L'Espagne et sa capitale découvrent peu à peu le style José Mourinho. L'Espagne et sa capitale découvrent peu à peu le style José Mourinho. Discipline de fer, travail, rigueur, l'entraîneur portugais a su imposer sa patte à Madrid. Mais c'est avec sa légendaire modestie (!), et sans langue de bois, qu'il enchaîne les interviews avec les médias espagnols. Tout le monde le sait dans le monde du football, José Mourinho est un être à part. Un acteur en quelque sorte. Lorsque le public vient assister à un match entraîné par le technicien portugais, c'est aussi pour le voir animer le banc de touche... à sa façon. Coups de gueule, embrassades, gesticulades, jonglages, il y en a pour tous les goûts. Le tout, avec classe. L'ancien coach de l'Inter Milan possè de également un moral d'acier et un caractère bien trempé. La preuve après le nul contre Majorque (0-0) lors de la première journée de Liga. N'importe quel autre entraîneur aurait été exposé aux critiques. Pas José Mourinho. «Je vais vous dire une chose pour les plus superstitieux d'entre vous : mes saisons, à Porto et l'Inter, ont toujours commencé par un match nul et se sont finies par des titres (...) Voilà comment ça commence et comment ça se termine avec moi, a-t-il lâché au quotidien As. C'est comme ça.» «Il n'y a pas de magie dans ce que je fais» Du Mourinho dans le texte. Un Alain Delon à la portugaise en quelque sorte. Mais c'est aussi pour ça qu'on l'apprécie (ou qu'on le déteste). «The Special One», comme il s'est surnommé lui-même au cours de sa première conférence de presse en tant qu'entraîneur du Chelsea FC, n'est pas là pour faire de la figuration. Il détient le premier rôle et il n'entend pas se laisser marcher dessus, contrairement à ce que les médias espagnols ont l'habitude de faire. Mourinho, c'est un vrai client qu'ils vont avoir du mal à faire vaciller. Un magicien capable de faire évoluer des joueurs aux nationalités différentes, comme il a pu le prouver à maintes et maintes reprises. Mais le natif de Setubal reste modeste (un peu) et déclare ne pas être «Harry Potter». «En réalité, il n'y a pas de magie dans ce que je fais, lance-t-il à la presse ibérique. La magie est une fiction. Ce que je vis dans le monde du football est bien réel.» «Mon palmarès parle de lui-même» La réalité, Mourinho la vit au quotidien, notamment avec ses nouvelles recrues allemandes qui ne parlent pas un mot de castillan. «C'est difficile de se faire comprendre. Ils ne savent que dire «bonjour», et c'est tout. Heureusement, j'ai un assistant qui parle un peu l'allemand (...) Khedira et Özil ont du mal à s'adapter mais avec un peu de patience, tout ira bien.» Si le Real Madrid a récupéré Mourinho, c'est surtout parce que le club a besoin «de stabilité». Ça tombe bien. C'est avec sa modestie légendaire que Mourinho se présente comme l'homme de la situation. «Je suis ici pour ça. Mon palmarès parle de lui-même.» Et s'il y a le moindre problème, «ma porte est toujours ouverte. Un manque de communication avec moi, c'est tout simplement impossible.» Tout comme avec les médias d'ailleurs. Mourinho est pour le moment disponible et serein, mais attend, au fond de lui, des résultats dignes de son rang avec le Real, histoire de justifier son transfert de huit millions d'euros...