Asselah : «Je ne suis responsable d'aucun des trois but» Oussalah : «On a ouvert le jeu, on s'est fait avoir» Lorsqu'une équipe encaisse trois buts, de surcroît face à un adversaire de moindre calibre, la défense est vite mise à l'index. Face au FC Missiles, celle de la JSK n'est pas exempte de tout reproche. Toutefois, les deux autres compartiments ont également leur part de responsabilité dans ce scénario catastrophe de la seconde mi-temps au cours de laquelle les défenseurs ont eu à subir tout le poids de la rencontre. D'ailleurs, Berchiche s'est fait expulser pour avoir annihilé un quatrième but de la main. Afin de dresser un tableau de l'intérieur du terrain sur ce qui s'est réellement passé au stade Augustin Monédan, nous avons laissé la parole aux cinq défenseurs qui ont disputé cette partie. ---------------------------- Asselah : «Je ne suis responsable d'aucun des trois but» Avant d'affronter le FC Missiles, Malik Asselah ne pensait certainement pas que cette rencontre tournerait au cauchemar et qu'il allait devoir chercher la balle à trois reprises dans ses filets. A-t-il une responsabilité particulière sur l'un des trois buts ou sur les trois carrément ? Notre présence au match nous force à répondre par la négative, mais laissons au concerné le soin d'expliquer ce qui s'est passé… Etant donné que vos supporters n'ont pas pu voir le match, ne craignez-vous pas que certains pourraient vous incomber la responsabilité des trois buts encaissés face au FC Missiles ? Il est vrai que je suis, comme on dit, le dernier rempart de l'équipe et que généralement, un gardien de but est vite pointé du doigt lorsqu'il encaisse un ou plusieurs buts. Mais dans mon cas, je tiens à dire que je ne suis responsable d'aucune des trois réalisations que nous avons encaissées. Soyez-plus explicite dans votre défense ? Commençons par le premier but que j'encaisse sur penalty. Là, les choses sont claires, pas besoin d'un dessin pour dire que mes chances d'arrêter le ballon étaient minimes. Sur le deuxième but, je sauve en deux temps suite à une attaque dangereuse des Gabonais, je sors dans les pieds d'un de leurs attaquants, je repousse son premier tir avec les mains, puis sur sa seconde tentative, je prends le ballon en pleine figure et par la suite, je ne sais pas ce qui s'est passé, mis à part que quand je me suis relevé, je n'ai pu que voir le ballon au fond des filets. Enfin, pour ce qui est du troisième, je devais faire face à deux joueurs qui se sont présentés seuls face à moi, la passe en retrait de l'un des attaquants vers son coéquipier était imparable. En résumé, je le répète, je ne suis pas responsable de ces trois buts. Qui en est responsable ? Ça ne sert à rien de blâmer quelqu'un aux dépens d'un autre, mais je dirai qu'il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette lourde défaite. Lesquels ? Il y a tout d'abord ce penalty imaginaire que l'arbitre a accordé à notre adversaire. En tant que gardien de but, j'étais très attentif sur cette action, je peux vos assurer qu'il n'y avait pas de faute sur l'attaquant. D'ailleurs, je n'ai pas cru mes yeux lorsque j'ai vu le referee indiquer le point de penalty. Par la suite, je dirai qu'on s'est mis trop à découvert, si ça a été fait, c'est parce que nous sentions que nous pouvions revenir au score, car nous savions que nous étions convaincus qu'on était supérieurs à notre adversaire. On s'est créé de nombreuses occasions de but, malheureusement nous n'avons pas pu les concrétiser. Après leur second but, nous avons maintenu la même façon de faire, c'est ce qui nous a coûté un autre but et ç'aurait été pire si le joueur du FC Missiles n'avait pas raté son penalty. On imagine que ça donne un sacré coup au moral de perdre sur un tel score ? Ça fait très mal, mais nous devons vite nous ressaisir car dans moins d'une semaine, nous avons un match très important à livrer, un rendez-vous que nous ne devons absolument pas rater, à savoir la finale de la Coupe d'Algérie. Justement, vous pensez que c'est la meilleure des façons de préparer un tel événement ? Ce match n'était pas une préparation pour le match de coupe, les deux rendez-vous sont totalement différents. Il est clair maintenant que nous devons impérativement oublier cette défaite. Notre seul souci sera de préparer le match de coupe. Je suis convaincu que si nous réussissons à remporter ce trophée, ceci va booster notre moral en vue du match retour face au FC Missiles à Tizi Ouzou. ---------------------------- Oussalah : «On a ouvert le jeu, on s'est fait avoir» Vous partagez ce sentiment que la défense a trop subi ce match ? Absolument, à un moment donné en deuxième mi-temps, nous les défenseurs avons eu à