«Mes camarades à l'école sont jaloux parce que je peux voir âmmou Madjid quand je veux» . L'histoire de Madjid Bougherra à Glasgow se raconte un peu comme un conte de fée. Du genre : «Il était une fois des émigrés algériens qui vivaient tristement dans la ville froide de Glasgow. Puis, un beau jour, Bougherra débarqua chez les Rangers pour ensoleiller les journées de ses compatriotes et ils vécurent trois des plus belles années de toute leur vie d'exilés…» «Nous étions comme des fantômes avant la venue de Madjid» L'histoire n'a pourtant rien d'irréel, puisque les Algériens de Glasgow sont vraiment en train de vivre les moments les plus forts, les plus honorables en tous cas, de leur vie d'émigrés, tellement ils sont fiers de dire aujourd'hui qu'ils sont Algériens comme Bougy. «Nous étions comme des fantômes avant l'arrivée de Madjid en Ecosse. On se cachait presque pour passer inaperçus, tellement on voulait donner une image propre de l'Algérie» nous confie Walid Chegra, ami et coiffeur personnel de Bougherra. «Vous savez, les évènements des années 90 ont fait beaucoup de dégâts aux Algériens de Grande-Bretagne, comme partout ailleurs. On nous identifiait tous pratiquement à des terroristes. La signature de Madjid chez les Gers nous a fait beaucoup de bien et c'est avec sa venue qu'on a pu relever la tête et manifester notre fierté d'être Algériens comme lui», ajoute ce proche de la tour de contrôle des Verts. «Mes camarades à l'école sont jaloux parce que je peux voir âmmou Madjid quand je veux» A Glasgow, chaque Algérien trimballe dans sa tête une petite histoire à vous raconter sur «The Magic». Adultes comme enfants, ils gardent tous un souvenir sympa qu'ils partagent fièrement avec leur famille ou leurs amis. Abdelhadi Boudina a connu l'exil dans les bras de son père Nadir. Il a aujourd'hui une dizaine d'années et à l'école, ses camarades le jalousent et l'envient parce qu'ils savent que son oncle, Walid, est un des intimes de Bougherra. «Mes amis écossais me regardent comme un vrai privilégié. Ils me disent tout le temps : «Oh, you're so lucky, (tu as beaucoup de chance). «Tu es toujours avec Bougy et les joueurs, alors que tu n'es même pas supporteur des Gers», rigole le petit fan de Ronaldo et du Real Madrid, avec son accent mi-algérien, mi-scotish. «J'ai dit à la police que je suis le fils de Bougherra pour retrouver mon vrai père» Pareil pour son cousin, Hichem Chegra, le fils du coiffeur qui, lui, est un vrai mordu des Rangers, dont il connaît toutes les chansons qu'on entonne à Ibrox et qui accompagne souvent son papa au stade pour voir âmmou Madjid. Ce petit malin a une histoire plutôt particulière à partager avec nous. Jugez-en : «Une fois, dit-il en souriant déjà, je me suis perdu dans les tribunes d'Ibrox. J'ai eu tellement peur de ne pas retrouver mon papa que j'ai eu l'idée d'aller dire aux policiers que j'étais le fils de Bougherra et que je ne retrouvais plus le chemin menant aux Lounge (espace réservé aux VIP et famille de joueurs). Les policiers se sont empressés de me conduire jusqu'aux Lounge et, là, en voyant mon vrai papa, je me suis exclamé en disant devant le policier surpris : «Babaaaaa !» Il n'avait rien compris le pauvre», rigole encore l'astucieux Hichem du haut de ses neuf ans et demi. «Connaître Bougy facilite l'intégration des Algériens» Mais il n'y a pas que les enfants qui se servent de l'image de Madjid Bougherra à Glasgow. Beaucoup de compatriotes trimbalent dans leurs téléphones portables des photos et des vidéos les montrant, entre Algériens, avec «The Magic». Et cela suffit amplement pour bluffer les amis du boulot et surtout pour se faire respecter. «Avec Madjid, on n'est jamais déçus après les matches. Et cela est un très bon moyen d'intégration pour certains comme le fait savoir Sid Ali Hannou, dit «Taliani» pour sa maîtrise parfaite de la langue italienne.» Lui, comme d'autres, ne se gêne pas de le faire savoir à son entourage professionnel. «Après le but à la Maradona de Madjid, on était comme des coqs dans une basse-cour ! » «Après son but à la Maradona contre Dundee, Madjid nous a