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Jay-Jay Okocha «L'Algérie ferait une erreur en ramenant un entraîneur étranger»
Publié dans Le Buteur le 05 - 07 - 2010

«La Coupe du monde doit servir de test pour l'Equipe d'Algérie»
Jay-Jay Okocha est passé de l'autre côté de la barrière. Aujourd'hui, c'est lui qui regarde les joueurs et commente leurs gestes et leurs prestations. Il le fait pour le compte de la télévision sud-africaine SABC. C'est là qu'on l'a rencontré une première fois, après l'élimination du Brésil, puis une seconde fois, samedi soir, devant son hôtel, pour nous actualiser l'interview passionnante qu'il nous a accordée. Même hors des terrains, Okocha continue toujours à dribbler avec la même magie qui le caractérisait des autres. Mais cette fois, il le fait avec les mots. Appréciez.
Jay-Jay, quelle appréciation portez-vous sur cette Coupe du monde ?
Au début, je n'avais pas été vraiment emballé ni par le jeu des équipes ni même par la technique des joueurs. Vous savez bien que j'apprécie beaucoup le beau jeu. Je n'ai donc pas été emballé par ce que j'ai vu lors du premier tour, si ce n'est un peu les prestations des Allemands. Mais heureusement que ça a changé au second tour. C'est là qu'on a vraiment senti la belle tension de la Coupe du monde. Là, il n'y a plus de calculs, ça passe ou ça casse en fin de match. On assiste donc à de belles actions et les joueurs se donnent à fond pendant 90 minutes et plus lorsqu'il y a des prolongations.
C'est cela le football que vous aimez, vous le technicien, non ?
Oui, comme je vous l'ai dit, j'aime bien quand ça joue avec la tête et les pieds à la fois. J'aime bien quand un joueur déborde, tente des gestes nouveaux et met le feu dans la défense adverse. C'est cela le piquant qui fait le spectacle dans un match à haute tension comme ceux de la Coupe du monde. Il y a du suspense et les matchs deviennent plus intéressants à voir. Le spectacle devient plus beau.
Cette Coupe du monde a été un peu sévère avec certaines grandes équipes comme l'Italie ou le Brésil. Avez-vous été content de leur élimination ?
Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis content de voir l'Italie, le Brésil ou l'Argentine éliminés. Mais s'ils ne sont plus en course pour le titre qu'ils ont gagné plusieurs fois, c'est qu'ils sont tout simplement tombés sur des adversaires plus frais ou carrément plus forts qu'eux. Il n'y a pas de place aux sentiments en Coupe du monde. Ce sont les meilleures équipes qui vont au bout.
Mais ça nous change un peu de les voir hors-course, non ?
Oui, c'est bien pour le football, c'est sûr. On aimerait tous que ça change enfin. J'aurais aimé voir des équipes nouvelles aller en finale ou, à la limite, en demi-finale. Cela donnerait à réfléchir à tout le monde. On respectera plus les équipes africaines, par exemple. Ce serait bien pour le football. On ne verrait pas les matchs de la même manière. Car si vous mettez aujourd'hui le Brésil contre une équipe dite de seconde zone, tout le monde va miser sur les Brésiliens. C'est cela que j'aimerais voir changer à l'avenir, car le fossé culturel est encore trop grand, bien que sur un match, tout reste possible. Dans le football, vous avez toujours une chance de gagner, même par surprise ou par traîtrise, comme à la guerre (rires).
Et les équipes africaines ?
Franchement, je suis profondément déçu par la prestation et les résultats des équipes africaines. C'est une énorme déception même, parce qu'on n'avait pas le droit de se rater dans ce Mondial qu'on organise pour la première fois sur le sol africain. Je n'arrive pas encore à avaler cette déception. Seul le Ghana a été à la hauteur, malgré son ratage monumental de la qualification à la dernière seconde. Une seule équipe sur six, ce n'est pas très valorisant pour le continent. C'est vraiment triste. Surtout pour certains pays desquels on attendait beaucoup mieux que ce qu'ils ont fait ici. Je pense au Nigeria et au Cameroun notamment.
Et notre équipe d'Algérie ?
Non, pas les Algériens, ils n'ont pas été plus mauvais que les autres. Vous les Algériens avez joué votre finale de Coupe du monde au Soudan face à l'Egypte (rires). Mais il y a des joueurs de qualité dans cette équipe d'Algérie. Ils ont beaucoup de talent, ils sont fougueux et combatifs, mais ils manquent encore de maturité pour aller plus loin. C'est ce qui a fait défaut à cette équipe. Il faut maintenir les mêmes automatismes au sein de l'équipe pour espérer grandir. C'est en gardant les meilleurs atouts de l'équipe qu'on peut aspirer avancer et faire lors des prochaines compétitions. L'Algérie commence à retrouver son beau football et votre équipe a pointé le bout du nez dans le haut niveau. Avec un peu plus de travail, il n'y aura pas de problème pour que l'Algérie se réapproprie la place de leader en Afrique. La Coupe du monde doit servir de test pour votre équipe.
C'est ce qu'affirme le sélectionneur algérien justement…
Il a bien raison de le dire, car c'est en restant leader plusieurs années d'affilée en Afrique que l'Algérie pourra grandir un peu plus et espérer aller plus loin au Mondial. Que serait une qualification au second tour, si elle était acquise par hasard, sur un match ou je ne sais trop par quelle chance ? Rien. Alors les vraies bases s'acquièrent avec la continuité dans le continent. L'Algérie revient au-devant de la scène et c'est déjà bien pour un retour, après tant d'années d'absence. A votre place, je serai plutôt content.
