«Abou Trika a été ravi de l'accueil qui lui a été réservé à Tizi Ouzou.» «J'espère que la JSK et Al Ahly se qualifient pour les demi-finales.» Vous vous trouvez auprès de votre famille depuis deux jours. Une bonne occasion d'évacuer la pression, conséquence de la confrontation entre la JSK et Al Ahly… Pour être franc, je n'ai ressenti aucune pression. Je pense que les données sont différentes par rapport au mois de novembre dernier. En Egypte, on ne m'a impliqué ni de près ni de loin dans tout ce qui s'est passé. Personnellement, j'ai évité de faire des commentaires préférant plutôt me concentrer sur mon travail. Avez-vous nourri des inquiétudes avant le voyage de la délégation d'Al Ahly en Algérie ? Oui, j'en ai eu, je ne peux pas le nier. Par contre, j'étais confiant que les deux parties allaient faire de leur mieux pour qu'il n'y ait pas des débordements qui m'ont causé beaucoup d'ennuis il n'y a pas si longtemps. Je me suis dit que les responsables de la JSK allaient faire de leur mieux pour que tout se déroule comme il se doit. Dieu merci, l'accueil a été à la hauteur. Les dirigeants d'Al Ahly ont fait autant, puisque les Kabyles sont chouchoutés au Caire. J'espère que la rencontre se déroule dans un fair-play total et qu'une nouvelle page s'ouvre dans les relations entre les deux pays. Est-ce vrai que vous avez présenté des excuses à vos coéquipiers après ce qui s'est passé à Tizi Ouzou ? Je n'ai jamais fait une telle chose. On a dit beaucoup de choses qu'on m'a attribué, alors que je n'ai fait aucune déclaration. Franchement, avez-vous senti un quelconque changement envers vous de la part de vos coéquipiers, après leur retour de Tizi Ouzou ? Franchement, non. Je n'ai rien vu ni entendu quoi que ce soit. Si certains ont des problèmes avec l'Algérie, moi je n'en ai pas. Après tout, ils n'étaient pas les seuls à être affectés par la défaite, car moi aussi je l'étais. Je suis un professionnel. Al Ahly est en moi et je fais partie de cette équipe. Donc c'est normal que je sois déçu. D'ailleurs le jour du match, j'ai supporté mon équipe. Beaucoup ne savent pas que Ziti, l'auteur de l'unique but, est votre ex-coéquipier à l'ESS… Il est vrai que nous avons joué ensemble en juniors. Nous nous sommes d'ailleurs retrouvés en sélection Espoirs. Je profite de cette occasion pour le féliciter, même s'il a inscrit un but contre mon équipe. Lors du match aller, la presse égyptienne a beaucoup parlé de l'incident de l'autobus, mais elle n'a pas parlé des applaudissements des supporters de la JSK à Abou Trika. Qu'avez-vous à nous dire là-dessus ? J'étais très content de voir les supporters de la JSK saluer Abou Trika d'une telle façon. J'étais heureux pour lui, parce que c'est une personne très aimée. Il mérite tout le respect. Je lui ai parlé et sachez que lui aussi était très heureux. Abou Trika m'a dit qu'il sait très bien que les Algériens l'aiment bien et il m'a assuré qu'il les aime à son tour. Tout ce qu'il espère, c'est que les relations entre les deux pays redeviennent comme avant. Pourquoi les Algériens aiment Abou Trika et non pas les autres, comme Ouael Gomaâ ? Abou Trika est une personne aimée et bien éduqué. Il impose le respect, et c'est pour cette raison que les gens l'aiment beaucoup. Personnellement, je l'apprécie. Je me sens très à l'aise avec lui. Il mérite toute cette popularité. Cela ne veut pas dire que les autres joueurs sont mauvais. Croyez-moi, ce sont comme des frères pour moi. Confirmez-vous que leur comportement envers vous n'a pas changé ? Comme je vous l'ai dit, aucun d'eux ne m'a fait impliquer dans cette histoire-là. Mes camarades ne me traitent pas en tant qu'Algérien, mais plutôt comme leur coéquipier. Les supporters d'Al Ahly vous estiment beaucoup. Vous êtes leur chouchou, bien que vous n'avez joué que rarement. Comment expliquez- vous cela ? C'est vrai que les supporters d'Al Ahly ont toujours été à mes côtés lors des moments difficiles. Il n'y a aucun secret là-dessus. Dieu merci, ils m'apprécient et je ne peux que m'en réjouir. C'est un honneur pour moi. C'est aussi une grande responsabilité. C'est d'ailleurs pour cette raison que je compte faire de mon mieux pour être à la hauteur de