«Dommage que vous ne soyez pas venus au centre médical pour assister à la séance de la matinée !» Profitant de notre présence à Marseille pour réaliser le reportage sur Fouad Kadir, le milieu de terrain algérien évoluant à Valenciennes, nous avons essayé de prendre attache avec Hameur Bouazza, l'ex-joueur de la sélection nationale, écarté depuis la dernière Coupe d'Afrique des nations qui a eu lieu en Angola en juin dernier. Notre intention est de mettre au parfum nos lecteurs sur l'actualité de l'ex-international qui s'est éclipsé de la scène footballistique. On n'a aucune de ses nouvelles depuis. On se contente de lire parfois sur des sites internet français l'évolution de son état de santé. Nous avons donc tout fait pour entrer en contact avec lui. Le rendez-vous a été pris pour mercredi à 12h30 Tout a commencé mardi dernier. De notre retour de la clinique Juge où Fouad Kadir a effectué une visite médicale, nous avons joint l'attaché de presse de Arles-Avignon pour lui demander de nous organiser une rencontre avec Hameur Bouazza, car le joueur était injoignable. Toutes nos tentatives de joindre le bourreau de la Côte d'Ivoire se sont avérées vaines. Il fallait passer par l'attaché de presse du club. Ce dernier a pris nos cordonnées puis il est allé demander à Hameur Bouazza s'il était prêt à nous recevoir. A peine cinq minutes se sont écoulées, notre interlocuteur nous rappelle pour nous faire savoir que notre demande a été transmise au joueur qui se trouve à Saint-Raphaël pour effectuer les soins nécessaires. Dix minutes plus tard, c'est Hameur Bouazza en personne qui nous contacte : «Salamalikou, c'est Hameur Bouazza.» A ce moment-là, nous lui avons demandé s'il ne trouvait aucun inconvénient à nous recevoir. Sans hésitation aucune, il a accepté. Le rendez- vous était donc donné pour mercredi à 12h30, car la matinée il avait une séance de soins. La rencontre a finalement eu lieu à 15h au bord de la mer Mercredi matin, nous avons donc pris le TGV pour rejoindre la ville de Saint-Raphaël. Une fois à la gare Saint-Charles, nous avons pris le train qui devrait rallier la ville de Nice. Notre destination se trouve au troisième arrêt après Toulon et les Arcs-Draguignan. Le TGV a démarré à 10h59 de la gare de Marseille et est arrivé à Saint-Raphaël à 12h36. Déjà, nous étions en retard de six minutes par rapport à l'horaire de la rencontre. Nous avons donc commencé à chercher l'endroit où Bouazza nous a fixé rendez-vous. Le Camp huit, c'était très difficile à trouver, car il se trouve dans une clinique de rééducation orthopédique. Nous sommes allés jusqu'à l'Office du tourisme, situé au centre-ville et pas loin de la mer, car Saint-Raphaël est une ville touristique. Une fois à l'office, une mauvaise nouvelle nous attend : un hôtel répondant au nom de Camp huit n'existe pas. La vérité, on croyait que c'était un coup de bluff du joueur pour ne pas nous recevoir. Après investigation, il s'est avéré que le Camp huit n'était pas un hôtel. Finalement, on s'est gourés. A 14h10, Hameur Bouazza nous appelle au téléphone. Grand soulagement ! On tenait tellement à le rencontrer ! Après lui avoir expliqué qu'on n'a pas trouvé le fameux Camp huit, il nous a conseillé de patienter le temps qu'il vienne nous chercher : «Restez là où vous êtes, ne bougez pas, je serai chez vous dans vingt minutes. J'ai un empêchement, ne vous inquiétez pas. Ne bougez surtout pas !» On est donc restés devant l'office du tourisme profitant de la beauté de la corniche de cette ville le temps que Hameur nous rejoigne. A 15h, il pointe. On est donc restés au bord de la mer. Là, Hameur Bouazza a ouvert son cœur au Buteur. L'entretien a duré une demi-heure. Le joueur a abordé avec nous plusieurs points. L'entretien terminé, il nous a accompagnés directement à la gare pour qu'on puisse prendre le TGV au retour. Il voulait s'enquérir des conditions de notre hébergement à Marseille surtout qu'en ce mois sacré. Le TGV venu de Nice et qui devait rallier la ville de Lille s'est arrêté devant le quai 2. C'était à 16h23 et il est arrivé à Marseille à 17h59, avant de poursuivre son parcours vers Lille. «Dommage que vous ne soyez pas venus au centre médical pour assister à la séance de la matinée !» Durant l'interview qu'il nous accordée, Hameur Bouazza a tout dit. Il nous a même donné une information que personne ne connaissait : il était à deux doigts de mettre un terme à sa carrière alors qu'il est encore jeune. La cause ? Une blessure : «J'avais un trou au tendon au niveau de l'adducteur. J'avais aussi l'os au niveau du bassin qui s'est enflammé. Si j'avais attendu deux autres mois, j'aurais mis fin à ma carrière de footballeur.» Par ailleurs, il a souhaité qu'on soit présents à une des séances de rééducation qu'il est en train d'effectuer au centre médical de rééducation orthopédique à Saint-Raphaël pour prendre des photos. Au cours de l'interview, il nous lance : «Vous n'avez pas assisté ce matin à la séance que j'ai faite, c'est vraiment dommage. J'ai travaillé dur pour être de retour dans quelques jours. Si vous aviez été présent, vous auriez pu prendre des photos et des vidéos !» En bref, la journée de mercredi était très belle. Nous avons pu découvrir le véritable Hameur Bouazza, un brave type quoi !