«Je n'oublierai jamais ce qu'on m'a fait endurer à Nîmes cet hiver et je vous annonce que la saison prochaine, il me sera impossible de continuer avec cette équipe» Après avoir réussi sa première sélection avec l'équipe d'Algérie, au mois de novembre passé, lors du match amical de préparation joué face au Luxembourg, l'arrière droit de Nîmes Olympique, Mostefa Mehdi Sbaa, n'espère qu'une seule chose : être du groupe face au Maroc et prouver qu'il méritait bien sa sélection. Pas du tout ébranlé à propos de ce qui se dit par rapport à sa probable éviction lors du prochain stade d'Annaba, du fait qu'il évolue dans un nouveau poste, Mehdi précise qu'il n'y a qu'un seul juge dans cette sélection, c'est Abdelhak Benchikha : «Si je l'ai convaincu, je sais qu'il me renouvellera sa confiance.» D'autre part, affecté par tout ce qu'il a enduré avec son club, il a annoncé en exclusivité au Buteur qu'il n'a plus envie de rester à Nîmes la saison prochaine. Cinq défaites de suite et vous êtes du coup relégables, ça devient alarmant pour Nîmes, non ? C'est catastrophique même. Je crois qu'on est en train de payer les erreurs commises lors du dernier mercato. Il y a des nouveaux joueurs qui sont arrivés cet hiver et d'autres qui sont partis et ce chamboulement n'a pas été pour arranger les affaires de notre club. On a aussi laissé partir le coach Cavalli, il y quelques mois. Il y a eu, certes, de bons résultats, mais là ça devient très difficile, surtout qu'une fin de saison très dure nous attend. Il y a un nouveau coach à Nîmes, puisque Noël Tosi a décidé de quitter le navire ? C'est vrai, il est parti. C'est l'ex-sélectionneur du Togo, Thierry Froger, qui a été désigné. Sur le plan personnel, vous marchez fort, puisque vous êtes toujours titulaire, mais on a appris que vous évoluez dans un nouveau poste ; une explication ? Au fait, ça dépend des matchs. Ma polyvalence me permet d'évoluer au milieu du terrain, comme sur les côtés. Face à Angers, j'ai pris le couloir droit, mais par la suite, j'ai été aussi aligné comme milieu récupérateur. Donc j'alterne un peu dans les deux postes. Justement, cela ne vous porte pas préjudice par rapport à la sélection, puisque certains craignent pour vous une mise à l'écart, arguant du fait que vous n'évoluez plus à droite ? J'en ai eu échos, mais je dirais que les gens sont libres de spéculer. Moi, je sais qu'il y a un sélectionneur en place qui est le seul à juger si je serai convoqué ou pas. Je sais aussi que je dois tout donner sur le terrain en continuant de rester compétitif pour mériter la confiance du coach national. Assumer le rôle d'arrière droit est le profil recherché par Benchikha, ce poste vous convient-il ? Bien sûr, le coach le sait parfaitement d'ailleurs. Je joue à droite comme arrière droit dans une défense à quatre et j'évolue dans le couloir droit dans une défense à trois. C'est pour vous dire que ce profil recherché par le sélectionneur me convient bien. N'avez-vous pas des appréhensions, quant à votre prochaine sélection ? En d'autres termes, êtes-vous sûr d'être du groupe face au Maroc ? En football, on n'est jamais sûr de rien. Pour revenir à votre question, seul Benchikha sait si je serai convoqué ou pas face au Maroc. Ceci dit, j'attendrai patiemment la liste des joueurs retenus pour ce match. Si on me fait appel, je répondrai avec plaisir. Sinon je suivrai l'Equipe nationale avec le même engouement et je travaillerai dur pour revenir. Vous avez été retenu pour le dernier stage annulé qui devait précéder la rencontre amicale face à la Tunisie, cela vous laisse entrevoir l'espoir d'être retenu pour le match du Maroc ? Oui, surtout que ça s'est bien passé pour moi lors du match amical de préparation