«Un vrai renfort aurait un coût élevé». Didier Deschamps est de plus en plus loquace. A la trêve, le coach de l'OM a décidé de faire un premier bilan et de passer en revue ses troupes. Dans un long entretien accordé à L'Equipe, l'entraîneur marseillais a reconnu ne pas être entièrement satisfait de la première moitié de championnat (5e à 3 points de Lille), «même si on est loin d'avoir tout raté». Ce qui peine surtout l'ancien joueur de la Juventus Turin, c'est le manque d'efficacité de ses attaquants, avec en ligne de mire, André-Pierre Gignac, auteur d'un but en 14 matchs de Ligue 1 avec l'OM : «A Marseille, les exigences sont plus élevées. Il doit se nourrir de sa première partie de saison pour être plus performant (...) On ne peut pas être champion ou se qualifier en Ligue des Champions sans un joueur qui met entre 15 et 20 buts (...) Pour le moment, il y a un déficit». «Un vrai renfort aurait un coût élevé» Interrogé sur une possibilité de recruter cet hiver, Deschamps fait la moue. Il n'y croit pas du tout : «Qu'est-ce qu'on va avoir ? Un mec qui ne joue pas ailleurs ? Il va s'impliquer sur cinq mois ? Ce mercato ne sert qu'à corriger. Un vrai renfort aurait un coût élevé. Je ne vais pas empiler les joueurs. D'autant que ceux dont je dispose n'ont pas évolué à leur meilleur niveau jusqu'ici». Deschamps s'inquiète également pour la saison prochaine. S'il confesse vouloir s'engager dans la durée avec l'OM, il aimerait avoir des garanties financières et sportives : «La comptabilité décidera de tout. On fera le bilan en fin de saison pour savoir où on va sportivement et financièrement. Quand je parle d'être entraîneur de l'OM dans le nouveau stade, c'est sincère. Cette perspective me plait (...) Je ne suis pas un vagabond. Je l'ai prouvé. L'été dernier, je pouvais partir (à Liverpool, ndlr)». Il s'attend néanmoins à des moments difficiles jusqu'à la livraison du nouveau stade en 2014 : «Il va y avoir trois saisons compliquées. Peut-être sera-t-on obligé de vendre des joueurs. Même en cas de qualification pour la Ligue des Champions. Il y aura des moyens moindres. Sauf intervention de l'actionnaire». «Je regrette le départ de Niang» Enfin, la Desch' a une nouvelle fois exprimé son profond regret d'avoir perdu son capitaine, Mamadou Niang, à l'intersaison : «En France, le joueur va au bras de fer car il sait qu'il a neuf chances sur dix d'arriver à ses fins. Le départ de Niang, sincèrement, je ne l'avais pas envisagé. C'était inconcevable pour moi. Si j'avais pensé que c'était possible, j'aurais réfléchi pour me retourner». Désormais, l'ancien coach de Monaco se veut plus calme et surtout plus pragmatique face aux couleuvres qu'il doit parfois avaler : «Je disais que ma liberté n'avait pas de prix. Je n'aurais pas dû dire ça, même si je peux le penser. J'ai des gens au-dessus de moi et je respecte ma hiérarchie, même si nous n'avons pas toujours le même point de vue. Avec la maturité, je suis devenu plus flexible. J'arrive à prendre du recul pour aller à l'essentiel».