Un mercato raté. Les supporters en colère contre Haddad. Le nul concédé face au WAT est le faux-pas de trop, celui qu'il ne fallait surtout pas faire. Car, voyez-vous, l'USMA se retrouve du coup en grande difficulté. Désormais, elle ne devra plus fermer l'œil jusqu'à l'ultime journée du championnat et la bataille se résumera en une lutte pour le maintien, d'autant que la situation risque de s'aggraver dans les jours à venir avec un calendrier qui n'est guère favorable aux Rouge et Noir, à commencer par les deux prochains déplacements. Le premier à Béjaïa et le second à Sétif pour un match de mise à jour de la 16e journée. Il ne faut plus tourner le dos à la réalité, l'USMA est en danger. Certes, l'équipe joue mieux depuis l'arrivée de Renard, elle ne perd pas, mais ne gagne pas non plus. On peut se passer parfois des résultats en privilégiant d'autres aspects, particulièrement lorsqu'on est en phase de reconstruction, mais à un moment il va falloir se bouger les fesses, surtout quand on est parmi les derniers de la classe. A l'USMA, on ne sait plus comment marquer des buts Pour avancer au classement et s'éloigner de la zone rouge, il n'y a pas trente- six mille solutions, il faut gagner. Et pour gagner il faut marquer des buts, plus que son adversaire, c'est aussi simple que cela. Malheureusement, c'est ce que l'USMA ne sait plus faire et les chiffres sont accablants. En quatre mois, les Rouge et Noir n'ont pu marquer qu'un seul but à domicile. Le dernier en date, c'était le 3 décembre 2010 face à l'ASK. Et en quatre mois aussi toutes compétitions confondues, excepté les matchs amicaux bien sûr, l'équipe n'en a inscrit que trois. Cela démontre, si besoin est, l'incapacité de cette équipe à trouver le chemin des filets. Manque de lucidité, d'adresse, de punch et surtout d'intelligence, les attaquants de l'USMA se morfondent depuis quatre mois dans une médiocrité étouffante. Ce problème ne date pas d'aujourd'hui, il est récurrent, mais curieusement, on a fait comme si de rien n'était. Un mercato raté On avait la possibilité d'y remédier au mercato, mais rien n'a été fait. Tout le monde savait que l'équipe souffrait d'un grand déficit en attaque, et on pensait qu'on allait le régler pendant la deuxième période des enregistrements en ramenant au moins un attaquant capable de solutionner le problème, en vain. Des cinq éléments qui ont été recrutés en hiver, aucun ne répond au profil recherché. Le pire, c'est que deux seulement semblent donner satisfaction et sont régulièrement alignés, on parle bien évidemment de Maïga et Benmeghit. Pour les trois autres, c'est un grand point d'interrogation. Le premier est tout le temps blessé, le second n'a pas le droit de jouer sauf si Maïga n'est pas aligné, et le troisième est un bon remplaçant. En clair, au lieu de ramener des joueurs pour pallier les insuffisances de l'équipe et apporter le plus qui manquait, car c'est le but du recrutement du mercato, on a dépensé de l'argent pour en mettre un dans l'infirmerie, un dans les tribunes et un autre sur le banc. Ça, c'est un constat. D'ailleurs, sans qu'il ait besoin de le dire, Renard discrédite ce recrutement puisque même en difficulté il ne fait pas confiance aux éléments en question. La responsabilité de la direction est engagée A l'issue du match face au WAT, Hervé Renard avait mis l'accent sur ce problème de l'attaque, tout en indiquant qu'il va falloir trouver la bonne formule à ce niveau pour dégripper la machine, comme il en a trouvé une en défense. On aimerait bien le croire, mais avec les éléments qu'il a en main, on doute fort que cela puisse être possible. Certains sont muets depuis l'entame de la saison et on voit mal comment ils pourraient retrouver subitement la parole. Il faut le dire crûment, il y a des joueurs que l'USMA ne doit plus rien attendre d'eux. Mais il est nécessaire de dire aussi que les dirigeants sont