fait un honneur incroyable ici. Tous les Algériens se sont mis à marcher comme des coqs dans la basse-cour, moi le premier. Je rayonnais de bonheur et de fierté. C'est un moment fort dans la vie de tous les Algériens de Glasgow, tout comme l'ont été les jours où il a gagné des titres avec les Gers. Le dernier en date fut la Carling Cup. Quelle joie, il nous a donné ce monsieur !» encense Sid Ali en nous montrant fièrement un maillot bleu signé par Madjid et sur lequel il est écrit : «Pour mon ami Sid Ali…» «A Glasgow, ta vie peut dépendre de la couleur que tu portes : bleu ou vert !» Mais il n'y a pas que du bon dans cette relation fusionnelle qui lie Bougherra aux Algériens. «C'est un moyen sûr de se faire des amis, mais aussi beaucoup d'ennemis à la fois» explique ce natif de Douéra, qui nous dévoile le revers de la médaille. «Certes, on peut bien manifester notre fierté d'être Algériens, mais à une certaine limite seulement. Ici, ce sont de vrais fanatiques. Ils sont très extrémistes, car il s'agit d'une rivalité entre catholiques et protestants. Franchement, ça ne rigole pas. Ce sont de vrais malades même ! On pourrait être très violent avec toi, juste parce que tu te situes du mauvais côté de l'espace dans la ville ou alors parce que tu portes tout simplement la mauvaise couleur. Si tu es vêtu de bleu, tu n'as pas intérêt à croiser des Vert et Blanc le soir d'une victoire des Gers. Ta vie pourrait bien en dépendre. Surtout s'ils ont bu un peu trop, comme c'est souvent le cas dans ce pays…» «Les supporteurs des Celtics m'ont arraché violemment des mains le drapeau algérien» La preuve de cette rivalité excessive entre les supporteurs des Rangers et des Celtics, Karim «Del Piero» l'a vécue à ses dépens. Il en parle avec beaucoup de regret, tout en tentant de minimiser les faits. «J'ai été une fois au grand derby de Glasgow et comme je suis le seul Algérien à préférer le «RC Kouba» écossais, je me suis mis naturellement du côté des Vert et Blanc. Cependant, je ne pouvais pas m'empêcher de prendre le drapeau national au stade, en soutien à Madjid. Quelques secondes à peine après l'avoir déployé dans la tribune, un groupe de supporteurs des Celtics a foncé sur moi de manière violente pour m'arracher le drapeau des mains. Ils me l'ont confisqué et m'ont signifié que c'était la dernière fois qu'ils me pardonnaient cette gravissime erreur. Ce qui m'a sauvé ce jour-là, c'était le maillot des Celtics que je portais sur moi. Sans cela, je peux vous jurer que je ne serais pas là à vous parler de cette histoire, tellement je lisais une colère haineuse sur leur visage», nous souffle Karim, triste et dépité. «Face à l'Angleterre, toute l'Ecosse avait soutenu l'Algérie » Un des exploits de Bougherra, c'est d'avoir été le premier homme à introduire la couleur verte sur le terrain, sur le brassard qu'il met sur le bras, sur ses protège-tibias, mais aussi dans la tribune des Gers à l'Ibrox Stadium, par le biais des Algériens qui vont le soutenir à chaque match. «C'était quelque chose d'impensable avant l'arrivée de Madjid. Mais aujourd'hui, tous les supporteurs des Bleus connaissent et admettent le drapeau vert algérien, même si cette couleur est quasiment interdite les jours de match. Il y en a même qui s'amusent à prendre des photos souvenirs avec le drapeau pour témoigner leur reconnaissance envers notre «Magic» national», rapporte Walid Chegra. «On se croyait en Algérie, pas en Ecosse !» Son ami Salim va pousser un peu plus loin, étalant l'épineux problème qui gangrène les relations entre Ecossais et Anglais. «Lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, les Ecossais s'étaient tous rangés du côté de l'Algérie, bien sûr, pour montrer leur hostilité aux Anglais. Pour les fans des Gers, c'était un peu compréhensible, car, comme on peut facilement le deviner, ils voulaient soutenir notre «Magic» commun. Mais, pour les autres Ecossais, c'était carrément pour crier leur haine viscérale pour l'Anglais. A chaque fois qu'il y avait une occasion de but pour les Verts, les Ecossais poussaient de la voix dans l'espoir de voir les Anglais