«Mehiaoui voulait me ramener la police au stade». C'est un véritable coup de théâtre auquel les présents au stade Ahmed-Zabana ont assisté hier matin, avec le retour de Cherif El Ouazzani alors que le président avait déjà officialisé son départ. Une scène qui témoigne parfaitement de l'anarchie qui règne chez les Hamraoua depuis l'élimination en Coupe d'Algérie. Alors que tout le monde croyait que la page de l'ancien coach était tournée, et s'attendait à connaître le nom du futur entraîneur du Mouloudia, voilà que Cherif El Ouazzani se présente le plus normalement du monde à la reprise des entraînements qui s'est déroulée hier matin au stade Zabana. Convaincu d'avoir argumenté son absence, le coach du Mouloudia qui a eu une discussion avec certains responsables du club à l'image de Benmimoun, n'a pas dérogé à ses habitudes en regroupant le peu de joueurs ayant assisté à cette séance d'entraînement en lançant son discours habituel. Il a faussé le plan du président En donnant signe de vie hier matin, Cherif El Ouazzani a non seulement démenti à sa manière l'information faisant état de sa démission, mais surtout il a chamboulé le programme de la journée de Tayeb Mehiaoui qui avait l'intention d'assister à l'entraînement pour confirmer aux joueurs le départ de Cherif El Ouazzani tout en présentant Boudjellal comme entraîneur intérimaire. Il a voulu aussi inviter les joueurs qu'il avait déjà sondés juste après le match contre le MCA de tourner la page de l'entraîneur et penser au match contre le CRB, mais rien de cela n'est arrivé. Mehiaoui lui a annoncé la mauvaise nouvelle Non content que l'entraîneur ait pris la décision de revenir sans l'annoncer à personne, Mehiaoui a pris le soin d'appeler Cherif El Ouazzani pour lui annoncer qu'il n'était plus l'entraîneur en chef de l'équipe. Sans donner plus d'explications, car il était question que les deux hommes se rencontrent autour d'une table pour prendre les décisions qui s'imposent. Il faut dire qu'en cas de limogeage, qui demeure la seule option pour le président, il sera appelé à payer jusqu'au dernier centime son entraîneur qui possède un contrat d'une année en bonne et due forme au sein de la Fédération. «Mehiaoui voulait me ramener la police au stade» Apparemment, ce n'est pas en bons termes que la séparation devra se faire entre Cherif El Ouazzani et Tayeb Mehiaoui. Le coach a été en effet désagréablement surpris par le comportement du président qui lui a non seulement annoncé qu'il ne faisait plus partie du staff technique, mais en le menaçant d'appeler la police s'il ne quittait pas les lieux. «J'ai été vraiment touché dans mon amour-propre lorsque le président m'a menacé d'appeler la police pour me sortir en force du stade. Je n'imaginais guère que les choses allaient se passer de la sorte. Il y a mille et une façons pour signifier à un entraîneur son limogeage, mais je n'ai jamais pensé qu'il allait s'abaisser à ce niveau. Il me prend pour un criminel. Est-ce que c'est comme ça qu'on traite celui qui a permis au MCO d'aller en demi-finale de la Coupe d'Algérie et d'être actuellement au podium ?», se demande Cherif El Ouazzani avec une voix nouée. «Il n'a rien fait pour me soutenir» Pour Cherif El Ouazzani, Mehiaoui n'a rien fait pour lui faciliter la tâche depuis le début de saison «Il n'a rien fait pour m'aider. Il ne m'a même pas soutenu dans les moments difficiles. La preuve, il fallait que je tombe malade pour qu'il se mette à chercher un autre entraîneur. Y a-t-il une raison valable pour qu'il me limoge. J'ai réalisé un bon parcours jusqu'à présent avec un effectif juste moyen, j'ai fait émerger quelques jeunes joueurs puisque le MCO évolue avec trois juniors. Alors que demander de plus. Cela fait longtemps que le MCO n'a pas connu un parcours pareil. Si Mehiaoui n'aime pas Cherif El Ouazzani en tant que personne, il doit reconnaître que l'entraîneur a réalisé un travail colossal. Un point c'est tout. » «Je n'ai jamais démissionné» Le coach du Mouloudia devait rencontrer Mehiaoui pour mettre les points sur les i en ce qui concerne la séparation. «Que les supporters sachent que j'étais malade et que j'ai avisé les responsables du club. Il