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Menadi : «Par défi, j'étais prêt à prendre à Hannachi la moitié de son équipe en 2006»
Publié dans Le Buteur le 23 - 12 - 2010

«Nos relations s'étaient détériorées après qu'il m'eut accusé de blanchiment d'argent de la drogue»
Cette politique de la starmania vous a valu le surnom d'Abramovic …
Je n'ai jamais cherché à être comme lui ni faire comme lui. Nous avons établi une politique que nous pensions opportune. Nous avions essayé de la mener à bien, sans plus. Après, cette appellation d'Abramovic, que j'ai détestée du reste, a été une invention de la presse, ni plus ni moins.
Avec quel joueur les négociations furent le plus serrées ?
Avec Djabelkheïr, incontestablement. Il voulait toujours plus que ce qu'on lui proposait. (rires)
Comment négociez-vous les contrats, vous proposiez un chiffre et le joueur en fait de même, ou bien vous faisiez en sorte de mettre dès le départ la barre très haut de manière à convaincre de suite le joueur ciblé de signer ?
En fait, nous avions établi une politique de recrutement qui répondait à des critères bien définis. On ne recrutait pas quand même un joueur qui vaut 200 millions pour le double ! On s'était soumis nous aussi aux lois du marché. On proposait un plus que les autres naturellement pour le convaincre, mais ça, je crois que tous les autres clubs le font. Et puis, on y ajoutait des clauses dans le contrat, comme les 20% de l'objectif par exemple. Si un joueur signe pour un milliard par exemple, rien ne dit qu'il le touchera à la fin de la saison.
A l'époque, vos homologues présidents vous ont accusé de mettre le feu au marché des transferts…
Jamais ! C'est Hannachi et Allik qui ont mis le feu au marché. Ils faisaient la pluie et le beau temps. Moi, je ne faisais que m'aligner sur leurs offres. Tout le monde courait derrière les stars. Mais parce que c'est moi, c'était le branle-bas de combat. En fait, ils n'ont jamais admis que quelqu'un leur fasse de l'ombre. Or, je n'ai fait que m'adapter au marché de l'époque.
D'où cette guéguerre avec Hannachi et Allik ?
Avec Allik, nos relations étaient courtoises au départ. Les ponts ont été rompus, après ce qui s'était passé à Bologhine. Quant à Hannachi, c'est lui qui s'était attaqué à moi en premier, alors que l'USMAn était encore en D2. Il m'avait accusé de blanchiment d'argent de drogue et je ne sais quoi. Il avait dit aussi que je gérais des cabarets à Annaba, alors qu'il ne me connaissait même pas.
Votre réponse fut le recrutement de Hamlaoui, non ?
C'était un défi qu'il m'avait lancé et je l'ai gagné. Il avait déclaré qu'il était prêt à baisser son froc si je le lui chipais ! Moi, j'ai tenu ma parole, pas lui ! A l'époque, j'étais même prêt à lui prendre d'autres joueurs par défi, bien qu'ils ne m'intéressaient pas.
Vous aussi vous l'aviez titillé lorsque vous aviez déclaré que la JSK se devait d'oublier, avec vous, les trois points qu'elle avait l'habitude de récolter de Annaba, vous vous en souvenez ?
Oui, je me souviens avoir dit ça. Avec lui, les choses ont failli aller loin, n'était l'intervention de personnes haut placées pour nous rappeler à l'ordre.
C'est à peu près ce qui se passe entre lui et Raouraoua aujourd'hui ?
Non, pire. Là, il ne s'agit que d'un malentendu. Je souhaite qu'il sera vite aplani. Après tout ce qui s'est passé entre Hannachi et moi, nous sommes aujourd'hui de bons amis. On se revoit avec plaisir. J'espère qu'il en sera de même pour lui à Raouraoua. Il y va de l'intérêt du football algérien.
Vous avez réussi à convaincre ArcelorMittal pour sponsoriser Dréan, bien que vous dites que le budget que cette entreprise octroyait était dérisoire, comment avez-vous fait pour étendre ce sponsoring à l'USMAn trois ans plus tard avec des chiffres colossaux en sus ?
