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Tarek Dhiab : «Avec Ghezzal, Djebbour, Matmour, Ziani et Boudebbouz, Saâdane aurait pu résoudre le problème de l'attaque»
Publié dans Le Buteur le 03 - 07 - 2010

«Bravo pour le match de l'Angleterre, mais contre la Slovénie et les USA, ça a été un péché de ne pas jouer l'attaque.
lll L'ex-international tunisien et consultant à Al Jazeera Sport, Tarek Dhiab, pense que l'Algérie n'a pas préparé comme il le doit son Mondial. Pour lui, les Verts ont commis un péché capital en ne jouant pas l'attaque contre la Slovénie et les USA. Tarek Dhiab nous parle aussi dans cet entretien de l'époque où il affrontait l'équipe d'Algérie et des provocations de Attouga qui savait mieux que quiconque titiller l'amour-propre des Algériens.
En votre qualité de consultant à Al Jazeera Sport, quelle appréciation faites-vous sur le niveau de cette Coupe du monde jusqu'à maintenant ?
Je pense que le jeu n'a pas encore atteint le haut niveau. Les grands joueurs ont trouvé beaucoup de difficultés à s'illustrer. Même les entraîneurs dont on attendait d'améliorer le niveau de jeu de leur équipe n'ont pas réussi dans leurs missions. De grandes équipes sont sorties tôt, au premier tour ou en huitièmes comme l'Angleterre, l'Italie et la France. Là, on se pose plusieurs questions. Le sort des stars est-il tributaire de leurs équipes ? Ou bien sont-ce les équipes qui dépendent de leurs stars ? On voit par exemple le rendement de Cristiano Ronaldo, Ribéry et plusieurs autres joueurs qui ont montré un niveau modeste et cela s'est répercuté sur leur équipe. L'Angleterre n'a pas réalisé de bons matchs, la France a vécu beaucoup de problèmes avec son entraîneur. En parallèle, il y a des entraîneurs qui n'ont pas d'expérience, comme Maradona, l'entraîneur de l'Allemagne (Low) et Dunga, mais qui ont réussi à hisser leurs équipes en quarts de finale et peuvent même prétendre à jouer la finale. Ce qui nous amène à dire que les sélections n'ont pas besoin de grands noms, mais d'entraîneurs qui connaissent le football, qui savent utiliser leurs joueurs à bon escient et créer une certaine ambiance dans le groupe. Ce sont les entraîneurs qui ont réussi actuellement. Lippi, Capello et Domenech par exemple ont rencontré des difficultés, car ils n'ont pas préparé suffisamment leur équipe pour le Mondial.
On parle des erreurs de l'arbitrage, quelle est votre apporéciation ?
Plusieurs équipes ont été en effet victimes de l'arbitrage. Des erreurs ont été commises, et qui ont influé sur le sort de certains matchs. Si le but de l'Angleterre avait été validé contre l'Allemagne, le match aurait connu une autre physionomie. Le Mexique aussi a été victime d'une erreur d'arbitrage. Même lors des éliminatoires, on a vu des erreurs. La plus célèbre, c'est la main de Thierry Henry. Je crois qu'il faut tout revoir concernant l'arbitrage. Je pense qu'il faut tout revoir même au niveau de la FIFA. Nous avons assisté à un premier tour d'un niveau faible. Il y a des équipes avec des moyens limités. Les équipes qui ont joué défensivement ont tous éprouvé de difficultés.
Vous pensez qu'il faut donc diminuer le nombre des équipes ?
Je crois oui. Un mois, c'est très long, même pour les téléspectateurs qui aiment le football et qui veulent voir un spectacle de qualité. S'ils assistent à cinq ou six matchs ennuyeux, ils vont délaisser cette Coupe du monde. Je crois qu'il faut revoir beaucoup de choses qui concernent la Coupe du monde, que ce soit l'arbitrage ou le nombre des équipes participantes. Je pense qu'il faut réduire le nombre.
Cinq équipes africaines sur six ont été éliminées au premier tour. Est-ce une déception pour vous, ou pensez-vous que c'est un résultat logique ?
C'est une grosse déception même. Surtout que les équipes africaines avaient la possibilité d'aller plus loin que ce premier tour. Regardez le Ghana par exemple, qui possède une équipe bien organisée et un entraîneur ambitieux. Sa politique est claire, il ne compte pas sur les «noms» de joueurs, comme Muntari et Appiah qu'il a mis sur le banc. Le grand joueur pour lui, c'est celui qui se met au service de l'équipe. Pourquoi l'Algérie ne s'est pas qualifiée ? Pourquoi la Côte d'Ivoire et le Nigeria ne se sont pas qualifiés ? Si l'Algérie a fait preuve de plus d'organisation et de bonne préparation et su trouver les solutions devant, elle aurait pu aller plus loin.
