Bougherra : «Nous demandons pardon au peuple algérien» Stade : 11-Novembre (Luanda, Angola)) Affluence : faible Arbitres : Badar Diatta (Sén), Sambada Mankod (Cam) et Peter Idibé (Nig) Buts : Mwafiluria (17'), Kafoteka (35'), Banda 48') (Malawi) Avertissements : Sanudi (81') (Malawi), Ziani (83') (Algérie) Algérie : Chaouchi, Zaoui, Belhadj, Bougherra, Halliche, Mansouri, Yebda, Matmour (Bezzaz 62'), Ziani, Ghezzal (Bouazza 79'), Saïfi (Ziaya 63') Entraîneur : Saâdane Malawi : Sanudi, Kafoteka, Mponda, Sangala, Chavuda, Mwakasun, Banda (N'Gambi 52'), Mwafulur (Msowoya 64'), Wadabwa (Zakazaka 77'), Kanyenda, Kamwendo Entraîneur : Kinnah Phiri La lourde défaite concédée par la sélection nationale hier face au Malawi a surpris plus d'un, surtout par l'ampleur du score. Même les plus pessimistes d'entre nous n'auraient jamais imaginé une telle catastrophe. C'est une grande désillusion qui s'est emparée hier de tout le peuple algérien qui n'a pas trop compris le pourquoi du comment de cette déroute. Les Verts avaient pourtant bien entamé leur match en allant inquiéter les premiers leurs vis-à-vis. Dès la 5', Ghezzal sur la droite tire dans un angle fermé, la balle est toutefois difficilement déviée par le gardien Sanudi. Trois minutes plus tard, les Malawites réagissent par l'intermédiaire de Russel qui reprenait de la tête un centre tendu, mais sa balle passe à côté (8'). Huit minutes plus tard, une belle combinaison entre Saïfi et Matmour permet à ce dernier de tenter sa chance des 18 mètres, sans danger pour Sanudi. Et au moment où les Algériens semblaient bien en place, ils se feront surprendre en encaissant un but pour le moins inattendu, sur une grosse bourde de Faouzi Chaouchi. Une balle en profondeur sans grand danger pour la défense algérienne que Bougherra pouvait facilement dégager, n'était la sortie hasardeuse de Chaouchi qui a tiré sur l'attaquant malawite, au lieu de dégager en touche. La balle revient dans les pieds de Russel qui s'est retrouvé face à des bois désertés et n'eut aucune peine à ouvrir la marque (17'), malgré le retour de Bougherra. Les Verts avaient l'opportunité de rétablir l'équilibre à la 24', mais le lob de Saïfi passe légèrement au-dessus. Tranquillement, les Malawites gèrent leur petite avance et ne paniquent pas. Ils vont même profiter d'une autre occasion pour doubler la mise sur un centre de Chavuda que Hellings, dominant Halliche au milieu de la défense algérienne, a transformée victorieusement d'une tête décroisée en pleine lucarne (35'). Sonnés, les Verts ne parviendront pas à réduire la marque avant la pause, ni au retour des vestiaires d'ailleurs. Bien au contraire, et à la surprise générale, ce sont les Malawites qui vont corser l'addition encore une fois sur une faute de Chaouchi. Sur un centre de Kafotéka depuis le côté droit, Chaouchi sort et dévie mal le cuir qui profite à Mwafulirwa. Sa frappe va heurter le poteau droit et revient dans l'axe. Banda récupère devant Bougherra et frappe par deux fois avant de pouvoir glisser la balle au fond des filets. Les Verts éviteront le pire à la 72' lorsque Msowoya, seul face à Chaouchi, trouve le petit filet. Rien n'est dû au hasard Pendant tout ce temps, on tente de créer du jeu côté algérien, mais cela reste fort laborieux. En face, le petit poucet de la CAN donne une leçon d'organisation et d'efficacité au mondialiste. C'est étonnant, le milieu de terrain algérien à cinq est dominé par des Malawites disciplinés et plus malins. Mais rien n'est dû au hasard, on n'a rien pour rien. Pendant un mois, les Malawites s'étaient exilés loin de leur famille pour préparer ce rendez-vous, et cela a fini par payer. Les nôtres, c'était plutôt réveillons en famille, quartiers libres et séances photos. Et quand il faisait très froid, on faisait même l'impasse sur les entraînements. Sur son banc, Kinnah Phiri gérait son