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Fayçal Hamdani: «Au Mouloudia, j'ai joué 3 saisons pour 1 million de centimes»
Publié dans Le Buteur le 24 - 01 - 2011

«Un jour, Mme Allik a demandé à son mari de m'inscrire sur leur livret de famille»
On ne peut évoquer la belle époque de l'USMA, qui écrasait tout sur son passage à la fin des années 1990 et début 2000, sans se rappeler de l'un des symboles de la réussite de cette équipe et digne fils de la Mitidja, Fayçal Hamdani. Il a fallu faire le déplacement à Boufarik à plusieurs reprises pour convaincre l'ancien défenseur de charme de l'USMA et de l'Equipe nationale de s'exprimer, lui qui était connu pour être un joueur très discret qui préférait faire parler de lui sur les terrains. Dès qu'il s'est décidé à parler, Hamdani nous a réservé un accueil des plus chaleureux et nous a ouvert son cœur dans ce flash back passionnant de sa carrière, notamment ses passages au Mouloudia et à l'USMA. Durant l'entretien, Hamdani a accepté, et pour la première fois, de parler de sa vie privée. Entretien.
Depuis que vous avez mis fin à votre carrière de footballeur, vous vous êtes éclipsé de la scène footballistique. Peut-on savoir où se trouve Hamdani à présent ?
Chez moi, à Boufarik, où je me suis stabilisé depuis l'année 2000. Aujourd'hui, je mène une vie paisible auprès de mes deux enfants, une fille et un garçon, mais je ne me suis pas pour autant éloigné des terrains, même si j'ai raccroché les crampons depuis maintenant presque 5 ans. La saison passée, en effet, je suis passé de l'autre côté de la barrière en prenant en main le club de mes premières amours, le Jil de Boufarik. Cette saison, les responsables du Hillal de Fouka, club évoluant en Régionale 2, m'ont accordé leur confiance en me confiant les destinées de leur équipe.
Vous en êtes à votre deuxième année de banc de touche. Peut-on comprendre par là que vous avez les diplômes requis ?
Effectivement, je suis titulaire d'un diplôme d'entraîneur du 2e degré, et je prépare actuellement celui du 3e degré. Et je compte aller jusqu'à l'obtention de la licence CAF, inch'Allah. Le football est un monde très vaste et plus on apprend, plus on découvre qu'on est loin de tout maîtriser.
Si on revenait un peu en arrière, vous rappelez-vous de vos débuts dans le monde du football ?
Bien sûr ! Comme tout joueur de football, j'ai commencé à taper dans un ballon dans la rue, avant d'intégrer l'équipe du Jil de Boufarik, non pas le Widad, comme le croient beaucoup de gens, où j'ai passé 8 années, de la catégorie minimes jusqu'en juniors. C'est en 3e année juniors que j'ai opté pour le WA Boufarik, club où j'ai directement joué en seniors. Après ma première saison au sein du WAB, j'ai opté pour le MCA. C'était en 1991.
Après seulement une saison au WAB, vous avez opté pour le Mouloudia. Comment se sont effectués les contacts ? Vous a-t-on laissé partir facilement ?
C'est grâce à un fervent supporter du Mouloudia, habitant Douéra et travaillant au ministère de l'Intérieur que j'ai pu signer au MCA, entraîné alors par M. Kermali. Il m'a fallu dix minutes de discussion pour signer. J'avais pourtant des contacts avec presque tous les clubs huppés de l'époque. J'ai choisi le Mouloudia pour une raison bien simple : c'était le Doyen des clubs et de loin le plus populaire du pays.
Ne nous dites pas que vous aviez signé au Mouloudia gratuitement !
(Rires.) Bien sûr que non. Je me rappelle que lors des négociations, il y avait en face de moi MM. Laggoune et Chaâbane Louanès. Ils m'ont promis de m'octroyer un appartement en contrepartie d'un contrat de 3 saisons. Seulement, ils n'ont jamais tenu leur promesse. Vous savez combien j'ai gagné en trois saisons passées au Mouloudia ? Un million de centimes ! Je n'ai eu ni appartement ni même une chambre. Le plus drôle dans cette histoire, c'est que deux mois après avoir signé à l'USMA, ces mêmes dirigeants sont venus me demander de revenir au Mouloudia. Je leur ai répondu qu'on pouvait m'avoir une fois, jamais deux.
Avez-vous regretté d'avoir opté pour le Mouloudia ?
