Belkalem : «Pour moi, c'est déjà un bonus que d'être ici» On aura beau croire que le CHAN qu'accueille le Soudan est une compétition de pacotille qui n'intéressera que ceux qui ont pensé à l'organiser, il n'en demeure pas moins que du côté de la FAF, on lui accorde une grande importance. Preuve en est, la finale - au bas mot ! - qu'a fixée le président de la fédération Mohamed Raouraoua comme objectif aux Verts. Ceux-ci ne sont donc pas venus ici à Khartoum pour apprécier combien il fait chaud en cette période de l'année et s'en aller après. ô que nenni ! Les A' joueront la compétition avec l'intention déclarée de la finir. C'est ce qui ressort en tous les cas du discours de Abdelhak Benchikha qui a fait savoir au groupe, il y a quelques jours à Alger, que la FAF attendait de lui des résultats. Et sans doute dans le souci d'éviter la langue de bois, il a ajouté à son discours des chiffres bien arrondis que lui avait communiqués Raouraoua qui devraient bourrer les accus de Laïfaoui &cie en perspective. En effet, la FAF compte bien mettre la main à la caisse pour motiver les joueurs. Le montant des primes connus à Alger Avant même de s'envoler à Khartoum, les joueurs ont su combien la FAF comptait leur octroyer pour chacun de leur succès. Les dirigeants ont tout réglé à Alger même. Abdelhak Benchikha, qui a sans doute évoqué en privé le sujet avec Raouraoua, s'est chargé de communiquer les chiffres aux joueurs. 40 millions en cas de qualification au second tour Dans son barème, la FAF a fixé des primes graduelles qui s'arrondiront à mesure que l'EN passe les tours. Ainsi, rien qu'en cas de qualification au second tour, les joueurs toucheront chacun 40 millions de centimes auxquels il faudra y ajouter 20 millions de plus à chaque tour de passé pour un total de 120 millions de centimes en cas de sacre final. Ce sont les montants décidés par la fédération et il semble que cela contente bien les joueurs. En tout cas, ils n'en font pas la fine bouche. 100 euros la journée comme frais de mission La FAF a fixé aussi les frais de mission du groupe durant ce tournoi. Les membres de la délégation ont touché 100 euros chacun pour une journée passée à Khartoum. Soit un total de 1 300 euros pour 13 jours que la fédération leur a avancés hier matin. Ce qu'il faudra noter, c'est que sur ce point, la FAF a décidé de mettre les locaux sur un pied d'égalité avec les A qui en reçoivent le même montant lors des stages. Il faut dire qu'au-delà de la somme en elle-même, cette attention a beaucoup plu aux joueurs. Ceux-ci se sont sentis aussi importants que le sont les A aux yeux des dirigeants. Encourageant ! --------------------------------- Khartoum, un CHANtier inachevé ! Bien qu'on dise souvent que rien ne sert de courir, force est de constater que si ! Les ouvriers et ceux qui les font bosser dans ce petit projet de la CAF ont bien des raisons de se remuer le panpan car à une journée du coup d'envoi de la compétition, beaucoup reste à faire. On a beau entendre dire que les entreprises de réalisation ont mis les bouchées doubles afin que tout soit achevé dans la soirée du 3 février, rien n'y fit. Enfin, si, quand même, car ce serait exagéré que de dire que tout reste à faire, mais il n'empêche que les travaux de rénovation, de construction ont pris un retard considérable. Hier, au stade de Khartoum, il fallait mettre les pieds sur la pelouse synthétique pour se convaincre qu'on est dans un stade. Si ! Si ! Car de dehors, ça ressemble à tout, sauf à une enceinte qui accueillera des matches du CHAN. L'échafaudage d'acier monté à l'aide d'imposantes grues qui tiennent bien de la place, qui va servir, a priori, de support pour la pause d'un couvercle à la tribune d'honneur, est encore à mi-chemin. Sur la main courante, on se dépêche à déballer les derniers cartons qui contiennent les chaises destinées à la tribune officielle. De belles chaises quand même. Un peu en bas, à la lisière du terrain, d'autres chargés de la sécurité faisaient la chaise longue ! Pendant ce temps, les sélections défilent l'une derrière l'autre à l'aéroport de Khartoum. Plus qu'une journée nous sépare de la cérémonie d'ouverture. D'après certains échos qui nous sont parvenus ici à Khartoum, à Al Madani (ville distante de 120 km de la capitale), rien n'est encore prêt. Il paraît que la CAF chercherait à délocaliser les matches qui devaient se jouer dans cette ville à Khartoum même. En attendant, les guirlandes et les tam-tams, chacun ici a d'autres chats à fouetter ! --------------------------------- Le cuistot Farid met les petits plats dans les gros ! La délégation algérienne comptait un cuistot. Il s'agit Farid, un cuisinier d'une trentaine d'année, qui a l'habitude d'accompagner les Verts dans leurs déplacements. Il est bien sûr, comme sa