Tout le stade debout sifflant Saâdane Au lendemain de l'élimination de l'Equipe nationale au premier tour de la Coupe du monde, les spéculations allaient bon train sur le successeur de Rabah Saâdane à la tête des Verts. A aucun moment, mais vraiment à aucun moment, on n'avait prévu de maintenir Saâdane à son poste. Lui-même était surpris voire ému lorsque, à l'aéroport de Durban, M. Raouraoua est allé lui proposer de rester jusqu'à la CAN-2012, au point où il avait écrasé une larme. Voici l'intention de la fédération en décidant de maintenir Saâdane : assurer une stabilité à l'Equipe nationale au moins jusqu'à 2012 et s'éviter des dépenses faramineuses et surtout inutiles. Un technicien étranger de renom aurait coûté une fortune au Trésor public, mais n'aurait pas travaillé qu'un petit mois avec pour seule échéance en deux ans les éliminatoires de la Coupe d'Afrique. Logique comme raisonnement, mais la solution de maintenir Saâdane a-t-elle été la seule qui se présentait aux responsables ? Il faudra attendre la fin des éliminatoires et la phase finale de la CAN pour se prononcer. Le public n'a pas voulu attendre tout ce temps pour exprimer sa désapprobation. Avant même l'ouverture du score des Gabonais en première mi-temps, des «Saâdane el mahboul» cruels ont fusé depuis le flambeau pour résonner dans tout le stade. Imperturbable sur son banc, Saâdane, qu'on connaît très sensible, a accusé difficilement le coup. A présent, l'on se demande s'il n'a pas regretté d'avoir dit oui à Raouraoua. Des banderoles anti-Saâdane interdites à l'entrée du stade Et dire que Saâdane a échappé au pire, car des banderoles ont été confectionnées par des anti-Saâdane (manipulés ?) et qui voulaient montrer au sélectionneur national qu'ils étaient contre son maintien à la tête des Verts. Dans l'une des banderoles, il était écrit : «Ce n'est pas un grand buteur qu'il nous manque, c'est un grand entraîneur.» M. Saâdane n'a rien vu hier, mais il a entendu plein les oreilles. Cet énième contrat du Cheïkh sur le banc des Verts ne sera-t-il pas celui de trop ? Une démission au soir du match face aux Etats-Unis n'aurait pas été une décision sage qui aurait permis à Saâdane de sortir par la grande porte, après avoir sorti les Verts de l'anonymat pour les envoyer en Coupe du monde, chose que personne ne peut le lui nier. Tout le stade debout sifflant Saâdane On aurait pu crier à la manipulation, si c'était un groupuscule de supporters qui s'en était pris au coach. Malheureusement, tout le stade criait sa rage de voir la même tête revenir six fois en 24 ans sur le banc de l'Equipe nationale. Les insultes et les quolibets ont commencé à la 19' pour reprendre cinq minutes plus tard. Après l'ouverture du score des Gabonais, c'était la colère qui s'est emparée des supporters. Au moment où Saâdane regagnait le vestiaire avec son éternel adjoint, le stade s'est mis debout et comme un seul a scandé le fameux : «Allak akbar, Saâdane mahboul !» Après le deuxième but des Gabonais, une partie des supporters a quitté le terrain la tête basse et le cœur serré. Ceux qui sont restés continuaient à déverser leur colère sur Saâdane à chacune de son apparition sur l'écran géant avec des mots de plus en plus durs. Dans son petit coin, Saâdane se triturait les méninges pour trouver des justificatifs et des faux-fuyants à l'humiliante défaite d'hier. Voilà ce qu'il devrait dire : «Ce n'est qu'un match amical, le résultat m'importe peu. Les joueurs sont en pleine préparation et ne pouvaient jouer à leur meilleur niveau, c'est le premier jour du Ramadhan et patati et patata… » Des justificatifs auxquels il nous a habitués et qu'on a fini par apprendre par cœur. ------------------------------------------------ Yebda-Guedioura, une paire inédite A la récupération, il y a eu hier une paire inédite : Yebda – Guedioura. En effet, c'est la première fois que ces deux joueurs sont titularisés ensemble, en l'absence de Yazid Mansouri, qui a pris sa retraite internationale, et Medhi Lacen, blessé. D'ailleurs, les deux joueurs sont rentrés sur le terrain ensemble. Abdoun a salué Rohr Alors qu'il s'apprêtait à effectuer son entrée sur le terrain, Djamel Abdoun a croisé le sélectionneur du Gabon, Gernot Rohr, qu'il n'a pas manqué de saluer. En effet, l'Allemand a été l'entraîneur de l'Algérien au FC Nantes. Affluence très modeste L'effervescence de la Coupe du monde s'est refroidie. Cela était perceptible hier lors du match amical Algérie – Gabon où il a été constaté une affluence plutôt modeste. Ils étaient, en effet, un peu plus d'une vingtaine de milliers de supporters, majoritairement concentrés dans la deuxième tribune dite tribune du flambeau, ce qui est bien en deçà de la