journal. Quels sont vos sentiments ? Une énorme fierté, surtout lorsque la reconnaissance nous vient du bled. Je ne vous cache pas que je n'étais pas au courant au début, car Madjid n'a pas voulu me le dire. Ce n'est qu'après la fin de la cérémonie qu'il m'a appelé pour m'annoncer la bonne nouvelle. Mon fils aime me faire des surprises, même si je dois vous dire que j'aurais aimé assister à la remise du trophée, mais ce n'est pas trop grave. Je voudrais ajouter une chose… * Allez-y… Ce qui m'a le plus réjouit au cours de cette cérémonie que j'ai pu suivre à la télé, c'est la danse de mon fils. Je me suis vite rendu compte que Madjid est un pur Algérien (rires). La photo a d'ailleurs fait fureur à Dijon. * Une anecdote à nous raconter sur Madjid ? Pas spécialement. Mais je dois dire que Madjid, quand il était jeune, on ne le voyait que rarement papoter et se balader avec les enfants de son âge. Tout comme son frère Souhil, il aimait beaucoup discuter avec les gens âgés. C'est peut-être ce qui explique sa nature un peu réservée et posée. * Comment décrivez vous votre fils ? Comme je vous l'ai dit, Madjid est quelqu'un de calme, réservé et surtout très respectueux. Il ne dit presque jamais non, et essaye tout le temps de se montrer disponible envers ceux qu'il aime. Même si on vivait en France, cela ne nous a pas empêchés, son père et moi, de lui inculquer l'éducation de chez nous et lui apprendre les règles de base et les coutumes du bled. * Quel est son plat préféré ? Quand il vient à la maison, il me demande toujours de lui préparer soit la Chorba soit un bon couscous de chez nous. Lors du dernier nouvel an, il était avec moi à Dijon et je lui ai préparé un succulent rôti aux haricots verts, un plat qu'il a beaucoup apprécié aussi. * La dernière fois, les autorités locales de la wilaya d'Annaba ont honoré… la mère de Madjid, mais le hic est que ce n'était pas vous qui étiez, mais une autre personne… La mère biologique de Madjid, c'est moi bien sûr. Celle dont vous parlez et qu'ont a montrée à la télé ce jour-là était la femme de son père. Entretien réalisé par Saïd Fellak Allezlesfennecs.com, un site qui traite l'actu des Verts conçu par Rabah Bougherra Le grand frère de Madjid, Rabah, nous a informés qu'il est depuis peu responsable d'un nouveau site Internet, qui traite de l'actualité de la sélection algérienne. Ce site, allezlesfennecs.com, a été mis en ligne, il y a de cela, environ 2 mois et sur cela. «Ayant constaté que certains journaux et même des sites faisaient des déclarations fausses sur mon frère, j'ai décidé avec quelques amis à moi de mettre en ligne un site qui sera consacré à l'actualité des Verts. Les internautes y trouveront des interviews intéressantes et des photos sur le déroulement de la dernière préparation effectuée au Castellet. Des céréales et de l'huile d'olive, voilà le secret de Madjid En évoquant l'enfance de Madjid, Maman Bougherra n'a pas manqué de nous dire que son fils n'oubliait jamais de prendre ses céréales et sa cuillère d'huile d'olive chaque matin et après chaque entraînement. Cela explique la grande force et surtout le gabarit du joueur. Chenoua, sa plage préférée On a appris du cousin de Madjid, Walid, que lorsqu'ils étaient petits, la plage préférée où aimait aller se baigner l'actuel sociétaire des Glasgows, c'était la plage de Chenoua à Tipasa. Bougherra s' y plaisait et n'y manquait pas de faire quelques parties de foot sur le sable. Jamais sans son programme d'entraînement On sait tous que Bougherra est un joueur professionnel et extrêmement sérieux lorsqu'il s'agit de sa carrière. Cela ne date pas d'aujourd'hui apparemment, puisqu'on a appris que même lorsqu'il était jeune, lorsqu'il venait passer ses vacances à Hadjout, il n'omettait pas de ramener avec lui son programme d'entraînement et son équipement, pour garder la forme et être prêt pour la nouvelle saison. Bougherra a débuté comme attaquant Aussi surprenant que cela puisse paraître, en discutant avec Walid, ce dernier nous dira que Madjid, lorsqu'il était jeune, aimait jouer en tant qu'attaquant : «Figurez-vous que Madjid ne voulait pas jouer en défense à l'occasiondes matchs de quartier à Hadjout. Il nous disait tout le temps qu'il préférait jouer en attaque où il excellait. Il étai un bon dribbleur, on le voit même maintenant. Pour preuve, son magnifique but inscrit il y a quelque temps avec les Rangers, un but à la Messie !», a conclu Walid. S. F.