fonction l'indique, chargé de préparer des plats diététiques aux joueurs durant leur séjour. --------------------------------- La presse soudanaise en force L'arrivée de l'Algérie a attisé l'intérêt de la presse soudanaise qui s'était dépêchée à l'hôtel Coral, lieu de résidence des Verts ici à Khartoum. Tout le monde a été interviewé, y compris votre serviteur. --------------------------------- Les matches sur Al Jazeera +9 et +10 Bonne nouvelle ! Le public sportif algérien pourra suivre les matches du CHAN sur Al Jazeera. La chaîne qatarie a annoncé qu'elle couvrait le tournoi dans son intégralité. Les premières équipes ont installé leur camps ici à Khartoum. La chaîne satellitaire a fait savoir qu'elle concentrait son intérêt sur l'Algérie, la Tunisie et le Soudan, trois représentants qui comptent bien des abonnés de la chaîne «cryptée». Les matches seront transmis sur Al Jazeera +9 et Al Jazeera +10. --------------------------------- Le studio depuis Doha Contrairement à ces habituels procédés, Al Jazeera n'installera pas de plateau ici à Khartoum comme elle avait fait lors des deux derniers tournois majeurs du continent, à savoir la CAN (Angola 2010) et le Mondial (Afrique du Sud 2010). La chaîne se contentera d'envoyer des équipes sur place. Les analyses et les commentaires des consultants seront émis depuis Doha. --------------------------------- C HAN lub L'interviewer interviewé ! Etre en face de ce que nous sommes. Subir ce que nous faisons d'habitude subir aux autres. Il est parfois pertinent d'en faire l'expérience. Cela paraît à première lecture incongru. Un peu flou, même. A la limite sans aucun sens. Peut- être ! Mais imaginez un peu celui qui coache se faire coacher. Ou celui qui gueule se faire gueuler. C'est un peu comme l'histoire de l'arroseur arrosé. Une sensation que l'on a éprouvée lorsqu'il était question de répondre aux questions d'un confrère soudanais, ravi, lui, de soutirer quelques déclarations à quelqu'un qui se nourrit de ça, justement. Comment alors faire dans ce cas pour le contenter lorsque l'on connaît, un peu, ou beaucoup, toutes les ficelles du métier. Se la jouer faux dévot ! Quelques mots prononcés dans une phrase tirée de la langue par le bout des doigts pour en faire une réponse sans tête ni queue, sonnant, du coup, comme une anicroche à la compréhension et voilà l'interviewer sourire à cause, sans doute, du caractère bigot, un peu langue de bois de la réponse à sa question. Et pourtant il n'a fait que ce que nous faisons. Interviewer. Qu'est-ce que l'on peut être chiant parfois ! --------------------------------- Après l'annulation du match Algérie-Tunisie Benchikha ne décolère pas Bien qu'il se soit contenté d'un «dommage» lassé au moment de commenter l'annulation du match amical Algérie-Tunisie pour des raisons autres que sportives, dans le secret Abdelhak Benchikha ne décolère pas. Le sélectionneur national, qui a décidé donc de précipiter son arrivée ici à Khartoum pour coacher les A', continue de ruminer sa colère, car ne sachant plus comment faire pour réunir toutes les conditions nécessaires à la bonne préparation du très décisif Algérie-Maroc. Abdelhak Benchikha, qui n'a eu à coacher les A' qu'à deux reprises (République centrafrique et Luxembourg), misait beaucoup sur ce match pour tester de nouvelles combinaisons et d'autres joueurs. Finalement, il n'y aura rien. C'est comme ça et Benchikha sait qu'il devra faire avec. Il a quitté la capitale hier Suite au report du match amical international Algérie-Tunisie, l'entraîneur national Abdelhak Benchikha s'est déplacé hier en direction de Khartoum où se déroulera le Championnat d'Afrique des nations des locaux, du 4 au 25 février 2011. Arrivé à l'aéroport Houari-Boumediène vers 13h00, c'est à 14h45 qu'il a quitté le pays vers la capitale soudanaise. Benchikha qui devait arriver à 2h00 du matin, ralliera l'hôtel des Verts et devra diriger la séance d'entraînement prévue ce jeudi avec ses deux adjoints, Mohamed Chaïb et Abdenour Kaoua. Tasfaout l'a accompagné Le sélectionneur national Abdelhak Benchikha ne s'est pas rendu seul hier en direction de Khartoum. En effet, le driver des Verts était accompagné du responsable de la communication au niveau de la Fédération algérienne de football, Adel Hadji, et du manager général des équipes nationales, Abdelhafid Tasfaout. M. Djiar l'a salué avant son départ Le ministre de la Jeunesse des Sports, El Hachemi Djiar, s'est déplacé en personne pour saluer le sélectionneur algérien avant son départ vers Khartoum. Fidèle à ses habitudes, M. Djiar a montré son soutien à l'EN A'. Au salon d'honneur, il a aussi souhaité bonne chance à Abdelhak Benchikha avec les Verts dans ce CHAN 2011. Constamment aux nouvelles Même s'il est à Alger, Abdelhak Benchikha est resté