«Je songe à terminer ma carrière à l'ASO» Mohamed Messaoud a été élu meilleur joueur du mois de décembre, à l'issue du sondage organisé par le journal El Heddaf. Le meneur de jeu de l'ASO Chlef a ainsi succédé au joueur sétifien Hocine Metref. Messaoud a devancé son rival, le latéral droit de l'ESS, Abderrahmane Hachoud, de deux voix seulement. Le Buteur lui a rendu visite à Chlef pour lui faire part des interrogations de ses fans. Messaoud a répondu sans ambages à toutes les questions, même les plus personnelles voire les plus embarrassantes. Dans quelle équipe avez-vous débuté à jouer au football ? Aïssaoui Saïd (El Bayadh), Medjahed Mohamed (Tebessa) Comme tout joueur, j'ai débuté dans ma ville natale avec le JSM Tiaret où j'ai fait toutes mes classes jusqu'en seniors. Vous souvenez-vous de vos débuts avec la JSMT ? Abdelbaki H. Evidemment, la première rencontre que j'ai disputée avec l'équipe première de Tiaret, remonte à la saison 1996/1997 contre l'ASMO. J'ai été promu, alors que je n'avais pas encore atteint 17 ans. J'ai fait un bon match qu'on a gagné d'ailleurs. Comment avez-vous atterri à Chlef et comment Medouar est-il parvenu à vous convaincre, alors que plusieurs autres équipes s'intéressaient à vous ? Je dois tout au président Medouar qui s'est déplacé chez moi à Tiaret où il a parlé avec ma famille ainsi que les dirigeants de la JSMT qu'il a convaincus de me libérer. Medouar fait partie des dirigeants qui ne vous laissent pas indifférent avec leur discours. Il a réussi à avoir ma lettre de libération, alors qu'il me restait six mois de contrat avec la JSMT. Pourquoi avez-vous signé au CRB et Annaba, alors que vous étiez bien à Chlef après avoir remporté la Coupe d'Algérie ? Merah Mehdi (Tizi Ouzou) Ce n'est pas juste pour changer d'air ou pour connaître une autre aventure que j'ai rejoint le CRB, mais c'est une équipe que j'ai aimée depuis l'enfance. En la rejoignant, c'est un rêve que j'ai réalisé. Je vous informe aussi qu'en 2002, lorsque le CRB était au sommet, son président Lefkir m'a contacté et m'a proposé de jouer pour le CRB. Ça n'a pas abouti à l'époque, et je suis revenu pour la saison 2006/2007 avec le président Hassani. En ce qui concerne mon transfert à Annaba, Menadi m'a contacté et m'a dit : «Viens à Annaba, tu ne manqueras de rien !» J'ai vite accepté surtout avec les problèmes que j'ai vécus avec le CRB et le recrutement de qualité effectué par Menadi. Mais nous n'avons pas réussi notre challenge. Je profite de l'occasion pour m'excuser auprès de Menadi et des supporters de Annaba. Votre niveau a régressé au CRB, pourquoi ? Mounir T. (Alger), Youcef Arif (Sétif) Bien au contraire, l'entraîneur Belayachi me faisait confiance à l'époque. Il me faisait jouer même malade et j'ai pu changer le cours des matchs à plusieurs reprises, en plus d'être le buteur de l'équipe avec 13 réalisations, bien que je ne sois pas attaquant, mais meneur de jeu. Je le dis et le redis, le CRB est une équipe que j'aimais depuis l'enfance et je ne regrette pas d'y avoir joué. Est-il vrai que vous étiez le chouchou de Hassani et que c'est grâce à lui que vous aviez rejoint le CRB ? Djamil B. (Blida) Franchement, Hassani, je ne le connaissais pas avant et je n'ai aucun lien avec lui. Quand il m'a proposé de rejoindre le CRB, je l'avais rencontré pour la première fois dans son bureau. Il m'a convaincu et j'ai signé mon contrat au CRB. Par la suite, Hassani m'a soutenu, mais je n'étais pas son chouchou comme vous dites. Il y avait un respect mutuel entre nous. Pourquoi avez-vous quitté le CRB avant la fin de la saison ? Zekri Ali (Alger), Berghi Tahar (Boumerdès) J'ai vécu une grosse pression avec les supporters du CRB lorsque le club connaissait un passage à vide. Je vivais le même scénario à chaque séance d'entraînement. On m'a accusé de manquer à mon devoir. J'ai préféré quitter le club et rentrer chez moi, au lieu d'être la cible