se faire battre. On se croyait en Algérie», témoigne Mohamed, ce chauffeur de taxi du haut de sa trentaine d'années d'exil en Ecosse. «Dans la rue, on croise un jeune Ecossais avec le maillot de l'Algérie» Cet engouement incroyable pour l'Algérie ne s'est pas manifesté juste avec des mots. C'était bien plus profond et les «vestiges» en sont encore visibles dans les rues de Glasgow. Nous l'avons vécu personnellement lors de notre visite récente dans cette ville. En effet, alors qu'un Cab, ce taxi noir ancien typiquement british, nous transportait dans le centre-ville, arrivés sur les hauteurs de la St Vincent-Street, une bien curieuse image s'est dessinée devant nous. Un jeune Ecossais vêtu d'un maillot de l'Algérie, les mains enfoncées dans des gants, chargeant de grosses pierres qu'il sortait d'une maison pour les mettre dans une benne. Dans les secondes qui ont suivi, nous demandâmes au chauffeur de vite nous déposer pour aller rejoindre ce «supposé» Algérien». «D'où vous vient ce maillot ? «I bought it !» En allant l'aborder un peu brusquement pour ne pas le laisser s'engouffrer dans la maison peut-être sans le revoir, le jeune nous montra un peu de méfiance. «Excusez-nous, on est Algérien et on voudrait vous demander l'origine de ce maillot. «C'est celui de l'Equipe d'Algérie», nous répondit-il avec étonnement, bien que quelque peu rassuré par le sourire qu'on lui affichait. «Et d'où vous vient-il ?» a-t-on poursuivi. «I bought it !» (je l'ai acheté), lâche-t-il avec son accent chantonnant typiquement scotish, l'air de nous demander à son tour ce qu'il y avait de si surprenant dans cela et une fois de plus, étonné par ces questions bizarres qu'on lui posait. «Because of Bougherra !» L'Algérien ne reculant devant rien, nous lui posâmes une ultime question, bien que quelque peu gênés à notre tour, tellement on savait qu'on le détournait de son travail. «Et pourquoi ce maillot spécialement ?» Réponse aussi spontanée que logique à ses yeux : «Because of Bougherra !» nous lança-t-il avec son accent marrant, en nous arrachant un plus large sourire, mêlé, bien sûr, de grande fierté. Bien évidemment, le drapeau qu'on trimballe habituellement dans notre sac (c'est le pêché mignon de votre serviteur), a mis moins de trois secondes pour être déployé afin d'immortaliser par une photo souvenir, cet instant si «Magic»… D'ailleurs, lorsqu'on a montré la photo à Madjid Bougherra, lui aussi était aussi étonné. «C'est ici que vous l'avez vu ?» a-t-il demandé avant d'ajouter d'un air aussi fier : «C'est vraiment bien de voir ça en Ecosse.» Eh, oui Madjid, on voit «ça» et bien plus dans ce pays, depuis votre arrivée, il y a trois ans déjà et tout le monde espère en voir plus, toujours en Grande-Bretagne. Les gens de l'Andalousie comprennent les signes, dit-on. Suivez notre regard… «La première fois qu'on a connu Madjid, c'était à la mosquée » Certains Algériens parlent de la venue de Madjid Bougherra à Glasgow, comme d'un évènement majeur dans leur vie. Il y a «l'avant» et «l'après» son arrivée chez les Glasgow Rangers. Les anciens ont même «écrit» entre eux, l'Histoire de la venue de Madjid. C'est Loulou, un mec de Bab El Oued qui a parlé le premier avec Madjid. C'était à la mosquée centrale de Glasgow. Le footballeur lui avait demandé l'adresse de la boucherie halal du coin et c'est là qu'il a connu un certain Kamel Bellouz, dit «El baraka» du nom de la boucherie dans laquelle il travaillait. Tout s'est enchaîné par la suite et Madjid a connu ses amis les plus fidèles, à leur tête, Hamid Ameur, le propriétaire d'Amalfi, l'un des restaurants les plus chics de Glasgow, et son coiffeur Walid Chegra, chez qui il se rend régulièrement avant chaque match. Un rituel qui a renforcé les liens entre les deux hommes. «On a envie de garder Madjid à vie à Glasgow » Hamid Ameur, c'est de la fraternité pure qui le lie à Madjid. Les deux familles se connaissent et s'apprécient mutuellement. «C'est un frère pour moi», nous dit le propriétaire d'Amalfi qui stresse à chaque fois qu'on annonce Bougherra dans un club étranger. «J'ai horreur des rumeurs qui le