C'est la réalité de l'AJA, troisième du dernier Championnat, qualifiée pour le premier tour de la Ligue des champions et qui joue désormais sa survie. L'AJ Auxerre (17e) joue le maintien. Elle fixe la barre symbolique des 42 points, censée assurer une place en Ligue 1. Ce n'est pas une plaisanterie exhumée des années Guy Roux. C'est la réalité de l'AJA, troisième du dernier Championnat, qualifiée pour le premier tour de la Ligue des champions et qui joue désormais sa survie. Son coach, Jean Fernandez, tente de trouver des explications et des solutions à cette situation alarmante, avant la réception du PSG, ce samedi. Auxerre vient de prendre une claque à Bordeaux (3-0) et joue donc bien le maintien. La cote d'alerte a été atteinte, non ? On est dans le dur. Mais je ne veux pas me plaindre, plutôt essayer de trouver des explications. D'abord, notre effectif n'était pas assez armé pour disputer deux compétitions aussi exigeantes que le Championnat et la Ligue des champions. Deuxième problème, on a perdu beaucoup de joueurs importants sur blessure. On ne peut pas se priver de garçons comme Mignot et Grichting sur le plan défensif, ou de joueurs comme Pedretti et Ndinga au milieu de terrain. C'est impossible ! Je savais depuis le mois d'août qu'on allait jouer le maintien. Je l'ai dit et beaucoup de gens ne m'ont pas cru. C'était peut-être difficile à croire concernant le troisième du dernier Championnat, non ? Mais la réalité, c'est que nous avons un effectif pour jouer le maintien. On ne pouvait pas supporter huit matchs de plus, huit rencontres de très haut niveau, avec le même groupe. Même Lyon et Marseille ont du mal, alors nous... Pourtant, nous n'avons pas été ridicules, mais je vous rappelle quand même que nous avons joué contre le grand Real Madrid à l'aller (défaite 0-1) avec une attaque Contout - Oliech - Langil, trois joueurs qu'on est allé chercher en Ligue 2, il n'y a pas si longtemps que ça. Ces dernières années, à force d'entendre dire qu'Auxerre jouait le maintien, on ne vous a donc pas assez pris au sérieux ? Peut-être. Mais ce n'est pas une façon de détourner l'attention. On reste sur douze matchs sans victoire en Championnat. Et nous n'avons pas été capables de battre Arles-Avignon chez nous (1-1, 24e j. de L1), vous vous rendez compte ? Aujourd'hui, on n'arrive pas à prendre trois points contre le dernier de Ligue 1 à domicile alors que nous jouons notre peau. Heureusement, nous ne sommes pas décrochés par rapport à nos concurrents mais il va vite falloir gagner des matchs. On dit souvent que gouverner, c'est prévoir. Après l'exploit de la qualification en Ligue des champions, pourquoi le club a-t-il si peu anticipé cette saison ? Visiblement, on ne pouvait pas faire autrement, on ne pouvait pas acheter beaucoup d'autres joueurs. C'est comme ça. En le disant, je n'ouvre pas le parapluie, je me considère d'ailleurs comme le responsable numéro 1 puisque je suis l'entraîneur. Mais dans l'euphorie de notre troisième place, en mai, et de la qualification en phase finale de la Ligue des champions, j'avais dit : «Attention!» Je l'avais bien dit... Le meilleur exemple, c'est Toulouse, en 2007-08. Avec un entraîneur expérimenté, Elie Baup, il se qualifie pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, perd contre Liverpool à ce stade-là, bascule en C3, mais se sauve en Championnat lors de la dernière journée. Et tout cela, sans blessés, alors que nous, il nous a parfois manqué cinq titulaires... Et vous recevez le PSG, ce samedi. C'est mission impossible ? Tous nos adversaires sont compliqués à jouer en ce moment. Tant que nous n'aurons pas retrouvé nos blessés au complet et en état de forme, ce sera très dur. Aujourd'hui, on n'est même pas capables de finir un match sans prendre de buts, quel que soit l'adversaire. Le maintien, vous y croyez ? Honnêtement, si on arrive à rester en Ligue 1, la joie sera équivalente à celle de la saison dernière, quand on est allé chercher la troisième place. Aujourd'hui, on doit réaliser un nouvel exploit