joué face au Luxembourg. Je crois avoir laissé une bonne impression. Je pense aussi que le sélectionneur garde une bonne image de moi. Maintenant, je dois rester compétitif avec mon club et je sais que si je joue tous les week-ends, je serai, inch'Allah, retenu. Sinon j'accepterai la décision du coach. Ne précipitons pas les choses, vous jouez souvent avec votre équipe, c'est dire que vous respirez la bonne forme, n'est-ce pas ? Je me sens très bien. Malgré la défaite face à Clermont, j'ai réalisé une très bonne prestation. Comme je l'ai dit, je travaille à fond pour continuer sur cette lancée et aider mon équipe à éviter le purgatoire, car je sais que l'année prochaine, ce sera difficile pour moi de rester à Nîmes. Vous dites que ça va être difficile de rester à Nîmes, cela sous-entend que vous avez des contacts et que vous songez à quitter les Crocodiles ? Oui, j'ai quelques contacts sérieux mais pour le moment, je ne veux pas en parler. Je dois rappeler que j'ai toujours du mal à digérer ce qui m'est arrivé à Nîmes au mois de novembre passé. Je n'ai pas oublié cette dure épreuve. On sent que vous êtes très affecté... C'est normal, ça m'a beaucoup touché et cela je ne l'oublierai jamais. C'est une cicatrice qui fait mal. Après, il faut se battre pour ce club dont je défends les couleurs depuis quatre années pour le sauver de la relégation. Le match du Maroc approche et la pression monte d'un cran ; un commentaire ? Ça s'annonce palpitant. Cette échéance n'est plus loin. Il est donc normal que l'adrénaline commence à monter. J'espère qu'on sera au top pour ce rendez-vous. Il faudra se préparer pour gagner ce match décisif. Ce sera peut-être votre première sélection en Algérie ; une réaction ? Inch'Allah, et j'attends cela avec impatience. Jouer pour l'Algérie, ce sera formidable et évoluer devant son public à la maison, c'est quelque chose de magnifique. Tout comme moi, ma famille là-bas attend ce rendez vous avec impatience et j'espère que ce rêve se réalisera. Algérie-Maroc se jouera à Annaba, non pas à Alger, comme vous l'avez souhaité ; un commentaire ? Je l'ai appris il y a quelques jours. C'est vrai que le stade du 5-Juillet reste spécial, mais je sais aussi qu'il y a un merveilleux public à Annaba. Les Lions de l'Atlas se sont renforcés par l'apport de plusieurs joueurs émigrés de talent, cela ne vous fait-il pas peur ? Non, jamais de la vie, bien au contraire. Vous savez, dans notre métier, la peur n'a pas droit de cité. Je reste convaincu qu'avec l'aide de nos fans, on va atteindre notre objectif. Qu'est-ce qui vous pousse à vous montrer aussi confiant ? C'est la qualité de nos joueurs. Vous savez, des éléments de la trempe de Ziani, Bougherra, Lacen, Djebbour et d'autres ne courent pas les rues, ce sont des joueurs de niveau international. Les Marocains doivent avoir peur de nous, car il y a de la qualité dans notre équipe. On se devra de se transcender sur le terrain pour gagner ce derby maghrébin, inch'Allah. Il y a aussi le retour en forme des joueurs professionnels algériens, non ? Exactement, il y a aussi notre position au classement par rapport aux Marocains qui exige de nous de gagner ce match. Ce regain de forme de nos internationaux, qui est une excellente chose, intervient au bon moment. Avant de clore cet entretien, le coach Benchikha ne vous a-t-il pas appelé depuis votre dernière entrevue ? Non, il ne m'a pas appelé, mais pas plus tard qu'il y a quelques jours, j'ai eu quelqu'un de la sélection qui a demandé de mes nouvelles. Il a surtout voulu savoir quel était mon état de forme. Peut-on compter sur vous face au Maroc ? (Rires) Oui, inchaAllah. J'espère prendre part à ce derby et vivre cet événement chez moi en Algérie.