Non, parce qu'en football, l'argent n'est pas tout. C'est au Mouloudia que j'ai pu me faire un nom, et les gens ont connu Hamdani grâce à ce club qui m'a en plus permis d'être convoqué en Equipe nationale pour la première fois durant ma carrière. J'avoue aussi que j'ai connu des hommes dans ce club avec qui je suis en contact jusqu'à nos jours. J'ai appris que M. Laggoune est malade, il devrait prendre attache avec moi pour me présenter ses excuses, car j'ai été longtemps marqué par ce qu'il m'avait fait.
Comment avez-vous pu quitter le Mouloudia alors que aviez signé pour trois ans ?
A l'époque, il y avait une loi pour les joueurs qui ont dépassé l'âge pour passer le Service national et qui stipulait que le joueur qui rejoint une caserne distante de 100 km ou plus de sa ville sera libéré automatiquement et pourra opter pour l'équipe de son choix. Déjà et durant la trêve hivernale, les responsables de Boufarik m'ont promis de racheter ma lettre de libération lorsqu'ils ont appris que je n'avais plus envie de rester au Mouloudia et que j'étais même prêt à arrêter ma carrière.
N'est-ce pas la blessure que vous avez contractée au Mouloudia qui vous a contraint de quitter ce club ?
Non, ce ne sont que des rumeurs qui n'ont rien à voir avec la réalité. La blessure que j'avais contractée au cou est intervenue durant ma deuxième saison avec le Mouloudia. Les responsables m'ont donné 3 millions de francs français pour pouvoir me faire opérer à Paris. Je suis parti tout seul, je me suis fait opérer et j'ai repris la compétition une semaine plus tard.
Comment a été l'expérience avec le WAB, après votre retour ?
Durant cette saison, le Widad évoluait en première division et il n'y avait pas de différence entre ce club et les autres. L'équipe venait d'accéder et Hadji, qui était le président à l'époque, a su convaincre les responsables du Mouloudia de me libérer. L'offre financière des Boufarikois n'était pas aussi alléchante comme le pensaient certains, surtout pour le joueur international que j'étais.
Après Boufarik, vous avez signé à l'USMA. Comment s'est effectué le premier contact ?
Je passais mon Service national à Blida et l'entraîneur Aksouh a été le premier à avoir pris attache avec moi et à conseiller Allik de me recruter, après m'avoir supervisé durant plusieurs matchs.
Qu'a fait Allik pour vous convaincre ?
Allik a négocié avec moi de la même manière que les responsables du Mouloudia. C'est-à-dire en me promettant un appartement, à la seule différence qu'il a tenu sa promesse et j'ai eu mon appartement à Aïn-Naâdja deux mois seulement après avoir signé. Cela m'a mis très à l'aise et une relation de confiance est née.
Dès que vous avez émis le vœu de quitter Boufarik, la JSK et le MCO voulaient vous engager. Pourquoi avoir choisi l'USMA ?
Il n'y avait pas que la JSK, le MCO et l'USMA, mais j'ai choisi l'USMA pour deux raisons : le discours de Allik, qui venait de remettre le club sur rails en gagnant le championnat, juste après avoir accédé en D1, et la bonne réputation dont jouissent les supporters usmistes. A l'époque, je cherchais la stabilité aussi, et l'USMA pouvait me garantir au moins cela. Sur le plan financier, j'ai enfin pu bénéficier d'un appartement et d'un salaire.
Vous attendiez-vous à autant à passer six saisons à l'USMA ?
On ne peut jurer de rien, mais je ne vous cache pas que la présence de Allik à la tête de ce club a beaucoup favorisé cette longévité, en dépit des offres alléchantes que je ne cessais de recevoir. Dès la première saison, j'ai pu me faire une idée sur le secret de la réussite de l'USMA. Ce sont les hommes qui étaient derrière ce club. J'ai été heureux de les connaître et de travailler avec des gens pareils. Je voudrais à l'occasion vous confier une chose…
Allez-y…
A l'USMA, j'étais toujours le dernier joueur à signer, j'apposais mon empreinte sur le contrat avant même d'avoir négocié avec Allik, ni posé la moindre condition financière, comme le font beaucoup de joueurs. Je le laissais toujours décider de lui-même et je ne lui parlais jamais du volet financier. La seule fois où j'ai négocié, c'était lors de ma dernière saison. N'allez pas penser que j'avais demandé la lune, je voulais juste signer pour une seule saison au lieu de deux, comme je le faisais auparavant. Allik s'est montré compréhensif et on a réglé l'affaire en 5 minutes.
