Le football égyptien risque de très lourdes sanctions Les autorités égyptiennes présentent leurs excuses à la Tunisie et l'Algérie Les quatre arbitres algériens qui ont dirigé la rencontre Zamalek-Club Africain, pour le compte des 16es de finale retour de la Ligue des champions, à savoir Bichari, Meknous, Benarous et Houasnia, sont rentrés hier à Alger. Cette rencontre de C1 a été interrompue à la dernière minute du temps réglementaire, suite à un envahissement de terrain des supporters du Zamalek. On avait annoncé lors de notre précédente édition que les arbitres ont vécu l'enfer au Cairo Stadium. Ces derniers ont rejoint Alger hier à bord d'un vol régulier de la compagnie nationale égyptienne Egyptair. Il était prévu que l'appareil atterrisse sur le tarmac de l'aéroport Houari Boumediène à 11h40. Finalement, il a atterri à 11h19, soit avec vingt minutes d'avance par rapport à l'horaire prévu. A leur sortie, ils ont trouvé un bon nombre de journalistes à leur attente. Ils ont refusé de faire la moindre déclaration A leur arrivée à l'aéroport, les journalistes présents se sont dirigés vers les quatre arbitres pour des déclarations. Cependant, ils ont refusé catégoriquement de faire la moindre déclaration, sous prétexte qu'ils risquaient une lourde sanction de la part de la FAF et de la CAF. Bichari nous a dit : «Je suis vraiment désolé, je ne peux pas vous faire la moindre déclaration.» Idem pour les trois autres. Le terrain plein de monde Revenant sur le match, les quatre arbitres ont vécu un véritable enfer. Juste après l'envahissement de terrain, les supporters se sont dirigés vers Bichari et ses assistants pour les tabasser, après qu'il eut refusé un but pourtant entaché d'un hors-jeu flagrant. Cependant, les stadiers présents sur place ont tout fait pour les protéger. Certains supporters du Zamalek, sages ceux-là, ont protégé les arbitres, persuadés que leur club ainsi que la Fédération égyptienne risquaient de lourdes sanctions de la part de la CAF. Les quatre arbitres algériens ainsi que le commissaire du match ont éprouvé les pires difficultés à accéder aux vestiaires à la fin, vu l'anarchie totale qui a régné. Le terrain était plein demonde. Plus de 2h pour quitter le stade Une fois dans les vestiaires, les arbitres ainsi que le commissaire du match, un Marocain, étaient en sécurité. Les forces de l'ordre étaient postées devant l'entrée du vestiaire, afin de bloquer les supporters qui voulaient en découdre avec les arbitres. Cependant, ils sont restés enfermés dans le vestiaire pendant plus de deux heures. Les responsables de la sécurité ont préféré laisser les arbitres au stade, le temps que les forces anti-émeutes maîtrisent la situation à l'extérieur de l'enceinte. Houasnia en bonne santé Si Mohamed Bichari, l'arbitre central, a eu de la chance, ce qui n'est pas le cas du quatrième arbitre, Farouk Houasnia. Ce dernier était assis sur le banc, lorsque les supporters sont rentrés sur le terrain. Certains, notamment les premiers, lui ont porté des coups de poing. Heureusement, que les stadiers sont vite intervenus pour le protéger. Nous l'avons rencontré à l'aéroport d'Alger et il paraissait bien en point. Raouraoua, Mechrara, Aoudia et Mecheri les ont appelés Juste après ces graves incidents, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a vite pris attache avec les quatre arbitres algériens pour s'enquérir de leur état de santé. Ce dernier a profité aussi de l'occasion pour les féliciter pour leur courage et leur prestation assez honorable lors de cette rencontre. Par ailleurs, Mechrara a aussi appelé les quatre arbitres pour avoir de leurs nouvelles. Enfin, Khaled Mecheri, frère de Sofiane Mecheri dirigeant du RCK et qui travaille à l'ambassade d'Algérie au Caire, a également joint les arbitres. Mohamed Amine Aoudia, l'ex-joueur de la JSK, qui évolue au Zamalek a lui aussi appelé les arbitres. Il est à signaler que ce dernier n'a pas pris part au match, du moment qu'il était blessé. Ils ont été sollicités par les médias égyptiens, mais ils ont refusé Une fois à l'hôtel, les quatre arbitres ont été contactés par la presse égyptienne pour livrer leurs impressions, mais ils ont refusé de le faire. Hossam Hassane se ravise après avoir revu les images du but refusé Par ailleurs, Hossam Hassan, l'ex-star du football égyptien qui est actuellement à la tête du Zamalek, avait contesté l'arbitrage de M. Bichari qui, selon lui, avait refusé un but à son équipe. Mais il se ravisera, après avoir revu les images du but objet de litige. Il est même intervenu en faveur de l'arbitre pour éviter que le pire ne se produise, surtout que la CAF va sanctionner lourdement son club. A l'aéroport, des passagers les ont reconnus A l'aéroport Houari-Boumediène, certains passagers ont reconnu les arbitres, notamment M. Bichari, qui est connu sur la scène nationale. Ces derniers les ont félicités pour leur prestation. ---------------------------------------- Les autorités