«J'étais un peu choqué en apprenant que Belhadj s'est engagé avec Al Sadd» «J'ai failli mettre fin à ma carrière» Tout d'abord Hameur, on veut avoir des nouvelles concernant votre blessure... J'ai eu une très grosse blessure et en fait moi-même je ne le savais pas. Je ne sais pas, peut-être, on me l'a caché. Bon, cette histoire fait partie du passé. J'avais un trou au tendon au niveau de l'adducteur. J'avais aussi l'os au niveau du bassin qui s'est enflammé. Si j'avais attendu deux autres mois, j'aurais mis fin à ma carrière de footballeur. Dieu merci, les médecins m'ont dit que c'est rattrapable. J'ai donc entamé les soins au camp huit à Saint-Raphaël, et ça se passe très bien. J'ai même entamé les entraînements physiques toujours à Saint-Raphaël. Si ça se passe bien, j'entamerai les entraînements avec mon équipe d'Arles Avignon la semaine prochaine. Votre premier match, ce sera pour quand ? En principe, ce sera face au Paris Saint-Germain ou l'O Marseille, tout dépendra de ma forme. Comment vous vous êtes rendu compte que vous souffrez de l'adducteur ? Cette blessure remonte à la dernière phase finale de la Coupe d'Afrique des nations qui s'est déroulée en Angola. J'ai continué à jouer malgré cette blessure que ce soit durant la CAN avec l'Algérie -car je voulais à tout prix jouer pour mon pays - ou avec Blackpool. Dès que je suis rentré de la CAN, on m'a forcé à jouer et c'est cela qui a fait empirer les choses. Il y a eu ce fameux trou au tendon et l'inflammation au niveau de l'os du bassin. Est-ce que le staff médical de Blackpool est responsable de cette situation ? Non, je ne peux pas dire que c'est l'erreur du staff médical de Blackpool. Moi aussi, je voulais jouer. Cela veut dire qu'à l'instar du staff médical de Blackpool, j'ai une part de responsabilité car j'aurais dû m'arrêter pour bien revenir par la suite. J'ai commis une erreur, je l'avoue, c'est une leçon pour moi et je ne vais plus refaire cette erreur. Pour l'heure, Dieu merci, ça se passe super bien à Saint-Raphaël avec le suivi des médecins. En fin de saison, vous aviez un bon nombre de contacts, mais vous avez finalement opté pour le nouveau promu en Ligue 1, Arles-Avignon, pourquoi ce choix ? C'est vrai, j'avais pas mal de contacts en fin de saison, mais j'ai opté pour Arles-Avignon car ce club m'a donné l'opportunité de me produire en Ligue 1. Jouer en première division française constituait un rêve pour moi depuis mon enfance, car il ne faut pas oublier que j'ai jouédurant huit ans et demi en Angleterre, que ce soit en deuxième division ou en première. En plus, les responsables d'Arles-Avignon ont fait un geste que je ne pourrai jamais oublier. Pouvez-vous le dévoiler ? Oui, pas de problème ! Les responsables de ce club ont accepté de me faire signer malgré la blessure que je traînais. Ce n'est pas dans tous les clubs qu'on accepte ça. Ce geste m'a beaucoup touché car c'est une forme de confiance. Je leur ai donné ma parole que je ferai une grande saison, Inch'Allah, pour leur faire plaisir mais surtout pour être à la hauteur de leur confiance. A Arles, vous allez retrouver votre ancien coéquipier en Equipe nationale, Kamel Ghilas, et un autre Algérien, en l'occurrence Camel Meriem… Oui, je suis très content de retrouver Kamel Ghilas avec lequel j'étais en Equipe nationale. Je suis parti le voir avant le match de Lens. C'est un immense plaisir de jouer à ses côtés. Même chose pour Camel Meriem. Franchement, je suis très content. Que puisse-je demander de plus ? Je suis vraiment bien et très à l'aise. Comment que ça se passe avec M. Estevan ? Très bien. M. Estevan m'a très bien accueilli. Il croit en moi, à l'instar du président Salarno, du directeur sportif Fabrice Berton, de mes coéquipiers et des supporters du club. Je suis vraiment heureux d'être ici. Je promets de faire le maximum pour satisfaire tout le monde. Beaucoup d'Algériens espèrent voir à Arles cette saison un duo d'attaque 100% algérien Ghilas- Bouazza. Est-ce possible ? Pourquoi pas ? Je vais entamer les entraînements dans quelques jours et je serai prêt, Inch'Allah, pour reprendre ma place. Une attaque algérienne, je l'espère bien. D'ailleurs, c'est