autant responsables de cette situation, si ce n'est plus. Ils avaient l'opportunité de régler ça au mercato, mais ils ne l'ont pas fait. Quand il a parlé de formule, le coach usmiste avait peut-être raison puisqu'il n'a pas de nouvelles cartes en main. C'est avec les moyens du bord qu'il va falloir, en effet, trouver la formule magique. Pour avoir donné le stade au Mouloudia Les supporters en colère contre Haddad L'on se rappelle en début de saison, Hadddad, le président de l'USMA, avait laissé entendre qu'il y avait possibilité d'acheter des actions au Mouloudia, voire devenir l'actionnaire majoritaire du MCA. Une idée qui avait choqué les supporters à l'époque, au point où Haddad, qui n'avait certainement pas mesuré l'étendue de ses déclarations, fut obligé d'y renoncer en publiant un communiqué dans lequel il avait fait savoir qu'il n'a jamais été question pour lui de devenir actionnaire au Mouloudia, ni de sponsoriser le club. Ces temps-ci, ce sujet refait surface au sein du club voisin où des indiscrétions laissent entendre qu'il y a encore moyen de convaincre le premier responsable des Rouge et Noir de participer au financement du Mouloudia, et on serait en train de réfléchir à une manière de le faire. Ça risque de jaser encore dans les jours à venir. Cela dit, pour le moment ce n'est pas cela qui préoccupe le plus les supporters de l'USMA. C'est plutôt le stade Omar-Hammadi que la direction met en ce moment à la disposition des Mouloudéens. Si l'on comprenait ce geste à l'occasion du match retour contre le Dynamos, dans la mesure où le Mouloudia représentait l'Algérie en compétition africaine, on ne comprend pas en revanche le fait de lui avoir cédé le stade pour domicilier ses matchs de championnat. « Que Haddad sache une fois pour toutes que le Mouloudia est notre ennemi » Les fans des Rouge et Noir sont même très en colère envers les responsables du club qui, selon eux, ne comprennent pas qu'on est en train d'aider un concurrent direct pour le maintien. « Nous sommes tous les deux (USMA et MCA) dans le même bain au bas du tableau. Si on aide le Mouloudia, cela veut dire qu'on est en train d'augmenter ses chances pour le maintien, et en même temps diminuer celles de l'USMA. En d'autres termes, on est en train de le faire au détriment de l'intérêt de l'USMA. Melahaytou bakharlou comme on dit », s'est indigné un groupe de supporters qui nous a interpellés avant-hier au niveau du cercle du club. « Hier, c'était le Dynamos, demain c'est le MCO, après-demain c'est le CRB et ainsi de suite, ils vont profiter de l'infrastructure que des hommes se sont battus pour ramener à l'USMA. Le Mouloudia est un grand club ? Ils ont un milliard de chenoui ? Soit. Qu'ils aillent alors au 5-Juillet comme l'a souhaité leur entraîneur. Que Haddad sache une fois pour toutes que le Mouloudia est notre ennemi et notre rival, et qu'on ne veut pas de lui à Bologhine. Il est en train d'aider les Mouloudéens et cela on ne l'accepte pas », affirment ces fans qui envisagent d'ailleurs d'interpeller Ali Haddad à ce sujet. D'abord à travers Le Buteur puisqu'il est rare de le croiser, puis en allant s'il le faut « le voir à son bureau ». La direction ne donne pas suite à la demande du Mouloudia Jusqu'à hier en milieu de journée, les Mouloudéens qui auraient, selon Ghrib, obtenu l'accord de Haddad pour recevoir le MCO à Bologhine, pensaient toujours qu'ils allaient jouer à Omar-Hammadi. C'était compter sans l'influence des supporters de l'USMA qui se sont finalement fait entendre. Ayant eu vent de la colère des supporters, Haddad a fini par revenir sur sa décision, même si on n'est pas tout à fait sûrs s'il avait donné son accord au préalable au MCA. Car, faut-il le préciser, ce sont les dirigeants du Mouloudia qui l'affirmaient. En tout cas, une chose est sûre, MCA-MCO n'aura pas lieu à Bologhine puisqu'il est finalement domicilié à Rouiba.
