«La barre technique de l'EN n'est pas de mon ressort» Le nouveau capitaine des Fennecs, Anthar Yahia, qui se trouve actuellement en vacances, se confie dans cet entretien au Buteur, pour apporter deux précisions essentielles : démentir les rumeurs quant à une éventuelle intervention des cadres dont il fait partie pour pousser la FAF à garder Rabah Saâdane et dire aussi que son avenir avec le club de Bochum n'est pas encore clair Comment vous portez-vous, quelques jours seulement après le retour de l'Equipe nationale au pays ? Je suis en vacances et je tente de décompresser au maximum, après une saison le moins que l'on puisse dire qui aura été très dure. Il y a eu les matchs de qualifications combinées Coupe du monde/CAN, les deux matchs contre l'Egypte au Caire et à Oum Dorman. Puis notre participation à la phase finale de la CAN en Angola et la participation en Coupe du monde. Ces moments de détente et de vacances sont les bienvenus. Il faudra par la suite se remettre au travail, pour préparer une nouvelle saison. Vous nous tendez la perche pour parler justement avec vous de votre prochaine destination. Surtout qu'en ce moment, de nombreux joueurs ayant pris part à la Coupe du monde sont annoncés un peu partout. Moi aussi, j'entends parler de ces contacts, mais, je crois que la majorité de ces contacts ne sont pas crédibles. Le Mondial n'est pas encore fini et le marché des transferts n'a pas encore vraiment été entamé. Vous aviez déclaré que vous ne resterez pas à Bochum, n'est-ce pas ? Absolument, je n'ai pas l'intention de rester à Bochum. Je l'ai déclaré bien avant le début du Mondial. Cela ne veut pas dire que je suis à la recherche d'un club preneur, comme l'ont insinué certains. J'ai de nombreux contacts, mais je ne me suis pas encore fixé sur ma prochaine destination. Voulez-vous nous éclairer et nous parler de votre choix ? (Il hésite) Ce n'est pas le moment de donner les noms. Ce que je peux dire, c'est que ce sont des clubs italiens, français et turcs qui ont affiché leur intérêt pour m'engager. Je n'ai pris aucune décision. Mon seul souci en ce moment, c'est de prendre du repos. Vous avez certainement une préférence pour l'un des trois championnats que vous venez de citer… Patience, je ne peux pas parler de préférence de l'un des championnats par rapport aux autres, les contacts ne sont qu'au stade préliminaire. Je ne veux pas me précipiter à prendre une décision. Je le ferai avant d'entamer la préparation. Parmi tous les contacts, y aurait-il un club à avoir fait des propositions concrètes aux dirigeants de votre club ? La proposition officielle émane d'un club turc. Les dirigeants de mon club viennent de la recevoir. Le club a fait une proposition financière pour racheter mon contrat, en attendant les autres contacts. Peut-on avoir une idée sur la date probable de la concrétisation d'un de vos contacts ? Cela ne saurait tarder, je dois me décider dans les jours à venir. La préparation de l'intersaison va en principe démarrer dans quelques jours et en ce qui me concerne, je dois trancher pour me concentrer sur la préparation de la nouvelle saison avec mon nouveau club. Ces derniers temps, on a parle beaucoup de la barre technique de l'Equipe nationale. On vous prête des déclarations selon lesquelles vous auriez exigé que Rabah Saâdane soit maintenu à la tête de la sélection. Qu'en est-il au juste ? Je n'ai pas besoin de donner des explications pour dire que la désignation du staff technique ne fait pas partie de mes prérogatives. Je fais partie des joueurs de l'Equipe nationale, mon rôle est de défendre les couleurs de mon pays. Je ne vais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. N'auriez-vous fait aucune déclaration pour demander le maintien de Saâdane ? Je respecte Rabah Saâdane, mais ce n'est pas à moi de dire s'il doit rester et qui doit driver l'EN. Qui suis-je pour exiger de telles choses ? Par ailleurs, je dois dire que le président Raouraoua a donné beaucoup au football national. Il faut reconnaître qu'il est derrière les nombreuses victoires de l'Equipe nationale. Il a permis à l'Algérie de redorer son blason. C'est au président de la FAF de décider du maintien de Saâdane ou de la désignation d'un nouvel entraîneur. Je ne peux pas me permettre de m'ingérer dans ces histoires. La barre technique de l'EN n'est pas de mon ressort. Mais en tant que capitaine, il se pourrait qu'on demande votre avis sur la question ? Si le président Raouraoua me demandait mon avis, je le lui donnerais à lui seul. Mais il faut être sérieux, je ne vais pas faire de déclarations à la presse et montrer que je pourrais prendre des décisions à la place de ceux qui doivent décider de l'avenir de l'EN. Il faut être raisonnable, dans tous les pays du monde, ce sont les responsables du football de désigner l'entraîneur de l'équipe nationale. Fermons le volet de la barre technique de l'EN et parlons de la participation des Verts au Mondial. Comment l'évaluer-vous ? Permettez-moi de dire toute ma fierté d'avoir porté le brassard de capitaine d'équipe dans une compétition telle que la Coupe du monde. C'était aussi un rêve qui remonte depuis mon enfance. Je suis très heureux d'avoir pu réaliser ce vieux rêve. Cela dit, je ne vais sans doute pas vous surprendre en déclarant que je n'ai pas encore digéré la façon avec laquelle on a été éliminés. Cette sortie prématurée m'est restée en travers de la gorge. On aurait pu continuer notre parcours. On avait la possibilité de réaliser de meilleurs résultats. Malheureusement, la chance et d'autres paramètres ne nous ont pas permis d'avancer dans la compétition. On doit dès maintenant commencé à faire des corrections. Vous n'ignorez pas que lors des prochaines éliminatoires, toutes les équipes voudraient se frotter à notre Equipe nationale et tenter d'accrocher un mondialiste. A votre avis, qu'est-ce qui a empêché précisément les Verts de continuer leur route dans ce Mondial ? L'expérience dans ce genre de compétition joue un grand rôle. De plus, nous avions diminué nos chances de passer au deuxième tour en nous faisant battre lors du premier match. Face à l'Angleterre, il y avait de la place pour mettre au moins un but, ce qui aurait pu changer la suite de la compétition. Lors du troisième match, on s'est défoncés, on a tout donné, encore une fois, la chance n'était pas de notre côté. On s'est créé des occasions, mais on n'en a mis aucune au fond. Enfin une dernière remarque, je ne voulais trop en parler auparavant… Quelle est cette remarque ? Face aux Américains, l'arbitre avait pris une décision sévère en m'expulsant. Je suis allé le voir pour essayer de calmer mes coéquipiers et de gérer la situation pour qu'elle ne dégénère pas. J'ai agi en tant que capitaine d'équipe. Je dirai aussi que l'arbitre s'est précipité. Je ne suis pas en train de trouver des excuses, car je reste persuadé qu'on avait la possibilité d'aller un peu plus loin dans ce Mondial. Ce qui est certain, c'est que notre participation n'était pas catastrophique. Je regrette beaucoup notre élimination. Un message aux supporters de l'Equipe nationale ? Nous aurions tant aimé permettre au peuple algérien dans le pays et ailleurs de défiler à chaque fois. Mais nous lui promettons d'autres exploits à l'avenir. Cette Equipe nationale a un bel avenir et on peut compter sur elle.