ce que j'ai dit à Ghilas. Je lui ai dit aussi que ce n'est pas par hasard qu'on se retrouve ici tous les deux dans le même club. Je lu ai dit enfin que c'est notre saison. Il faut réaliser une grande saison et la suite, c'est du bonus. Parlons de l'Equipe nationale. Vous êtes loin des Verts depuis la Coupe d'Afrique d'Angola, qu'est-ce que ça vous fait ? J'étais très content de prendre part à une compétition comme la Coupe d'Afrique des nations. C'est une prestigieuse compétition. J'étais content aussi que le staff m'ait convoqué pour prendre part à cette compétition. Par la suite, il s'est passé des choses. Pour moi, c'est du passé, je ne veux plus revenir en arrière. Justement, nous voulons savoir ce qui s'est passé au juste... Vous savez très bien ce qui s'est passé avec le sélectionneur qui ne m'avait pas convoqué. Il ne m'avait même pas appelé au téléphone pour m'annoncer que je n'étais pas retenu pour la Coupe du monde. Mais comme je vous ai dit, c'est du passé. Mon principal objectif maintenant est de me rétablir et retrouver la compétition le plus vite possible avec mon équipe d'Arles- Avignon. Je veux accomplir une grande saison avec mon club. Si on me re-convoque en Equipe nationale, je ne dirai pas non. J'ai toujours eu cette volonté de défendre les couleurs de mon pays. Je suis près à venir en sélection à n'importe quel moment. Est-ce que vous tenez rancune à Saâdane ? Non, je vous ai dit que c'est déjà du passé. Seulement, si on peut avoir une discussion d'homme à homme, je ne dirai pas non. Moi, je suis un joueur professionnel et lui c'est un coach professionnel aussi. Personnellement, j'espère m'entretenir avec lui. Je ne sais pas s'il sera ouvert avec moi, mais ce sera réciproque pour moi. On est des adultes pas des enfants, donc on sait parler. Etes-vous toujours animé de ce désir de revenir en sélection ? Oui, bien sûr. Je l'ai toujours dit, c'est avec une grande fierté de jouer pour mon pays. Je n'ai jamais regretté d'avoir opté pour l'Algérie. Je lui ai jamais dit non. Oui, je veux revenir en sélection. Pour cela, je dois réaliser un bon parcours avec mon club. Je profite de cette occasion pour souhaiter bon courage au groupe face à la Tanzanie le 3 septembre prochain. Depuis votre mise à l'écart, avez- vous suivi le parcours de l'EN ? Evidemment. Je pense qu'ils ont fait un très bon parcours en Coupe du monde. Ils ont montré un visage séduisant, même s'il manquait les résultats et les buts. J'étais très content car il y avait beaucoup de nouveaux joueurs. La plupart d'entre eux évoluent en première division que ce soit française, allemande, espagnole, italienne ou anglaise. Je considère que c'est une excellente chose. Ça fait longtemps qu'il n'y avait pas ça en Equipe nationale. Malheureusement, cela a quelque peu influé négativement sur l'équipe lors du Mondial car ils étaient encore nouveaux. Je pense qu'on dispose d'assez de temps pour bâtir une grande équipe surtout qu'il y a un bon groupe. Vous aviez marqué le dernier but de l'EN lors de la CAN face à la Côte d'Ivoire et depuis, aucun but n'a été inscrit mis à part celui de Ziani sur penalty face aux EAU et enfin la réalisation de Djebbour face au Gabon. Un commentaire ? Je ne pense pas qu'il y ait un problème d'attaque. C'est une baisse de forme, c'est tout. Ça peut arriver à tout le monde, même aux meilleurs attaquants du monde. C'est vrai, il y a les chiffres... Mais comme je vous le dis, ça peut arriver. On a vu lors du dernier match amical Algérie-Gabon que Rafik Djebbour était en pleine forme et en confiance. Il a inscrit un très joli but. Moi, j'ai confiance en mes amis Ghezzal, Djebbour, Boudebouz, Matmour ou Ziani. Ils vont relever le défi. Vous avez parlé de Ghezzal. Lui, il est en manque de confiance surtout après ce fameux carton rouge reçu face à la Slovénie et qui a fait changer le cours de la rencontre… En perte de confiance, peut-être, enfin je ne sais pas. Pour moi, Kader est un très bon joueur qui peut donner un plus. Croyez-moi, c'est un élément qui pèse sur les défenses adverses. Il a montré ce qu'il sait faire à Sienne. Il a vraiment du talent. J'ai entière confiance en lui. Certains