«Si j'ai des problèmes avec certains, c'est parce que je me prénomme Faouzi et que j'habite Bordj Menaïel» Faisant partie des meilleurs portiers algériens, la non-sélection de Faouzi Chaouchi pour le prochain stage qui précédera la rencontre décisive contre le Maroc a fait débat dans les milieux sportifs. Joint par nos soins, l'ancien Canari ne veut surtout pas créer la polémique avec le coach, mais il se déclare surpris d'apprendre que Benchikha s'est basé sur des articles de presse, avant de décider de sa mise à l'écart. Tout d'abord, on aimerait connaître votre réaction par rapport à ce qu'a déclaré le coach Benchikha vous concernant, hier en conférence de presse… Sincèrement, je ne suis pas du tout au courant de ce qu'il a déclaré. Voilà, il a expliqué votre mise à l'écart par le fait que vous ne soyez pas en forme et de votre surmédiatisation, autrement dit, vous ne faites pas bonne presse ? Si j'ai bien compris, le coach Benchikha prend au comptant tout ce qui s'écrit dans les journaux ! Ce n'est pas tout à fait ça, il a surtout parlé de votre baisse de régime avec l'ESS ? Vous savez, le keeper qui n'encaisse aucun but n'existe pas. Même Casillas, le portier du Real Madrid, a encaissé cinq buts dans un match, donc… Et puis, à ma connaissance, Mbolhi n'est pas Batman. Il évolue en Russie et vous aurez remarqué qu'il encaisse un ou deux buts à chacune de ses sorties. C'est une vérité ! Pourquoi vous n'avez pas été alors convoqué ? Je ne sais pas ! Et je n'ai pas du tout envie de le savoir, sincèrement. Lorsqu'on me fera appel, je prendrai mon sac d'entraînement pour rejoindre mes camarades. Si tel n'est pas le cas, je resterai chez moi pour me reposer. Benchikha a dit qu'il n'avait aucun problème avec vous, quelle est votre réponse ? Moi aussi je n'ai aucun problème avec lui. Par contre, certains ne sont pas d'accord avec moi, vous savez pourquoi ? Eh bien, parce que je m'appelle Faouzi Chaouchi et que j'habite Bordj Menaïel. Si je me prénommais Michel et que j'habitais Paris, j'aurais eu droit à un bien meilleur traitement. Personne n'aurait osé dire du mal de moi. Au contraire, on aurait à chaque fois trouvé la bonne excuse pour justifier mes erreurs aussi graves soient-elles. C'est comme ça en Algérie, on n'aime pas les enfants du bled. On nous regarde toujours d'un mauvais œil. On préfère un étranger qu'un enfant du pays, même si son niveau n'est pas supérieur au nôtre. C'est une réalité amère, mais ce que je dis est vrai. Que voulez-vous dire par là Faouzi ? Là, je vise les personnes qui veulent régler leurs comptes avec moi. Je le dis : «Comportez-vous avec moi comme vous le faites avec Michel ou Patrick.» Vous visez qui exactement ? Je veux parler des toutes les personnes qui ont un problème avec Chaouchi, voilà. Pourquoi tenez-vous toujours ce langage, alors que peut-être que les gens que vous visez n'ont aucun intérêt à vous avoir sur leur dos ? Ecoutez, vous croyez que je suis assez fou pour dire des choses pareilles, sans avoir la moindre conviction ? Je sais ce que je dis. C'est vrai que je suis quelqu'un qui ne lit pas trop la presse, mais il y a des personnes proches de moi qui me tiennent au courant de tout ce qui se dit sur ma personne. J'aurais souhaité que ces gens qui racontent des bobards fassent une erreur et qu'ils écrivent quelque chose de bien sur moi. C'est peut-être votre comportement qui en est la raison ? Ecoutez, dans notre environnement de footballeurs, il n'y a pas d'imam de mosquée parmi nous à ce que je sache. On n'est pas à l'abri d'une erreur de jeunesse. Je reconnais que je suis un peu impulsif sur le terrain, mais je défie quiconque devant tout le monde qui soutienrait le contraire. Mon éducation est bien meilleure que celle de certains qui s'affichent devant tout le monde comme étant des personnes qui cherchent à changer la société algérienne Par exemple Faouzi, avant le match de Béjaïa, vous avez quitté Sétif, chose qui a incité la direction du club à ramener un huissier de justice pour constater votre absence, cela ne joue pas en votre faveur, non ? Ecoutez, mon absence est justifiée. Si je me suis rendu chez moi, c'est parce que j'étais suspendu pour ce match face à la JSMB. Et puis, je ne me suis jamais arrêté de m'entraîner. Et là (entretien réalisé hier) je m'apprête à rejoindre mes camarades à l'hôtel Hilton pour préparer le prochain match avec mon équipe. Certains avancent que vous allez être rappelé en sélection ? J'ai toujours répondu à l'appel du pays. A Oum Dourman, j'ai accompli comme il se doit ma mission parce que j'aime profondément ma patrie. Je suis né ici et j'ai grandi en Algérie, j'ai donc souffert comme tous les jeunes de ma génération. On a vécu des problèmes énormes, le terrorisme, mais à aucun moment je n'ai songé à laisser tomber ma patrie. De toutes les façons, même si je ne suis pas convoqué, je ne changerai pas ma nationalité. Je resterai algérien à 500%, car moi je ne suis pas comme ceux qui se sont rendus compte du jour au lendemain qu'ils étaient des Algériens.