capacité du stade du 5-Juillet. Pas de familles Cette fois-ci, on n'a pas noté la présence massive de familles au stade du 5-Juillet, comme cela avait été le cas lors du dernier match joué par le Verts dans ce stade le 3 mars dernier face à la Serbie. Il faut dire que non seulement le Ramadhan a constitué une entrave pour le déplacement des familles, mais le «bombardement» de la tribune qui leur avait été réservée lors du match contre la Serbie par des projectiles en provenance des gradins supérieurs avait fait jurer à plusieurs de ne plus remettre les pieds au stade. Bougherra capitaine La cascade d'absences qu'a connue le match d'hier, du côté de la sélection algérienne, a fait que le brassard de capitaine a échu à Madjid Bougherra. En effet, avec Anthar Yahia qui n'a pas été convoqué, Karim Ziani souffrant d'une contracture et Lounès Gaouaoui pas titularisé, le défenseur des Rangers était, de ce fait, le joueur le plus ancien de ceux alignés dans le onze de départ. C'est donc en toute logique que «Magic» a hérité du capitanat. Les Verts font la paix avec le vert Alors que, d'habitude, les joueurs de la sélection algérienne préfèrent évoluer avec une tenue blanche, c'est en vert qu'ils ont affronté le Gabon hier, eux qui avaient la possibilité de se présenter avec un équipement en blanc, du fait que l'Algérie est l'équipe recevante. A croire que les Verts ont fait la paix avec le vert. Mesbah défenseur central dans un 3-5-2 Rabah Saâdane est resté, et ses idées avec. Hier, son système de jeu classique, avec trois défenseurs centraux, a été utilisé une nouvelle fois. Si Rafik Halliche a été logiquement remplacé par Carl Medjani, Anthar Yahia a vu sa place occupée par… Djamel Mesbah. Ce choix a surpris plus d'un, vu que le joueur de Lecce est plutôt un joueur de couloir et non pas un défenseur central, poste pour lequel il n'a d'ailleurs même pas le gabarit. Ovation spéciale pour M'bolhi Lors de leur entrée sur le terrain pour l'échauffement d'avant-match, les joueurs algériens ont tous été salués par les supporters présents au stade. Cependant, la plus chaude ovation a été réservée au gardien de but Raïs M'bolhi Ouahab. Ce dernier a conquis le cœur du peuple algérien, non seulement après ses brillantes prestations lors du Mondial, mais surtout pour être resté au stage de la sélection, alors que sa mère vient de décéder. D'ailleurs, les supporters lui ont exprimé leur soutien indéfectible en scandant «Djeich, chaâb, maâk ya M'bolhi !» (l'Armée et le Peuple sont avec toi, M'bolhi !). Halliche sur le banc pour dépanner Vu que de nombreux joueurs convoqués étaient out pour le match d'hier, le sélectionneur Rabah Saâdane a été dans l'obligation de mettre Rafik Halliche sur la feuille de match. Le défenseur de Benfica avait demandé –et obtenu- d'être dispensé de ce match, mais la cascade de blessures et d'absences –Laïfaoui, Ziani, Matmour, Lacen…- a fait qu'il n'y avait plus beaucoup de défenseurs valides. C'est ainsi que Saâdane l'a mis sur le banc en lui promettant de ne l'incorporer qu'en cas d'extrême nécessité. Si Mohamed sacrifié Rabah Saâdane a convoqué quatre gardiens de but pour ce match, mais il ne pouvait n'en mettre que trois sur la feuille de match. C'est Cédric Si Mohamed qui a été sacrifié, puisque Lounès Gaouaoui et Mohamed-Amine Zemmamouche étaient les rempalçants du titulaire Raïs M'bolhi Ouahab. Il a suivi le match de la tribune. L'hymne du Gabon respecté Comme c'est le cas depuis quelques matches, l'hymne national gabonais a été respecté par les supporters algériens. Pas de huées ni de sifflets lorsqu'il a été entonné, ce qui montre une réelle évolution dans le comportement des supporters algériens. Raouraoua arrivé juste avant le match Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, n'est arrivé au stade qu'à une dizaine de minutes du coup d'envoi du match. Vu que c'est le Ramadhan, le patron du football algérien a certainement pris le soin de faire la prière des tarawih avant de se rendre au stade. Une délégation sahraouie au stade Une délégation du Sahara occidental était présente au stade, à la tribune officielle, drapeau sahraoui bien en évidence. Il s'agit de délégués de la RASD, présents en Algérie à l'occasion de l'université d'été de la RASD qui a lieu à Boumerdès et qui ont tenu à assister à ce match afin de soutenir l'Algérie. Les balles arrêtées pour Boudebouz En l'absence de Karim Ziani, c'est à Ryad Boudebouz qu'a échu le rôle de botter les balles arrêtées. Ainsi, tous les coups francs et corners étaient tirés par lui, même ceux réservés à un gaucher, en dépit de la présence sur le terrain de Nadir Belhadj. La raison est on ne peut plus évidente : Boudebouz est aussi un gaucher.