la confiance placée en moi. Tout le monde veut vous voir à l'œuvre, mais cela tarde à se réaliser. Pourquoi ? Je suis impatient de jouer plus que n'importe qui. Mais sachez que cela ne dépendra pas que de moi seulement. Je continuerai à cravacher dur en attendant que l'entraîneur me fasse signe. L'entraîneur Houssam Al Badry s'est justifié en disant que vous êtes souvent blessé… Je suis surpris, parce que je ne souffrais que d'une légère blessure à l'adducteur et une autre au genou depuis l'entame de la saison. Avant de la contracter, j'étais apte à jouer. Je pense que mes blessures sont beaucoup plus morales que physiques, vu que je suis beaucoup affecté par les périodes que je passe loin de la compétition que par autre chose. Ce n'est pas facile pour moi. Personne ne me défend pour jouer, bien que je le mérite. Je m'entraîne chaque jour avec le plus grand sérieux, mais à chaque fois je me retrouve hors des calculs de l'entraîneur. Cela m'affecte beaucoup. Vous avez dit que personne ne vous défend, mais Mohamed Barakat a plaidé en votre faveur en vous qualifiant de joueur le plus doué du championnat égyptien lors d'un entretien qu'il nous a accordé il y a quelques jours… Je l'ai lu. Je lui ai parlé, il m'a confirmé ce qu'il vous a dit. Je l'ai beaucoup remercié. Des telles éloges m'honorent surtout venant de la part d'un joueur de sa trempe. Moi, je le considère comme l'un des meilleurs joueurs en Afrique. Beaucoup d'Algériens pensent que vous n'êtes pas aligné à Al Ahly à cause votre nationalité algérienne… Je ne le pense pas. Je ne pense pas qu'on veuille se venger de cette façon, car ce n'est pas ainsi qu'on agit à Al Ahly. Je suis tout proche d'une participation et je suis sûr que cela ne va pas tarder à arriver. Comment est votre relation avec Houssam El Badry ? Normale. Celle d'un joueur avec son entraîneur. Elle se termine une fois que nous quittons le terrain. C'est vrai qu'il ne m'aligne pas, mais je respecte quand même ses choix. Moh Cherif Hannachi veut donner cette occasion de jouer et c'est pour cette raison qu'il veut s'offrir vos services. Etes-vous prêt à revenir en Algérie ? Pour commencer, je tiens à remercier M. Hannachi pour cet intérêt. C'est un honneur qu'un tel club comme la JSK s'intéresse à moi, mais je vais être franc avec vous : je ne suis pas intéressé par l'idée de rejouer une nouvelle fois en Algérie pour deux raisons. La première c'est parce que j'évolue au sein de la meilleure équipe africaine et arabe. Je ne pense pas pouvoir trouver une meilleure équipe. Les supporters m'aiment beaucoup et je m'y sens vraiment très à l'aise. La deuxième raison c'est parce que mes ambitions ne me permettent pas de revenir en Algérie, malgré mon grand respect pour la JSK et les clubs locaux. Hannachi a déclaré sur Al Ahly TV que l'Equipe nationale a besoin de vous et c'est pour cette raison qu'il veut vous aider à avoir votre chance… Je le remercie une seconde fois, je pense que je vais bientôt avoir ma chance, mais personne ne pourra nous dire ce que nous réserve l'avenir. D'ici au mois de décembre, tout sera plus clair. Au cas où vous décidez de rentrer, vous choisirez la JSK ou l'ESS ? Je ne voudrais pas précipiter les choses. L'ESS et la JSK sont les deux plus grands clubs du pays. Chaque joueur souhaite défendre les couleurs de ces deux grandes équipes, mais actuellement, je suis à Al Ahly et je suis heureux. Je n'ai à aucun moment pensé à changer d'air. Comment appréhendez-vous le match retour entre Al Ahly et la JSK ? J'espère que ça va être un beau match. Que le meilleur gagne ! Moi, je vais encourager mon équipe, mais j'espère que les deux formations passeront aux demi-finales. Je souhaite aussi bonne chance à l'ESS. J'espère qu'elle sera présente dans le carré d'as. Je souhaite aussi beaucoup de réussite à toutes les équipes qui représentent l'Algérie. Un journaliste d'Al Ahly TV a déclaré à Hannachi que vous avez quitté l'Algérie, alors que personne ne vous connaissait, et que c'est grâce à Al Ahly que vous vous êtes fait un nom… Je ne peux pas le nier. Je ne suis pas un ingrat, c'est grâce à cette équipe que je me suis fait une réputation. --------------------------------------------------