Vous étiez à ce point à l'aise avec Allik ?
Allik ne me considérait pas comme un joueur à l'USMA, j'étais pour lui comme un de ses enfants. Il n'acceptait jamais qu'on me touche. Imaginez qu'il me confiait des choses que même ses plus proches collaborateurs ainsi que le staff technique ignoraient. J'étais le seul à être courant de la prime de signature de chaque joueur et la valeur de la première tranche. Allez, je vais vous raconter une anecdote à ce sujet : alors que j'étais à l'USMA, les responsables du Mouloudia ont renoué le contact avec moi et l'information a été divulguée par la presse. A cette période, Allik était à l'étranger et c'est sa femme qui l'a contacté pour l'en informer. Savez-vous ce qu'il lui a répondu ? «Ne t'inquiète pas, Fayçal est mon fils, il n'ira nulle part.» «Il ne nous reste qu'à l'inscrire sur notre livret de famille», lui a-t-elle rétorqué. Cette histoire est le meilleur exemple de la solide relation qui me liait à Allik que je considérais comme un père.
Vous ne parlez que de choses positives de votre expérience avec l'USMA. Y a-t-il eu des expériences négatives ?
Si je continue à parler des choses positives, il faut que j'évoque les trois titres que j'ai gagnés avec ce club. C'était le seul club avec qui j'ai c des consécrations et avec qui j'ai participé en Ligue des champions africaine plusieurs fois. Il y avait bien sûr des choses négatives, mais elles ne sont pas importantes. Je l'acceptais mal par exemple quand les supporters s'en prenaient à certains joueurs à chaque faux pas. J'étais d'autant plus triste pour mes coéquipiers car durant les six années que j'ai passées à l'USMA et même ailleurs je n'ai jamais eu le moindre problème avec les supporters.
Comment a été votre relation avec le public ?
Je n'ai jamais entendu un supporter me viser directement par des insultes ou me harceler dans la rue après une défaite durant les six années que j'ai passées à l'USMA. Même si je sais que tous les joueurs qui sont passés par l'USMA ont entendu des vertes et pas mûres pour une raison ou une autre. Dieu merci, mon excellente relation avec les Usmistes dure jusqu'à aujourd'hui. A chaque fois que je descends à Alger, je suis souvent accosté par des supporters qui demandent de mes nouvelles. Cela prouve que je n'ai laissé que de bons souvenirs à l'USMA.
Quel est le secret de votre réussite à l'USMA comparativement à vos expériences avec le MCA et le WAB ?
Le seul secret est que je m'éloignais du mieux que je pouvais des coulisses et des personnes qui gravitaient autour du club. Ma journée se résumait ainsi : déplacement de Boufarik à Bologhine, entraînement et retour à Boufarik. Je parlais rarement et je me concentrais à fond sur mon travail pour être à la hauteur les jours de match. La vie m'a appris que le travail dans le silence est le secret de la réussite. Je n'ai jamais donné l'occasion aux gens de dire du mal de moi. Le sport est une éducation avant tout, ce n'est malheureusement pas le cas de la majorité des joueurs qui passent leur temps à dénigrer leurs coéquipiers et à rapporter aux autres tout ce qui se passe dans le vestiaire.
Vous avez gagné trois titres dans votre carrière, quel est celui qui a le plus de saveur pour vous ?
Le meilleur titre pour moi reste la Coupe d'Algérie remportée en 1999 contre la JSK. Durant notre parcours, nous n'avons éliminé que des équipes de D1, notamment le Mouloudia, déjà sacré champion d'Algérie, en demi-finale. C'est le plus beau titre de ma carrière et c'est sans doute la plus belle des sept coupes remportées par l'USMA.
Considérez-vous la qualification en finale face au Mouloudia comme une revanche contre les dirigeants de cette équipe ?
Pas du tout. C'est loin d'être une revanche pour moi. J'ai quand même tenu à jouer ce match alors que je n'étais pas totalement guéri de la blessure contractée au coude en Equipe nationale. Deux personnes seulement savaient que je n'étais pas guéri : Allik et le médecin de l'équipe. Ce jour-là, j'ai égalisé sur penalty et j'ai inscrit un autre but lors de la série des penalties qui nous a permis de nous qualifier.