de ces pseudo supporters. Je garde néanmoins de bonnes relations avec plusieurs supporters du Chabab. Est-il vrai que vous avez signé à Annaba avec Ouasti deux mois avant la fin de la saison ? Toufik Abdou (Tlemcen) Pas du tout. Lorsque j'ai arrêté avec le CRB, plusieurs rumeurs ont été colportées, et quand vous êtes absent, les langues se délient de plus en plus. On m'a accusé alors de signer pour Annaba. Je n'ai pas signé et je n'ai rencontré Menadi qu'après expiration de mon contrat. J'ai attendu la fin de la saison pour signer à l'USMAn dans le bureau de Menadi. Idem pour Zoubir Ouasti. Franchement, avez-vous signé pour un milliard à Annaba et même que vous vous étiez évanoui en recevant de l'argent de Menadi ? Lamia A. (Bana), Abdelhak B. (Constantine), Mourad S. (Laghouat) Je ne peux pas vous parler du montant de ma prime de signature. On a beaucoup spéculé à ce sujet à l'époque, certains parlaient d'un milliard et même plus, alors que la vérité, seuls Menadi et moi la connaissons. Concernant l'histoire de l'évanouissement, je ne suis pas le genre de joueurs qui sont atteints de la maladie d'argent. Lorsque j'ai signé au MCO, j'ai reçu une importante somme d'argent, dont plusieurs joueurs rêvent. Mais en tant que joueur, tout ce qui m'intéressait était de m'illustrer dans le football. Comment évaluez-vous votre parcours à Annaba et pourquoi avez-vous boudé l'équipe à la fin de la saison ? Madjid Lanabi (Annaba), Mohcen Bensoltane (El Taref) Je peux dire que j'ai réalisé une grande saison à Annaba où j'ai terminé buteur de l'équipe. Tous les moyens ont été réunis pour réussir une grande saison. Un effectif riche, de gros moyens financiers, le soutien des supporters. Bref, on avait tout pour devenir l'équipe que tout le monde craignait. Malheureusement, on n'a pas été à la hauteur de la confiance de la direction du club et des supporters. Concernant le boycott de l'équipe, je n'étais pas le seul à le faire, même le président Menadi a boudé l'équipe à cause de l'énorme pression des supporters. Que s'est-il passé exactement à Annaba ? Loubna Kadri (Annaba), Abdelkader B. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je pense que c'est la chance qui nous a tourné le dos. Le président avait recruté les meilleurs joueurs du championnat et de grands entraîneurs se sont succédé à la barre technique. Ce qui a donné de l'espoir aux supporters qui rêvaient du doublé. Mais on n'avait pas de chance. On s'est retrouvés confrontés à un tas de problèmes, ce qui a poussé le président à changer plusieurs fois d'entraîneur. Quel est le secret de votre forte relation avec les supporters de l'USMAn ? Bessam Abdelmadjid (Souk Ahras), Farid D. (Annaba), Mustapha Berradja, Samy Dj (Tiaret), Billal Khemar (Annaba) Je ne nie pas les bons moments que j'ai vécus avec les supporters de Annaba. Je n'ai pas lésiné sur les efforts pour donner tout ce que je pouvais pour être à la hauteur de leur confiance. Même lorsque j'allais quitter l'équipe, ils ont essayé de me convaincre de rester, ce qui m'a honoré et rendu fier. Le public annabi est connaisseur, il aime le jeu spectaculaire. Lorsque je me retrouve sur le terrain, je ne pense qu'à donner de la joie aux supporters en mouillant le maillot et marquer des buts. Ce qui a créé une certaine complicité et un respect mutuel entre le public et moi. J'ai toujours de bonnes relations avec les supporters de l'USMAn. Je me souviens qu'à la fin de la rencontre contre l'ESS, les supporters ont insulté tous les joueurs. Vous étiez le seul joueur à avoir été applaudi, quel était votre sentiment ? Bousater Tarek (Guelma) Je vous l'ai déjà dit, quant je suis sur le terrain, je ne cherche qu'à honorer mon contrat en mouillant mon maillot pour évacuer la pression du public et transformer une défaite en une victoire. Je me rappelle de ce match contre l'ESS. Tout le monde attendait cette équipe de Sétif comme s'il s'agissait