«Hannachi et Zetchi trouveront un accord me concernant, j'en suis persuadé» De l'équipe du Amel de Bou Saâda à celle de la JSK, en passant par le Paradou Athlétic Club, c'est l'histoire de Hocine El Orfi, l'actuel milieu récupérateur des Canaris. Agé de 24 ans, ce jeune joueur, qui est connu pour ses qualités technique et morale, a vécu en moins d'une année un véritable conte de fées. Ayant atterri l'été dernier à la JSK sous forme de prêt, El Orfi a atteint les demi-finales de la Ligue des champions à l'occasion de sa première participation africaine, remporté la Coupe d'Algérie et gagné une place de titulaire au sein d'une des plus grandes formations à l'échelle du continent. Un parcours exceptionnel qui nous a poussé à nous rapprocher de ce joueur au talent reconnu de tous. Vos prestations avec la JSK cette saison ont poussé les amoureux du club à s'intéresser davantage sur vous. Parlez-nous de vos débuts dans le monde du football ? Comme la plupart des joueurs algériens, j'ai tapé pour la première fois dans un ballon dans mon quartier. C'est alors que des gens sont venus voir mon père et lui ont fait savoir que j'avais beaucoup de qualités. C'est là que mon père m'a inscrit dans les catégories jeunes de l'équipe de Amel Bou Saâda où j'ai fait toutes les catégories. Lorsque j'étais en juniors, l'entraîneur des seniors, Bousbaâ, m'a promu en équipe première. Et c'est à partir de là que ma carrière a pris son véritable départ. Comment avez-vous atterri au Paradou ? Tout le mérite revient à mon oncle qui a beaucoup d'amis au Paradou. Il a convaincu les dirigeants du PAC de mes qualités. Ces derniers étaient même venus me voir jouer à Bou Saâda. Aussitôt, Zetchi a accepté de me faire signer un contrat lors de la saison 2006/2007. Sans Zetchi, je pense que je ne serais jamais arrivé là où j'en suis. Je savais que je devais prouver pour gagner ma place. Dieu merci, j'ai atteint mon objectif. Avez-vous senti une progression au Paradou ? Au début, c'était très difficile, car je n'arrivais pas à m'adapter. Mais je dois dire que les frères Zetchi, en l'occurrence Kheireddine et Hassène, m'ont mis dans les meilleures conditions et il ne me restait qu'à prouver mes qualités. Je ne les remercierais jamais assez pour leur soutien et leur confiance à mon égard. Comment étaient vos relations avec Tedjar ? Excellentes, depuis toujours jusqu'au jour d'aujourd'hui. J'ai pris le temps de le connaître au Paradou et c'est quelqu'un de génial. Il est spontané et c'est ce qui fait sa personnalité. Qu'avez-vous ressenti lorsque ce dernier a quitté le Paradou pour la JSK ? Cela m'a beaucoup affecté, car on était très proches. En plus de ses grandes qualités sur le terrain, Tedjar nous avait laissé un grand vide. Il nous a fallu beaucoup de temps pour jouer sans lui. Le départ de Tedjar à la JSK vous a-t-il permis de vous imposer davantage au PAC ? Il faut savoir avant toute chose qu'il est très difficile de remplacer un joueur comme Tedjar. Après son départ, il fallait que quelqu'un prenne le relais. J'ai hérité du capitanat et j'ai assuré ma mission. J'ai senti que j'avais une plus grande responsabilité dans l'équipe. Tedjar vous parlait-il de la JSK ? Beaucoup même. Il me disait qu'il me voyait bien avec eux. Je ne vous cache pas qu'il m'a motivé à venir. Le jour où l'opportunité de jouer à la JSK s'est présentée, je ne l'ai pas ratée. Quel est votre plus mauvais souvenir avec le PAC ? C'est l'année où nous avons raté d'un cheveu l'accession en D1. C'est en 2009 face au CAB. Après une longue saison, nous n'avons pas pu remporter la victoire au 20-Août. C'est un très mauvais souvenir qui restera gravé à jamais dans ma mémoire. Je me souviens que nous avions tous pleuré à la fin du match. Comment avez-vous raté ce match aussi important ? C'était la pagaille avant le début de la rencontre. C'était odieux et scandaleux, d'ailleurs