Yebda : «Laissons le coach en paix !» Dans cet entretien accordé au magazine Jeune Afrique, Madjid Bougherra fait le bilan d'une année 2010 mi-figue mi-raisin. Il revient sur le départ de Saâdane et défend ouvertement son successeur. Entretien. L'Algérie ne gagne plus depuis la Coupe du monde, alors qu'elle a affronté des équipes (Gabon, Tanzanie, Centrafrique et Luxembourg) à sa portée… du moins en théorie. On a joué le Gabon le 11 août à Alger (1-2) en match amical, alors que nous avons à peine eu le temps de nous reposer après la Coupe du monde, elle-même précédée par la CAN. Personnellement, je n'avais pris que trois semaines de vacances. Contre la Tanzanie (1-1) à Blida, lors du premier match qualificatif pour la CAN 2012, nous étions en plein Ramadhan. Ce jour-là, malgré notre domination et les nombreuses occasions, le gardien tanzanien a tout arrêté... alors que nous méritions de gagner. Le plus grave, c'est tout de même cette défaite face à la République centrafricaine (0-2) en octobre, une des équipes les plus modestes d'Afrique, ce qui a mis l'Algérie dans une situation difficile… Les matchs en Afrique noire, on sait que c'est toujours extrêmement difficile. A Bangui, il faisait très chaud, le terrain n'était pas en bon état, les Centrafricains étaient hypermotivés, et plusieurs de nos joueurs, les plus importants, n'étaient pas là. Or, je me souviens de notre victoire en Zambie (2-0) en qualifications pour la Coupe du monde 2010, dans des conditions presque identiques. Mais ce jour-là, nous avions nos joueurs d'expérience, ceux qui sont capables de mettre le pied sur le ballon, d'attendre avant de placer un contre. La qualification est-elle compromise ? Non, car il reste encore quatre matchs. Dont deux (26 mars et 4 juin) face au Maroc, pour un derby qui s'annonce passionnant. J'attends avec impatience cette double confrontation. Qu'avez-vous pensé de la démission de Rabah Saâdane, le 4 septembre, au lendemain du match nul face à la Tanzanie ? Je crois qu'il en avait un peu marre. J'avais même pensé qu'il aurait pu partir après la Coupe du monde. C'est son choix, il faut le respecter. Il a beaucoup apporté au football algérien. C'est un sage, un vrai gentil. Et Abdelhak Benchikha, son successeur ? On a raconté avant sa nomination que des joueurs auraient milité afin qu'il ne soit pas retenu, en raison notamment de son goût prononcé pour la discipline… C'est faux. Benchikha a un style de management différent de Saâdane qui était plus adepte de l'autodiscipline. Benchikha, je le découvre. C'est quelqu'un de rigoureux tactiquement. Il faut lui laisser le temps de travailler. C'est quelqu'un qui est à l'écoute et qui est compétent. Il l'a prouvé, notamment quand il a conquis le titre de champion de Tunisie avec le Club Africain (2008). Personnellement, vous êtes toujours en course pour une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions avec votre club les Glasgow Rangers (D1 écossaise)… Nous allons recevoir Manchester United le mercredi 24 novembre. Il est évident que nous devons faire un résultat face aux Anglais et aller gagner à Bursaspor (Turquie) lors de la dernière journée. J'aimerais vraiment continuer notre parcours en Ligue des champions… --------------------------------- Yebda : «Laissons le coach en paix !» Accosté juste après le coup de sifflet final du match Luxembourg-Algérie, le milieu de terrain du SSC Napoli, Hassan Yebda, qui a dû déclarer forfait pour cette partie à cause d'une blessure à la cuisse, s'est voulu optimiste en nous déclarant que ce nouveau match nul n'allait pas affecter l'équipe et qu'avec plus de temps, elle finira par retrouver le niveau qui était le sien il y a un an. Il n'a pas manqué d'apporter son soutien à Benchikha en exhortant ses détracteurs à le laisser en paix : «En dépit du résultat nul qui a caractérisé la partie, je dirai que notre équipe a bien évolué. L'adversaire s'est contenté uniquement de défendre et cela ne nous a pas trop aidés. Le plus important est de bien se préparer pour être au rendez-vous le jour J face au Maroc. Il faut que les gens sachent aussi que notre équipe est en construction et qu'il lui faudra un peu plus de temps pour qu'elle retrouve le niveau d'il y a un an. On doit être patients et laisser en paix aussi le coach. Ce dernier fait du bon boulot et fait de son mieux.»