donnent partant ailleurs. Un ami m'a même envoyé un sms récemment pour me dire qu'il venait d'apprendre la signature de Bougherra à Arsenal. Encore une me suis-je dit ! Mais j'avais juste oublié qu'on était le... 1er avril ! Vous savez, si ça ne tenait qu'à moi, je le garderai à vie ici. Même après sa carrière de footballeur. Car ce n'est pas le joueur qui m'intéresse, mais le vrai frère que j'ai appris à aimer et que je n'ai envie de perdre pour rien au monde, tellement il est sincère et attachant», assure Hamid. «Mais je sais qu'un jour ou l'autre, il volera vers d'autres cieux et je lui souhaite déjà toute la réussite pour lui et pour ses deux adorables filles que je considère comme les miennes, tellement elles sont souvent avec mes enfants», témoigne le grand ami de Bougherra. «Il n'y avait aucun Algérien supporteur des Rangers avant la venue de Bougherra» Khaled Messaoudi est également un proche de Madjid. Lui n'a pas eu de mésaventure avec qui que soit, pour la simple raison qu'il est entraîneur des jeunes footballeurs au sein de la «Jimmy Johnson Academy» créée par l'ancien attaquant des Celtics qui avait gagné le première Coupe d'Europe des clubs champions dans les années 60 et, en même temps, il est supporteur inconditionnel des Rangers. «En réalité, explique-t-il, il n'y avait aucun Algérien qui soutenait les Gers avant l'arrivée de Madjid. C'est uniquement pour lui qu'on s'est mis au Bleu, alors que le Vert est plus proche de notre drapeau», rigole-t-il. En réalité, il y a d'autres raisons qui ont poussé les Algériens vers les Celtics au début. On dit qu'il y a beaucoup plus de racistes au sein des supporteurs des Gers que chez les Celtics. Mais cela, aucun Algérien ne vous le dira ouvertement, par crainte de représailles… «J'ai défié Madjid en réalisant 380 jongleries de la tête…» Khaled Messaoudi fréquente souvent Bougherra, tout comme d'autres intimes. Son histoire avec Bougy est purement sportive, à l'image du coach qu'il est. «On s'est retrouvés un jour dans un appartement avec lui et un footballeur marocain qui s'appelle Mehdi Taouil. Je leur avais lancé le défi de battre mon record de jongles de la tête que j'avais porté à 380. Ce n'était pas rien quand même !» s'enorgueillit ce Hadj, avant de raconter la suite de son histoire qui n'a pas encore connu sa fin, vu la passion que cela déclenche au sien du clan des jongleurs. «… Après, il a effacé mon record en le portant à 450, vidéo à l'appui ! » Khaled poursuit donc. «Eh bien, le défi lancé, Madjid et Mehdi se sont mis à s'entraîner je suppose rageusement en cachette, quelque chose comme une bonne quinzaine de jours, avant de me proposer de refaire le concours de jongles dans le même appartement. Et vous savez qui a gagné ce jour-là ? C'est Madjid Bougherra évidemment, avec 450 jongles de la tête, en parfait équilibre pendant une bonne dizaine de minutes. Mais au dernier coup, il a failli se fracasser contre la table, gêné comme il était dans cet espace si réduit», se marre-t-il encore. «Je suis sûr qu'il aurait pu faire bien plus s'il était sur un terrain de foot. Vous savez, j'avais tout filmé et j'ai encore la vidéo sur mon portable», nous dit-il avant de nous montrer fièrement Madjid en train de réaliser son exploit dans le salon d'un appartement. «Si ça sort un jour sur Youtube, il faudra que Madjid soit entièrement d'accord, sinon, elle restera chez moi à vie», assure-t-il fermement. Espérons que Bougherra ne sera pas contre sa diffusion, pour que ses nombreux fans puissent en profiter eux aussi. «Il nous donne à chaque match, entre six et douze billets à distribuer aux amis algériens» La générosité de Madjid n'a d'égale que sa simplicité et sa modestie. Et tout le monde le lui reconnaît et aime à le répéter tellement Bougy semble effacé et toujours disponible quand il est face à ses compatriotes. «Il est l'archétype de l'anti-star, alors qu'il a tout pour se la jouer. Mais lui n'est pas comme ça. On voit tout de suite qu'il a reçu une éducation à l'ancienne. C'est la modestie personnifiée», soutient son «frère» d'exil, Hamid Ameur. Si ce n'est pas une photo, ce