Vous n'étiez pas le premier tireur. Pourquoi avez-vous insisté pour tirer le penalty ?
Je l'ai tiré parce que personne n'a voulu prendre ses responsabilités. Voyant qu'aucun joueur n'a eu le courage, j'ai pris le ballon, je l'ai mis sur le point de penalty et j'ai égalisé. Je me rappelle que dès que l'arbitre a sifflé la pénalité, tous les joueurs s'étaient précipités vers la touche en faisant semblant de boire de l'eau.
Vous avez quitté l'USMA à une période où vous pouviez encore donner à ce club. Pourquoi ?
J'avais d'excellents rapports avec le président et les supporters au moment où j'ai décidé de partir. Pourquoi ? La raison est simple : le changement d'attitude de certains joueurs, prêts à tout pour rester titulaires et plaire au président. Quand un joueur âgé, père de famille de surcroît, arrive à rapporter au président de fausses informations du vestiaire, il n'y a plus de football. J'ai donc préféré partir sans faire de bruit.
Pouvez-vous donner les noms de ces joueurs ?
Ces joueurs sont toujours de ce monde et ils se reconnaîtront d'eux-mêmes en lisant cet entretien. Ce qui arrivait est une honte. N'insistez surtout pas pour que je balance des noms, ce qui est arrivé appartient au passé et il est inutile de remuer le couteau dans la plaie. Pour moi, l'essentiel est que je n'ai pas cautionné ces comportements honteux.
Après l'USMA, vous avez joué au NAHD. Pourquoi ?
J'ai signé au NAHD pour chercher un peu de tranquillité après une dernière année décevante à l'USMA sur le plan humain. Je voulais aussi rester près de chez moi. Et croyez-moi, j'ai fait des sacrifices sur le plan financier car des équipes comme Béjaïa et Blida m'offraient largement plus, M. Zaïm, par exemple, m'a proposé une prime de 700 millions, ce qui n'était pas mal à l'époque. J'ai donc préféré terminer ma carrière discrètement, ce qui correspond parfaitement à mon caractère.
Quels sont les joueurs avec qui vous étiez proche ?
Il y en a beaucoup, que ce soit au MCA ou à l'USMA, je peux citer Belmellat, Ghoul, Hamdoud, Aït Tahar, Tebbal. Malheureusement, les circonstances nous ont éloignés les uns des autres et il ne nous reste aujourd'hui que les SMS durant les fêtes et les occasions. Nous sommes tous pères de famille avec, désormais, d'autres responsabilités.
Quel est le défenseur avec qui vous vous sentiez à l'aise en jouant à ses côtés dans l'axe?
En vérité, je ne suis pas le genre de joueur qui réfléchit de cette manière ou qui compte sur les autres. Ce qui m'intéressait, c'est d'être à la hauteur. Ce sont les joueurs qui jouaient à mes côtés qui comptaient sur moi et se sentaient à l'aise, même s'ils étaient juniors ou cadets, que ce soit Zeghdoud ou n'importe quel autre joueur. Il y a de jeunes joueurs qui ont appris avec moi et je n'hésitais pas à les aider beaucoup et Dieu merci, ils m'en sont reconnaissants et me contactent jusqu'à présent.
Quelles sont les qualités que vous appréciez chez ces joueurs ?
Les qualités que j'aimais chez le joueur qui composait à mes côtés la charnière centrale, est qu'il soit calme et pas trop bavard, car un joueur fanfaron, qui parle avant, pendant et après le match, soyez sûrs que c'est là un signe de peur par lequel il veut dégager la responsabilité. Ce genre de joueur me déconcentrait au point où je ne savais quoi faire entre jouer mon rôle convenablement ou l'écouter. Et c'est comme ça qu'on commet des bévues.
Mais vous n'avez pas encore répondu à la question…
La vérité, j'aimais jouer aux côtés de Rabah Doghmani, parce qu'il écoutait mes conseils. Je le traitais comme un fils. Je pensais à son avenir de la même manière qu'un père pour son fils. A mes côtés, il jouait à l'aise, contrairement à d'autres joueurs qui le grondaient sans cesse et l'insultaient au point de lui faire perdre ses repères. Certains joueurs ne comprenaient pas que le jeune joueur s'améliorera par de sages conseils et non pas par des cris. Pour vous éclairer un peu, je voudrais vous relater une histoire…
On vous écoute…
En 97, nous avons affronté le NAHD au stade du 5- Juillet. Durant cette saison-là, Doghmani était encore junior. Bien que j'ai joué comme arrière droit; alors que Doghmani avait été aligné aux côtés de Zeghdoud dans l'axe central, cela ne m'a pas empêché de l'aider et lui prodiguer des conseils dans des moments cruciaux de la rencontre. Je me rappelle que Rabah, ce jour-là, avait livré un grand match. A la fin, il m'a remercié en m'embrassant et même son père qui m'avait attendu dans le parking en avait fait de même.
