«Même sans moi, le Mouloudia a toutes ses chances de jouer le titre.» «Je garde espoir de rejouer en Equipe nationale.» Soumis à des soins depuis sa venue au Qatar, pour se remettre de sa blessure aux ligaments, c'est un Mohamed Derrag souriant et radieux que nous avons rencontré de bon matin juste avant qu'il n'entame sa journée de soins. C'est la chargée de communication de l'hôpital Aspetar qui a été à notre accueil dès notre arrivée à l'établissement situé en plein centre-ville de Doha. Après le pessimisme et cette intervention chirurgicale qui devait mettre fin à la saison de l'attaquant mouloudéen, le diagnostic fait par les professeurs français a redonné espoir à l'enfant de Bou Ismaïl qui sera d'attaque avec ses partenaires à partir du mois de mars. Tout à été mis en œuvre afin que l'international mouloudéen se rétablisse dans les plus brefs délais. On voudrait vous remercier de nous avoir accordé cet entretien malgré votre agenda chargé. Tous les supporters du Mouloudia veulent avoir de vos nouvelles. Où en êtes vous avec vos soins ici à l'hôpital Aspetar ? Eh bien, comme je vous l'ai dit il y a quelques jours le professeur Lodreau m'a spécifié que l'intervention chirurgicale n'était pas nécessaire, ce qui a eu pour effet de me rendre le sourire et l'espoir de rejouer avant la fin de la saison. Je dois pour cela suivre un programme spécifique axé sur le renforcement musculaire. Et pourtant, le diagnostic du médecin de la fédération contraste avec celui des professeurs français… Oui, en Algérie, lorsque j'ai passé des examens, on a suggéré l'intervention chirurgicale comme seule issue à mon problème. Mais depuis ma venue ici au Qatar, tout a changé depuis que j'ai rencontré le professeur Lodreau qui est un médecin très compétent et reconnu mondialement. Et j'ai une entière confiance en lui. Vous allez donc suivre une rééducation pour vous soigner… Cela devra durer un mois, ensuite le professeur Lodreau jugera si oui ou non je devrai passer sur le billard. Mais j'avoue que depuis que j'ai entamé le travail, j'ai ressenti une nette amélioration car je ne ressens plus cette douleur qui m'empêchait de marcher convenablement. D'ailleurs, comme vous le voyez, je commence à marcher normalement. Ne craignez-vous pas de vivre le même cauchemar que celui vécu par Mourad Meghni ? Ce n'est pas la même chose, Meghni n'a pas la même blessure. Et puis, Meghni a rejoué après les soins auxquels il a été soumis. Ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai plus touché de ballon après avoir ressenti à nouveau des douleurs. Il faut savoir que chaque blessure a ses spécificités et qu'elle nécessite des soins appropriés. Certains spécialistes sont très sceptiques quant au diagnostic fait par les médecins de l'hôpital Aspetar… Personnellement, je n'ai pas le moindre doute dans les compétences des professeurs qui me soignent. Ce sont des professeurs qui ont opéré de très grandes stars du ballon rond comme Okocha, Ronaldo, Lizarazu et bien d'autres. Un mot sur cet hôpital dans lequel vous effectuez vos soins ? Il n'y a pas de mot pour décrire tous les moyens techniques dont dispose cet hôpital qui est le nec plus ultra. Il y a tout pour permettre à un athlète de se remettre sur pied. Est-ce que le temps que dureront vos soins a été fixé par vos médecins traitants ? Cela va durer trois mois au cours desquels je dois bosser très dur avec une rééducation très pointue. Ne pensez-vous pas que trois mois c'est une période très longue qui pourrait diminuer de vos qualités ? Mais que voulez-vous y faire. Je n'ai vraiment pas le choix. Je dois me plier aux exigences que réclame une telle blessure. Je vais faire tout mon possible pour être opérationnel, le plus important reste le fait de guérir définitivement. Considéré comme l'un des meilleurs joueurs de votre équipe, votre absence risque de peser lourd sur le rendement de votre formation qui a du mal à se remettre de votre défection… Le Mouloudia, ce n'est pas Derrag uniquement, mais un groupe de joueurs qui sont solidaires et capables de pallier l'absence de n'importe quel élément. C'est avec cet état d'esprit que nous avons d'ailleurs décroché le titre la saison passée. On croit savoir que plusieurs personnalités sportives vous ont rendu visite depuis votre arrivée ici au Qatar… J'ai reçu la visite du président de la fédération Mohamed Raouraoua. Il y a eu Yazid Mansouri sans oublier Boualem Khoukhi le joueur de l'équipe d'Al Arabi Qatari. Il y a Hafid Derradji qui a prévu de venir. Il y a aussi des ressortissants algériens qui vivent ici au Qatar et qui sont pour la plupart des supporters du Mouloudia d'Alger. Est-ce que vous êtes en contact permanent avec vos proches et vos copains ? Quotidiennement. Il ne se passe pas un jour sans que je les appelle. C'est la moindre des choses. Est-ce que vous êtes aussi en contact avec les dirigeants de votre club ? Bien évidemment. La majorité des dirigeants du club m'appellent pour prendre de mes nouvelles. Ils me soutiennent tous dans cette période difficile. Gardez-vous toujours espoir de rejouer en Equipe nationale ? C'est le souhait de chaque joueur de défendre les couleurs de son pays. Certes, je n'ai pas eu cette chance de jouer le CHAN qui est l'un de mes objectifs. Mais ce n'est que partie remise avec l'ambition de porter le maillot de la sélection nationale. Vous espérez toujours embrasser une carrière professionnelle à l'étranger ? Pour le moment, je n'ai qu'une seule idée en tête, c'est de recouvrer mes aptitudes physiques. Le reste passe au second plan. Maintenant, si une opportunité s'offre à moi. Je ne dirai pas non. Boualem Khoukhi le Qatari nous a fait savoir qu'il aimerait vous voir opter pour un club de son pays. Qu'en est-il ? (Sourire) Je n'ai aucun avis à émettre à ce sujet. Malgré votre absence, pensez-vous que votre équipe est capable de jouer le titre ? Nous avons un groupe qui compte de très grandes individualités. Nous n'avons pas eu de chance en ce début de saison avec les nombreuses blessures. Mais je suis convaincu que ce n'est qu'un passage à vide et que l'équipe sera vite remise sur les rails. Un mot sur le tirage au sort de la Ligue des champions qui vous propose une équipe centrafricaine au tour préliminaire ? C'est un bon tirage pour nous dans la mesure où nous avons évité les gros bras du continent. Le fait aussi de recevoir au match retour est avantageux pour l'équipe. Nous pouvons saisir cette opportunité pour atteindre la phase des poules. C'est d'ailleurs l'objectif du club. --------------------------------------------------------- L'aide précieuse de Diana Cheikh C'est avec le concours de la chargée de communication de l'hôpital Aspetar, Diana Cheikh, que nous avons pu faire cet entretien avec Mohamed Derrag. C'est d'ailleurs grâce à l'aide précieuse de Diana que parfois nous avons bravé le règlement interne très strict de l'établissement hospitalier, comme prendre des photos dans la salle de soins, la salle de récupération et au restaurant. Pour rappel, Diana Cheikh est une Algérienne qui vit en Belgique et qui réside actuellement à Doha. Elle a tout mis en œuvre pour nous faciliter la tâche.