estiment qu'il n'est pas en train de jouer à son véritable poste en pointe. Face au Gabon, il a joué sur le couloir droit et il était bon… Ecoutez! Pour un attaquant, il peut jouer sur le couloir droit, gauche ou même en pointe, il n'y a pas de problème de ce côté-là. Il peut jouer là où le sélectionneur le lui demande. Comme je vous ai dit, j'ai confiance en Kader et tous les attaquants de l'EN. En Coupe du monde, les gars étaient en baisse de forme, c'est tout. Mais soyons clairs, il y a comme même un problème en attaque, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Etes-vous prêt à le résoudre ? C'est au coach de voir ça, ce n'est pas à moi. Je ne suis qu'un simple joueur de football. Le sélectionneur national va voir pour trouver les solutions. C'est vrai, en coupe du monde, il y avait un manque de buts et de résultats. Mais il y avait aussi un manque d'attaquants car il n'y en avait que trois, à savoir Saïfi, Djebbour et Ghezzal… Oui, mais moi je pense qu'il y avait aussi Matmour, Abdoun ou Boudebouz qui pouvaient jouer en attaque. Boudebouz était sur le banc, Abdoun n'a pas beaucoup joué. Bon, je ne peux dire plus car, il y'a un coach en place et c'est lui décide. Mais je vous ai dit, il y a des attaquants. Ghezzal dont vous m'avez parlé est un excellent joueur en pointe. En plus du fait qu'il pèse sur les défenseurs, il joue bien les déviations. Moi, je suis prêt à venir en sélection pour aider le groupe. Je travaille dur maintenant dans le but de retrouver mon niveau. C'est mon premier objectif afin que je puisse jouer régulièrement avec mon club. Pour le match de la Tanzanie, c'est sûr que vous serez absent. Est-ce que vous avez fixé le match de la République Centrafricaine prévu en octobre prochain, comme objectif ? Si je reçois une convocation, ça me ferait beaucoup de plaisir. Je ne dirais pas non, je viendrais en sélection avec un grand plaisir. Vous avez sans doute suivi le match du Gabon, c'était la douche froide… Non, ce n'est pas une douche froide. C'est une défaite normale. Certes, ce n'est pas un joueur qui peut changer l'équipe, mais il faut savoir qu'au cours de cet Algérie- Gabon, il y'avait un grand nombre de joueurs qui étaient absents. Il y'avait Antar Yahia et Halliche en défense, au milieu, il y'avait Lacen et Ziani et en attaque Karim Matmour. Ce sont des joueurs clés. Ils sont indispensables en sélection. En tout cas, il faut accepter la défaite face au Gabon, il y'avait des nouveaux joueurs qui ont eu leur chance et ça c'est une bonne chose. Une bonne gifle pour remettre les pieds sur terre après la Coupe du monde ? Non, ce n'est pas une gifle. C'est une défaite comme toutes les autres. En plus, pour remettre les pieds sur terre comme vous venez de le dire, il faut faire une visualisation sur ce qui marche et ce qui ne marche pas pour trouver des solutions à nos problèmes. Il faut en parler et voir les erreurs commises pour ne pas les refaire. On ne sait pas si vous l'avez suivi à travers la presse algérienne, mais au cours de ce match Algérie- Gabon, Saâdane a été copieusement insulté et hué par le stade du 5-Juillet… Oui, je comprends parfaitement la réaction du public algérien. Il aime son équipe et il veut qu'elle gagne tous ses matchs. En tout cas, comme je l'ai toujours dit, le public algérien est le meilleur au monde. J'ai constaté ça depuis ma première convocation. A Khartoum par exemple, j'avais des frissons après avoir vu tout ce monde-là qui s'est déplacé pour nous soutenir. Ce sont les plus beaux moments de ma vie, je ne pourrai jamais oublier ça. Les moments vécus après notre retour de Khartoum sont vraiment inoubliables. Après ce qui c'est passé, Saâdane a opté pour le stade Tchaker de Blida, comme par superstition… Ecoutez ! Au 5-juillet, il y a une terrible pression. Une pression sur les 22 acteurs. On sait qu'il ne faut pas se rater. Donc ceux qui ont qualifié le stade du 5-Juillet de tribunal ne se sont pas trompés ? Oui, exactement. On connaît le public là-bas. Il faut le réjouir. Nous, sur le terrain, notre objectif est de faire plaisir à nos fans, de les rendre comme ils étaient à notre retour de Khartoum. Je pense que le stade du 