sera un maillot ou des places d'entrée qu'il donne à longueur d'année aux Algériens. Madjid ramène les billets qu'il donne à Walid et ce dernier se charge de les distribuer aux compatriotes. «Voir Madjid enflammer Ibrox vaut tout l'or du monde tellement il nous rend fiers» «En général, il m'en file entre six et douze billets par match et j'essaie à mon tour de les distribuer équitablement histoire de contenter tous les potes, chacun son tour. Je peux vous assurer qu'en trois saisons de présence, pratiquement tous ceux qui voulaient le voir ont eu leur billet gratuit de la part de Madjid. Et vous savez quoi ? A chaque fois que le stade est complet, les supporteurs écossais des Gers viennent nous proposer un bon paquet d'argent pour leur vendre nos billets, mais aucun de nous n'en a cédé le moindre morceau. Voir Madjid enflammer les tribunes de l'Ibrox Stadium et scander Bougy à son honneur vaut tout l'or du monde», assure son coiffeur. «On ne trahit pas les hommes ! » ajoute Khaled avec humour et sincérité à la fois. «Mon garagiste écossais a appris l'arabe grâce à Madjid» Fouad Nouar est interprète anglais-arabe-français. Lui aussi est une star à Glasgow, à sa manière. Ce natif de Tiaret est un cousin d'Abdelkader Drif, l'ancien président du MCA, mais aussi celui de Karim Matmour. Cet homme cultivé et généreux aide beaucoup ses compatriotes dans le domaine administratif. Sa relation avec Bougherra est également très étroite. Et pour cause, c'est à lui que Bougy a demandé de lui enseigner… l'arabe classique ! «Signe qu'il veut aller vivre au Qatar», plaisante Foued qui a également quelques bonnes histoires à raconter au sujet de Madjid. «Un jour je lui ai envoyé un sms en lui disant que j'ai été très surpris ce matin quand mon garagiste m'a répondu dans un arabe classique parfait ! Comment parlez-vous notre langue aussi bien ? lui avais-je demandé. «J'ai simplement eu l'habitude de lire les livres que vous avez laissés dans votre malle et vous voyez bien le résultat », m'a-t-il répondu. A vrai dire, poursuit le très sympathique Foued, ces livres sont destinés en réalité à… Madjid qui m'a demandé il y a sept mois de lui donner des cours d'arabe. Mais, par manque de temps, on n'a toujours pas commencé», s'esclaffe-t-il. Pour Hamid, the best man, and khouya tah sah !!! Il arrive souvent à Madjid de surprendre ses amis intimes, comme il l'a fait avec Hamid en lui dédicaçant un de ses posters par une phrase sortie du cœur : «Pour Hamid, the best man, and khouya tah sah !!! » a écrit Bougherra pour celui qu'il considère comme un vrai frère. Pareil le jour où son fils, Yacine, a demandé à Bougy un autographe : «Comment on écrit my nephew (neveu) Hamid », avait demandé Madjid. «C'est un geste que je n'oublierai jamais», nous a-t-il assuré. «Un voisin de Bougherra sort pieds nus pour faire signer son maillot» Mais il n'y a pas que les Algériens qui aiment Madjid Bougherra. Lors d'une de nos visites chez lui, on a remarqué un de ses voisins, attendant timidement devant l'entrée de l'immeuble, les pieds nus, cachant derrière le dos un bout de tissu bleu. On a tout de suite compris qu'il voulait le faire signer par son voisin. On s'est approchés de lui et voilà ce qu'il nous a confiés : «En fait, je viens d'aménager en famille dans cet immeuble et j'ai eu l'agréable surprise de croiser Bougherra. J'ai dit à tout le monde que j'étais le voisin de Bougy. Mon fils est également fan de lui, c'est pour cela que j'ai apporté ce maillot pour qu'il me fasse une dédicace. C'est possible ? », a-t-il demandé d'un air gêné. «Bougherra me mettra en personne le maillot dans la boîte à lettres. Oh my God !» Il n'y a pas le moindre souci. Vous avez une double chance ce soir, car même Salim Kerkar est présent. Le voisin n'en revenait pas lorsqu'on lui a demandé le numéro de sa boite à lettres. «Madjid Bougherra le mettra en personne dans la boite ? Oh, my God, comme il est modeste !» s'écria l'Ecossais tout retourné. Madjid est en fait comme ça avec tout le monde. Il ne fait pas de gros efforts pour plaire, mais on l'adore tout simplement, Allah ibarek.