«Mon souhait, gagner la coupe d'Afrique avec la JSK et aller à la CAN et en coupe du monde avec la sélection» A quatre journées de la fin du championnat, le capitaine d'équipe de la JSK, Cherif Abdeslam, a accepté de nous dresser un bilan personnel sur la situation. Fidèle à ses habitudes, Abdeslam nous a ouvert la porte de chez lui pour nous accorder un long entretien où il est revenu sur les raisons du mauvais départ de la JSK, de ses chances pour le titre, son avenir au sein du club, et bien d'autres choses. * 24 heures après le match face au Mouloudia, comment analysez-vous cette rencontre ? J'ai un certain regret. Le fait de rater des occasions nettes nous a joué un mauvai tour. Même le but du Mouloudia est venu à un moment crucial. Nous avons fait le maximum pour remporter la victoire, mais cela n'a pas suffi. * Juste après votre sortie, vos coéquipiers ont encaissé un but ; comment expliquez-vous cela ? Il est vrai que cela fait mal au cœur de voir ses coéquipiers encaisser un but. Je pense qu'il faut faire avec. J'aurais aimé continuer la partie, mais je souffrais de douleurs à l'adducteur gauche, ce qui m'a contraint de céder ma place. * Vous avez perdu 14 points à domicile. C'est beaucoup pour une équipe qui joue les premiers rôles, non ? Si nous n'avions pas perdu tous ces points, nous serions premiers avec au minimum 5 points d'avance. Nous avons raté de belles opportunités. Toutefois, nous devons voir cela sous un autre angle. Nous étions dans le bas du tableau et personne ne s'attendait à une telle remontée. J'estime qu'il y a une part de satisfaction. * Ne pensez-vous pas que le tournant était face à El Harrach ? Non. Je ne le pense pas. Même si on avait gagné à El Harrach, cela n'aurait rien changé, vu que l'ESS compte quatre matchs de retard. Il est clair qu'ils ont plus de chances que nous. C'est juste que le fait de nous voir premiers a rendu les fans quelque peu gourmands. Même nous, les joueurs, pensons de la même façon. Or c'est faux, il nous faut être raisonnables et nous contenter de la seconde place. * Cela veut-il dire que la JSK a tracé un trait définitif sur le titre ? En football, tout peut arriver. Si nous sommes second aujourd'hui, c'est que nous avons cru en nous. Concernant le titre, tout ce que je peux dire, c'est que si l'occasion se présente on la saisira sans hésiter. Dans le cas contraire, on se contentera de nous maintenir à la seconde place. * En tant que capitaine, qu'avez-vous l'habitude de dire aux joueurs à la fin des rencontres ? Qu'on gagne ou qu'on perde, je leur dis de prendre leur douche et de s'en aller. En cas de mauvais résultat, il peut y avoir des étincelles, la fatigue et l'énervement aidant... C'est pour cela qu'il faut éviter de trop parler après un match. * A quatre journées de la fin du championnat, quel est votre bilan personnel ? Je pense que nous avons fourni un parcours plus qu'honorable en cette phase retour du championnat, et ce malgré les difficultés que nous avons rencontrées. Avec l'aide de Lang et le staff, composé de jeunes entraîneurs, nous avons fait du bon travail. * Pensez-vous au match de l'ESS ? Pas du tout. Il faudrait être fou pour le faire, alors que nous avons encore deux matchs important avant cela, en l'occurrence l'ASO et le MCEE. Face à l'ESS, il n'y pas de match aller ou de retour. Ils sont pareils. * Certains joueurs, en difficulté en cette fin de saison, commencent à perdre patience, à l'image de Berramla et Belabbès ; un commentaire ? Nous en tant que joueurs, on ne peut pas émettre un avis, pour la simple raison que cela concerne nos dirigeants. Maintenant qu'un joueur ait parlé ou pas, cela le concerne personnellement et personne d'autre. Par expérience, je dis qu'on ne doit pas se mêler de cela. * Ils disent que c'est Amrouche qui est à l'origine de leur problème. Quel est votre point de vue sur le sujet ? Cela fait maintenant des mois que je travaille avec Amrouche, et je n'ai aucun problème avec lui. Mais chacun a sa propre vision des choses. Nous avons un entraîneur en chef qui n'aime pas qu'on s'implique dans ses choix tactiques. Lang est le seul maître à bord, et je ne pense pas que Amrouche soit responsable de quelque chose. * Cela ne risque-t-il pas de nuire à la stabilité du groupe ? Absolument pas. Le groupe est très concentré sur les quatre matchs qui nous