d'une équipe venue d'une autre planète. Il y avait de l'électricité dans l'air et des vieux comptes à régler. Mais cela ne me regardait pas en tant que joueur. Tout ce qui m'intéressait, c'était d'honorer ma réputation et donner le meilleur de moi-même. Les supporters ont dû remarquer que je n'ai pas lésiné sur les efforts dans ce match. Leur reconnaissance, à la fin du match, aura été une fierté pour moi. Mais je dirai que je ne suis pas égoïste et je me sentais visé, à l'instar de mes camarades, par les insultes. Vous êtes un traitre, vous avez promis de rester à Annaba alors que vous avez signé à Chlef… Samira T. (Annaba) Il est vrai que j'ai promis d'y rester, mais je ne pouvais pas le faire contre le souhait des dirigeants. J'ai posé mes conditions, à savoir négocier avec le président un nouveau contrat entre autres. J'ai attendu jusqu'aux derniers jours, mais personne m'a rien proposé. Voulez-vous que j'aille au bureau des dirigeants et les prier de me laisser jouer chez eux ? Je ne l'ai jamais fait, je connais ma valeur, j'ai décidé donc de revenir à Chlef et signer dans ce club. Allez demander au président Menadi ou au président de section Keroum combien de temps je les ai attendus. Quelles sont les véritables raisons de votre départ d'Annaba ? Berradj Hocine (Alger) C'est une question de principe. Je suis quelqu'un de principe et je n'aime pas promettre quelque chose pour ensuite faire son contraire. On m'a contacté à Annaba,. En fait, c'est Mohamed Keroum pour être plus précis qui m'avait dit : «On se verra demain pour fixer un rendez-vous et négocier.» Je ne l'ai pas revu depuis ce jour, il n'a même pas daigné m'appeler ou demander de mes nouvelles. Je me sentais comme si je courrais derrière la direction de l'USMAn pour me signer un contrat. J'ai décidé de retourner dans mon club l'ASO. Est-il vrai que Menadi vous a insulté sur la main courante en vous accusant de lever le pied contre le WAT ? Sabri Chaker (Ben M'hidi ) (il a l'air étonné) Menadi m'a insulté ? Impossible, ma relation avec lui était plus que bonne. On garde toujours le contact. Menad aime beaucoup son équipe et voulait montrer à tous les autres présidents qu'Annaba est une ville importante en matière de football grâce à son histoire. Mais qu'il m'insulte ou m'accuse de lever le pied contre le WAT, c'est complètement faux. Comment s'est fait votre retour à Chlef ? Et comment l'avez-vous retrouvé par rapport à avant votre passage au CRB et Annaba ? Zidane Lazher (El Attaf) Mon retour à Chlef a été bénéfique pour les deux parties. J'ai terminé la saison meilleur buteur avec 19 réalisations. Un record dans les dix dernières années. Selon mes informations, Hadj Adlène était meilleur buteur avec l'USMA en 1997 avec 21 buts. Les meilleurs scores s'arrêtaient à 17 ou 18 par la suite. En plus du titre de meilleur buteur, j'ai trouvé beaucoup d'autres choses que j'ai laissées à l'ASO, à savoir la stabilité au niveau de la direction du club, un groupe motivé. Un seul changement, le départ de certains joueurs. Que représente actuellement pour vous l'ASO ? Bousaâd Smaïl (chlef), Attia Kamel (Meghnia) Chlef, ce n'est pas depuis cette saison uniquement, mais c'est au long de toutes les saisons que j'y ai joué. Vu le bon environnement que j'ai trouvé et le soutien de tout le monde, je dirai que l'ASO est le club de mon cœur après Tiaret. Je dois beaucoup à Chlef que je connais bien. Pensez-vous que l'ASO est capable de gagner le titre de champion ? Beghour Salim (Chlef), Rostom C. (Chlef), Ouali Redouane (Oran), Bennacer Sofiane (Bouira), Menhem Chokri (BBA) Tout est possible en football. Avec de la volonté, on peut surmonter toutes les difficultés. En tant que joueurs, on croit en nos chances de gagner le titre. Personnellement, je dirai que c'est possible puisque nous avons une équipe capable de jouer les premiers rôles, voire le titre carrément. Mais nous devons aller