Les chiffres n'étaient pas aussi colossaux que le pensent les gens. Du moins comparé aux grosses cylindrées du championnat. Nous avons reçu, dans un premier temps, un budget de 14 milliards la première année. Puis 22 lors de la deuxième. C'est vrai que c'est beaucoup pour un seul sponsor, mais le budget général n'était pas vraiment supérieur à celui de la JSK par exemple. Pour revenir à votre question, les contrats de partenariat ont été signés en Ukraine, avant même que mon élection à la tête de l'USMA ne soit officialisée. J'ai convaincu les responsables indiens de l'entreprise de la nécessité de sponsoriser le club, eux qui injectaient des sommes faramineuses pour promouvoir des clubs de handball et de foot en Afrique du Sud et en Roumanie par exemple.
La première confrontation de votre club avec une grosse cylindrée a été le fameux match de Coupe d'Algérie face à l'USMA où l'on avait parlé de primes de match faramineuses avec une élimination au bout, comment avez-vous préparé ce match ?
Cette élimination fut l'un des plus pénibles souvenirs de ma vie de président de l'USMA. On n'avait rien montré lors de ce match. C'était une désillusion totale. J'étais pourtant sûr qu'on allait nous qualifier. Je me souviens avoir croisé Dziri et Ghazi avant le match. Ils m'avaient donné l'impression d'être venus jouer un match dont le sort était scellé d'avance. Ceci pour vous dire qu'on était donnés favoris dès le départ. Au final, on perd par un but à zéro. Les joueurs étaient complètement passés à côté.
Etait-ce votre plus mauvaise désillusion ?
Non, la totale, c'était l'élimination face à Koléa. Qui l'eut cru ? Il y avait aussi l'élimination face au CRB en demi-finale de la coupe. Je me souviens que les joueurs du CRB tremblaient de peur avant le coup d'envoi. Des moments très pénibles.
Vous aviez déposé votre démission après l'élimination face à Koléa, car vous refusiez de travailler avec Amrani, mais vous l'avez quand même fait revenir la saison dernière, était-il redevenu un entraîneur compétent à vos yeux après que vous lui ayez incombé la responsabilité de l'échec de Koléa ?
L'équipe était sans entraîneur en chef. J'ai commencé à chercher à gauche et à droite. Les membres du bureau me l'avaient suggéré et j'ai dit OK. Nous nous sommes rencontrés et il avait vite accepté de revenir sous condition, pour rebâtir une équipe jeune. Il ne voulait plus de stars. J'ai accepté. Ça n'a pas marché comme on le souhaitait. Cela dit, c'était lui qui avait décidé de s'en aller.
On a dit ici que le wali de Annaba avait beaucoup pesé dans votre choix de faire revenir Amrani…
C'est faux ! Le wali ne connaît Amrani ni d'Eve ni d'Adam. Les deux hommes ne sont pas de la même région, comme tout le monde le croit. C'était en fait mon choix.
Vous avez recruté un bon nombre de joueurs, refusé d'autres, y a-t-il un que vous regrettez de ne pas avoir fait signer ?
Je regrette beaucoup Meftah. Un garçon qui à d'énormes qualités. Je me souviens qu'il était prévu qu'il nous rejoigne avec Gaouaoui. J'ai appelé ce dernier pour lui dire que nous n'avons plus besoin de lui. Il était en sa compagnie à l'aéroport pour nous rejoindre. Nous lui avions préféré Remache et je le regrette beaucoup aujourd'hui.
Vous avez fait venir une trentaine de joueurs depuis votre élection à la tête de l'USMA, quels sont, selon vous, les coups réussis et les coups ratés ?
Difficile à dire. La plupart des joueurs sont partis au bout de deux saisons. Il y a eu quand même quelques satisfactions, mais pour le reste, ce fut un véritable fiasco.
Quel est le joueur qui vous a laissé une bonne impression ?
J'ai bien apprécié Messaoud. C'est un garçon pétri de qualité. C'est le genre de joueurs qui peut changer à lui seul le cours d'un match. Un gentil garçon aussi. Tout comme Hamlaoui, un garçon sage aux qualités reconnues.
Pourquoi l'avez-vous laissé partir alors ?
Il a exigé du cash. Nous lui avons demandé de patienter un peu, il n'a pas voulu, nous l'avons donc laissé partir. Je dois dire que nous aussi n'avons pas vraiment fait le forcing pour le garder.