en contact permanent avec ses assistants à fin de s'assurer que tout marche comme prévu. Ainsi, hier, à l'heure du déjeuner, le sélectionneur a appelé Abdenour Kaoua au téléphone à fin de prendre des nouvelles de l'équipe. --------------------------------- Entraînements à l'heure du match Durant les deux premières séances d'entraînement effectuées ici à Khartoum, les Verts se sont contentés de séances d'entraînement sommaires, histoire sans doute de s'acclimater au climat qui sévit ici. Seulement, le staff technique a prévu dans son plan de travail deux séances qui seront consacrées à la préparation du premier match face à l'Ouganda. Un travail spécifique et des séances vidéo à l'heure du match (13h30 heure soudanaise) sont au programme. --------------------------------- Zemmamouche au même temps que l'équipe Mohamed-Lamine Zemmamouche n'a pas fait le déplacement à Khartoum avec l'équipe. Retenu avec le MCA pour un match de Ligue des champions à Bangui (Centrafrique), le gardien de but a dû, lui, transiter par Tripoli avant de rejoindre Khartoum. Il est arrivé à l'aéroport à la même heure que le reste du groupe qui transitait par Istanbul. --------------------------------- Belkalem : «Pour moi, c'est déjà un bonus que d'être ici» Toujours aussi mesuré dans ses propos, Essaïd Belkalem nous parle ici de ces deux premiers jours passés à Khartoum. Mais aussi de son état de santé et de ses dispositions en perspective du CHAN. Entretien. Vous n'êtes arrivés à Khartoum que tard dans la nuit de lundi après un long voyage, avez-vous récupéré depuis ? On commence. C'est vrai que ça été fatigant, mais on a eu droit à des séances de récupération prolongées, ce qui fait que le groupe parvient progressivement à évacuer la fatigue due au voyage. On a beaucoup dormi depuis notre arrivée, donc ça va… Il y a eu déjà deux séances d'entraînement sous une chaleur avoisinant les 32°, ça va, vous gérez ? C'est vrai que comparé au blizzard qu'il fait chez nous en ce moment, il n'y a pas photo. Après, la chaleur n'est pas intolérable non plus. A Chlef, Tizi et Blida, par exemple, la chaleur est beaucoup plus intense en début de saison. On imagine que la pression monte à mesure que la date du premier match se rapproche, l'intérêt pour cet adversaire est-il aussi de mise ? Bien sûr. On sait déjà ce qu'on doit savoir sur lui. On a visionné certains de ses matches à Alger. Ceci nous a permis de nous faire une idée précise. A priori, le staff a prévu d'autres séances plus tard. Je pense que d'ici au match, on en saura davantage. Personnellement, votre défection a été presque annoncée, finalement vous êtes là, pensez-vous être en mesure de jouer ? Oui. Jusqu'à maintenant, les clignotants sont au vert. Je m'entraîne le plus normalement du monde. J'ai fait de gros efforts ces dernières semaines afin de redevenir compétitif. Je pense pouvoir jouer. Après, la décision ne me revient pas à moi. Justement, le staff s'était réjoui de votre retour après la défaite face aux U23 en amical, c'est un gage d'assurance, non ? De confiance plutôt. J'ai été heureux d'entendre dire qu'on était heureux après mon retour. C'est une bonne chose. J'avais besoin d'entendre ça même si je n'en fais pas pour autant une fixation. Cela prouve quelque part que je compte dans ce groupe. Après, le fait déjà d'être ici est un bonus. Vous avez enchaîné les prestations mais aussi les blessure durant cette première moitié de saison, à quoi cela est-il dû à votre avis ? Je ne sais pas trop… A l'enchaînement des matches et des stages, peut être ? Sans doute ! Il n'y a pas vraiment eu de coupure l'été dernier. Avec la JSK, on avait directement enchaîné avec la Ligue des champions. Après, il y a eu les matches de championnat, les stages et les matches avec les A' et les U23. Le fait de supporter des charges de travail différentes a fini par se répercuter sur mon état de santé. Comment vivez-vous la concurrence avec Laïfaoui et Maïza, deux tauliers de la sélection ? Plutôt bien. Je veux dire par là qu'on ne se bagarre pas pour une place. Il y a beaucoup de respect entre nous. Etant le plus jeune, on me parle beaucoup. Ils me prodiguent des conseils. Sincèrement, on cohabite bien ensemble. Le fait que la FAF ait fixé la finale au bas mot comme objectif principal ne vous met-il pas plus de pression sur les épaules ? Pas trop, non. C'est motivant ! On vient avec un projet, des ambitions. On veut durer dans cette épreuve. C'est le mot d'ordre. Abdelhak Benchikha vous rejoindra demain matin, comment avez-vous accueilli la nouvelle de son arrivée ? Bien. Nous sommes contents qu'il arrive. On a déjà fait du chemin ensemble et ce serait bien de vivre aussi ensemble cette aventure. Attention, ce n'est pas pour minimiser du statut de Chaïb à qui on voue beaucoup de respect.