égyptiennes présentent leurs excuses à la Tunisie et l'Algérie Après les graves incidents qui ont émaillé la rencontre Zamalek-Club Africain de Ligue des champions africaine, les autorités égyptiennes ont vite réagi. C'est ainsi que le Premier ministre, Essam Charaf, a présenté ses excuses officielles au peuple et gouvernement tunisiens, après tout ce qui s'est passé au cours de cette rencontre. Il a déclaré : «J'ai chargé le ministre de l'Intérieur, Mansour Al Aiyssoui, d'ouvrir une enquête sur ces graves dépassements qui ont eu lieu. Je présente aussi mes excuses au peuple algérien, après les agressions des arbitres.» Par ailleurs, le responsable du sport en Egypte, Hassan Sakr, a rendu visite hier à l'ambassade d'Algérie au Caire en compagnie de Samir Zaher pour présenter leurs excuses auprès de l'ambassadeur algérien, Abdelkader Hadjar. Vers la suspension du championnat égyptien Après ce qui s'est passé, des voies politiques se sont élevées pour demander la suspension pure et simple du championnat national et des frères Hassan qui ont fait des déclarations incitant à la violence. Par ailleurs, le commissaire du match, un Marocain, a mentionné tout ce qui s'est passé. Les Egyptiens risquent une très lourde sanction. ---------------------------------------- La FIFA a déjà mis en garde l'Egypte Le football égyptien risque de très lourdes sanctions Les graves incidents ayant émaillé la rencontre entre le Zamalek et le Club Africain ne passeront pas sous silence. Si par le passé, les Egyptiens bénéficiaient de la clémence de la CAF sur laquelle ils ont la mainmise, mais aussi la clémence de la FIFA, cette fois-ci, les choses ne se présentent par de la même manière pour les Pharaons. En effet, la FIFA avait déjà mis en garde la Fédération égyptienne contre tout incident qui pourrait se produire sur les terrains égyptiens lors des matchs internationaux, la menaçant même de très fortes sanctions. On n'écarte pas donc l'éventualité de voir la FIFA et la CAF sévir d'une très forte manière et faire payer aux Egyptiens tout le mal qu'ils ont fait par le passé. Les Egyptiens ne peuvent, cette fois-ci, cacher le soleil avec un tamis et occulter l'envahissement du terrain et l'agression sur les arbitres algériens et les joueurs tunisiens. Depuis que la FIFA a rendu son verdit au sujet du caillassage du bus algérien au Caire, beaucoup de choses ont été dites à ce sujet. A rappeler que l'instance suprême du football international avait reporté à plusieurs reprises de prendre des décisions, bien que les preuves présentées par l'Algérie soient tangibles et le rapport établi par les émissaires de la FIFA était accablant envers les Egyptiens. L'Egypte avait crié victoire, mais… Après plusieurs mois, la FIFA avait rendu son verdict en infligeant à l'Egypte une simple amende financière, avec interdiction de disputer à moins de 100 km du Caire ses deux premiers matchs des éliminatoires du Mondial 2014. Une sanction qui a soulevé le courroux des Algériens et de plusieurs personnalités sportives internationales, car des pays ont été lourdement sanctionnés pour des incidents vraiment minimes par rapport au caillassage du bus algérien. Toutefois, les Egyptiens, qui ont crié victoire après le verdict de la FIFA, ont oublié la mise en garde de l'instance internationale qui avait averti la Fédération égyptienne contre tout autre incident qui se produira sur ses terrains lors des rencontres internationales. L'Egypte est donc sous la menace d'une très forte sanction, que ce soit sur le plan continental ou international. Au lendemain de la sanction annoncée par la FIFA, le président de la FAF, en l'occurrence Mohamed Raouraoua, nous a confirmé que la sanction infligée par la FIFA a été accompagnée d'une mise en garde à la Fédération égyptienne. Ainsi, l'instance suprême du football international risque tout simplement de délocaliser un ou deux matchs des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 en dehors de l'Egypte. La sanction à laquelle est exposée l'Egypte pourrait même concerner les éliminatoires de la CAN 2012, car c'est tout simplement la sécurité des adversaire de l'Egypte qui est mise en cause. L'Algérie avait bien été lésée La sanction dont écopera l'Egypte nous importe peu, mais l'incident qui s'est produit vendredi passé au Cairo Stadium a donné raison aux Algériens. Les Egyptiens avaient beau dire que ce sont les Algériens eux-mêmes qui ont saccagé le bus mis à leur disposition ou même accuser les joueurs de l'Etoile du Sahel de provocateurs, alors qu'ils étaient victimes d'une agression caractérisée à la remise du trophée, cette fois-ci les masques sont bel et bien tombés, et l'Algérie n'a nullement besoin des aveux des repentis égyptiens, qui sont passés aux aveux dernièrement. Les images diffusées à travers les chaînes satellitaires de l'envahissement du terrain par les supporters du Zamalek ne sont qu'une preuve irréfutable qu'en novembre 2009, les Algériens ont été lésés.