étape par étape sans faire de calcul. Il ne faut pas aussi se prendre la tête après ce bon début de championnat. Il sera difficile de garder cette dynamique de bons résultats. Qu'est-ce qui manque à l'ASO pour gagner le titre de champion d'Algérie, sachant qu'elle joue les premiers rôles chaque saison ? Bouchra R. (Sétif), Djemoui Nacer (Nice-France), Sebaïs Abdennour (Alger) Sur les plans effectif, staff technique et administratif, l'ASO n'a pas à se plaindre, mais c'est les moyens financiers qui manquent à l'équipe. Nous avons aussi un public qui aime et soutient son équipe. Mais ils doivent le faire tout au long du match, non pas juste au début de la rencontre. Quel est votre objectif personnel avec l'ASO cette saison ? Saâdi Hamdi (Saïda) Gagner le titre de championnat et m'illustrer davantage. Vu l'effectif qu'on possède cette saison, je dirai qu'on peut jouer le titre le plus normalement du monde. Allez-vous rester à l'ASO pour une saison supplémentaire ? Djamel Madi (Chlef), R. Mouloud (Khemis Miliana) (Malki Rabie (Oran) C'est une question qu'on me pose trop tôt. Je ne veux pas promettre de rester pour qu'ensuite on me traiter de traitre, en cas de départ. Je dirai toutefois que j'envisage de terminer ma carrière à Chlef, si tout va bien. Quelle était la meilleure offre que vous avez reçue en Algérie ? Et quel était la plus importante prime de signature et avec quel club ? Abdeldjalil Abdelouahed (Khenchela) La meilleure offre est parvenue de l'ASO, mais je préfère ne pas dévoiler le montant. C'est un secret entre le président Medouar et moi. La meilleure prime, je l'ai reçue aussi à l'ASO. Est-il vrai que Serrar vous a fait une offre financière qui ne vous a pas convaincu ? Saïfi Ramzy (Sétif) Non, ce n'est pas vrai. Serrar n'a pas parlé avec moi et ne m'a rien proposé. C'est un manager qui m'avait contacté pour m'informer que l'ESS me voulait. Comme j'étais sous contrat avec l'ASO, je l'ai orienté vers le président Medouar pour discuter avec lui. Quelle est la différence entre l'ASO, le CRB et l'USMAn ? Djemili Zakarya (Mohammadia) Ce sont tous de grands clubs. Chlef est mon club actuel qui m'a fait découvrir sur la scène footballistique. J'ai gagné la Coupe d'Algérie et le titre de meilleur buteur. Le CRB est le club dont j'ai rêvé de porter le maillot. Je l'ai porté à l'époque de Hassani même si je voulais le faire sous l'ère Lefklir. L'USMAn m'a permis de connaître des hommes et de prouver que Messaoud est capable de s'en sortir avec n'importe quel club. Que pensez-vous de Medouar, Hassani et Menadi ? Lina T. (Alger) Un honneur de travailler avec ces présidents. Je crois que je n'ai déçu aucun d'eux. Il y avait un respect mutuel et une certaine confiance entre ces trois hommes et moi. Chacun a sa personnalité et sa façon de traiter avec les joueurs. Ils étaient bien tous les trois avec moi. Pourquoi refusez-vous de jouer pour la JSK ? Boutadjine Sadek (Béjaïa) Cette question m'a été posée à plusieurs reprises. Les supporters de la JSK doivent savoir que je n'ai jamais refusé la JSK. Non pas parce que c'est un grand club qui joue les premiers rôles à chaque saison, mais parce qu'on n'a rien à craindre pour ce club connu par la stabilité au niveau de son staff dirigeant, surtout Moh Cherif Hannachi. Je vous affirme que j'ai eu une offre avant le début de la saison, mais je ne pouvais négocier pas avec Hannachi, du moment que j'étais sous contrat avec l'ASO. Avez-vous reçu des offres sérieuses de clubs européens ? Réda Doudah (Alger) Je suis ambitieux et comme tout joueur qui s'illustre en championnat à chaque saison les offres suivent naturellement. J'en ai reçu plusieurs, mais la plus sérieuse est parvenue de Toulouse en 2002. J'ai reçu une invitation pour me rendre en France. D'ailleurs, je la garde toujours chez moi. J'étais encore jeune, et je n'ai pas songé à une expérience à l'étranger, pour des raisons personnelles.