y a Benmimoun comme témoin. Je n'ai jamais dit que j'étais démissionnaire. Pendant mon absence, il y avait en place Sebbah et Sbaâ pour assurer l'intérim. Maintenant, s'il veut me limoger, il n'a qu'à prendre ses responsabilités et me le signifier d'une manière officielle. Personnellement, je n'ai pas l'intention de quitter le club pour qu'on dise ensuite que j'ai fui mes responsabilités. Au contraire, j'ai assumé celles des autres», explique le coach. Quel avenir pour le Mouloudia ? Apparemment rien ne va plus au Mouloudia d'Oran. Depuis cette élimination en Coupe d'Algérie les problèmes sont en train de s'enchaîner. En plus des résultats négatifs que l'équipe est en train de réaliser avec ces deux matchs nuls en championnat, un problème monstre est survenu au sein de la barre technique suite au faux départ de Cherif El Ouazzani. Ce dernier, qui a décidé de prendre du recul après le nul concédé par l'équipe face au MC El Eulma, vient de fausser tous les calculs du président en revenant hier au travail. Le coach oranais, qui n'a jamais utilisé le mot démission pour expliquer son absence, persiste et signe d'avoir eu des problèmes de santé qui l'ont empêché à prendre part aux dernières séances d'entraînement et qu'il était inutile pour lui de se rendre au stade face au MCA puisqu'il était suspendu. Voulant surtout connaître la réaction de ses dirigeants à leur tête le président, l'entraîneur qui a senti que Mehiaoui était prêt à le sacrifier a décidé de refaire surface pour assister à l'entraînement d'hier matin. Le clash des vestiaires a joué en sa faveur Même si l'équipe a réussi à sortir indemne du piège du MCA en limitant les dégâts, il faut dire que ce n'est pas le résultat négatif (le deuxième consécutif) qui était sur les lèvres des proches du club et les supporters. Par contre, l'incident qui a éclaté dans le vestiaire entre Belloumi et Bengorine a été un évènement majeur qui a fait gagner au coach quelques points. En effet, jamais un incident de cette gravité ne s'était produit, quel que soit le rendement du Mouloudia d'Oran, dans le vestiaire en présence de Cherif El Ouazzani. Il faut reconnaître que l'ancien milieu de terrain des Hamraoua a eu la mainmise sur le groupe. Des joueurs soutiennent toujours Cherif El Ouazzani Même s'il a pris du recul sous la forme déguisée d'un départ, Cherif El Ouazzani avait encore le soutien indéfectible d'un groupe de joueurs qui se sentent dans leur élément cette saison et que le départ de Si Tahar n'arrange guère. Il faut dire que son retour devrait leur faire plaisir. L'heure est à la démobilisation Après tout ce qui s'est passé après le match contre le MC Alger, l'heure est à la démobilisation au Mouloudia d'Oran. En effet, plusieurs éléments n'ont pas assisté à la reprise des entraînements d'hier, qui s'est déroulée au stade Ahmed-Zabana. En effet, huit éléments et non des moindres se sont inscrits aux abonnés absents. Il s'agit de Fellah, Bengoreine, Daoud, Aïssaoui, El Bahari, Boussaâda, Sebbah et Belaïli qui devait reprendre l'entraînement. Il faut dire que ces éléments ont senti l'insouciance de leurs responsables après le match contre le MCA, et c'est pourquoi ils ont choisi de rester chez eux au lieu de venir encore une fois faire quelques heures de corvée. Bengoreine exécute ses menaces Sofiane Bengorine qui a juré de ne plus remettre les pieds au MCO, suite à sa bagarre de samedi passé avec Lakhdar Belloumi, ne semble pas vouloir faire machine arrière. Le joueur ne s'est pas présenté hier à l'entraînement. Sebbah Benyagoub et Sbaâ présents Les deux autres membres du staff technique, Sebbah Benyagoub et Sbaâ Bachir solidaires avec l'entraîneur Cherif El Ouazzani, ont pris part à la séance d'entraînement d'hier matin. Les deux techniciens lient leur avenir à celui de Cherif El Ouazzani. Sebbah l'avait d'ailleurs clairement signifié après le match du MCA. «Si Cherif El Ouazzani démissionne, je lui emboîterai le pas», avait-il dit. Belloumi évite Zabana Après l'incident du vestiaire, le conseiller au président Lakhdar Belloumi a préféré éviter de rencontrer à nouveau les joueurs. Il ne s'est pas présenté à la séance d'entraînement d'hier.