Quel est l'attaquant qui vous créait des problèmes ?
On ne peut pas dire qu'il me créait des problèmes par son niveau, mais par ses multiples mouvements. C'est Abdelhafid Tasfaout. Nous les défenseurs, on ne veut pas jouer face à un attaquant virevoltant qui nous oblige à se dépenser beaucoup lorsque l'entraîneur nous demande d'exercer sur lui un marquage individuel en évitant de lui laisser des espaces. Il faut lui coller à la peau.
Est-ce que vous avez une anecdote en relation avec un marquage exercé sur vous par un quelconque attaquant ?
Lors de l'une de nos rencontres face à l'USMB à Blida, du temps où leur fer de lance était Kherkhache, Saâdi me demanda d'exercer un pressing sur lui et surtout ne pas le laisser bouger. Il ne cessait de crier, et lorsqu'il s'est dirigé vers la main courante pour boire, je n'ai pas hésité à le suivre. C'est alors qu'en voyant cela, il me lança : «C'est pas du ballon ça!» Ce à quoi je répondis : «Tu as raison, moi-même je suis dégoûté.»
Quel est le meilleur entraîneur que vous avez eu durant votre carrière ?
J'ai connu beaucoup d'entraîneurs durant ma carrière qui s'est étalée sur plus de 10 ans uniquement en catégorie seniors. Mais le meilleur entraîneur que j'ai eu reste le cheikh Rabah Saâdane. Quand je vois le fellah, l'épicier, le mécanicien dire du mal de lui, ça me donne envie de pleurer. L'homme possède un doctorat et a une riche expérience sur les terrains. C'est un honneur pour moi d'avoir évolué sous la houlette d'un entraîneur comme lui.
Peut-on comprendre que vous étiez contre le départ de Saâdane, après l'élimination au premier tour de la dernière Coupe du monde ?
Je ne suis pas particulièrement contre ceux qui critiquaient Saâdane, mais aussi contre tout supporter critiquant un entraîneur ou tout un staff technique. Je ne comprends pas comment certains, pour ne pas dire la majorité, ont demandé le départ de Saâdane après la qualification au Mondial. C'est Saâdane qui a balisé le terrain vers l'Afrique du Sud, qu'on le veuille ou non. Je veux ajouter quelque chose à ce propos…
Allez-y…
Sincèrement, est-ce qu'il y avait quelqu'un qui avait cru que cette sélection pouvait aller en Afrique du Sud après une première défaite en éliminatoires à Dakar, contre le Sénégal ? Ils ont juste demandé à Saâdane de qualifier l'équipe à la CAN, après une absence durant deux éditions consécutives. Et une fois que Saâdane nous a qualifiés à la phase finale de la Coupe du monde, on a lui demandé une chose que moi-même je qualifiais de presque impossible, à savoir la qualification au deuxième tour. Cela prouve que la fédération a fléchi à la fin devant la pression de la rue en limogeant Saâdane.
Mais les Algériens avaient demandé la qualification, après qu'ils eurent remarqué que le groupe était à la portée de notre Equipe nationale…
Il ne faut pas penser de cette manière, car les grandes équipes et les grands clubs ne fixent pas leurs objectifs en fonction de leurs adversaires et leur grandeur, mais en fonction de leurs potentialités et leurs moyens. Soyons sincères, est-ce que nous avions une équipe qui était capable de se qualifier au 2e tour ? Il ne faut pas se mentir à soi-même. Les joueurs composant l'ossature de l'équipe sont très limités. On va me dire qu'ils sont professionnels en Europe, et moi je leur demande seulement dans quels clubs ils jouent. Est-ce qu'ils jouent régulièrement dans l'équipe-type ? Dans les années 90, on avait des joueurs meilleurs, mais le contexte politique caractérisant alors le pays ainsi que le manque d'intérêt, comparativement à ce qui se fait actuellement, nous ont joué un mauvais tour. Sinon, on se serait qualifiés au Mondial à chaque édition.


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