Faouzi Benzarti : «La Fédération tunisienne est illégale» Après moult réticences, la Fédération tunisienne de football (FTF) vient de trouver un successeur à l'ex-entraîneur des Aigles de Carthage, le Français Bertrand Marchand, remercié il y a quelques semaines pour insuffisance de résultats. Ainsi, après avoir écarté la piste du coach Faouzi Benzarti, le journal tunisien Le Temps annonce que le Bureau fédéral de la FTF a, dans une réunion tenue hier, désigné le sélectionneur des Espoirs tunisiens, Ammar Souayah. Il aura comme mission de préparer l'Algérie Le nouvel entraîneur de la Tunisie, Ammar Souayah, aura comme mission de préparer la prochaine rencontre amicale internationale, prévue le 9 février prochain, à Alger, ou fort probablement à Annaba, où le sélectionneur algérien Abdelhak Benchikha s'est rendu hier pour prospecter l'état du terrain du 19-Mai. Agé de 53 ans, ce dernier a déjà dirigé la sélection nationale tunisienne pendant six mois, après la CAN 2002, avant de conduire la Tunisie la même année au Mondial organisé conjointement par le Japon et la Corée du Sud en 2002. Ben Belgacem le secondera Ainsi, toujours selon le journal tunisien Le Temps, le nouvel entraîneur de la sélection tunisienne de football, Ammar Souayah, n'exercera pas seul à la tête de la barre technique des Aigles de Carthage. Aussi, la FTF a-t-elle désigné le coach Farid Ben Belgacem au poste d'adjoint. Les deux techniciens auront comme mission de mener l'équipe à bon port. 21 joueurs professionnels seront convoqués L'on apprend que contrairement à ce qui a été rapporté, l'équipe nationale de la Tunisie affrontera l'Algérie le 9 février prochain avec toute sa composante habituelle. Ainsi, le nouvel entraîneur Ammar Souayah entend faire appel à 21 joueurs évoluant à l'étranger. Cette liste, qui sera rendue publique demain au plus tard, rapporte la presse tunisienne, contiendra aussi six à sept joueurs locaux. --------------------------- Faouzi Benzarti : «La Fédération tunisienne est illégale» Faouzi Benzarti a refusé de succéder à Bertrand Marchand à la tête de l'équipe nationale de Tunisie. Celui qui avait dirigé les Aigles de Carthage durant la CAN 2010 ne veut pas d'un contrat s'achevant avec les éliminatoires de la CAN 2012, alors que la sélection tunisienne est mal embarquée dans le groupe K. Avez-vous signé votre contrat de sélectionneur de l'équipe de Tunisie ? Non, le contrat ne me convient pas. Sa durée est limitée aux éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2012. Sous la houlette de M. Bertrand Marchand, l'ancien sélectionneur, la Tunisie a connu de mauvais résultats (deux victoires, un nul et une défaite). Or, il nous reste un match couperet au Malawi en début septembre pour se qualifier (la Tunisie recevra avant cela le Tchad, entre le 3 et le 5 juin). C'est trop dur ! Vous aviez été choisi en décembre 2010 à un moment délicat pour l'équipe de Tunisie, lorsque l'ancien président du pays, Zine El Abidine Ben Ali, était encore au pouvoir. Votre nomination a-t-elle été décidée par Ben Ali ? Plus ou moins. J'ai subi énormément de pressions. La présidence m'a dit que je devais être nationaliste et donner le meilleur de moi-même pour la nation. Mais maintenant, je me sens plus libre comme l'ensemble du peuple tunisien. Nous pouvons prendre nos décisions selon le bien commun mais aussi notre bien personnel. Qui sont vos interlocuteurs à la Fédération tunisienne de football ? Y a-t-il une vacance du pouvoir actuellement ? Pour moi, cette Fédération est illégale. La FIFA a rejeté la nomination de quatre membres de la Fédération désignés par le ministère des Sports. On a alors instauré un système d'élection par listes. Les gens qui sont au pouvoir sont ceux d'une liste émanant de la dictature. Il y a eu une seule liste élaborée par le gouvernement de Ben Ali. Est-ce que tout ceci a eu des conséquences sur les résultats de l'équipe de Tunisie ? Lorsqu'on est privé de liberté, même les joueurs ont des difficultés à s'exprimer. Ils vivent dans un climat d'oppression. Je pense que les footballeurs et le football tunisien vont désormais se libérer. Vous étiez un peu le pompier de service au poste de sélectionneur. Mais vous appelait-on en raison de vos résultats ou de vos bonnes relations avec le pouvoir ? Je n'ai jamais eu de bonnes relations avec le pouvoir. En revanche, je suis un des entraîneurs les plus titrés en Tunisie. Et en toute modestie, je suis l'entraîneur le plus populaire en Tunisie. Pratiquement tout le monde demande que je sois sélectionneur de l'équipe nationale pour son bien. Que réclamez-vous pour devenir sélectionneur ? Je souhaite un contrat qui concerne les éliminatoires pour la Coupe du monde 2014. Sinon, je refuserai cette responsabilité. […] Je ne suis pas en négociation actuellement, car le président de la Fédération n'est pas en Tunisie, je pense. Il appartient à l'ancien régime. Il y a quasiment une vacance à la tête du pouvoir. L'équipe nationale de Tunisie pourra-t-elle participer aux prochaines compétitions ? Avec cette nouvelle liberté, je pense que les joueurs répondront présents par respect pour le sang versé par le peuple tunisien.