Vous aviez fait signer deux gardiens internationaux, Mezair et Gaouaoui, quelle impression vous ont-ils laissée ?
Mezair reste un grand gardien. Avec une bonne préparation, je suis persuadé qu'il pourra revenir au premier plan. Je suis d'ailleurs intervenu auprès de la fédération pour que soit levée sa suspension. Il mérite une seconde chance. C'est un talent à ne pas gâcher. Gaouaoui, lui, a soufflé le chaud et le froid. On a encaissé 42 buts quand même ! Un grand gardien, néanmoins, qui peut te sortir un grand match comme il peut passer à côté. Je me souviens l'avoir vu faire des arrêts qu'aucun autre gardien ne pourra faire, mais aussi encaisser des buts bêtes.
Vous avez intercédé, néanmoins, en sa faveur auprès du staff technique pour qu'il soit de nouveau titulaire, après qu'il eut perdu sa place au profit de Houamed, à l'approche des éliminatoire à la CAN et du Mondial 2010 ?
Absolument. Je n'ai pas admis qu'il soit relégué sur le banc. D'une part, parce que nous l'avions recruté en tant que gardien titulaire, et de l'autre pour le bien de la sélection. Il était le titulaire et on se devait de l'envoyer en EN dans les meilleures dispositions.
Il y avait eu la venue éclair de Sofiane Daoud, que s'est-il passé ?
On en avait fait venir des imams, ça n'a pas marché et les fêtards, kif-kif ! (rires). Daoud Sofiane, je me souviens qu'on avait négocié avec lui au téléphone. Avant de commencer, il a demandé à réciter une sourate, je l'ai laissé faire. Après que le volet financier eut été négocié, il m'avait demandé aussi de réciter une autre sourate. J'ai dit, OK ! Mais une fois venu, il n'a jamais réussi à s'adapter au groupe.
Il avait déclaré à l'époque qu'il ne pouvait pas supporter le fait de rester dans un hôtel où l'alcool coulait à flots ?
Jamais ! A aucun moment, il n'avait été hébergé à l'hôtel. Nous avions mis à sa disposition dès le départ un appartement dans un des plus beaux quartiers de la ville. Il s'y était installé avec sa petite famille.
N'aviez-vous pas regretté d'avoir fait signer Ouasti ?
Pas du tout ! C'est le vrai libéro dans le sens propre du terme. Il n'y a pas beaucoup de défenseurs de sa trempe en Algérie. Son problème, c'était Amrani.
Hamadou ?
Ne m'en parlez plus. C'est les supporters qui l'ont fait venir. Ils ont insisté pour qu'on le recrute, je l'ai fait signer. Sinon, on ne l'aurait pas recruté.
Vous aviez aussi fait signer Bouacida, alors qu'il était encore sous le coup d'une suspension, pourquoi ?
Jabtou rajla aw nif ! Tout simplement parce qu'en 2004, lors des élections, il s'était comporté en homme avec moi. C'était lui qui avait établi les contacts avec la plupart des joueurs que nous voulions faire venir. Il avait convaincu Badji et les autres joueurs. A l'époque, il devait nous rejoindre lui aussi.
Quelle a été la plus grosse déception pour vous ?
C'était un groupe. On ne peut pas tout mettre sur le dos d'un joueur en particulier. C'était l'échec d'un groupe.
Vous aviez défendu Slimani bec et ongles auprès des supporters lorsque vous l'aviez recruté, vous étiez convaincu à ce point par ses compétences ?
Slimani, tout le monde à Annaba était contre sa venue, y compris mes propres enfants. Il faut dire qu'il n'est pas très populaire ici. Il avait des antécédents avec les supporters lors de son premier passage sous l'ère Meribout. Je l'avais fait venir quand même et je l'ai défendu du mieux que je l'ai pu.
Quitte à se mettre les supporters sur le dos ?
Oui, parce qu'il y avait de la manipulation derrière. Si cela avait répondu à une logique quelconque, je me serais soumis à cette volonté. Mais là…
Vous parlez de manipulation, à quoi faites-vous allusion ?
Il y avait des cercles qui étaient contre lui, ceci pour ne pas entrer dans les détails. En gros, on l'accuse d'avoir monté tout un traquenard contre notre délégation lors d'un match à l'extérieur face au CSC. A priori, il n'avait pas aimé la manière avec laquelle il a été délogé du club. Je sais qu'il nourrissait une grande rancœur envers l'USMAn.