En parlant de problème de l'attaque, est-ce que l'Algérie n'a pas su utiliser ses joueurs, ou est-ce qu'elle ne possède pas carrément des attaquants de haut niveau ?
Franchement, c'est un problème qui ne date pas d'aujourd'hui. Lors de la dernière CAN, votre équipe s'est confrontée déjà à ce problème d'attaque. Je pense qu'avec les joueurs disponibles actuellement, l'entraîneur aurait pu trouver des solutions à ce problème. Avec Ghezzal, Djebbour, Matmour, Ziani et le jeune joueur de Sochaux Boudebbouz, l'entraîneur aurait pu résoudre le problème de l'attaque s'il avait su comment les utiliser. Mais quand on voit Ziani sur le côté gauche et Boudebbouz sur le côté droit, alors que la défense est très loin de l'attaque, il est difficile de marquer un but. Des joueurs comme Matmour, Djebbour et même Ghezzal ne sont pas mauvais. Mais il faut voir la façon de jouer de toute l'équipe et la mentalité avec laquelle elle abordait ses matchs. On avait comme l'impression que le souci majeur des joueurs algériens sur le terrain était de défendre. Il faut bien préparer l'équipe pour trouver des solutions en attaque. L'Algérie défend bien, mais lorsqu'elle est en attaque, elle éprouve beaucoup de difficultés. C'est ce qu'on a vu lors du match contre les Etats-unis. On sent que les Algériens, quand ils attaquent, ils le font la peur au ventre, ils n'ont pas confiance en eux.
Est-ce que c'est cela le football algérien que vous avez connu ?
Non, le football algérien est connu pour son jeu offensif. Lors de ce Mondial, toutes les équipes qui ont opté pour la défense sont sorties prématurément. Vous pouvez réussir dans un match, mais vous ne pouvez pas aller plus loin. Toutes les équipes qui ont joué défensivement n'ont pas réussi, à commencer par l'Italie et la Suisse. Quant vous jouez en défense, vous pouvez résister un ou deux matchs, mais pas dans des tournois de cinq, six ou plus de matchs. Par contre, les équipes qui sont portées vers l'avant sont toujours là, l'Allemagne, le Brésil, l'Espagne, l'Uruguay et l'Argentine.
Pour les pays maghrébins, y a-t-il un problème d'ambition. La Tunisie par exemple s'est qualifiée plusieurs fois en Coupe du monde, mais n'a jamais réussi à passer le premier tour…
Bravo, vous avez cerné le problème. On n'est pas ambitieux. On joue juste pour sauver la réputation en s'inclinant par un but à zéro, ou en faisant un zéro à zéro. Désolé, mais ce n'est pas ça le football. Les joueurs et l'entraîneur doivent croire en leurs chances. Jouer avec la peur de se faire ridiculiser et considérer un nul réalisé contre l'Angleterre ou l'Allemagne comme une réussite, non, je ne suis pas d'accord. Prenez l'exemple du Ghana, c'est une équipe jeune qui n'a pas de «noms», mais c'est une équipe ambitieuse qui joue pour marquer des buts. C'est ça le football !
Le débat aujourd'hui en Algérie, c'est l'entraîneur…
(il nous coupe) Franchement, moi le «Cheikh», je l'aime bien. A un moment donné il a travaillé. Mais comme je l'ai toujours dit, la préparation de la CAN est différente de celle de la Coupe du monde. En Coupe d'Afrique, vous pouvez jouer en défense et aller loin dans ce tournoi. En Coupe du monde, c'est tout à fait différent. C'est très difficile. Je dirai bravo pour le match de l'Angleterre, mais contre la Slovénie et les USA, ça a été un péché de ne pas jouer l'attaque. L'entraîneur n'a pas préparé son équipe. Cela fait un an qu'il savait qui il allait affronter. Contre la Slovénie et les USA, il fallait attaquer. L'Algérie ne s'est bien préparée. Elle a joué la Coupe du monde comme s'il s'agissait de la Coupe d'Afrique.
Saâdane va probablement partir, êtes-vous pour un entraîneur local ou étranger ?
Vive l'entraîneur local (il l'a répété plusieurs fois). Si un entraîneur étranger vient pour apporter un plus avec pleins d'ambitions, qu'il soit le bienvenu aussi, mais s'il vient pour se moquer de nous, qu'il reste chez lui.
Le sélectionneur du Ghana, Rajevac, est-il le meilleur exemple ?
En sélection, vous n'avez pas besoin de grands noms. On a ramené des entraîneurs de renommée mondiale en Afrique du Nord, mais qui n'ont jamais réussi. Le sélectionneur, qu'il soit local ou étranger, nous devons tous l'aider. La presse, les équipes du championnat local, le public, c'est la mission de tout le monde. Chez nous, une défaite remet tout en cause, au point de douter du travail accompli par l'entraîneur. Une défaite ou une victoire peut changer les objectifs tracés. C'est une erreur fatale. Alors qu'il faut rester sur la même voie, qu'on gagne ou qu'on perde. Il y a un autre problème aussi chez nous. Quand il s'agit d'un entraîneur étranger, on lui met tous les moyens à sa disposition. Mais quant il s'agit d'un entraîneur local, on lui met les bâtons dans les roues. L'actuelle Coupe du monde nous a montré que les sélections n'ont pas besoin de grands noms d'entraîneurs. Prenez l'exemple de Maradona, Dunga, Low, Rajevac, l'entraîneur de la Hollande.