onze comme il se devait pendant que Saâdane assistait impuissant au naufrage de son équipe. En termes d'idées, le coach national réfléchissait beaucoup plus à ce qu'il allait dire pour justifier cette déroute que d'essayer de trouver des solutions susceptibles d'arrêter l'hémorragie. On le devinait déjà, «c'est la chaleur et l'humidité». C'est la gifle qu'il nous fallait, et cette défaite, aussi humiliante soit-elle, va peut-être secouer notre ego. M. S. -------------------- Mansouri : «On s'était peut-être vus trop beaux !» «On n'a pas bien joué. Ni en défense, puisqu'on a encaissé trois buts, ni en attaque, en ne se créant aucune occasion. C'est vrai qu'il y avait un léger mieux en deuxième période, mais c'était vraiment insuffisant pour les faire bouger. On a mis en avant la chaleur et l'humidité, ce qui n'est pas faux, mais je crois qu'on s'était vus trop beaux ! Cette défaite va nous permettre de redescendre sur terre. On va essayer de digérer tout ça. On en reparlera entre nous tout à l'heure pour essayer de tirer les leçons qu'il faudra et essayer après de repartir du bon pied. On a un match très important à préparer. On aura le Mali au menu. Ça va être un sacré match et il faudra vraiment qu'on soit à 200 % si on veut réaliser un bon résultat.» M. S. -------------------- Bougherra : «Nous demandons pardon au peuple algérien» «Nous demandons pardon au peuple algérien. Nous n'avons pas été du tout à la hauteur dans ce match. Nous ne pouvions pas jouer à notre véritable niveau, car la chaleur nous a fortement handicapés. Il y eu des moments où nous ne pouvions même pas marcher sur le terrain. Nous nous attendions aux effets de la chaleur, mais il est clair que notre adversaire y est davantage habitué. Nous nous rachèterons forcément face au Mali, car la chaleur ne sera pas aussi forte.» -------------------- Saâdane garde son 3-5-2 Alors qu'il était prévu qu'il change de tactique, Saâdane a maintenu son schéma de 3-5-2 au drnier moment. En effet, c'est lors de la dernière séance d'entraînement que le coach national a décidé de se passer de Raho et le remplacer par Zaoui. Saïfi a, de son côté, gagné sa place lors de cette séance où il a marqué pas moins de cinq buts. Phiri a tenu parole «Après l'avoir battue en tant que joueur, j'aimerais battre l'Algérie en tant qu'entraîneur.» C'est que nous avait déclaré Kinnah Phiri, le sélectionneur du Malawi, avant le match. Finalement, il a tenu parole et a gagné son pari. Son nom rejoint la liste des «bourreaux» de l'Algérie. Matmour et Ziani au contrôle antidopage A l'issue de la rencontre, la commission de contrôle antidopage a choisi deux joueurs dans chaque équipe. Pour ce match, le tirage au sort, côté algérien, est tombé sur Karim Ziani et Karim Matmour. Prix du fair-play pour Mponda En plus de la victoire, le capitaine d'équipe du Malawi, Mponda, a eu l'agréable surprise d'être désigné le joueur le plus fair-play de la rencontre. Bougherra perd une… chaussure ! Sur une intervention plutôt musclée, le stoppeur des Verts, Madjid Bougherra, avait réussi à faire le ménage autour de lui. Il s'était tellement déployé qu'il y a laissé une chaussure dans ce duel. Il a dû la chercher pour la chausser tranquillement; alors que le jeu se poursuivait. L'hymne au cœur ! Les joueurs de l'EN se sont donnés le mot au moment d'entonner l'hymne national. Ils se sont en effet entendus pour mettre la main sur le cœur. Un moment de solidarité chez les coéquipiers de Saïfi qui ont sensiblement réagi à l'hymne national. Faible assistance On ne peut pas dire que cet Algérie-Malawi intéressait grand monde à Luanda hier. On avait, en effet, enregistré une affluence très faible dans les gradins. A peine une poignée de supporters a daigné faire le déplacement. Les supporters algériens se sont fait entendre Les quelques supporters algériens présents au stade du 