Face au Real, il est entré pour serrer la main aux adversaires A quoi jouent les dirigeants du Racing Santander avec Medhi Lacen ? La question mérite d'être posée pour cerner un peu plus les intentions du club espagnol à quelques semaines du mercato d'hiver. En réalité, tout en restant sommaire dans nos interrogations, on peut aisément dessiner les contours de la réponse. Car il est clair que depuis que l'international algérien du Racing a refusé de prolonger son contrat avec son club, le ciel s'obscurcit de plus en plus, à mesure que le marché des transferts hivernal approche. Et Lacen souffre aujourd'hui de l'ingratitude des dirigeants de Santander. Parce que personne ne veut céder dans cette histoire… Pour ceux qui n'ont pas suivi le début de l'histoire, il faut savoir qu'il ne reste plus qu'une saison de contrat liant Medhi Lacen au Racing Santander. Et donc, si rien ne change d'ici-là, l'Algérien sera libre de se vendre en été, sans que son club touche la moindre indemnité sur son prochain transfert. Lacen avait pourtant espéré vivement un geste des dirigeants du club pour lui faire une offre meilleure financière. Il nous avait même déclaré ouvertement, avant le Mondial, qu'il se plait lui et sa petite famille à Santander et qu'il ne demandait qu'à rester encore quelques autres saisons au club. Mais au final, aucun effort financier conséquent n'a été fait par le président Pernia qui fait avancer à chaque rencontre avec l'agent du joueur, les difficultés financières que rencontre son club. Il a fait «le mort» et aujourd'hui, on veut le tuer Après avoir compris qu'il ne sera pas gagnant dans cette affaire, Lacen a donc décidé de «faire le mort», confiant que l'avenir lui donnera raison. Il avait par contre quelques soucis à se faire en pensant au risque qu'il prenait en refusant l'offre dérisoire que le club lui avait faite, au vu de son rendement ces deux dernières années, en plus du statut d'international qui le valorise un peu plus, depuis qu'il a opté pour les Verts. Lacen savait parfaitement qu'il allait subir les affres de la marginalisation que les clubs professionnels réservent habituellement aux cas similaires au sien. Le milieu défensif des Verts a sans doute en mémoire les déboires qu'ont vécus certains de ses coéquipiers tant à Santander qu'ailleurs. Halliche avait avoué que son coach avait reçu des ordres pour ne pas le faire jouer Les cas les plus frappants concernant les joueurs algériens sont ceux de Walid Cherfa avec Tarragone et Rafik Halliche avec le Nacional de Madeira. En effet, en apprenant leur intention de ne pas rempiler, les dirigeants de leur club ont demandé carrément aux coachs de ne plus les faire jouer. Halliche nous avait même avoué que son entraîneur était allé lui demander pardon, tout en lui avouant que c'est le président qui avait exigé qu'on se passe de lui, certain qu'il n'allait pas rester avec eux la saison suivante. Halliche découvrait dès lors le monde impitoyable du professionnalisme lorsqu'il s'agit de transactions financières. Et c'est exactement ce que vit Medhi Lacen aujourd'hui avec le Racing. Même la blessure du Grec Tziolis n'a pas servi Lacen Son «tort», c'était d'avoir demandé une réévaluation de ses émoluments en échange d'un engagement conséquent. Depuis le refus de Francisco Pernia et ses conseillers, Lacen subit une pression de plus en plus forte et joue de moins en moins. Pour parer à son très probable départ, les dirigeants du Racing avaient recruté l'international grec Alexandros Tziolis qui évoluait avec Ghezzal à Sienne. Lacen, qui traînait en plus sa blessure aux adducteurs, s'était retrouvé donc automatiquement sur le banc des remplaçants. Mais le sort a voulu que l'Algérien soit «repêché» à la faveur de la blessure du milieu défensif grec (une fracture au tibia contractée lors du match Grèce-Lettonie) qui éloigne le joueur jusqu'au printemps prochain. C'est ainsi que l'Algérien refit son apparition contre Almeria, pour une vingtaine de minutes, lorsque son coach s'est vu obligé de bétonner derrière afin de préserver le score (1-0). Face au Real, il est entré pour serrer la main aux adversaires Alors qu'on croyait que Lacen allait rebondir miraculeusement en l'absence de joueurs de métier, revoilà Miguel Angel Portugal qui recale, malgré lui, une fois de plus, son meilleur demi-défensif aux seconds rôles, face au grand Real Madrid. Lacen n'a fait son apparition que vers la fin du match, lorsque les carottes étaient bien cuites (6-0). L'international algérien, jadis titulaire indiscutable et véritable poumon de l'équipe, se retrouve aujourd'hui, au placard presque, ne faisant des apparitions que pour serrer la main aux adversaires, vers la fin de la bataille. Triste sort de ce joueur qui doit prendre son mal en patience, en attendant l'été ou une belle offre lors du mercato d'hiver qui constitue la dernière chance pour le président Pernia, s'il ne tient pas à voir son joueur partir pour rien. A moins d'un miracle, la rupture est bien consommée Mais dans cette histoire, l'on se demande encore pourquoi les dirigeants du Racing Santander s'étaient renseignés (auprès du Buteur) pour savoir si Lacen ne s'était pas blessé à la fin du match livré par l'Equipe d'Algérie contre la République centrafricaine à Bangui. On pensait alors que les dirigeants de Santander avaient changé d'avis et peut-être même qu'ils allaient lui accorder l'augmentation salariale qu'il avait réclamée avant le Mondial. Mais le peu de minutes qu'il a jouées depuis son retour ne plaident pas pour une telle thèse. L'on se dit alors que les manigances du mercato refont surface un peu plus prématurément, afin de faire plier le joueur et le pousser à accepter de renouveler son contrat «à perte». Mais connaissant l'Algérien, à moins d'un rebondissement spectaculaire de dernière minute, la rupture entre Lacen et le Racing de Santander est bel et bien consommée.