Le débat nous aussi, ce sont les anciens joueurs de l'équipe de 1982, qui réclament des postes de responsabilité dans le football. Un gars comme Madjer s'est dit prêt à revenir en sélection. Est-ce un droit pour eux d'aider le football algérien ?
Bien sûr. Pourquoi pas Madjer ? Mais je pense qu'on doit dépasser ce débat qui nous a causé un énorme retard. Soit vous leur faites confiance, soit pas. Que les choses soient claires. Mais si vous faites confiance à Madjer par exemple, vous devez lui préparer le terrain. Et non pas le désigner à la tête de l'équipe pour lui tomber dessus par la suite. Si on est convaincu que Madjer est l'homme qu'il faut, il faut l'aider dans sa mission.
En Tunisie, plusieurs anciens joueurs ont fait leurs preuves en club, notamment Khaled Benyahia. Pourquoi ne leur donne-t-on pas leur chance en sélection ?
C'est une question de mentalité. Chez nous, on donne la sélection à des entraîneurs qui n'ont même pas de vécu dans le football et qui ne sont pas connus. Pour les responsables, Untel ou tel autre en Tunisie n'est pas digne de prendre la sélection. Et c'est une grosse erreur. La sélection, ce n'est pas l'entraîneur, ce sont les joueurs. Vous n'avez pas besoin de Lippi ou de Capello pour tout changer dans l'équipe, mais c'est aux joueurs de changer le cours des choses. L'entraîneur en sélection, c'est secondaire.
Vous avez affronté l'équipe d'Algérie à plusieurs reprises en tant que joueur. Quels souvenirs gardez-vous ? Est-il vrai aussi qu'Attouga jouait sur le moral des joueurs algériens ?
Vous savez, avec l'ancien système zonal, l'Algérie et la Tunisie s'affrontaient très souvent, que ce soit en Coupe d'Afrique, en Coupe du monde ou aux jeux Olympiques. On savait que les joueurs algériens s'emportaient vite et on faisait tout pour leur jouer sur le moral. Attouga était passé maître dans la provocation des Algériens. Il faisait des déclarations à la presse afin de les déstabiliser. Je me souviens qu'en 77, l'Algérie s'est présentée avec une nouvelle équipe. Ils ont ramené Dahleb entre autres. Pour l'énerver, Attouga, et sur conseil de l'entraîneur Chettali, a formulé des réserves sur Dahleb en affirmant qu'il était un Français et qu'il ne pouvait pas prendre part au match. On savait que Dahleb était un Algérien, mais nous avons fait des réserves techniques, juste pour énerver les joueurs algériens. C'est peut-être cela qui a éliminé les Algériens qui ont vite perdu leur concentration. A la fin du match, plusieurs joueurs algériens voulaient tabasser Attouga tellement ils étaient en colère contre lui.
Mais y avait-il un risque que les relations entre les deux équipes se dégradent, comme c'est cas entre l'Algérie et l'Egypte ?
Jamais ! On a joué contre l'Algérie dans des circonstances ou les relations politiques entre les deux équipes étaient tendues, je dis bien politiques, mais il ne s'est jamais rien passé sur le terrain. Les deux équipes se déplacent dans les deux pays le moindre problème. Il y a certes une grande rivalité entre les deux équipes, mais jamais ce qui s'est passé au Caire risquait de se produire entre nous. Ce qui s'est passé entre vous et l'Egypte est dû beaucoup plus à des affaires politiques. Les Egyptiens voulaient se qualifier en Coupe du monde et utiliser cet exploit politiquement. Devant la défaite, ils ont tout jeté sur l'Algérie pour justifier leur échec.
Avez-vous gardé le contact avec les anciens joueurs algériens ?
Absolument, on est contact avec plusieurs joueurs et on organise souvent des matchs gala surtout. La relation entre la Tunisie et l'Algérie est spéciale. Le meilleur exemple, c'est Benchikha qui est mieux considéré en Tunisie que chez lui. Les Algériens représentent le nombre le plus élevé de touristes qui entrent sur le sol tunisien. Même pendant la crise entre l'Algérie et l'Egypte, les Tunisiens étaient solidaires des Algériens. J'espère que le grand Maghreb réussira à parvenir à s'entendre. Je ne comprends même pas pourquoi les Européens, qui n'ont rien en commun, ont réussi à s'unir et pas nous qui avons pourtant beaucoup de similitudes.


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