11-Novembre se sont bien fait entendre. Ils ont donné de la voix tout au long de la partie. C'est à croire qu'ils étaient majoritaires. Ce qui n'était pas le cas bien sûr. Le dernier 3-0 remonte à Ziguinchor Ce n'est pas la première fois que l'Algérie perd par 3-0 en phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. Cela avait été notamment le cas en 1980, lors de la finale contre le Nigeria à Ibadan. Cependant, la dernière défaite sur ce score remonte à la CAN-92, au Sénégal, face à la Côte d'Ivoire dans le stade de Ziguinchor. Le tableau d'affichage avait de l'avance Au début de la deuxième mi-temps, le tableau d'affichage du stade du 11-Novembre de Luanda a démarré à la 46, soit avec une avance d'une minute. Du coup, la transcription du minutage des faits de matches (avertissements, changements) s'en est trouvée faussée. Même les volontaires avaient chaud Les volontaires chargés, lors des hymnes nationaux respectifs de l'Algérie et du Malawi, d'afficher une fresque des emblèmes des deux pays avec des tifos dans la deuxième tribune, étaient les seuls à occuper cette tribune, tellement l'affluence était faible au stade. D'ailleurs, certains d'entre eux, écrasés par la chaleur, se sont réfugiés en haut de la tribune où les sièges étaient à l'ombre. Cependant, ils ont fait de leur mieux pour créer une ambiance sympathique. Bougherra a perdu sa chaussure wA la 66', Madjid Bougherra a perdu sa chaussure au cours d'un duel avec un attaquant malawite. Il a continué de jouer avec un pied «nu» jusqu'à la fin de l'action, puis il est allé ramasser son soulier et l'a rechaussé rapidement avant de reprendre le jeu. Yebda atterré au coup de sifflet final Lorsque l'arbitre du match a sifflé la fin du match, les joueurs algériens ont quitté le terrain tête baissée, abasourdis aussi bien par le résultat médiocre que par leur piètre prestation. Hassan Yebda était carrément atterré. Assis sur la pelouse, les mains sur les genoux, il ne comprenait pas. Il a fallu que Bougherra vienne à lui pour qu'il se relève et quitte le terrain. Mansouri et Bouazza ont salué leurs adversaires Les joueurs algériens ont quitté le terrain à la fin du match sans dire un mot. Seuls Yazid Mansouri et Hameur Bouazza sont allés saluer l'arbitre et les joueurs malawites en toute sportivité. Ils ont serré la main à tout le monde, avant d'aller consoler leurs coéquipiers. Fanfare entre les mi-temps Afin de distraire le public entre les deux mi-temps, une troupe de fanfare a été prévue par les organisateurs. Mais le problème, c'est que ladite troupe a joué, à l'instar des deux équipes, devant des gradins vides. La garde républicaine présente En plus des forces de l'armée qui ont quadrillé la capitale angolaise Luanda, des troupes de la garde républicaine, avec des chevaux dodus, étaient aussi présentes aux alentours du stade 11-Novembre. Mauvaise organisation En dépit de la faible affluence au stade, l'organisation hier lors de la rencontre entre le Malawi et l'Algérie laissait à désirer. Qu'en sera-t-il lorsque le stade sera bien rempli… Desailly boycotte les médias L'ex-défenseur des Bleus, Marcel Desailly, a été présent hier au stade du 11-Novembre en qualité de consultant. L'ancien joueur de l'OM a été naturellement sollicité par les différents médias, dont la chaîne qatarie Al Jazeera, détentrice des droits TV de la compétition, qui couvraient l'événement. Desailly a refusé d'accorder la moindre déclaration aux médias. Les joueurs ont vu le match d'ouverture ensemble Les joueurs de la sélection algérienne ont suivi ensemble le match d'ouverture qui a mis aux prises l'Angola avec le Mali, leurs deux prochains adversaires dans la CAN. Les Verts ont été impressionnés par la détermination des Maliens qui sont revenus de loin, en surmontant quatre buts de retard en l'espace de moins d'un quart d'heure. Plusieurs éléments