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« Nous sommes encore plus dépendants de l'Union européenne »
Lech Walesa. Tombeur du régime communiste et ancien président polonais
Publié dans El Watan le 20 - 06 - 2010

C'est à quelques encablures du chantier naval de la ville historique de Gdansk (nord de la Pologne) que se situe le bureau de l'une des figures emblématiques de la Pologne : l'ancien président Lech Walesa. C'est également dans ce bureau qu'il a reçu, en ce vendredi 11 juin 2010, une délégation algérienne composée de journalistes des quotidiens El Watan, El Khabar et Liberté, ainsi que des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères. Décontracté et toujours dynamique, l'ancien leader du puissant mouvement syndical en Pologne Solidarnosc (Solidarité), répond, sans retenue aux questions des journalistes. « Posez toutes les questions que vous voulez. Il n'y a pas de tabou », lance-t-il d'emblée. Avec beaucoup de franchise, le prix Nobel de la paix (5 octobre 1983) parle de tout : de Solidarnosc, de la Pologne, de l'Europe, des relations algéro-polonaises et du conflit israélo-palestinien.
Par notre
envoyé spécial à Gdansk
Que fait actuellement Lech Walesa ?
J'ai été l'initiateur de certains processus en Pologne. Aujourd'hui, je passe la majorité de mon temps à l'étranger. En faisant ces voyages, je veux participer à la recherche des solutions aux problèmes du monde actuellement. Le travail est dur, mais les attentes des citoyens du monde sont grandes. Pour répondre à leurs aspirations, je pense qu'il faut dresser une liste des missions à accomplir et ensuite élire ou désigner les personnes qui seront chargées de leur mise en œuvre.
Quel regard portez-vous sur la transition économique de la Pologne depuis 1989 à son entrée à l'Union européenne ?
Au temps du communisme, nous avions un système économique qui était figé. Ce système a engendré un recul considérable de notre économie. Il a fallu, de ce fait, tout reconstruire et chercher des marchés. En somme, il nous a fallu refaire tout le système. La tâche n'était pas facile. La reconstruction a pris beaucoup de temps et elle se poursuit toujours. Au début, nous pensions que l'Occident qui nous a encouragé à faire tomber le système communiste allait nous aider. Ce n'était pas le cas. Nous avons dû faire face, seuls, à nos propres problèmes. Nous avons également attendu pendant longtemps notre intégration à l'économie européenne. Mais les résultats de cette adhésion n'étaient pas à la hauteur des aspirations de la population polonaise qui s'attendait à de meilleurs résultats. Malgré cela, je peux dire que je suis très content de vivre dans un monde moderne. Si on m'avait dit avant la révolution que j'allais vivre dans ce nouveau monde, je n'y aurais jamais cru.
Comment avez-vous ressenti l'attaque de la flottille de solidarité avec les Ghazaouis ?
On m'avait demandé une fois de m'impliquer pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien. J'ai alors dit qu'il fallait m'écouter. Il s'agit d'un problème global et il nous faut six mois de travail pour le résoudre. Ce conflit n'engage pas seulement Israël, la Palestine et les USA. Le monde ne veut plus de guerre et donc il faut une déclaration globale dans laquelle chaque Etat s'engagerait à ne pas agresser un autre Etat. Si l'engagement n'est pas respecté, l'Etat violeur de la déclaration devrait être exclu de la communauté. Il faut aussi désarmer le monde. Pour Israël et la Palestine, je pense que cette volonté manque. J'avais reçu les Présidents palestinien et israélien ; les deux se sont engagés, devant moi, à faire la paix. Ma réponse était claire. Je leur ai dit qu'ils n'allaient pas respecter cet engagement car ils avaient appris à vivre dans la guerre. Depuis, ils ont rompu tout contact avec moi. Certes, je suis un ami des juifs, mais j'aime le monde entier. Je pense qu'il est grand temps pour agir contre les guerres. Pour l'attaque de la « Flottille de la liberté », je suis complètement en désaccord avec cette manière de procéder. Je suis contre ce conflit. Il est vraiment inadmissible que le problème perdure et qu'aucune solution ne se profile à l'horizon.
Vous étiez Président au début du changement politique et économique en Pologne. Comment étaient les relations entre l'Algérie et la Pologne et quel regard portez-vous sur ces relations aujourd'hui ?
Nos relations étaient bonnes. Nous avons fait partie d'une configuration économique et politique commune. Mais après le démantèlement de cette configuration, tout a été chamboulé. De plus, nous n'avons pas fourni les efforts nécessaires pour renforcer les liens. Après la révolution, nous nous sommes égarés. Nous nous sommes concentrés sur nos affaires internes dans l'objectif de mettre de l'ordre dans la maison avant de nous intéresser à l'extérieur. L'ancien régime communiste a duré tellement longtemps que les changements devaient être très profonds. Aujourd'hui, j'espère que la coopération algéro-polonaise redeviendra plus solide. Mais je déplore, dans ce sens, le fait que nous n'avons pas tiré profit de l'investissement fait notamment au niveau des jeunes étudiants. Ils auraient pu nous aider dans nos efforts.
Nos deux pays ont beaucoup de similitudes sur le plan politique. Quel est votre message au peuple algérien et au peuple polonais ?
