Certaines rumeurs font état de sa probable libération. En concurrence directe avec Besseghier et Mouissi, Toufik Bouhafer estime dans cet entretien qu'il n'est pas venu au Mouloudia pour faire de la figuration, mais pour s'imposer au sein de son club formateur. L'ex-joueur du Mouloudia d'El Eulma évoque aussi son amitié avec Derrag. Vous devez être content de rentrer chez vous, après ce stage de seize jours en Pologne… Comme tous mes partenaires, j'ai hâte de retrouver mes proches. Seize jours de stage en Europe loin de sa famille n'est pas facile à vivre, mais nous avons réussi une très bonne préparation. Nous avons député les matchs amicaux face à des équipes solides. Ce fut de très bons tests pour nous durant ce regroupement. En concurrence avec Besseghier et Mouissi, comment vivez-vous cette situation ? Très bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'inquiéter alors qu'avec l'engagement du MCA sur plusieurs fronts j'aurai tôt au tard l'occasion de jouer. Il ne faut pas croire que je suis venu au Mouloudia pour faire de la figuration, mais pour aider le club. Il semblerait que c'est Derrag qui est derrière votre venue au Mouloudia… Derrag est comme un frère pour moi. C'est lui qui m'a proposé à Ghrib. Sachant que j'étais libre de tout engagement, Ghrib m'a fait savoir que mon recrutement était tributaire de la venue de Meftah. Ce n'est que dans le cas où le joueur de la JSK ne venait pas que je signerai au MCA. Meftah a opté finalement pour la JSMB, et cela m'a permis de signer pour deux ans au Mouloudia. Comment sont vos rapports avec Besseghier et Mouissi ? Avant même de signer, j'étais avec Besseghier en vacances à Oran. A ce moment-là j'étais sur le point de venir au Mouloudia et Besseghier m'y a encouragé. Quant à Mouissi, il n'avait pas encore signé. J'ai de très bons rapports avec les deux joueurs. Maintenant, il faut être professionnel en faisant la part des choses. Chacun de nous se battra pour gagner sa place dans le respect de l'autre. Avec 28 licences pour 25 places, ne craignez-vous pas d'être libéré par la direction ? Non, du moment que j'ai signé un contrat professionnel pour deux ans. De ce côté, il n'y a rien à craindre. Je veux me concentrer sur mon boulot et rien d'autre. Vous avez signé au MCA alors que vous aviez très peu joué à El Eulma. Comment expliquez-vous cela ? Certes, je reconnais que je suis venu au Mouloudia en n'étant pas en position de force vu mon volume de jeu au MCEE. Mais il faut savoir que c'est à cause de Mahfoudi, qui est l'enfant du club, que je n'ai pas pu m'imposer. Chaque fois que je fais un bon match, on me remettait sur le banc de touche favorisant le joueur de l'équipe. C'est avec la venue de Khezzar que j'ai gagné mes galons de titulaire. D'ailleurs, dès qu'ils ont eu vent de mon départ les responsables d'El Eulma m'ont proposé un prolongement de contrat. Mahfoudi pour sa part a été libéré afin de me permettre de m'imposer. Mais j'ai opté pour le retour au Mouloudia, le club que je supportais lorsque j'étais enfant. Formé au Mouloudia, vous êtes parti par la suite à l'OMR, Koléa puis le MCEE. Comment expliquez-vous cette incapacité à vous imposer au MCA ? A cette époque, il était impossible de jouer avec les seniors. D'ailleurs, Bouraba, Chafaï et bien d'autres joueurs sont partis vers d'autres clubs. Maintenant, la mentalité a changé, il y a un esprit de groupe au Mouloudia. Et c'est cet esprit qui a permis au club de remporter le championnat aux dépens d'une équipe aussi solide que Sétif. Comment est née votre amitié avec Derrag ? C'est lorsque j'étais à l'OMR. Wahib Bourzag voulait me mettre à l'essai. Et c'est sur un centre de Derrag que j'avais mis une tête en pleine lucarne. Je jouais à cette période comme milieu de terrain. Depuis, nous sommes comme des frères. On s'est soutenus dans les moments difficiles et ce n'est pas maintenant que nous sommes dans une situation très favorable que cette amitié va s'estomper. Pourquoi n'avez-vous pas joué le match face au MCA au stade du 5-Juillet ? C'était un choix de la direction. On ne voulait pas m'aligner contre le Mouloudia alors que j'avais déjà des touches avec les responsables du MCA. Tant mieux, afin d'éviter toute rumeur. Quels seront vos objectifs avec le MCA ? Glaner le maximum de temps de jeu. Je veux prouver aux dirigeants du Mouloudia qu'ils ne se sont pas trompés en me faisant venir. J'ai une envie folle de m'imposer. Je sais que tôt au tard j'aurai ma chance, et il faudra la saisir. Résidant à Koléa, comment vos voisins et vos amis ont-ils accueilli votre venue au MCA ? Le téléphone n'a pas arrêté de sonner car à Koléa il y a beaucoup de fans du Mouloudia. Mon père aussi est supporter du MCA mais il ne se déplace au stade que rarement. Il est fort probable que les gens de Koléa viennent au 5-Juillet pour me voir jouer. Mon père est quelqu'un qui a toujours suivi ma carrière de loin, sans s'immiscer dans mes affaires. Lorsque j'avais choisi le foot au détriment de mes études, mon père m'avait dit ‘mon fils tu dois assumer tes choix'. Et c'est cette attitude qui m'a poussé à ne compter que sur moi-même. Ne pas être un fils assisté qui dépends de son père. Durant ma carrière j'ai vu beaucoup de joueurs passer à côté alors qu'ils avaient tout pour réussir une belle carrière, à cause de leurs parents qui leur mettent une grosse pression. Durant votre parcours, vous n'avez connu que des équipes aux couleurs verte et rouge… (Grand sourire) Effectivement, j'ai fait mes classes au Mouloudia d'Alger, puis j'ai joué à l'ESM Koléa et le Mouloudia d'El Eulma qui arborent tous la couleur verte et rouge. Il n' y a que l'OMR qui jouait avec le noir et blanc. Je n'oublierai jamais les années passées dans cette équipe d'El Annasser qui était solide et redoutable grâce à son président d'antan, Sadek Attia Allah yarahmou.