5-Juillet est un très beau stade qui peut aussi accueillir un grand nombre de supporters. Il faut s'habituer à ce stade pour espérer retrouver la victoire au 5-Juillet. Mais soyons clairs aussi, Blida nous a tout le temps porté chance. On s'est qualifiés à la Coupe du monde dans ce stade et on a enregistré de bons résultats dans ce stade. Vous êtes l'unique algérien à avoir joué à Fulham. Dernièrement, Rafik Halliche a signé pour trois ans dans ce club, quel est votre avis? Quant j'ai appris cette information, j'étais tout content pour lui. C'est un gentil garçon qui a d'énormes qualités. C'est une bonne chose pour lui. Maintenant, j'attends avec impatience de le voir jouer en première league. Dommage qu'il ait raté le match face à Manchester United. J'espère qu'il réalisera un très bon parcours là-bas. Vous, vous avez déjà eu la chance de marquer face à Manchester United… Oui, c'est vrai, mais ce n'était pas sous les couleurs de Fulham. C'était avec Watford en demi-finale de la Coupe d'Angleterre. Pensez-vous qu'il a fait le bon choix ? Sincèrement, oui. Fulham est un très bon club du championnat anglais. J'ai eu l'occasion de jouer là-bas et j'ai pu constater ça. En plus, la saison dernière, le club a fait un bon parcours en championnat et même en Europa League, où il a réussi à atteindre la finale. Fulham est un club ambitieux et Rafik Halliche va réussir là-bas, j'en suis persuadé. Durant votre passage à Fulham, avez-vous travaillé sous la coupe de Mark Hughes, l'actuel entraîneur du club ? Non, je n'ai jamais travaillé sous sa coupe. Par contre, je le connais bien. J'ai joué souvent contre lui et je l'ai vu travailler. C'est un bon entraîneur. Rafik peut facilement s'adapter avec lui. Avec sa forme actuelle, il peut facilement jouer au côté de Angueland, le défenseur central de Fulham, celui qui possède un grand gabarit. Mark Hughes est un entraîneur sévère et correct car il veut gagner ses matchs. J'en suis sûr qu'il fera jouer Rafik. De ce côté-là, il n'y a rien à craindre, c'est un très bon entraîneur. Et les supporters du club, comment vont-ils se comporter avec lui ? Fulham possède une excellente galerie. Les supporters aiment beaucoup leur club et surtout les joueurs. Ils vont vite l'adopter. Maintenant, à lui de prouver et d'honorer cette marque de confiance. Alors qu'il était annoncé du côté de l'Inter puis la Lazio et ensuite beaucoup d'autres clubs européens, Nadir Belhadj a finalement rejoint Al Sadd. Vous attendiez-vous à une telle option ? Sincèrement, non. Je ne m'attendais pas à ce que Nadir s'engage avec Al Sadd. J'étais un peu choqué. Belhadj est un grand joueur qui possède d'énormes qualités. Je pense qu'à cet âge-là, c'est le moment d'évoluer dans un grand championnat. Je pense que le fait que les clubs européens traversent une période difficile sur le plan financier a influé sur le choix de Nadir. En tout cas, ça reste son choix, j'espère qu'il réussira de belles choses au Qatar. Par contre, Hassan Yebda devrait signer ces jours-ci à Naples… Je lui souhaite bonne chance, j'espère qu'il va réussir là-bas. Inch'Allah, il va nous montrer ce qu'il nous a déjà montré en Equipe nationale et à Portsmouth. J'espère le retrouver le plus vite possible en Equipe nationale, avec Belhadj et d'autres amis aussi. Kadir a contracté une blessure aux ligaments croisés, il sera absent pour une longue durée… Même s'il est encore jeune, contracter une blessure aux ligaments croisés, c'est toujours malheureux. Cette blessure est venue au mauvais moment pour lui, car en début de saison. J'espère qu'il reviendra sur les terrains le plus rapidement possible. Comment vous passez le Ramadhan ici à Saint-Raphaël ? Ça va, Hamdoullah ! Ça se passe très bien, je passe de bons jours et d'ailleurs même avec mon club de Arles-Avignon, on respecte nos traditions et notre religion. C'est une bonne chose. On n'a pas de problème de ce côté-là. On est mis à l'aise. On vous laisse le soin de conclure… Je tiens à souhaiter un bon Ramadhan au peuple algérien. Comme je vous l'ai dit, j'adore ce peuple, il est reconnaissant. J'espère que le Bon Dieu va accepter leur carême et leur prière. Je les salue tous.