Avez-vous regardé le match Algérie-Angleterre ?
Oui, à la télé, dans le studio de SABC pour laquelle je travaille dans cette Coupe du monde. A vrai dire, je n'ai pas eu la chance d'aller au stade, car mon rôle est celui de consultant. J'ai donc bien vu le match de l'Algérie face à l'Angleterre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les Algériens ont fait un match meilleur que celui des Anglais. C'est l'Algérie qui a fait le jeu durant une bonne partie du match. Je crois qu'il y a même eu 53 % de possession du ballon pour l'Algérie. C'est un point à respecter, surtout devant les Anglais.
Mais il fallait confirmer face aux USA, non ?
L'équipe d'Algérie a également bien joué contre les Etats-Unis d'Amérique, mais je pense qu'il n'y avait pas assez d'atouts en attaque pour faire la différence. Il y a aussi cette incompréhensible rupture entre le milieu et l'attaque qui a empêché les Algériens de marquer des buts dans ce Mondial. C'est à ce niveau que se situe la faille de cette équipe. Il faut donner de bons ballons aux attaquants et ces derniers devront travailler un peu plus leur concentration devant les buts. Sinon il y avait beaucoup de positif dans cette équipe d'Algérie.
Comme quoi par exemple ?
Le gardien de but qui a été excellent, mais aussi la défense. Ce sont les atouts des Algériens. Il reste à revoir certaines choses devant et je suis sûr que l'équipe n'est pas loin du très haut niveau mondial.
L'Algérie va peut-être changer de sélectionneur. Qu'en pensez-vous ?
Au début du Mondial, j'avais déjà évoqué cette manie qu'ont les Africains à vouloir changer de sélectionneur à tout bout de champ. J'espère juste que vous n'allez pas le virer pour ramener un entraîneur étranger ! Je citais l'Algérie et l'Egypte en exemple en étant les seules équipes en Afrique à garder un sélectionneur local. Je pense que Saâdane n'a pas fait un mauvais boulot avec la sélection algérienne. Je ne comprends pas pourquoi vous voulez le changer. Ce serait peut-être une erreur. Je ne sais pas…
Mais parfois, certains pensent qu'il faut tout raser pour repartir sur des bases plus saines, comme c'est le cas du Nigeria qui a décidé de suspendre l'équipe nationale pendant deux ans. Cautionnez-vous ce qui se passe chez vous ?
Je pense que des fois on est obligé de prendre des mesures drastiques pour nettoyer les plaies. La sélection nationale du Nigeria déçoit déjà depuis quelques années. Ce n'est pas de la sorte que le Nigeria joue à vrai dire. Cela a fini pas énerver le peuple et les dirigeants de tout le pays. Cela pourrait être salutaire pour la suite. On veut repartir sur des bases plus saines et plus sûres. Je suis sûr que cela donnera de meilleurs résultats. Car si on devait se contenter uniquement de cela, on repartirait forcément en arrière. On dit que celui qui n'avance pas finira bien un jour par reculer.
C'est curieux que vous soyez d'accord avec une décision prise par les hommes politiques, alors que la fédération devrait être souveraine, non ?
Je suis même totalement d'accord avec cette décision. Je suis persuadé que cela va nous remettre sur les bons rails. Si les hommes politiques ont décidé de prendre de telles mesures, c'est surtout pour répondre à l'attente du peuple pour soulager les supporteurs des Green Eagles. Je l'approuve de toutes mes forces même, car cela ne pouvait plus durer. C'est le peuple qui a appelé au changement. Cette décision est sage et bonne à la fois. Cela fait des années que le peuple n'est pas content de la prestation de sa sélection nationale. Il fallait faire quelque chose.
Mais si vous étiez à la place des joueurs en fin de carrière, auriez-vous approuvé cette décision ?
Oui, parfaitement, car il ne faut pas voir uniquement le bout de son nez. Il ne faut pas être égoïste dans cette histoire. La carrière des joueurs passe après les intérêts de la sélection du Nigeria. C'est nettement au-dessus. L'équipe nationale, ses résultats et son image se doivent d'être élevés très haut, au-dessus de toute autre considération. Il ne faut pas se la jouer personnel et ne regarder que sa carrière. Si on est en fin de carrière et qu'on donne de tels résultats, on est obligés de subir les conséquences de ses échecs. Il fallait qu'ils fassent mieux pour espérer terminer leur carrière internationale dans des conditions différentes. Le peuple a été ravi par cette décision. Le reste importe peu. Ce n'est qu'avec de telles décisions que les mentalités vont changer. Les joueurs qui arriveront par la suite se rappelleront de cette décision et mettront toutes leurs tripes sur le terrain pour ne pas retomber dans les mêmes travers.
Pourquoi prend-on ce type de décision uniquement en Afrique ?
C'est vous qui le dites et je ne crois pas que c'est juste. Vous n'avez qu'à voir ce qui se passe ailleurs et vous constaterez que ce n'est pas propre aux Africains. La France a pris également des décisions identiques. Domenech et le président de la Fédération française de football (Escalette, ndlr) ont aussi été entendus par l'Assemblée nationale de leur pays. Les politiques s'en mêlent aussi en Europe. Vous voyez donc que ce n'est pas uniquement en Afrique que de telles décisions sont prises. Je pense que parfois, il faut savoir demander des comptes aux gestionnaires des sélections nationales. On ne joue pas pour soi, mais pour tout un peuple. On est donc obligé d'en tenir compte.


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