Comment ?
Lors d'un déplacement au MOB dont il était le coach, je me souviens être parti par route en compagnie d'un cousin et de Azeddine Aït Djoudi. Ce dernier était au voulant. Mon cousin, qui avait des affinités avec Slimani, l'avait appelé au téléphone pour le sonder. Slimani était tout excité. Il vociférait carrément des menaces du genre : « Ils vont mourir, ils vont mourir ! Le match sera plié au bout d'un quart d'heure. Rappelez-moi à la mi-temps, Ok, vous verrez !», disait-il. Aït Djoudi tremblait comme une feuille. La plupart des joueurs étaient blessés. Azeddine s'apprêtait à reprendre le volant, j'ai refusé. Je lui ai demandé de monter à l'arrière. J'avais peur qu'il nous renverse au milieu de la route ! (rires).
Une fois là-bas, que s'est-il passé ?
c'était l'enfer ! Leklak, le président du MOB de l'époque, me disait, meskine, on vous laisse les trois points, pourvu qu'on rentre saints et saufs. Slimani avait bien reçu son coup.
Et vous l'aviez recruté quand même ?
Oui, parce qu'à l'époque, nous avions besoin d'un déclic psychologique. Slimani est connu pour être un fin psychologue. Il savait parler aux joueurs. Je me souviens d'un déplacement à Tlemcen. Il s'était mis à motiver Messaoud devant les autres joueurs. Il le faisait passer pour le messie. Je lui ai dit que ce n'est pas une bonne approche, car les autres joueurs vont se dire : « Puisque c'est comme ça, on va laisser son Messaoud se débrouiller seul !». Il m'a dit que j'avais eu raison. Il est rentré dans le vestiaire et a commencé à lancer : « Bouacida, t'es un lion, montre-leur tes crocs !». «Y a Mezair, Dieu t'as donné la force d'un ogre !» (rires). Il avait une manière à part de motiver les joueurs. Ce qui est drôle, c'est que ça marche.
Qu'est-ce qui a motivé le choix de Biskri ?
C'est quand même un entraîneur qui a fait ses preuves. Nous avions une liste de cinq entraîneurs : Bouali, Mouassa, Mehdaoui, Biskri et Aït Djoudi. Nous nous sommes entendus sur Biskri. Je me souviens qu'il était invité à une mission sur Canal Algérie que nous avions suivie. Je lui ai laissé le temps de descendre l'escalier et je l'ai appelé. Quinze minutes après, on s'était mis autour d'une table pour négocier.
Vous aviez décidé d'opter pour une toute autre politique : faire revenir les enfants du club, pourquoi ?
La politique des stars n'avait rien donné. Du moins concrètement. Deux après, aucun titre de gagné. On s'était dit qu'il serait peut-être opportun de faire revenir les enfants du club. On pensait qu'ils auraient plus d'ambition et d'envie pour réussir quelque chose, loin de cette course derrière l'argent. Je les ai fait tous revenir. Là encore, ça n'a pas marché.
Vous avez connu trois politiques toutes différentes les unes les autres, d'abord les stars, puis les enfants du club et là, vous avez décidé de miser sur de jeunes talents, pas vraiment connus du bataillon, n'est-ce pas sauter, si vous voulez, de l'âne ou coq ?
Non ! Ils ne sont pas aussi inconnus que ça. Ce sont des jeunes qui ont déjà fait leurs preuves. Ils étaient tous titulaires dans leurs clubs respectifs. On n'a pas recruté aussi n'importe qui.
Quelle est la meilleure équipe que vous avez bâtie jusqu'à maintenant ?
La masse salariale est restée la même. Avant, on faisait signer des contrats d'un milliard, on enlevait 20 % de l'objectif, ça faisait un gros chiffre. Maintenant, les joueurs sont couverts par l'article 90/11 et touchent en moyenne un salaire net de 700 000/mois. Ce qui nous fait à peu près les mêmes budgets sur une saison. La différence, cette année on a gagné une équipe jeune et des contrats de trois ans au moins. Ça nous permet de travailler sur le long terme.