Il faut savoir que nous vivons dans une ère de la pensée, de l'information et de la mondialisation. C'est un moment propice à la paix et au développement. Pour cela, il faut être actif. Les pays qui ont vécu des moments durs ont profité des opportunités qui se sont présentées à eux, une fois que leur situation s'est améliorée. Ce genre d'opportunités se présente à nous aujourd'hui. Cependant, nos deux pays ne savent pas réagir. Je dirais alors, construisez, construisez en vous basant sur votre propre expérience. Parce que c'est une richesse que beaucoup de nations n'ont pas. Ces dernières veulent bien nous exploiter et vous exploiter aussi.
Vous avez déclaré au début de la révolution que vous alliez « créer la Pologne dont vous rêviez ». Cet objectif est-il atteint aujourd'hui ?
Nous sommes encore très loin de l'objectif. Mais la voie suivie est bonne. Au temps du communisme, j'avais une vision de ce que sera la Pologne d'aujourd'hui. Mais elle ne s'est pas réalisée complètement. Ma démarche est simple. Elle consiste à engager la Pologne dans une voie de rapprochement avec l'Occident afin de préparer la construction avec l'aide de l'Europe, les USA et le Japon. Cela était impossible au temps du communisme. Toutefois, nous avons démantelé le régime communiste sans préparer un plan pour la reconstruction de la Pologne. Nous n'avons pas été aidés par l'Occident. Le résultat du processus engagé est médiocre. Dans quelques jours, il y aura une élection présidentielle en Pologne… Cette élection ne changera rien. Ni à la direction de l'Etat, ni à celle du gouvernement. Nous resterons toujours un membre de l'Union européenne et le capitalisme sera aussi notre mode de gestion économique. De toute façon, les jeux sont faits. On ne peut pas faire un pas en arrière. Nous sommes encore plus dépendants de l'UE. Donc, il y a une très faible marge de manœuvre pour les politiciens. De plus, il n'y a pas mieux que l'UE.
Plusieurs pays européens souffrent aujourd'hui de la crise économique. Ne craignez-vous pas que la Pologne connaisse la même crise ?
Certes, la crise économique qui secoue l'Europe actuellement est une menace pour la Pologne. Cette crise est un avertissement pour toute la communauté européenne. Elle a démontré que nous nous sommes mal organisés. De plus, la crise financière démontre aussi que le système financier mondial doit être révisé.
Vous étiez à la tête d'un mouvement social mené par le syndicat Solidarnosc. Pouvez-vous nous raconter un peu comment a été organisé ce mouvement ?
Les gens ne comprennent pas encore ce qu'est Solidarnosc. Ce mouvement est composé de trois chapitres. Le premier a commencé au moment où j'étais le président du syndicat et qui visait à mettre en place un bloc opposé à celui du régime communiste. Cette étape était difficile, mais nous avons réussi à la réaliser avec l'aide des autres pays du monde. Le deuxième chapitre a été entamé après la chute du communisme. Notre bloc devait donner naissance à un pluralisme démocratique et à un nouveau système. Il fallait effacer le souvenir du monopole imposé par le communisme. C'est pour cela qu'il fallait dissoudre le mouvement de la Solidarité (Solidarnosc). J'ai d'ailleurs proposé cela juste après la victoire en suggérant de se mettre immédiatement au travail. On ne m'a pas écouté. Le troisième chapitre est l'actuel. Dans cette nouvelle ère, il faut s'organiser pour défendre les intérêts, sans constituer un bloc. Solidarnosc comptait durant la révolution 10 millions de personnes. Aujourd'hui, il n'en reste que 500 000. Moi aussi je l'ai quitté.
Vous ne pensez pas à vous représenter à nouveau à la présidentielle ?
Je suis toujours prêt à répondre à l'appel. Mais je ne fais pas la demande moi-même. J'ai un mauvais caractère et je suis comme ça.
|Biographie de Lech Walesa :|
|Electricien de formation et syndicaliste éminent. Il devient une figure politique emblématique de la Pologne. Le parcours de l'ancien président polonais, Lech Walesa, est très riche. Né le 29 septembre 1943, l'homme a entamé son parcours professionnel en tant que machiniste agricole. En 1967, il est engagé comme ouvrier électricien aux chantiers navals Lénine de Gdansk. C'est au sein de ces mêmes chantiers que Lech Walesa émerge en devenant un leader du mouvement ouvrier. En 1980, Lech Walesa fonde le syndicat national Solidarnosc qui a mené la lutte contre le régime communiste. Son engagement lui a valu la prison, puisqu'il a été arrêté en 1981 suite à une grève des ouvriers des chantiers navals organisée par Solidarnosc. Il n'a été relâché qu'en novembre 1982. Mais juste pour un laps de temps. Puisque durant la même année, il a été placé en résidence surveillée. Il n'a même pas pu aller récupérer le prix Nobel de la paix qui lui a été attribué en 1983. Lech Walesa est élu président de la Pologne de 1990 à 1995. Mais les différends avec ses anciens alliés de Solidarnosc et l'instabilité gouvernementale l'empêchent de remporter les élections de 1995 perdues devant un ancien communiste. En 2000, il se représente à nouveau à la présidentielle. Il n'obtient qu'un maigre score (1%). Suite à cette nouvelle défaite, il a annoncé la fin de sa carrière politique.|


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