Ce sont tous de grands joueurs, mais Messi mérite de gagner. Il n'a pas gagné la Coupe du monde, mais c'est le meilleur joueur du monde. Rafael Van der Vaart, le milieu de terrain de Tottenham, a livré ses impressions sur le comportement des joueurs de l'équipe de France durant le dernier Mondial. Il évoque également le Ballon d'Or, sa nouvelle vie en Angleterre et la finale perdue de la Coupe du monde qui a une saveur très particulière pour lui. Quel est votre regard sur le classement du Ballon d'Or ? C'est votre coéquipier Sneijder qui l'aurait emporté si seuls les journalistes avaient voté comme c'était le cas auparavant. Ce sont tous de grands joueurs, mais Messi mérite de gagner. Il n'a pas gagné la Coupe du monde, mais c'est le meilleur joueur du monde. Il a fait une année fantastique. C'est certain que Xavi, Iniesta et même Sneijder auraient pu l'emporter, mais Messi est le meilleur. Quitter le Real Madrid semble avoir été une délivrance pour vous. Comment votre départ s'est-il organisé ? Le courant n'est pas passé avec José Mourinho ? J'étais très bien à Madrid, mais à un certain moment, vous devez vous décider à partir pour pouvoir jouer plus. Lors de la dernière journée du mercato, Tottenham a appelé avec un super projet. Ils avaient confiance en moi et j'avais toujours rêvé de jouer en Angleterre. J'aimais beaucoup le Real Madrid et le staff. Ils ont une super équipe et un grand entraîneur. J'ai énormément parlé avec José Mourinho, il avait confiance en moi, mais j'ai eu cette opportunité de partir et je l'ai saisie. Comment se passe votre adaptation en Angleterre ? Les premiers mois sont toujours les plus faciles car vous cherchez à prouver quelque chose. Vous voulez montrer quel type de joueur vous êtes. Puis après quelques semaines, vous revenez sur terre et c'est là que le boulot commence vraiment. Il faut continuer à être bon et j'espère pouvoir le faire. Vous avez déclaré vouloir être champion. Quel est votre principal rival selon vous ? Manchester United et Arsenal. Mais je crois que le match le plus important de la saison est celui de dimanche face à Man Utd. La Premier League peut se jouer à ce moment-là. Vous étiez le dernier défenseur lors du but de la finale de la dernière Coupe du monde… Ah bon ?! Je ne m'en souviens pas (rires). Vous arrive-t-il de repenser à ce moment de temps en temps ? C'était déjà un rêve de disputer une finale de Coupe du monde, même si je n'ai joué que 20 minutes. Il m'arrive de temps à autre d'y repenser et de me dire : «Si seulement ce tacle avait été bon, nous aurions peut-être gagné aux penalties… » Mais c'est tout. C'est le football. Pensez-vous avoir une autre opportunité de remporter la Coupe du monde ? Je l'espère. Je suis encore jeune (27 ans, ndlr). L'équipe des Pays-Bas a encore de beaux jours devant elle. Ce que je souhaite avant tout, c'est enfin remporter un trophée avec l'équipe nationale. Ça fait longtemps qu'on a rien gagné (Euro 1988, ndlr). Qu'avez-vous pensé de la grève des joueurs de l'équipe de France durant le Mondial sud-africain ? C'était fou ! Je ne sais pas ce qui s'est passé. De l'extérieur, c'était plus drôle qu'autre chose de voir une équipe qui ne veut pas s'entraîner. Cela a dû être dur pour l'entraîneur. Auriez-vous pu faire quelque chose comme ça ? (Rires) Je ne sais pas. Peut-être que si l'entraîneur avait été fou, oui. Mais je n'ai jamais eu de problèmes avec mes coachs. Quelle facette de votre personnalité aimeriez-vous mettre en avant pour vos supporteurs ? Je donne mon maximum à chaque fois sur le terrain, car je pense qu'il est important que les gens vous aiment pour la personne que vous êtes et pas seulement le joueur de foot. Je veux que les gens sachent qu'ils peuvent me parler. C'est important pour les fans mais aussi pour nous les joueurs. La Premier League est votre 4e championnat. Sera-t-il le dernier ? J'ai envie de rester ici le plus longtemps possible. En tout cas, jusqu'à ce qu'on veuille de moi (rires).