Si c'était à refaire, vous auriez opté pour les mêmes politiques ?
Il est clair que je n'aurais pas recruté toutes ces stars, même si je continue à dire que cette politique était voulue. L'expérience m'a appris qu'il vaut mieux recruter un joueur tout juste moyen qui à une marge importante de progression que de faire signer des stars qui n'ont plus rien à donner.
Avez-vous un chiffre exact des budgets dépensés dans le recrutement lors de ces trois dernières années ?
Je n'ai pas tous les chiffres en tête. Ce qui est sûr, cela étant dit, c'est qu'on n'a jamais dépassé les 19-20 milliards en une saison. On laisse toujours, au contraire, un budget de neuf à dix milliards pour le recrutement à l'intersaison. N'y a-t-il pas eu d'excès ?
Ce n'est pas ce qu'on a dit …
Oui, j'en ai entendu bien des bêtises ! Les gens ont commencé à spéculer parce que c'est Annaba. Les primes ont dépassé les trois milliards à Sétif, mais personne ne trouve ça exagéré.
Vous aviez aussi octroyé des primes faramineuses, proposé du cash…
Oui, mais la presse quand même a exagéré la chose. C'était un scénario contre nous. C'était eux qui recrutaient avec du cash. On n'a fait que nous adapter au cours du marché.
Vous avez pourtant déclaré un jour avoir octroyé la plus grosse prime de l'histoire du football algérien à Adel Maïza…
Oui ! Maïza nous a coûté cher, très cher même. On l'avait recruté dans l'intérêt de l'Equipe Nationale.
Pensez-vous encore aujourd'hui qu'il méritait cette prime ?
C'est sans regret. C'est un super joueur qui est aussi très éduqué. Je ne regrette pas un instant de l'avoir fait signer. Au contraire, on regrette beaucoup son départ, car il aurait pu nous apporter un plus aujourd'hui.
Peut-on en connaître le montant ?
Non !
Sinon, quelle a été la plus grosse prime que vous aviez offerte en dehors de Maïza ?
1 milliard 200 millions !
A qui ?
A Gaouaoui. Mais on lui a enlevé les 20 % de l'objectif.
Mekhout et Aoudia vous ont accusé de falsification de contrats l'année dernière, qu'en est-il au juste ?
Il n'y a jamais eu de falsification. Nous avons été lésés par la Ligue dans cette histoire. La LNF n'a pas attendu l'aboutissement de l'enquête. Si c'était la JSK ou le MCA, je suis persuadé qu'ils auraient eu gain de cause. Ces deux joueurs avaient chacun une copie du contrat. Je le répète, la Ligue nous a lésés.
Vous aviez contesté la titularisation de Mekhout lors du fameux match de coupe face au CRB, pourquoi ?
J'avais senti qu'il y avait quelque chose derrière. Il est de Jijel tout comme Kerbadj. J'avais dit à l'entraîneur de ne pas le faire jouer. Il était question de le laisser sur le banc, mais Amrani s'était entêté à le faire jouer. Le résultat, tout le monde le connaît.
Qu'est-ce qui a manqué à l'USMAn pour remporter un titre ces trois dernières années ?
Un arbitrage correct ! Nous avons souvent été victimes de décisions arbitraires. Sans ça, on aurait récolté au moins un titre.
Que s'est-il passé entre vous et Kouadria qui a été longtemps votre bras droit au syndicat ?
Il a tout fait pour faire croire que Menadi dérangeait la firme. Il a tout fait pour me faire tomber. Je n'ai pas voulu faire couler du sang, c'est pour cela que je me suis retiré sans faire de bruit.
Quels sont vos rapports aujourd'hui ?
Aucun. Chacun sa route.
Avez-vous le sentiment d'avoir été trahi ?
L'histoire me l'a prouvé. Cela fait trois mois qu'il n'a pas mis les pieds à l'usine. Même les personnes qui l'ont soi-disant aidé à prendre la tête du syndicat se sont retournées contre lui.
Saïd Allik s'est retiré de l'USMA, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
J'étais déçu de le voir s'en aller. Je ne sais pas encore si c'est définitif, mais une chose est sûre, Haddad a besoin de lui. On ne peut pas décider comme ça de se passer d'un homme qui a passé la moitié de sa vie dans le football. C'est de la folie.


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