supporter le poids de la rencontre. Ce n'était pas facile de garder sa lucidité quand vous êtes confronté à des attaques successives de votre adversaire. En plus de cela, nous avons joué avec la peur au ventre, la peur de prendre un carton car l'arbitre avait la gâchette facile, on le voyait bien. La preuve, il a distribué des cartons à tort et à travers, moi-même j'en ai pris un en première mi-temps pour une faute pas trop grave sur un adversaire. Mais reconnaissez que cet adversaire n'était pas ce qu'on appellerait un foudre de guerre ? Je le reconnais et la preuve, en première mi-temps, nous avions même réussi à prendre la maîtrise du jeu, on s'est même créé pas mal d'occasions de but. Mais en seconde mi-temps, ce fut un tout autre scénario. Que s'est-il passé dans cette deuxième partie de la rencontre ? Une multitude de choses mais d'une manière générale, nous avons payé cash notre trop grosse envie de réaliser un bon résultat au Gabon. A mon humble avis, je pense qu'après avoir encaissé très tôt le premier but, nous devions nous replier et faire preuve de plus de vigilance. Il faut avouer que perdre 1-0, c'est mieux que de prendre trois buts. A trop ouvrir le jeu, on s'est fait avoir. Pourquoi ne pas l'avoir fait, c'est-à-dire fermer le jeu ? Je ne sais pas, peut-être que nous pensions que nous pouvions leur marquer, cela aurait pu réellement être le cas car on s'est procuré plusieurs occasions de but, mais nous n'avons pas su les concrétiser. Dommage pour nous. Et l'arbitre dans tout ça ? Ben ! L'arbitre a mis son grain de sel en leur donnant un coup de pouce au bon moment, au début de la deuxième mi-temps. Mais il leur a surtout ouvert le chemin de nos filets en leur accordant un penalty qui n'était pas valable. Il était clair que sans cela, ils n'auraient peut-être pas pu marquer. Mais bon, maintenant il faut se tourner vers l'avenir. L'avenir, c'est cette finale de Coupe d'Algérie… Oui, heureusement que c'est un rendez-vous important car si ce n'était pas le cas, il aurait été un peu difficile de trouver les ressources nécessaire pour se ressaisir. Pour une finale de coupe, un joueur n'a pas besoin que son entraîneur le motive, le match en lui-même est une source de grande motivation. ---------------------------- Rial : «On a cédé à l'énervement» Le capitaine de la JSK, Ali Rial, a été la hauteur, malgré les trois buts encaissés au final, il ne pouvait, à lui seul, pas arrêter toutes les offensives gabonaises. «Après quelques soucis au début du match, on s'est vite ressaisi, on a commencé à développer notre jeu, à faire tourner le ballon, à se créer des occasions nettes de marquer. En gros, on a fait une bonne première mi- temps. Les choses se sont mal passées par la suite, on encaisse d'abord un but sur un penalty pas du tout évident, d'ailleurs le joueur averti, en l'occurrence Berchiche, n'était même pas du côté où la faute a été commise, c'est un autre joueur qui était près de l'attaquant gabonais. On commence alors à subir le math, on encaisse un deuxième but qui nous a vraiment fait mal. On a essayé à tout prix de marquer un but, c'est ce qui a donné plus d'espace à notre adversaire, d'où l'action de leur troisième but. Je dirais aussi que ce match nous a usés mentalement, on s'est montrés très énervés et lorsque vous êtes dans cet état, vous perdez votre lucidité et la clairvoyance dans le jeu.» ---------------------------- Berchiche : «Je devais me sacrifier» «Du point de vue de l'arbitrage, c'était de la folie, l'arbitre nous distribuait des cartons sans la moindre raison, et j'en suis le meilleur exemple. J'en ai pris un alors que ce n'était pas moi qui avais commis la faute. Et bien évidemment, je me fais expulser en toute fin de match. En voyant que la balle allait droit vers les filets, je l'ai déviée de la main, je me suis sacrifié, un geste qui n'a pas été inutile puisque le penalty justement accordé a été fort heureusement raté.» ---------------------------- Remache : «On a trop subi le match» «Ce n'est pas pour trouver des excuses, mais je veux mettre en avant le rôle de l'arbitre dans notre défaite. Celui-ci a influé négativement sur le déroulement de la rencontre, il n'a pas cessé de nous énerver avec ses décisions incompréhensibles. En plus, en voyant la difficulté qu'avait notre adversaire à marquer, il leur a donné un parfait cadeau pour ouvrir le score, un penalty suite à une faute imaginaire dans la surface de réparation. C'est ce but qui a donné des ails à notre adversaire et pour notre part, c'est à partir de là que nous avons commencé à subir tout le poids de la rencontre. C'est devenu encore plus difficile après l'expulsion de Nessakh qui revenait derrière pour nous aider.»
