«Si c'est pour bosser en duo, ça pourrait m'intéresser. Les rôles doivent être clairement définis. Mais il faut être franc, c'est une alchimie qui est difficile à trouver.» Considéré comme l'un des meilleurs entraîneurs d'Afrique, le Français Hervé Renard fait le point sur sa situation pour Football365. Libre depuis son départ d'Angola, Hervé «The Fox» se dit notamment intéressé par la sélection algérienne. Que faites-vous depuis octobre ? C'est dur, comme tout entraîneur qui n'est pas en activité. Le premier mois, ça passe. On se régénère un peu. La suite est beaucoup plus difficile. Je cours beaucoup et récemment j'ai fait un marathon. J'ai l'impression d'aller à l'entraînement quand je fais mon footing quotidien. Le terrain me manque. Avez-vous reçu des offres ? Oui, j'ai reçu plusieurs offres de clubs nord-africains principalement. J'ai reçu une offre d'Al Ittihad en Libye, d'Al Merrikh au Soudan, d'Al Masry en Egypte puis la dernière de Sétif en Algérie. Justement, pourquoi avez-vous refusé l'offre de Sétif ? Ces quatre propositions ne me convenaient pas au moment où on me les a proposées. Il y a des personnes qui disent que j'ai refusé pour des raisons financières, mais c'est faux. Quand j'étais entraîneur en Zambie, j'avais un salaire qui correspondait aux propositions de ces clubs. J'ai uniquement refusé pour des raisons sportives. En priorité, je voudrais venir avec mon adjoint. Si c'est impossible, ça devient déjà un peu plus compliqué de travailler correctement. J'aurais aimé aussi incorporer des joueurs angolais ou zambiens que je connais. J'ai vu que Djabou, leur meilleur buteur en championnat, un milieu offensif, était sur le départ. Les championnats sont en cours et la Ligue des champions démarre au mois de janvier. Je n'ai donc pas beaucoup de temps pour préparer une équipe, sauf si c'est un très grand club qui est exempté du premier tour. On verra ce qui se passera par la suite. Et des approches de sélections nationales africaines… Non. Aucune n'est actuellement disponible. Il y a pourtant la Tunisie… Oui, j'ai été proposé là-bas, mais ça ne se fera pas. Des rumeurs vous envoient à la tête de l'équipe d'Algérie. Qu'en est-il ? Oui, bien sûr que c'est un poste qui m'intéresserait. Néanmoins, je tiens à apporter une nuance. Les journalistes et la presse algérienne ont beaucoup parlé de moi mais je n'ai jamais eu aucun contact avec la Fédération algérienne de football. On ne m'a jamais appelé. Vous ne serez pas contre l'idée d'apporter votre contribution en cas de contact avec la FAF ? Je pense que c'est difficile de ne pas être intéressé par une équipe qui était au Mondial 2010. Même si c'est un pays pas facile. Mais aujourd'hui dans le football, il n'y a rien qui est facile, même les petits clubs et pays veulent tout gagner. Quand on ne gagne pas, on est remis en cause. Autant aller quelque part où il y a une grande équipe. L'Algérie est pourtant à la recherche de compétences étrangères pour renforcer son staff technique, seriez-vous prêt à rejoindre Benchikha ? Oui, il faut voir sous quelle condition, mais ça me paraît effectivement très compliqué. Si c'est pour bosser en duo, ça pourrait m'intéresser. Les rôles doivent être clairement définis. Mais il faut être franc, c'est une alchimie qui est difficile à trouver. Comment avez-vous analysé la prestation des Algériens en Coupe du monde ? Je pense qu'ils ont laissé passer leur chance lors de la première rencontre contre la Slovénie. L'expulsion de Ghezzal a fragilisé l'équipe et a précipité le reste. Ils ont fait une belle prestation contre les Anglais. Ce qui me fait dire que c'est typiquement une équipe qui doit être bien prise. Les Algériens bien pris, bien gérés, peuvent rivaliser avec tout le monde. Avez-vous suivi l'après-Saâdane et les mauvais résultats des deux premières journées des éliminatoires CAN/Mondial 2010 ? Oui, j'ai vu ça. Je pense qu'ils ont besoin de se remobiliser et de retrouver de l'envie. Mais le plus important, c'est cette confrontation à venir contre le Maroc. Les Marocains ont une belle équipe, et ils ont Eric Gerets à leur tête. Ça va être un sacré match. Je pense que ce genre de confrontation peut redonner aux joueurs algériens cet état d'esprit qui a fait leur bon parcours lors des éliminatoires CAN/Mondial 2010. Que ce soit le Maroc, c'est plutôt une bonne nouvelle. Ils ont franchi l'écueil de l'Egypte et là c'est encore un derby fratricide contre un pays voisin. Celui qui mettra le plus d'envie passera dans ce groupe. Belhadj a été écarté lors des deux derniers matches. Qu'en pensez-vous ? Son choix de jouer au Qatar serait une des raisons ? L'Algérie sans Belhadj, ce n'est pas la même Algérie. Ce n'est pas parce qu'il est parti au Qatar qu'il va perdre ses qualités du jour au lendemain. C'est un joueur de très haut niveau, et je pense qu'il restera six mois ou un an et reviendra en Europe. Personnellement, je le préfère comme milieu gauche. Propos recueillis avec la