je ne veux même reparler de ça. Désolé, mais c'est un souvenir que je veux mettre aux oubliettes. Revenons maintenant à la JSK. A votre avis, qu'est-ce qui a facilité votre venue chez les Canaris. Est-ce les bonnes relations entre Hannachi et Zetchi ou l'expérience réussie de Tedjar ? Les deux. D'une part, je pense que les bonnes relations entre Hannachi et Zetchi ont beaucoup facilité la transction. De plus, la saison réussie de Tedjar à la JSK a poussé les responsables de la JSK à tenter une nouvelle expérience avec moi. Cela n'a pas constitué une pression supplémentaire sur vos épaules ? Bien sûr que si. Mais je me suis dit qu'on n'avais rien sans rien. A mon arrivée, il y avait Cherif El Ouazzani, Douicher, Naïli et Saïdi en poste. C'est dire que c'était loin d'être une mission facile. Mais je suis un joueur qui accepte les défis. Je sais ce que j'ai dans les jambes et je n'ai jamais douté de mes capacités. Après cette saison réussie à la JSK, ne pensez-vous pas qu'il aurait été préférable de venir plutôt ? Non, car comme j'ai signé à la JSK, j'aurais pu aussi signer au CRB. J'étais plus proche du Chabab que de la JSK. J'avais même tout conclu avec Kerbadj, avant de faire marche arrière. Est-ce pour des raisons financières ? Non, c'est une question de mektoub, sans plus. Avez-vous rêvé un jour de jouer à la JSK ? Vous n'allez sans doute pas le croire, mais mon rêve a débuté lorsque j'étais en cadet. La JSK venait de remporter sa 3e Coupe de la CAF. C'était comme un rêve de pouvoir porter le maillot d'un aussi grand club. Et voilà qu'aujourd'hui, j'ai joué une finale au 5-Juillet et remporté la Coupe d'Algérie. C'est complètement fou. Quel est le joueur qui vous a le plus marqué à la JSK ? Incontestablement, Moussa Saïb. J'aurais aimé jouer avec lui tout en ayant les qualités de Hakim Medane qui était aussi un grand joueur. Votre venue à la JSK a coïncidé avec l'arrivée de Kamel Bouhellal comme adjoint de Geiger. Comment avez-vous vécu cela ? Déjà qu'il y avait Tedjar à la JSK, ça m'a beaucoup aidé. L'arrivée de Bouhellal m'a aussi permis de ne pas me sentir dépaysé. C'est ce qui a beaucoup facilité mon adaptation. Comment avez-vous géré son départ quelques mois plus tard ? Personnellement, ça ma vraiment déçu. Mais en parallèle, je me suis dit que cela faisait partie de la vie des entraîneurs. Beaucoup vous ont critiqué sans même vous voir jouer, en estimant que recruter un joueur de division inférieure n'allait pas apporter un plus, en prévision de la Ligue des champions. Comment avez-vous vécu ces nombreuses critiques ? Ce que vous venez de dire est à 100% vrai. J'ai entendu les gens le dire et je vous assure que cela ne m'a jamais affecté. Je me suis comporté en professionnel. Bien au contraire, je savais que si je devais faire taire ces personnes, il me fallait leur prouver mes qualités sur le terrain. D'autre part, je dirai que les gens sont libres de donner leur avis, et c'est au joueur de prouver le contraire. Quel est le match qui vous a permis de vous faire connaître ? Incontestablement Al Ahly-JSK au stade du Caire. Ce fut ma première apparition sous les couleurs de la JSK. Tout le monde se souvient du contexte dans lequel s'est déroulée la rencontre. Un stade archicomble face à la sélection égyptienne. C'était vraiment magique pour une première apparition. Ce match restera gravé à jamais dans ma mémoire. Quelle a été votre réaction au moment où Geiger vous a appelé pour rentrer ? (Sourire) J'ai sauté de joie. Même si j'avais peur, je savais que je n'avais pas le droit à l'erreur et que si je voulais décrocher une place de titulaire à la JSK, il fallait prouver, c'était l'occasion ou jamais. Avant le match, j'ai prié Dieu pour qu'il me vienne en aide. J'estime que ce Ahly-JSK a changé ma vie, car cela a donné une autre dimension à ma carrière. Vous avez réalisé une belle prestation, au