restent, et rien ne pourra ébranler le moral des joueurs. L'envie et la volonté sont là, et tout va pour le mieux. * Revenons à votre situation avec votre club en fin de saison ; allez-vous rester ou pas ? (Sourire). Je n'ai rien décidé pour l'instant. J'attends la fin de saison pour trancher. * Vous avez reçu il y a quelques minutes un SMS d'un supporter qui vous a témoigné son souhait de vous voir prolonger. Quel sentiment avez-vous dans ce genre de situations ? Croyez-moi, dans des moments pareils j'ai la chair de poule. Car avoir le soutien d'un public prestigieux, comme celui de la JSK est extrêmement flatteur d'une part, et entraîne une énorme responsabilité d'un autre côté. * Certains disent qu'il n'y a pas de raison que vous partez, vu que vous ne manquez de rien à la JSK. Est-il vrai ? Exact. Je ne manque de rien ici. Vous savez, on ne change pas pour le plaisir de changer. A mon avis, mieux vaut travailler dans un entourage que l'on connait que de s'aventurer dans l'imprévu. Je ne pourrais jamais jouer pour un club, en Algérie, dont je ne connais pas l'entourage. Un entourage que vous connaissez, comme celui du NAHD par exemple ? (Rire). Il est clair que le NAHD est un club dont je connais parfaitement l'entourage. J'ai joué pendant 13 ans au Nasria. Une chose est sûre, si je quitte la JSK c'est pour repartir au NAHD. * Avez-vous négocié avec les dirigeants nahdistes ? J'ai discuté avec des dirigeants nahdistes, car je les respecte. Et j'estime que c'est la moindre des choses de s'entretenir avec eux. Mais pour ce qui est des négociations, je suis un joueur à principes. Tant que je suis sous les couleurs de la JSK, je ne négocierai avec personne. En tout cas, pas avant d'avoir vu Hannachi. * Pourquoi les négociations tardent-elles à se faire avec le président Hannachi ? Parce qu'il existe une grande confiance entre nous deux, et que rien ne presse. * Plusieurs cadres sont en fin de contrat, cela est-il inquiétant ? Non, je ne pense pas. Hannachi s'est toujours comporté avec nous de façon correcte, et on fera de même. Et je dis toujours à mes coéquipiers en fin de contrat, qu'en Algérie, ils ne trouveront pas mieux que la JSK. * Y a-t-il du nouveau concernant vos contacts avec Al Ahly de Tripoli ? Non. Il n'y a rien pour l'instant. * Et avec d'autres formations ? J'ai une touche de quelques pays du Golfe, mais rien de sûr pour l'instant. * Vous avez passé des moments difficiles cette saison, un commentaire ? Je suis soumis à un programme marathonien depuis le début de saison, et cela va se poursuivre à partir de la fin du mois en cours. Je dirai que cela a beaucoup pesé sur moi. Ce n'est pas facile de jouer sur plusieurs fronts, que ce soit avec la JSK ou l'EN. * Cette saison est-elle la plus chargée de toute votre carrière ? Celle-ci et celle de l'année passée ont été les plus difficiles de ma carrière. * Quel est votre constat de la saison ? Je dirai que nous avons eu une préparation d'intersaison pas fameuse. Par la suite, les nombreux changements à la barre technique nous ont perturbés. Finalement, nous nous sommes pas mal débrouillés ; nous avons rattrapé le coup. * A votre avis, quelle serait votre position au classement, en fin de saison ? La seconde, car nous méritons amplement cette place. Aucune équipe n'aurait pu réaliser une ascension comme la nôtre. Regardons l'USMB, le RCK et le MCS. Nous partagions presque le même nombre de points, et voyez où nous sommes maintenant. Personnellement, je crois que nous n'avons pas à rougir de notre parcours cette saison. * Quel est le titre que vous voudriez absolument gagner ? La coupe d'Afrique avec la JSK, et aller à la CAN et à la coupe du monde avec la sélection nationale. * Quelle est la chose que vous espérez ne pas refaire avec la JSK ? Je dirai sans réfléchir le parcours du début de saison. Si le mektoub décide que je reste à la JSK, je ne veux surtout pas revivre le même scénario de début de saison, car nous étions vraiment dans une situation difficile. * Quand pensez-vous arrêter le football ? Le jour où je sentirais qu'il y a de la relève. Je ne vous cache pas que ça me fait plaisir de voir Dziri ou Bourahli marquer des buts, car ils prouvent que l'âge n'a pas d'importance. Toutefois, je ne pense pas que je serai signataire lorsque j'aurai leur âge (sourire). Entretien réalisé par Abdelatif Azibi