"Oui, Yebda ! Celui qui a une coupe de coiffure particulière." Wesley Sneijder est l'archétype du footballeur sympa. C'est sans doute lui qui est resté le plus longtemps dans la zone mixte, s'offrant pratiquement à tous les journalistes qui le harcelaient de diverses questions. Le Néerlandais avait étonné tous les présents pas sa disponibilité, au moment où les déçus du jour traçaient comme des flèches, à l'image de Xavi, Inesta ou Cristiano Ronaldo que très rares ont pu arrêter parmi les journalistes de la presse écrite. Sneijder s'est non seulement arrêté et a respecté la presse, mais il nous a accordé la grande faveur d'évoquer deux questions liées à… l'Equipe d'Algérie. Rien que pour cela, on peut l'aimer un peu plus, car lui, c'est tout simplement l'incarnation de la gentillesse. Chapeau l'artiste ! Vous avez raté la finale de la Coupe du monde et ce soir (lundi) vous vous consolez par votre présence dans l'équipe-type de l'année 2010. Vous êtes satisfait ou vous vous contentez du peu ? Ce n'est pas un problème pour moi de n'être pas retenu dans le trio des nominés, puisque comme vous venez de le dire, je n'ai pas gagné la Coupe du monde. Contrairement à Xavi et Inesta qui pouvaient légitimement espérer être lauréat ce soir. Malheureusement pour eux, ce n'était pas leur jour, puisque les gens ont voté pour Messi qui le mérite tout autant, même s'il n'a pas gagné le Mondial comme moi. Mais au vu du talent qu'il affiche en championnat et le nombre de buts qu'il a inscrits en 2010, je crois que ce n'est pas vraiment usurpé de le voir vainqueur du Ballon d'Or. Sans la nouvelle méthode du suffrage, vous seriez ce soir Ballon d'Or, puisque les journalistes ont voté dans leur ensemble pour vous (7,70%, contre 7,53% pour Inesta). Un honneur de plus ou des regrets ? Non, je n'ai aucun regret à avoir, même si cela me fait forcément plaisir de voir autant de journalistes croire que je méritais de gagner plus que les autres. Un suffrage n'est pas seulement celui des journalistes ou des entraîneurs. Il faut le prendre tel quel et le respecter. Pendant la cérémonie, vous aviez beaucoup loué le talent de votre ancien entraîneur, José Mourinho. Avant d'aller recevoir son trophée, il a salué les Madrilènes, mais il n'a pas oublié au passage ceux de l'Inter, puisqu'il vous a cherché derrière. Qu'est-ce que ça vous fait ? Je connais assez bien José Mourinho et cela ne m'étonne pas de sa part de le voir tenir à nous associer à sa victoire. Il n'oublie pas les gens avec lesquels il a partagé des moments forts. Je pense que l'accolade qu'il nous a donnée était destinée à tous ceux qu'il a côtoyés à l'Inter. C'est sa manière à lui de dire merci à tous ceux qui l'ont aidé à devenir ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire le meilleur entraîneur de la planète. Et croyez-moi, c'est un titre qu'il mérite largement, malgré la rude concurrence qu'il avait en face, avec d'un côté, Del Bosque et de l'autre Guardiola. Sur scène, vous avez remercié José Mourinho, mais aussi votre «magnifique femme» qui constitue selon vos propres propos, «votre plus belle victoire»… C'est vrai, j'ai tenu à l'associer à mon tour à ce que j'ai réalisé, parce que sans elle, je n'aurais peut-être pas pu faire ce que j'ai fait. C'est elle qui a été à mes côtés dans les moments difficiles. Je lui dois au moins cela. Comme nous sommes Algériens Wesley, pourriez-vous nous faire la faveur de nous dire ce que vous avez pensé de notre Equipe nationale pendant le Mondial ? Ah ! J'ai effectivement vu certains matchs de l'Algérie en Coupe du monde, notamment celui contre l'Angleterre et je peux dire sans complaisance que c'était une équipe assez séduisante. L'Algérie n'a pas une équipe habituée à jouer régulièrement la phase finale du Mondial. Le fait d'être là est déjà très encourageant pour les joueurs. Maintenant qu'ils ont goûté à ce plaisir, je suis sûr qu'ils vont tout faire pour s'y abonner dans la durée. Le football algérien est en progression et c'est cela que vous devez retenir. Connaissez-vous quelques joueurs algériens ? Franchement, je n'ai pas bien retenu les noms des joueurs, mais si je les vois, je saurai en reconnaître plusieurs, ça c'est sûr ! Comme Yebda qui joue au Napoli ? Oui, Yebda ! Celui qui a une coupe de coiffure particulière (il montre avec sa main la tête pour dessiner la coupe). Je l'ai déjà croisé la semaine dernière sur le terrain.