souffrent d'angine Le changement de climat a fini par avoir raison des Verts. Plusieurs joueurs ont en effet été victimes d'une angine qui, toutefois, ne les a pas empêchés de jouer le match d'hier. Saâdane garde son 3-5-2 Alors qu'il était prévu qu'il change de tactique, Saâdane a maintenu son schéma de 3-5-2 à la dernière minute. En effet, c'est lors de la dernière séance d'entraînement que le coach national a décidé de se passer de Raho et le remplacer par Zaoui. Saïfi a, de son côté, gagné sa place lors de cette séance où il a marqué pas moins de cinq buts. La ville de Luanda quadrillée par l'armée La capitale angolaise, Luanda, qui abrite les matches de poule A, a été quadrillée par les forces de l'armée. Le chemin menant au stade du 11-Novembre où s'est déroulé le match d'hier entre l'Algérie et le Malawi a été particulièrement sécurisé. Des militaires, à intervalle de 30 mètres, étaient en faction sur les deux côtés de la route. Les menaces du mouvement séparatiste (FLEC) de Cabinda ont été prises au sérieux par les autorités angolaises. Un stade vide La rencontre d'hier entre le Malawi et l'Algérie s'est déroulée dans un stade pratiquement vide. Une poignée de supporters ont pris place dans le nouveau stade du 11-Novembre de Luanda, construit à l'occasion de la CAN. Les Verts n'ont pas l'habitude d'évoluer dans des conditions pareilles, que se soit au niveau de leurs clubs respectifs ou dans la sélection. Les Angolais avaient pourtant promis de remplir les stades, même lorsque leur équipe ne joue pas. Le bus des Verts pris dans les embouteillages Les embouteillages restent un véritable casse-tête à Luanda. Les Verts ont eu à le vérifier encore une fois à leurs dépens hier au moment de rallier le stade. Il aura fallu en effet plus d'une heure pour arriver, alors qu'il n'en faut pas plus d'une demi-heure d'habitude. Les joueurs s'accusaient après le deuxième but Les Verts ont accumulé les erreurs défensives durant le match. Chacun incombe l'erreur à l'autre après le deuxième but. Il faut dire que ce score avait ébranlé le moral des troupes. La preuve en est ce troisième but encaissé dès la reprise. 3 dollars le prix du billet On ne peut pas dire que c'est le prix du billet qui a dissuadé les supporters de venir en grand nombre au stade. Le prix d'accès au stade était fixé à environ 3 dollars, ce qui reste relativement accessible à tous. De l'eau en continu pour les Algériens Les joueurs n'ont pas arrêté de demander de l'eau tout au long de la rencontre. Avec la chaleur et le taux d'humidité élevés, ils avaient besoin de s'hydrater. Roger Milla : «La victoire du Malawi n'est pas une surprise» «Il y a un travail en profondeur qui se fait au Malawi depuis des années et il n'y a qu'à voir les résultats de ce pays en catégories jeunes. On commence à récolter les fruits de l'investissement qui a été fait. La victoire du Malawi face à l'Algérie n'est pas réellement une surprise.» Peugeot signe un partenariat avec la FAF La Fédération algérienne de football vient de signer un nouveau partenariat avec Peugeot. C'est hier matin qu'une cérémonie grandiose a été organisée à ce sujet. Il faut dire que ce nouveau partenariat rend la gestion, au niveau de la FAF, de plus en plus professionnelle. Nedjma s'occupera du choix du véhicule Nous avons appris d'une source proche de la Fédération que le sponsors officiel, Nedjma, s'occupera du choix du véhicule. D'après la même source, les joueurs vont bénéficier d'un véhicule dernier cri. L'Equipe Magazine réalise un reportage sur Chaouchi L'Equipe Magazine a réalisé récemment un long reportage en l'honneur du portier de la sélection nationale, Faouzi Chaouchi, ainsi que sa ville natale Bordj Menaïel. Le magazine français a publié des photos du joueur en compagnie de ses proches, histoire de découvrir la vie quotidienne de Chaouchi en dehors des terrains.