point où les dirigeants d'Al Ahly vous ont proposé un contrat. Voudriez-vous nous en parler ? C'est par le biais de Saâyoud qu'un dirigeant égyptien s'est approché de moi pour me proposer de signer un pré-contrat. Ce que j'ai décliné poliment. Pour quelle raison ? Pour la simple raison que je ne manquais de rien à la JSK. Je ne vois vraiment pas l'utilité de quitter la JSK, alors que je venais à peine de me faire une place au soleil. En toute franchise, en venant à la JSK l'été dernier, pensiez-vous réaliser tous ces exploits en moins d'une année ? Si quelqu'un était venu me dire que j'allais affronter Al Ahly au stade du Caire devant 100 000 spectateurs, atteindre les demi-finale de la Champion's League, gagner la Coupe d'Algérie et enregistrer une sélection en EN Olympique, croyez-moi que je l'aurais certainement pris pour un cinglé ! Je n'aurais jamais imaginé réaliser à un tel parcours. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Après une aussi belle saison, quel est votre objectif à présent ? Je pense, comme tout joueur ambitieux, jouer en sélection nationale. J'ai été convoqué chez les Olympiques, mais vu mon âge, je ne pouvais donc poursuivre l'aventure avec l'EN olympique. Maintenant, je vise les A'. Un message à faire passer au sélectionneur Benchikha ? Je lui souhaite de réussir dans sa prochaine mission face au Maroc. Pour le reste, je vais faire l'impossible pour le convaincre afin d'être sélectionné chez les A'. Je sais que c'est un sélectionneur qui aime bien les jeunes et les joueurs sérieux. Je sais que le jour où je mériterai vraiment d'y aller, il me convoquera, car il connaît parfaitement bien son métier. Pour l'instant, je sais que j'ai encore du travail à faire. La fin de saison approche et l'ensemble des supporters de la JSK veulent en savoir davantage sur votre avenir. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? Je pense qu'il est difficile pour moi de quitter la JSK après tout ce que j'ai connu comme succès. Mais en parallèle, il ne faut pas oublier que je suis toujours lié par contrat avec le Paradou. De mon côté, je n'ai nullement envie de quitter la JSK. Pensez-vous que Hannachi trouvera facilement un accord avec Zetchi ? Je n'en doute pas un seul instant. Les deux hommes entretiennent d'excellentes relations. Je pense que Hannachi va convaincre Zetchi à mon sujet, comme ce fut le cas avec Tedjar. Dans le cas où cela aboutirait, serez-vous prêt à rempiler pour une durée de 2 ans ? Cela ne pose aucun problème, du moment que je vais signer dans le plus grand club du pays. Je ne trouverai pas mieux que la JSK. Je me sens bien et je veux réaliser d'autres succès. Avez-vous reçu des contacts ? (Il marque un temps d'hésitation avant de répondre.) Oui, j'ai reçu plusieurs offres, mais j'ai refusé de négocier, car je préfère rester concentré sur mon travail à la JSK. Votre plus beau souvenir à la JSK ? Ma consécration en Coupe d'Algérie. En parlant de coupe, qu'est-ce qui vous a le plus motivé ? D'une part, c'est le fait de vouloir entrer dans l'histoire du club ; et d'autre part, tout ce qui a été dit à notre sujet avant la finale. Soyez plus explicite ? On a dit qu'on était affectés après notre défaite 3 buts à 0 au Gabon. De plus, le fait de trouver dans les gradins les supporters de l'USMH plus nombreux que ceux de la JSK nous a mobilisés davantage. On voulait prouver que la JSK était une grande équipe quelles que soient les circonstances. Pensez-vous maintenant que le podium est possible ? Bien sûr, même si ce sera d'une extrême complexité, vu l'enchaînement des matchs. Par quoi voulez-vous terminer ce long entretien ? Je voudrais vous remercier d'abord de m'avoir donné l'opportunité de m'exprimer dans votre journal. Je remercie à l'occasion les supporters de la JSK qui nous ont soutenus jusqu'au bout. On leur promet d'autres succès dans les jours à venir.
